48 . Le début de la fin ?
AODHAN
Ezia tremble de tout son corps et ce n'est pas seulement de la tristesse, elle est remplie d'une furieuse rage contre Diego. Cet abruti vient de gâcher ses chances de finir son cursus alors qu'il ne lui restait qu'une année pour faire le job de ses rêves. Ce n'est qu'un pur égoïste. De mon côté, j'ai toujours poussé Ez à réaliser ses rêves, mettant tout en œuvre pour ne pas être un frein. Ce salopard nous a bien eu.
Alors qu'elle vient de le gifler, je lui saisis le bras pour essayer de m'interposer entre eux. Diego n'a de cesse de la provoquer davantage. Je lui mettrais bien une balle entre les deux yeux... mais je ne pense pas que ce soit bien vu de faire ça au milieu de l'université, surtout si je veux faire réintégrer Ezia dans sa formation.
Sans que personne ne s'y attende, elle sort de sa poche le Colt Cobra que je lui ai donné. Ce revolver est tellement petit, passe partout, que je n'ai même pas vu qu'elle l'avait sur elle. Folle de rage, elle tend le bras en direction de Diego, prête à lui tirer dessus. Un spectacle des plus jouissifs, dire le contraire serait mentir, mais je ne peux pas la laisser faire. Nous sommes seuls dans ce couloir, si d'autres élèves ou professeurs venaient à arriver, elle causerait une panique générale. Face à elle, Diego ne bouge pas d'un cil. Il attend sagement de voir si elle sera capable de tirer, tandis qu' à ses côtés, Ethan et son autre toutou ne font pas les malins et n'osent pas s'interposer.
Des mauviettes !
— Qu'est-ce que tu attends ? Tire ! l'encourage Diego un air moqueur sur le visage.
— Une année... que je rêve de te... de te faire payer Diego ! répond Ezia la voix tremblante. C'est toi qui aurait dû mourir, pas Léo !
— Tire ! recommence Diego en levant un sourcil pour la provoquer.
C'en est assez, je ne peux pas laisser ce spectacle durer plus longtemps en plein milieu du campus. D'un geste qui ne me demande aucun effort malgré mon bras encore douloureux, je désarme Ezia et la plaque contre mon torse.
— Ne te donne pas en spectacle. dis-je. Tu vas faire peur à toute l'université ! ordonné-je d'un ton sec qui m'échappe.
Diego éclate de rire.
— Ecoute ton amant ma jolie ! Tu risquerais de t'attirer plus d'ennuis. nous lance-t-il.
Au même moment, le doyen et les professeurs sortent de l'amphithéâtre.
— Il y a un problème ? demande le doyen.
En toute discrétion je cache l'arme dans la poche de ma veste en cuir, priant pour qu'il ne l'ait pas vue, encore moins entre les mains d'Ezia. Le doyen s'approche de notre petit groupe, intrigué par ce qu'il se passe.
— Il y a un problème Monsieur Esposito ? redemande-t-il en baladant son regard sur chacun d'entre nous.
Sans quitter Ezia des yeux, Diego répond.
— Non Monsieur Edward. Il n'y a aucun problème.
Le doyen, suivi des professeurs, ne cherche pas à en savoir plus et continue son chemin.
Sur ces mots, j'incite Ezia à avancer en direction de la sortie, il vaut mieux ne pas faire plus de vague.
Au loin, Diego nous lance.
— On se voit bientôt les amoureux ! J'espère vous compter parmi les convives de mon brunch samedi, je vous réserve de si belles surprises !
Ezia est à deux doigts de lui répondre, mais je ne lui en laisse pas l'occasion et accélère le pas. Une main dans la mienne et l'autre sur son visage, je sens que ma petite blonde tente de ne pas perdre la face en public. Déverrouillant la voiture, je l'invite à s'installer côté passager. Les médecins ne m'ont pas encore donné l'autorisation de conduire, c'est Ez qui a pris le volant pour venir mais elle n'est clairement pas en état de faire le trajet du retour... Disons surtout que je n'ai pas très envie qu'elle pose son cerveau et nous fasse un remake de la course de San Francisco.
Assise côté passager, elle s'attache en laissant sa peine, sa colère et sa haine sortir en éclatant en sanglots. La voir ainsi me rend fou. Diego est un putain d'enculé, le doyen aussi. il aurait très bien pu passer l'éponge avec les tunes que je lui verse ! Merde !
L'envie d'avoir un entretien en tête à tête avec le doyen me ronge la peau, mais le regard de Diego en face de moi, devant la sortie du bâtiment, me dissuade de retourner à l'intérieur. J'ai la sensation qu'il n'attend qu'une petite faute de ma part pour mettre la main sur elle... je ne peux pas la laisser seule. Contrôlant mon envie de me déchaîner sur mon volant, je me tourne et saisis avec délicatesse le menton de ma petite blonde.
— Ça va aller Chérie ! Je vais trouver une solution pour arranger ça ! dis-je d'une voix douce, intérieurement je m'en fait la promesse.
Diego et ses sous-fifres nous regardent toujours au loin. Pour faire enrager l'abruti de service, j'embrasse délicatement ma Bella en larmes, qui se laisse faire et intensifie l'échange en s'accrochant à mon avant bras comme si j'étais sa bouée de sauvetage. Rien de ce que je ne pourrais dire ne l'aidera à aller mieux, je ne peux qu'être l'épaule sur laquelle elle peut se reposer. Ce diplôme, c'est son rêve, elle s'est raccroché à lui lorsque Léo est "mort", c'était pour elle un des derniers liens qu'elle partage avec lui. Dans un sens je la comprends, je serais moi-même devenu fou si l'on m'avait retiré la guitare après le décès de ma mère, dans l'autre son frère n'est pas sorti de façon définitive de sa vie. Léo ne m'a jamais affirmé le contraire, il reviendra dans la vie de sa sœur à un moment ou un autre, la question à cent milles dollars étant : Quand ? Dans les jours à venir ? Une fois qu'il aura réussi à se venger de son père ? L'italien ne m'a jamais précisé la chose, néanmoins, ce qui est sûr, c'est qu'Ezia tombera de haut... Très haut, je ne sais pas comment elle prendra toute cette histoire... me comprendra-t-elle ? me pardonnera-t-elle ? Je ne suis pas dupe, un jour la vérité éclatera et il me faudra assumer les conséquences de mes actes, même si je l'aime plus que je ne le devrais.
Une dernière caresse sur son doux visage pour essuyer ses larmes puis je démarre la voiture direction la villa.
Le trajet s'est passé dans le silence complet, seuls résonnaient dans l'habitacle les reniflements et sanglots d'Ezia. J'ai tenté de l'apaiser grâce à une sélection de musique qui me semblait être appropriée, mais rien n'y fait. Vidée de toute énergie, elle sort de la Mclaren le dos voûté, attrape son sac et s'avance d'un pas nonchalant en direction de la villa. Sans dire un mot je la suis. Ezia lance ses affaires par terre et se jette sur le canapé. Délicatement, je m'assois à ses côtés et pose une main sur son dos. Je ne sais pas consoler les autres quand ils sont tristes... J'ai déjà du mal avec mes propres émotions, une idée me passe néanmoins par la tête. Me raclant la gorge, je dis d'une douce voix.
— Ezia... viens avec moi !
— Je sais pas si tu vois, mais je ne suis pas d'humeur pour faire quoi que ce soit ! arrive-t-elle à dire la gorge serrée, la tête cachée entre ses bras.
Décidant de ne rien lâcher, je la pousse sur le côté de façon à voir son visage.
— Je veux vraiment te faire essayer un truc ma belle !
Au bout de sa vie, Ezia se redresse et me lance un regard las mais ouvert à ma proposition. Lui tendant ma main, elle la saisit et me suit sans broncher à travers la villa.
Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour rejoindre ma salle de musique. Lâchant sa main, je m'empare d'une de mes guitares acoustiques avant de m'asseoir sur mon fauteuil en cuir et l'invite à s'installer sur mes genoux. Mon bras est encore douloureux, je suis dans l'incapacité de jouer seul. Je veux partager ce moment avec elle et tenter de soulager son cœur blessé. Délicatement, je pose la guitare sur ses cuisses et saisis les doigts de sa main gauche pour les positionner sur les frettes. Gardant les miens sur sa peau douce, je la guide tendrement.
— Laisse-toi porter chérie... soufflé-je contre son cou en déposant un lent baiser.
Ezia se relâche légèrement et reste attentive à mes mouvements, appuyant sur les cordes avec la force nécessaire pour nous permettre de jouer un petit air ensemble. Plus nous passons d'accords et plus ma bella se repose contre mon torse en laissant échapper ses tensions. Alors que je gratte les cordes, Ezia commence à comprendre l'enchaînement des notes, je libère sa main de la mienne pour la laisser jouer toute seule.
— Tu aimes ? demandé-je.
D'un léger hochement de tête, elle me répond par la positive.
Nous jouons de la musique en perdant totalement la notion du temps. Ezia sourit timidement par moment et cela réchauffe mon coeur. Je n'arrive pas à déterminer si j'ai bien fait d'aller avec elle à son oral... il était impensable de ne pas l'accompagner, encore plus lorsque Diego avait un tel plan en tête. Je ne comprends toujours pas pourquoi il a foutu en l'air les rêves de la jeune femme. Je sais qu'il est censé l'épouser, mais ce n'est pas une raison pour l'empêcher de devenir ce qu'elle a envie d'être. Ezia est attachée à ce diplôme, elle se cache derrière son frère mais je sens qu'il y a plus que cela. Elle veut prouver quelque chose, peut-être à elle même ou aux autres, ceux qui pensent que ce n'est pas fait pour une femme. Putain de Diego ! Quand j'y repense...
Arrêter tes études n'est que la première étape ! Lui a-t-il dit, cela fait partie de son plan ? Léo m'a-t-il donné les bonnes informations ou s'est-il joué de moi ? Diego lui a tout dit ou lui a-t-il menti ? Je fais en sorte de ne rien laisser paraître sur mes interrogations à Ezia, mais toutes ces questions m'inquiètent : à quoi dois-je m'attendre lors de la course de Phoenix ? J'aurais bien fini notre séance de musique par une partie de jambes en l'air mais même si Ezia semble aller légèrement mieux, je ne pense pas qu'elle soit ouverte à cette proposition...
Ah les femmes ! Quand elles sont submergées par leurs émotions, on ne peut pas les toucher, elles râlent et disent ne pas avoir la tête à ça... Mais justement non, une bonne partie de sexe, ça vide l'esprit et laisse place à une bonne fatigue. C'est donc dans une ambiance plutôt morose que nous finissons la journée. Devant me rendre au Shelby pour régler quelques affaires, j'ai chargé Tayron de s'en occuper pour moi, ne voulant pas traîner Ezia hors de la villa alors qu'elle est enroulée dans un plaid à manger de la glace sur le canapé.
***
EZIA
J'ai beau me jouer la scène de l'amphithéâtre en boucle depuis mercredi... Rien n'y fait, je ne peux rien changer. Et même si tirer sur Diego aurait soulagé mon âme, j'aurais effectivement eux de plus gros problèmes derrière.
Nous sommes déjà vendredi et sur le départ pour Phoenix. Jeudi est passé très vite, je me suis apitoyée sur mon sort une bonne partie de la journée avant qu'Aodhan ne me force à sortir du lit pour faire une séance de sport plutôt intensive, suivi d'une autre leçon privée de guitare. Je le comprends quand il me dit que la musique l'apaise, c'était un moment hors du temps de jouer quelques notes même si elles n'étaient pas tout le temps juste. Le son des cordes qui vibrent dans la pièce à un effet relaxant.
J'apprécie les efforts du mafieux pour m'aider à encaisser le choc de mon exclusion, j'aurais pu tout lui mettre sur le dos, dire que c'est sa faute... mais ça serait mentir, je suis la première responsable en ne refusant pas ses avances. Je n'ai pas mis cette distance qu'exige l'université, je me suis laissée emporter par tous les derniers événements et par ma proximité avec Dhan. Je pourrais dire que je le regrette, mais encore une fois cela serait un mensonge, à quoi bon me voiler la face je suis autant fautive que lui.
— Bon Aodhan ! Vous vous bougez ! Le jet nous attend ! râle Tayron des valises en main.
— Oui... On est prêts ! lance Dhan.
Nous ne sommes que tous les trois à partir de la villa, Lane et Sébastian nous rejoignent sur le tarmac. Zora n'étant pas encore tout à fait remise, nous ne prenons pas le risque de l'emmener avec nous. La jeune femme restera en compagnie de Cléa et quelques hommes de Dhan surveillerons sa villa. Quant à Matthew, il est parti hier avec Lenny et nos bolides chargés sur un semi-remorque. Pour ce qui est de Caleb... le jeune homme n'a plus montré de signe de vie depuis le brunch et l'incendie de l'entrepôt. Il ne s'est jamais présenté au rendez-vous que Dhan lui a donné, j'ai bien vu que le mafieux se posait des questions sur ce retournement de situation même s'il tente de ne rien laisser paraître. Personnellement, ne plus avoir à supporter cet abruti me va bien, mais je me mets à la place d'Aodhan qui doit se sentir profondément trahi par son ami d'enfance, ça ne doit pas être facile.
Les une heure trente de vol qui nous séparent de Phoenix se passent rapidement et sans encombre. Comme d'habitude, les garçons se chamaillent et font tout un tas de paris sur les courses à venir demain soir.
— Dhan ! interpelle Lane. A ton avis Isaak va retenter sa chance contre Blondie ?
Le mafieux lâche un rire léger.
— Il serait bien fou ! Après la misère qu'elle lui a mis... répond-t-il.
— Moi je pense que c'est Owen qui prendra le départ contre elle... même s'il l'a vu à l'œuvre, je crois qu'il en a marre de se faire battre par Dhan... lance Seb en rigolant, faisant rire tout le monde.
— Justement Séb... lance Tayron. Il en a marre de perdre contre Dhan, il ne va pas aller courir contre Ezia qui est encore plus douée ! Désolé cousin... finit-il d'un mouvement d'épaule.
— Certes... Mais il voudra quand même tenter sa chance pour la battre. Ezia est devenue la pilote à dépasser ! Je suis sûr qu'ils sont déjà tous en train de faire la queue pour savoir qui va rouler contre elle et la mettre à l'amende le premier !
Leur conversation me fait sourire mais je préfère ne pas y prendre part. Être le centre de l'attention, ce n'est pas mon truc, Léo savait très bien le faire pour nous deux. Pour dire vrai, même si l'on arrête pas de me répéter que je suis douée, j'ai du mal à le croire. Je doute beaucoup et ne me sens pas légitime, c'est pour ça que je bosse énormément pour être à la hauteur de ce que les autres attendent de moi. Avoir les projecteurs sur moi aurait été beaucoup plus simple en compagnie de mon frère qui me pousserait à avoir davantage confiance en moi. Je sais que Dhan est là pour m'épauler, mais je ne sais pas... ce n'est pas pareil.
Nous arrivons enfin à l'aéroport de Phoenix. Deux SUV Ranger Rover noirs nous attendent sur le tarmac.
Aodhan m'ouvre la porte arrière côté passager, pendant que Tayron s'installe au volant. Nous roulons pendant une petite demi-heure avant de passer le portail de ce qui semble être une propriété aussi grande que celle de Los Angles. Cactus et palmiers se succèdent pendant que nous remontons l'allée principale entièrement dallée jusqu'à s'arrêter à côté d'une fontaine simple mais élégante qui fait face à une grande villa aux tons beige et terracotta. Comme dans la plupart de ces demeures, quelques marches permettent d'accéder à l'entrée. En pleine contemplation, je n'entends pas Aodhan se placer contre mon dos avant qu'il ne me chuchote :
— Jolie, non ?
Surprise, je tourne la tête dans sa direction me retrouvant à quelques centimètres de son visage, de ses lèvres que mes yeux ne manquent pas de regarder avec insistance. Me ressaisissant, je déglutis avant de répondre.
— Si... elle est magnifique ! me décalant légèrement, je pose cette question qui me trotte dans la tête à chaque fois que nous nous rendons dans une nouvelle propriété. Elle est à toi aussi ? Tu en as combien ?
Aodhan et Tayron, qui a entendu, rient sincèrement à l'unisson.
— A ton avis ? me lance le principal concerné sur un ton railleur.
Je le regarde un sourcil froncé.
— Tu loues cette villa ? demandé-je peu sûre de moi, faisant de nouveau rire les deux hommes.
— Ezia !! S'il te plait... J'ai l'air d'être un homme qui passe par Airbnb... ? lâche-t-il en secouant la tête. Elle m'appartient, comme tous les lieux où nous logeons ! Mes demeures sont choisies sur la base de critères précis et permettant une sécurisation maximum. finit-il.
Ne me laissant pas le temps de répondre, les garçons s'emparent des sacs que Tayron a sortis du coffre. Rejoints par Sébastian et Lane, nous entrons dans la villa.
La soirée se passe dans le calme... enfin de mon côté. Je me suis confortablement installée dans notre chambre, sur le méga lit king-size, devant l'écran géant à mater une bonne série. Je n'ai pas envie de me mélanger avec les garçons ce soir, d'autant qu'ils n'arrêtent pas de parler de la course, du brunch chez Diego... De ce que j'ai compris, Aodhan et moi resteront à la villa demain pendant que les autres iront à ce repas faire acte de présence. ça m'arrange, je n'ai pas envie de passer du temps dans la même demeure que ce taré, la seule idée de le croiser pour la course m'angoisse déjà bien assez.
Mon estomac criant famine, je me décide à sortir de ma tanière pour aller répondre à mon besoin primaire : manger. Guidée par les voix masculines de la troupe, je marche d'un pas décidé vers le salon et la cuisine ouverte. Tayron est le premier à me voir arriver.
— Teh BELLA !! crie-t-il d'un coup, coupant court à toute les discussions et reportant l'attention générale sur moi.
— Tayronnn ! répondis-je sur le même ton.
— Chérie ! lance Aodhan en tendant son bras vers moi m'invitant à me poser sur ses cuisses.
Je ne cherche pas midi à quatorze heures et m'installe sur lui, me lovant contre son torse musclé et chaleureux. Je me sens à ma place ici.
— ROOO ! Que c'est mignon ! nous taquine Lane. Vous puez l'amour tous les deux !
— On ne s'aime pas ! répondons-nous en même temps en le fusillant du regard.
Lane ricane.
— Oui, oui... Bien sûr ! Ce n'est pas de l'amour... finit-il en buvant une gorgée de whisky.
Je me redresse légèrement et Aodhan toussote.
— Tu veux quelque chose ? me demande-t-il.
— J'ai faim... râlé-je dans ma barbe.
J'ai l'impression d'être une enfant venue demander quelque chose. Aodhan sourit tendrement et fait un geste de la tête à Matt.
— On ne savait pas quel type de Burger tu voulais, me lance le blond, alors on t'as pris un classique. finit-il en me tendant une petite boîte en carton.
— Miam ! m'exclamé-je. Merci !
Sous Les regards amusés des garçons, je dévore mon plat comme si je n'avais pas mangé depuis des jours. Ce qui en soi est presque le cas puisque l'appétit m'a totalement quitté avec cette histoire de renvoi, même si Dhan m'a forcée à me nourrir.
Le reste de la soirée se passe dans une ambiance étrange. J'ai le sentiment que quelque chose fait cogiter la team. Quant à Dhan, il me serre contre son torse avec une telle possessivité, rien à voir avec sa façon habituelle de le faire, il est encore plus fermement accroché à moi. Mon burger fini, je prends congé et retourne dans la chambre suivie de près par Aodhan. Je le trouve étrange, il y a quelque chose dans son attitude qui ne lui ressemble pas. Affalée sur le lit, je ne retiens pas ma question.
— Dhan, tu vas bien ?
Dos face à moi, en train de retirer son tee-shirt, je n'empêche pas mes yeux de glisser sur ses tatouages et ses muscles saillants que je commence à connaître sur le bout des doigts. Absorbée par mes pensées et le corps à moitié nu devant moi, je ne remarque même pas que le mafieux s'est retourné.
— Tu aimes ce que tu vois ? me demande-t-il de sa voix rauque et chaude.
Sa question me fait relever la tête en la secouant légèrement, à la recherche de ses yeux émeraudes.
— Eu je... je... Oui ! affirmé-je. J'aime... J'aime beaucoup trop ce que je vois !
Dhan ne retient pas son rire tout en s'approchant de moi, me forçant à lever un peu plus la tête.
— Tu viens te doucher avec moi Bella ? demande-t-il en me tendant sa main que je saisis sans hésitation.
Face à l'immense miroir devant moi, je commence à retirer mon débardeur à fines bretelles. Les bras au-dessus de la tête, le visage caché par le tissu, une douce chaleur se fait ressentir sur ma taille créant de léger frissons sur mon épiderme. Aodhan caresse mon corps avec une excitante délicatesse, descendant jusqu'à mes fesses tout juste cachées par mon short. Mon haut enfin retiré, nos regards se croisent dans le miroir. Sans rompre le contact, Aodhan s'approche de mon oreille tout en passant une de ses mains sous mon short, la découverte qu'il y fait lui arrache un grognement et fait scintiller ses iris printanières.
— Arg... Ezia ! râle-t-il contre moi. J'en étais sûr, tu ne portes pas de sous-vêtement !
Aodhan appuie sa parole en baladant sa main dans mon short à la rencontre de mon intimité qu'il effleure de la pulpe de ses doigts, me faisant retenir ma respiration et fermer les yeux.
— Non ! Ouvre-les, regarde moi et écoute bien ce qui va suivre... glisse-t-il contre ma peau sur un ton ferme. Ne refais plus ça lorsque nous sommes avec les autres ! Mets des sous-vêtements... Je ne veux plus que Lane, Matt ou encore Tayron te regardent comment ils l'ont fait tout à l'heure... eux aussi l'ont vu. Il n'y a que moi qui peut te dévorer des yeux et t'imaginer nue, promenant mes mains sur ton corps. termine-t-il en empoignant un de mes seins de son autre main et collant davantage son corps au mien, me faisant sentir à quel point il est dur de désir.
Une part de moi veut se rebeller et dire que je fais bien ce que je veux, mais le ton qu'il a employé et la possessivité dont il fait preuve font réagir mon corps d'une toute autre façon. J'ai le souffle court et les tétons durcis à en avoir mal. Difficilement, je déglutis et réponds d'un timide mouvement de tête positif à travers le miroir dans lequel Aodhan affiche un sourire carnivore et satisfait de ma réponse.
Ne me laissant pas le temps de retirer mon short, le mafieux nous traîne sous la douche.
— Dhan !! J'ai encore mon...
Je suis sauvagement interrompue par sa bouche venue à l'assaut de la mienne, une main fermement accrochée à ma nuque et l'autre en bas de mon dos. Je n'arrive pas à comprendre comment il peut être aussi dominant et doux en même temps. Il a cette façon à lui de me faire comprendre que je suis sienne sans pour autant être oppressant et ne pas contrôler tous mes mouvements.
Comme si j'étais au volant de ma voiture, j'arrête de réfléchir et pose mon cerveau sur le côté pour m'abandonner corp et âme aux mains et aux lèvres agressivement douces du mafieux qui se baladent sur la peau de mon cou. Chaque attaque laisse une traînée de chair de poule sur mon épiderme.
— Je sais... Mais tu vas te baisser. L'enlever... enfin si tu le veux ? glisse-t-il contre mes lèvres pour demander mon consentement.
Bien sûr que je le veux !
En guise de réponse, j'attrape l'élastique de mon short imbibé d'eau et le fait descendre doucement le long de mes cuisses jusqu'à me retrouver au même niveau que le sexe d'Aodhan, qu'il caresse de bas en haut lentement.
— Reste en bas à genou et suce moi ! m'ordonne-t-il.
Relevant les yeux vers lui, l'excitation que je lis sur son visage m'encourage à lui obéir. Je m'empare de son sexe d'une main, l'autre posée sur sa cuisse et commence à titiller son gland tout en le masturbant, avant de l'inserer entièrement dans ma bouche. Aodhan retient sa respiration et grogne de plaisir. Crescendo, j'augmente la cadence et laisse ma langue glisser le long de sa verge.
— Oh putain Ezia... râle-t-il.
Avec gourmandise et envie de lui faire plaisir, j'intensifie l'acte. Aodhan prend le contrôle de la situation en posant ses mains sur ma tête, ses doigts attrapant mes cheveux pour m'imposer son rythme.
— Si c'est trop tape sur ma cuisse ! m'informe-t-il le souffle court en s'enfonçant entièrement en moi avec force m'arrachant un bruit de gorge. Arg Ezia... Ezia... enchaîne-t-il.
Les larmes commencent à monter, la cadence est intense. Dhan ne me ménage pas jusqu'à se retirer et déverser son plaisir sur mon visage toujours emprisonné entre ses deux mains. Ma respiration est saccadée et courte, alors que je tente de reprendre mes esprits. Aodhan m'aide à me relever et saisit un gant qu'il passe avec tendresse sur mon visage pour me nettoyer avant de m'embrasser.
Front contre front Dhan me glisse :
— C'est tellement bon ma Chérie, merci !
A court de souffle, je réponds par un petit sourire et entrelace mes doigts derrière sa nuque pour revenir jouer avec ses lèvres au goût sucré que j'aime temps.
Aodhan rompt notre échange d'un geste qui ne lui demande aucun effort. Il me retourne et me plaque contre son torse, baladant ses mains sur mon corps qu'il connaît à la perfection. Ses lèvres dégustent mon épaule... mon cou... ma joue comme s'il n'avait pas mangé depuis des semaines. Ses mains glissent de façon symétrique jusqu'à s'échouer sur mes seins et saisir mes deux petits boutons roses entre la pulpe de ses doigts, qu'il fait rouler d'une délicatesse qui enflamme mon bas ventre m'arrachant un gémissement de plaisir. Aodhan continue sa folle course sur mon corps d'une seule main jusqu'à atteindre mon intimité inondée d'excitation, cette découverte le fait grogner contre mon oreille. Ne perdant pas de temps, il fait rouler mon clitoris entre son index et son pouce. Automatiquement, mes yeux se referment, ma bouche s'entrouvre, je ne sens plus l'eau dégouliner sur mon visage et mon corps mais seulement les décharges électriques que me procure l'action de Dhan. Ses doigts se rapprochent dangereusement de l'entrée de mon sexe, attisant davantage le feu au fond de mes entrailles.
Son toucher si chaud est un tel délice, il connait mon corps par cœur et sait où venir toucher, titiller ou encore chatouiller pour faire réagir l'entièreté de ma personne comme il le veut. Je ne retiens pas mes gémissements et l'incite à m'en donner plus en donnant un coup de bassin contre sa main, le faisant rire.
D'un geste lent qui veut ma mort, Aodhan enfonce deux doigts en moi et se lance dans de petits mouvements de va et vient qui me font perdre doucement pied. Chaque aller retour est un délicieux supplice, la tête en arrière contre son torse, mes jambes tremblent tellement que je suis obligée de m'agripper aux avant bras de Dhan pour ne pas m'écrouler. Le mafieux ne s'arrête pas de sourire contre la peau de mon cou.
— C'est bon ça... hein ! affirme-t-il.
Me mordant la lèvre inférieure, j'articule difficilement.
— Ou...Oui ! Putain Dhan... C'est bon !
Mon bas ventre est parcouru par une multitude de décharges électriques m'amenant à l'extase... jusqu'à ce que d'un coup... plus rien. Surprise de ne plus sentir Dhan en moi j'ouvre les yeux et cherche les siens pour avoir des réponses. Son regard intense et coquin illumine son visage. Je n'ai pas le temps de protester qu'il me devance.
— Chut chérie... ne râle pas !
Je suis sur le point de le faire, mais il ne m'en laisse pas l'occasion et se place à genou devant moi et monte ma jambe droite sur son épaule gauche. Sans plus attendre il reprend place avec ses doigts accompagnés de sa langue sur mon bouton sensible... Les mains posées contre le mur afin de me tenir comme je le peux, je succombe aux délicieuses sensations que m'offre le mafieux. Ma respiration n'a plus aucune cohérence et mon cœur bat la chamade. Je suis à la merci de Dhan qui me vénère comme une reine et m'emporte dans le feu de l'enfer... de petits râles de plaisir m'échappent, je n'ai plus aucun contrôle sur ma bouche et mon corps...
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Désolé pour l'attente... J'ai eu du mal à l'écrire celui-ci ! Je ne perds pas de temps et me mets rapidement à la rédaction du suivant !
J'espère que celui-ci vous à plus, à bientôt !
~So-Vin
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