⚠️ Scène d'agression sexuelle, de tentative de meurtre ⚠️
- EZIA -
Les garçons n'ont pas refait de soirée depuis lundi et Aodhan n'a finalement pas arrêté de dormir avec moi. Il est même allé jusqu'à changer sa literie parce que je refusais de dormir dans le même lit que cette connasse de Maya et qu'il préférait la vue de sa chambre à la mienne. J'avoue que à choisir entre le jardin de la villa ou la ville de Los Angeles, avec bonus océan au loin, pas besoin de réfléchir trop longtemps. Surtout que je n'avais pas fait attention, mais il y a un jacuzzi sur la terrasse, que demande le peuple ! Matthew ne m'a pas réparé mon ordinateur, il a simplement récupéré mes données pour les implanter dans le dernier Macbook, que m'a offert Aodhan.
Nous sommes vendredi et les derniers jours sont passés à une vitesse folle. Lane m'a amenée sur le circuit travailler avec Lenny et conduire la Lamborghini lorsque le mafieux ne pouvait pas.
J'ai pu apprendre à connaître le jeune homme aux cheveux châtain, âgé de vingt-cinq ans. Il m'a expliqué avoir intégré le réseau parce qu'Aodhan l'a repéré sur les courses, lorsqu'il avait vingt ans. Ayant arrêté ses études après avoir fugué de chez son père violent, il a accepté de travailler pour lui et a trouvé une nouvelle famille.
Il a tenu à monter avec moi en voiture, me disant qu'il pourrait me donner des conseils pour améliorer ma conduite. J'ai ri quand finalement c'est lui qui m'a demandé comment réussir un virage en glisse grâce à la technique du talon/pointe, nous avons donc échangé les rôles, il est passé derrière le volant et moi en passager à lui donner des conseils.
Hier après-midi, un styliste est passé à la villa. Il a pris mes mensurations, m'a fait essayer quelques modèles de robes de soirée et des costumes pour les garçons. Je n'ai pas compris pourquoi tout ce cirque ? Nous aurions pu aller faire les boutiques.
Le soir, Aodhan m'a expliqué qu'il avait une idée précise de la robe que je devais porter pour l'événement d'aujourd'hui, il veut que j'attire l'attention. Il n'a pas voulu m'en dire plus et à simplement ajouté : "pourquoi se faire chier à aller dans des magasins, quand on a les moyens de les faire venir à nous!"
Excusez-nous monsieur O'Neil !
Il est dix-sept heures, nous sommes tous à la villa où l'assistant du styliste vient de déposer nos vêtements pour la fameuse soirée à laquelle nous sommes tous invités. Aodhan déballe la robe avant de me la montrer.
- Parfaite ! dit-il dans sa barbe. Elle sera parfaite.
- Je peux en savoir plus sur cette soirée ? demandé-je curieuse.
Aodhan me demande de m'asseoir sur le canapé à côté de Matthew.
- Ce soir on va récupérer une voiture, chez le client qui organise la soirée. Et tu nous accompagnes !
- C'est tout ce que je dois savoir ? j'ai le sentiment qu'on ne me dit pas tout.
- Tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Tu devrais aller te préparer Bella ! On décolle à dix-neuf heures.
J'attrape la robe que me tend Aodhan et monte m'apprêter pour ce soir. Arrivée dans ma chambre, quelqu'un a déposé sur mon lit deux sacs remplis de cosmétiques de marque, je n'en reviens pas. Fond de teint Dior, rouge à lèvres Chanel... et tant d'autres. Franchement, il aurait pu faire venir une maquilleuse, si je suis sa logique...
Je prends une douche et c'est parti ! J'opte pour un maquillage léger avec un dégradé de fard à paupière marron clair et doré, soulignant mes cils d'un léger trait d'eyeliner. Je travaille mon teint pour l'illuminer, sans en faire trop, et dessine ma bouche avec un rouge à lèvres crémeux de couleur vieux rose. Je passe le boucleur dans mes mèches rebelles et laisse mes cheveux tomber en cascade dans mon dos.
Vient le moment d'enfiler la robe, que je n'ai toujours pas vue. Je la sors de l'emballage et reste bouche bée, elle est très... WOW. C'est une robe fourreau en satin à la couleur vert de jade, la jupe est fendue jusqu'à mi-cuisse du côté gauche. Quant au haut, il est très dépourvu de tissu, seulement composé de bandes partant de la ceinture en forme de V et cachant simplement ma poitrine. Le dos est nu, seulement traversé par quatres fines bretelles qui permettent de faire tenir le tissu de devant.
Elle est très sexy ! Plus que ce que je porte d'habitude...
J'arrange une dernière fois ma coiffure lorsqu'on toque à ma porte.
-Tu es prête ? me demande Aodhan en rentrant, sans attendre mon autorisation.
Le mafieux a un moment d'arrêt lorsqu'il m'aperçoit. Une lueur d'excitation traverse ses iris, et sa langue passe sur sa lèvre inférieure, comme s'il contemplait un dessert, pendant qu'il me matte de bas en haut, s'arrêtant sur chacune de mes formes mises en valeur, ou à nu par la robe.
C'est la première fois que je le vois sur son trente et un. Le costume bleu nuit, avec une chemise blanche, qu'il porte épouse parfaitement son imposante carrure, il est agrémenté d'une cravate foncée qui s'accorde parfaitement à ses derby en cuire marron foncé. Ses cheveux sont coiffés en arrière, lui donnant un air de mafieux des années vingt. Je crois que je le matte tout autant qu'il ne le fait...
- Il ne me manque que les talons, et je suis prête.
Il se racle la gorge et continue, en s'approchant de moi.
-Donne-moi ton poignet ! Il ne faut en aucun cas que tu quittes cette montre. me dit-il en attachant le bijou en acier inoxydable couleur argent, parsemé de petits diamants sur le cadran, à mon avant-bras.
J'acquiesce d'un mouvement de tête, puis me penche pour saisir une des chaussures mais Aodhan me devance. Il s'assoit sur le lit et attrape délicatement mon mollet pour me faire comprendre de lever ma jambe. Je ne sais pas comment réagir face à la galanterie du mafieux, il fait glisser mon pied dans le talon et ferme, avec minutie, la lanière à ma cheville.
Il exerce le même mouvement de l'autre côté, puis prend le temps de faire glisser ses doigts sur mon mollet en suivant son geste de ses yeux émeraude, son regard brûle tout mon corps jusqu'à venir enflammer l'océan de mes iris. Le temps s'est arrêté autour de nous, la seule chose que j'entends ce sont nos respirations rapides et saccadées.
- On vous... vous attends... dit Tayron en se raclant la gorge.
- On arrive, lui répond Aodhan en se relevant.
Le mafieux se relève et passe une main en bas de mon dos pour m'inviter à passer devant lui. Son contact me fait frissonner. Je traverse le couloir et descends les escaliers, suivie d'Aodhan. Les autres nous attendent tous dans le salon, ils sont tous incroyablement charmants et sexy dans leurs costumes trois pièces. Quand j'entame la descente des escaliers, tous les regards convergent vers moi.
- Wow ! Et bien, ça change des jeans et des débardeurs Bella ! me complimente Lane, me faisant rougir.
Nous ne perdons pas de temps et rejoignons les voitures. Aodhan, m'ouvre la portière passager de l'Aston Martin Vanquish Zagato. Il s'installe derrière le volant et démarre le moteur. Sur la route il me donne quelques informations pour la soirée.
- Ouvre la boîte à gant. Dedans tu trouveras une enveloppe.
Je m'exécute et récupère l'enveloppe kraft.
- Dedans tu trouveras ta pièce d'identité pour la soirée : Ezia Tivolli. Ce soir, tu es ma fiancée, mais tu apprendras que je te trompe. m'explique-t-il pendant que je sors les papiers et une bague de fiançailles en or blanc. On se prendra la tête en plein milieu de la soirée, tu t'éloigneras énervée. Campel te suivra pour te venir en aide et te draguer, dit-il en appuyant ses paroles avec un regard sur ma robe osée. Tu rentreras dans son jeu pour l'occuper, le temps que Matthew et Lane récupèrent la voiture qu'il ne m'a pas payée.
- Aodhan !! T'es sérieux !
Je sens la panique me gagner, c'est quoi cette mission. J'étais juste censée conduire...
- Ta seconde mission...
- Ah parce qu'il n'y avait pas que ça ?
Il grogne de mécontentement car je ne l'ai pas laissé finir.
- Non. Il faut que tu arrives à avoir trois minutes seule, avec lui dans son bureau pour t'approcher de son ordinateur !
- Tu te fous de moi Dhan ?
- Non, dans la montre il y a une puce qui va pirater son système de sécurité et récupérer l'ensemble des données. Il lui faut trois minutes pour tout télécharger.
Je rêve, j'ai pas signé pour être espionne... j'ai pas signé de contrat de travail tout court d'ailleurs.
- Trois minutes... Seule... Avec un homme que je ne connais pas... dans son bureau ! résumé-je.
Aodhan comprend où je veux en venir.
- Si tu n'arrives pas à l'occuper, laisse-le te toucher !
Je m'étouffe, il n'a pas vraiment dit ça ? Après les aveux que je lui ai fait, l'altercation avec Ethan... il ose me faire un plan foireux comme celui là
- Aodhan, t'es sérieux ! Je croyais que tu tuerais n'importe quel homme qui me toucherait, et là tu veux que je le laisse faire.
- Il n'ira pas jusqu'au bout. J'interviendrai avant Bella, il n'aura pas le temps de faire beaucoup de choses.
Je n'en crois pas mes oreilles. Une boule de stress se forme dans mon ventre le reste du trajet, ma jambe bouge frénétiquement et ça n'échappe pas à l'œil du mafieux.
- Ne t'inquiète pas Bella, tout va bien se passer ! Tu seras parfaite !
Je regarde le mafieux de travers et retiens un rire sarcastique.
Bien sûr, le rôle de la violée je le fais bien apparement ! Putaint ! Léo qu'est-ce que tu as bien pu faire pour que je me retrouve là. ?
Le manoir du milliardaire est impressionnant, d'une richesse indécente. Aodhan remonte l'allée principale jonchée de palmiers et se gare devant un immense escalier, devant lequel attend un voiturier qui m'ouvre la porte une fois la voiture à l'arrêt. Le mafieux fait le tour, donne les clés à l'employé et me tend la main pour m'aider à sortir de l'Aston Martin. Il passe sa main dans le creux de mes reins pour me rapprocher de lui et me pose un délicat baiser sur la tempe. Son geste me surprend, faisant monter instantanément le rouge sur mes joues.
- Tu es prête chérie ? me susurre-t-il, je sens son sourire contre ma peau.
- Ai-je le choix, mon amour !
Nous montons quelques marches et attendons le reste de la bande. Aodhan ne me lâche pas et s'amuse à faire de légères caresses du bout de son index sur mes côtes, mon traître de corps réagit à chaque aller-retour, accélérant ma respiration.
- Tu vois, tu vas être parfaite dans ce rôle chéri !
Je lui réponds avec un léger coup de coude.
Rejoints par les autres, Aodhan nous emmène à l'intérieur. Je suis éblouie par la beauté du hall d'entrée. Le sol est recouvert d'un marbre blanc brillant, deux escaliers de la même matière se font face et donnent au premier étage, le tout est surplombé d'un immense lustre en cristal. Droit devant nous se tient la soirée, entre le salon luxuriant composé de blanc et de noir et l'extérieur accessible par de grandes baies vitrées, que je ne vois pas plus depuis l'entrée. Je suis surprise par le genre de musique qui est diffusée. Je m'attendais à quelque chose de plus classique, de plus peigne cul, et pas une ambiance house, je crois reconnaître Drums de James Hype et Kim Petras, c'est plutôt agréable.
Un homme, d'une trentaine d'années, descend les escaliers et interpelle Aodhan. Il doit faire la même taille que le mafieux, ses yeux sont d'un bleu polaire et ses cheveux, courts en bataille, d'un brun chocolat.
- Aodhan O'Neil ! J'ai cru que tu ne viendrais pas !
- Liam Campel ! Je ne pouvais pas louper ça ! répond Aodhan avec un sourire faux.
- Une nouvelle conquête ? demande-t-il en me jugeant de haut en bas, une lueur prédatrice dans son regard arctique.
- Campel, je te présente ma fiancée. Ezia Tivolli ! Ma chérie, continue-t-il en resserrant sa prise sur ma taille pour me coller à son torse. Je te présente notre hôte de la soirée.
J'essaie de me mettre dans le rôle que m'a confié Aodhan pour la soirée. Je tends ma main à Liam qui la saisit et dépose un baiser, et relève la tête pour planter son regard carnivore dans le mien.
- Enchantée Monsieur Campel !
- Plaisir partagé beauté ! Appelez-moi Liam!
Un frisson de stress traverse ma colonne vertébrale, le mafieux le ressent et me pince délicatement sur les côtés pour me rappeler sa présence, tentant de me rassurer. Comme si je pouvais oublier son contact chaud sur mon corps.
Liam nous invite à le suivre à l'extérieur, dans le cœur de la soirée. L'immense terrasse en bois laisse place quelques mètres plus loin à une pelouse parfaitement entretenue. La piscine est digne des plus grands spa, avec une cascades artificielle et un jacuzzi intégré, dans lequel des invités sont en train de se chauffer.
Des braseros sont installés un peu partout autour de salons de jardin aménagés pour l'occasion, le DJ mixe au bout de la terrasse, plusieurs pistes de danse se sont créées à droite et à gauche et des barres de pole dance sont installées de part et d'autre avec des danseuses professionnelles en action. Le bar extérieur est bondé et des serveurs circulent entre les invités proposant des verres de divers alcools et de la drogue.
J'ai l'impression d'être dans une soirée de Gatsby le magnifique des temps moderne, ça pue le fric à plein nez. Je ne suis pas du tout à l'aise.
Aodhan est dans son élément, ça se sent. Il passe d'invité en invité, serrant des mains, me présentant fièrement, comme un trophée, couvrant mes tempes de doux bisous pour appuyer notre relation. La bande se sépare et nous nous retrouvons tous les deux. Le mafieux en profite pour me faire pivoter face à lui, posant ses deux mains sur ma taille.
- Détends-toi Chérie, dit-il un air faussement énamouré sur le visage. Tout va bien se passer. Il nous regarde ?
Je n'ai pas demandé de précision, je sais qu'il parle de Liam.
- Il n'arrête pas Dhan... je sens son regard pervers sur moi depuis que nous sommes arrivées et ses potes avec...
Aodhan attrape mon menton de son pouce et son index pour lever mon visage vers le sien. Je lis clairement ses intentions dans son vert émeraude. Il penche légèrement la tête sur le côté.
- Pour le jeu... tu me permets Bella ?
Mes yeux descendent sur ses lèvres qu'il est en train d'humidifier, en faisant glisser sa langue lentement dessus. Le voir faire accélère le rythme de mon cœur, puis mon regard remonte dans celui d'Aodhan lui donnant le feu vert. Il n'attends pas plus et pose délicatement ses lèvres sur les miennes, son geste est tendre et lent. Sa langue vient titiller ma lèvre inférieure pour m'inviter à ouvrir la bouche, ce que je fais sans protester. Je n'ai jamais bu de whisky mais je me délecte de ses arômes épicés et sucrés, telle de la vanille, restés sur ses lèvres d'une douceur agréable.
- Je t'ai vu meilleure comédienne Chérie ! chuchote-t-il contre ma bouche.
Je lâche un discret souffle d'exaspération et passe une main derrière la nuque pour intensifier le prochain baiser. Ma main libre glisse sous sa veste pour caresser son torse à travers sa chemise, lui arrachant un son rauque qui vient se loger directement dans mon bas ventre. Moi qui essayais de contrôler mon rythme cardiaque, déjà affolé, c'est mort il s'emballe comme un cheval au galop. Aodhan le ressent et remonte une de ses mains pour saisir ma gorge, me faisant gémir contre ses lèvres.
Le mafieux rompt le baiser, colle son front contre le mien.
- Il regarde toujours ?
Je n'ai pas besoin de lever la tête pour sentir le regard de notre hôte sur ma personne, mais je relève quand même les yeux pour être sûre et confirme à Aodhan.
- Parfait !
- EZIA !! crie une voix qui m'est familière. Qu'est-ce que tu fous ici ?
Je relève la tête surprise et recule d'un pas.
Je n'en crois pas mes yeux...
- Mélinda ?
Je suis sous le choc qu'est-ce qu'elle fout ici ? J'ai rapidement ma réponse lorsque je vois sa tenue. Elle est ici en tant que danseuse, j'avais oublié qu'elle faisait des extras dans ce genre de soirée. Aodhan dévisage mon amie.
- Tu peux m'expliquer ? dit-elle en montrant Aodhan du doigt.
- Trop long.... C'est ni le lieu, ni le moment Mélinda...
- Mais c'est parfait ! commente le mafieux.
Mélinda et moi le regardons sans comprendre.
- Mélinda, on t'expliquera plus tard. enchaîne-t-il. C'est le moment... et tu arrives à point. Fais nous une crise de jalousie, tu ne sais pas que je suis fiancé et on couche ensemble, fini-t-il en chuchotant.
- Quoi ?? demande Mélinda le regard tordu d'incompréhension.
- Maintenant ! insiste Aodhan en me regardant. Maintenant ! répète-t-il.
Ok ! Notre petit manège doit se mettre en route, je le repousse violemment.
- ESPÈCE DE CONNARD ! crie-je pour attirer l'attention sur nous.
- Chérie !! dit-il en essayant de venir vers moi, mais je recule d'un pas. Ce n'est pas ce que tu crois ?
- AH OUI ! VRAIMENT, TU VAS ME DIRE QU'ELLE MENT ? TU NE BAISES PAS AVEC ELLE ?
- Putain tu pourrais assumer, espèce de salopard ! ajoute Mélinda qui rentre dans notre jeu, même si elle ne comprend rien, mon dieu merci d'avoir une amie comme elle.
- Avec mon ancienne collègue de travail en plus, je n'en reviens pas ! Je refuse d'épouser un connard comme toi ! en rajouté-je en retirant la bague pour lui jeter.
- Non ! Non ! Ezia, chérie ! Écoute-moi, c'est un malentendu ! se défend Aodhan en essayant d'attraper mon bras.
La musique est baissée et toute l'assemblée est tournée vers nous. La première partie de la mission est un franc succès, le fait de penser à la suite me fait peur. Je respire un bon coup, fait mine d'être sur le point de pleurer, ce qui n'est pas compliqué au vu de mon état de panique quand je pense à ce qui m'attend.
Enfin, si le plan fonctionne, est-ce que Liam va m'amener à part ?
Je pars d'un pas énervé vers la sortie, longeant la piscine. Une voix, que je reconnais être celle de Tayron me murmure.
- Désolé princesse !
Et je me retrouve propulsée dans la piscine, m'arrachant un crie de surprise. Je remonte à la surface et remplis mes poumons d'air comme si j'en avais manqué depuis des heures, passant une main sur mon visage pour ramener mes cheveux sur l'arrière de mon crâne. Je regarde rapidement autour de moi pour assimiler ce qu'il vient de m'arriver. Puis, j'amorce un pas vers les escaliers de la piscine pour en sortir, essayant de me remettre de ma baignade forcée. Je cherche le responsable du regard et le trouve quelques mètres plus loin un visage victorieux.
Salaud... tu me le paiera Tayron !
Je ne suis pas surprise de voir que le plan marche et que le premier à me venir en aide n'est autre que l'hôte de la soirée, Liam Campel. Le brun, aux yeux polaires, vient me donner son aide pour sortir de la piscine et me demande comment ça va. Une fois hors de l'eau je manque de me fouler une cheville à cause de mes chaussures devenues glissantes, je suis rattrapée de justesse par Liam qui ne se gêne pas pour poser ses mains sur les parties nues de mon corps, me serrant fermement contre lui. Je profite de son aide pour me pencher et retirer mes talons. Le regard de Liam louche, non sans discrétion, sur mon décolleté qui en plus d'avoir glissé, colle parfaitement à mon corps ne laissant aucunement place à l'imagination et faisant apparaître mes tétons durs à cause du froid de l'eau, et de la nuit. Lorsque je remarque son regard désireux, je rougis instantanément, surtout qu'il n'est pas le seul à me mater, tous ses potes sont autour de nous... Mon coeurs va finir par me dire merde à ce rythme.
Je vais faire un malaise...
J'ai froid. Je fais frissonner mon corps plus qu'il ne devrait pour le faire comprendre à Campel, qui ne perd pas de temps à me donner sa veste de costard. Alors que je m'apprête à partir en direction de la sortie, Campel me soulève pour me porter telle une princesse.
- Que faites-vous ? demandé-je surprise par son geste, en m'agrippant à son cou.
- Je porte secours à une demoiselle en danger. dit-il. Je ne peux pas vous laisser partir comme ça Ezia. Laissez-moi vous prêter une salle de bain et des habits de rechange. finit-il en direction de l'étage.
Mon cœur bat à un rythme accablant, son ton sonne faux et je vais finir par avoir une maladie cardiaque. J'ai la sensation que je ne vais pas redescendre entière de l'étage. Liam rentre dans une suite surdimensionnée à la déco chic et raffinée. Il me dépose au sol et part en direction de ce que je suppose être la salle de bain. Je profite de son absence pour analyser la pièce. Le lit se trouve sur ma gauche en face d'un grand bureau en bois de style moderne, sur lequel trône son ordinateur.
Ce n'est pas si compliqué finalement...
Je m'approche de mon but en faisant semblant de m'intéresser à la peinture au mur et aux photos affichées un peu partout. Liam me rejoint rapidement.
- Wow, vous pratiquez le polo ! dis-je en feignant l'admiration.
- Un passe-temps comme un autre, répond Liam en retirant sa veste de mes épaules pour y déposer une serviette.
Je recule de quelques pas et me retrouve les fesses posées sur le rebord du bureau. Je prie pour être assez proche de l'ordinateur qui se trouve à ma droite, par chance la montre est du même côté. Liam s'approche de moi tel un félin.
- Comme ça vous avez travaillé au Splendide ?
- Euh.. Je...
Il ne me laisse pas parler.
- Je me disais que je vous avais déjà vue quelque part... Si je ne me trompe pas, votre surnom est Miss ? Et votre vrai nom Moretti.
Comment il sait ça ? Je suppose qu'il voit mon regard plein d'interrogation. Liam s'approche de moi et pose ses bras de part et d'autre de mon corps, m'empêchant de m'échapper si j'en avais envie. Ma respiration est désordonnée, j'ai peur mais fais tout pour ne pas le laisser paraître.
Trois minutes... trois minutes et je pars...
- Oui, je vais souvent dans ce club. m'éclaire-t-il avant d'ajouter. Et Miss, que j'ai toujours trouvée extrêmement bandante, précise-t-il en passant son nez sur mon cou en remontant sur ma mâchoire, est une des seules que je n'ai pas pu avoir à l'étage. Même après de multiples négociations avec Gary... Et voyez-vous qu'aujourd'hui, elle arrive sur un plateau au bras de O'Neil, avec qui elle se dispute. D'ailleurs, ce n'est pas beau de mentir sur son identité, beauté ! finit-il en reniflant mes cheveux.
Liam attaque ma bouche de ses lèvres. Il n'est pas doux, j'ai la même sensation que lorsque Ethan m'a agressée et mon ventre se tord de douleur à ce souvenir. Cet homme veut simplement évacuer sa frustration en s'appropriant mon corps. Et comme les autres fois, je suis incapable de me défendre, son grand corps emprisonne le mien... Je sens les larmes monter. Il ne faut pas, je ne dois pas pleurer, je dois faire semblant, le mafieux m'a promis qu'il serait là... va-t-il tenir sa promesse? Cette fois, je refuse de rester passive et de subir, discrètement j'arrive à prendre le coupe papier à côté de l'ordinateur.
Liam saisit mon bras et m'emmène jusqu'à son lit.
Oh non ! Non ! Pas encore ! Aodhan où es-tu ? Suis-je restée assez longtemps à côté de l'ordinateur ? J'ai peur putain !
- T'inquiète beauté, je vais juste me soulager un peu. Après des mois de frustration à te voir bouger ton joli petit cul de salope sur cette barre ! Retire ta robe ! m'ordonne-t-il.
Je suis tétanisée de peur, il m'est impossible de bouger, encore moins d'accéder à sa demande de pervers dégueulasse. N'obéissant pas à son ordre, Liam me retourne et arrache les fines bretelles tenant le tissu qui cache ma poitrine. Il n'a pas remarqué ce que j'ai dans la main.
- Ok, ne la retire pas. On va seulement mettre à nu les parties qui nous intéressent.
Non, qui t'intéressent toi, espèce de pervers ! Connard !
- Lâche-moi ! arrivé-je à articuler dans un chuchotement.
- Tu m'as allumé toute la soirée avec tes regards... Maintenant tu assumes.
Aodhan O'Neil, je te hais putain !
- Lâche. Moi ! répété-je.
Je m'attends à quoi ? Qu'il obéisse comme un gentil garçon, je rêve. Il me ramène face à lui et descend le haut de ma robe, mettant ma poitrine à nu. Puis, il arrache le tissu de ma jupe à l'endroit où elle est fendue, l'ouvrant à son maximum et lui donnant accès à mon string qu'il écarte pour toucher mon intimité. J'essaie de ne laisser échapper aucune larme de mes yeux embués, je suis incapable de crier ou de me débattre, je sais qu'il me retiendra et me fera mal... comme les autres.
Alors qu'il commence à faire des va et vient, avec son index sur mon sexe, je libère mon bras droit et lui plante le coupe papier dans l'épaule, lui arrachant un cri de douleur. Avant qu'il n'ait le temps de réagir, je lui plante le petit couteau une seconde fois à la base du cou.
- Espèce de salope ! crache Liam, en saisissant fermement mon poignet pour me faire lâcher prise, puis m'attrape la gorge avec force pour me soumettre.
Il saigne abondamment, mais fou de rage ça lui est indifférent. Il ne compte pas en rester là, ramenant sa main entre mes cuisses pour enfoncer deux doigts en moi.
- Ahh ! Ahh! arrivé-je enfin à crier, en me tortillant dans tous les sens.
Le sang de Liam coule sur son torse et goutte sur mon visage, se créant un chemin jusqu'à ma bouche. Le goût du fer me donne la nausée.
Qu'est-ce que j'ai fait dans ma vie pour mériter ça... Aodhan... c'est le moment d'arriver !
Comme si ma prière avait été entendue, la porte s'ouvre violemment sur Aodhan, Tayron et Caleb. Le mafieux, face à la scène, se jette sur Liam, me défait de son emprise et le roue de coup. Tayron m'attrape, me prend dans ses bras, en me couvrant de sa veste il remarque le sang sur mon visage. Il attrape mon menton et fait tourner ma tête de droite à gauche pour voir si je suis blessée. Rapidement, Tayron me tire jusqu'à la salle de bain pour essuyer le plus gros du liquide vital étalé sur ma face.
Un minimum débarbouillée, il m'aboie de partir d'ici avec l'Aston Martin, le GPS est programmé pour m'indiquer la route de la villa. Ils m'appelleront en chemin. Ne cherchant pas à en savoir plus je sors de la salle de bain, la vision d'horreur qui s'offre à moi quand je traverse la chambre et à deux doigts de me faire vomir. Un mare de sang.... une immense mare de sang dans laquelle baigne Liam Campel à peine conscient... Je suis sur le point de tourner de l'œil.
Je l'ai tué... Putain, j'ai tué un homme ...
La voix de Caleb me pressant de partir ne me laisse pas le temps de réfléchir d'avantage et je pars en courant en direction de l'extérieur de cette maison de l'enfer.
Le voiturier a déjà amené la voiture devant les escaliers, il m'ouvre la porte et sans un regard je saute dans l'habitacle. J'avance le siège conducteur pour pouvoir atteindre les pédales et passe la première. Au moment où je passe le portail de la résidence, je ne retiens plus mes larmes qui affluent comme un barrage qui vient de céder. Je roule tranquille et suis les indications du GPS, jusqu'à ce que l'écran affiche un appel entrant, Aodhan.
Je décroche.
- ça va Bella ? me demande le mafieux.
Je ne réponds pas, essayant de contrôler mes sanglots pour ne pas qu'il les entende.
- Ezia ??
- A ton avis DHAN ! Comment je vais ?
Alors qu'il s'apprête à répondre, je vois des gyrophares dans mon rétroviseur central. Il ne manquait plus qu'eux pour une soirée parfaite.
- Ez, je...
- Je suis suivie par les flics ! râlé-je au mafieux. Il ne manquait plus que ça putain !
- Ezia, ne panique pas. Arrête toi, donne leur ta fausse carte d'identité, les papiers de la voiture, qui sont dans la boîte à gants et amadoue les en racontant ce qui t'es arrivé ce soir.
Je ris du nez.
- Quelle version Dhan ? La vraie ou celle que tu m'as forcée à jouer !
- Ezia. On n'avait pas le choix...
Je ne contrôle plus mes sanglots, j'arrive à peine à articuler.
- Et s'ils voient le sang ! LE SANG, PUTAIN DHAN ! Je l'ai tué, ils vont voir le sang ! je panique, je vais faire une crise d'angoisse je le sens.
- Ezia ! CALME TOI ! me crie-Aodhan. Ils ne verront rien. Tu sais ce que tu as à dire... Tu vas y arriver, mais calme toi !
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