Chapitre 9

Pendant mon sommeil, j'ai fait de drôles de rêves. Je crois que, quand votre cerveau n'est pas correctement alimenté et hydraté, il se met à délirer et à partir dans des trips du même genre que ceux qu'on vit quand on est sous acide. J'étais plongée dans le noir et je ne voyais rien ou presque. Je discernais loin devant moi un long tunnel au bout duquel, une lumière flamboyante attirait mon regard. Au fond de moi, quelque chose me disait que je devais rejoindre cette lumière. Mon esprit encourageait mon corps à avancer à travers le long tunnel. Il y avait à présent une porte derrière laquelle, on distinguait des rires d'enfants et de la musique. Je crois que l'idée de la mort a germé dans ma tête et m'a donné ce rêve étrange. La porte s'est légèrement ouverte, me donnant un rapide aperçu de ce que j'imaginais être le Paradis. Je n'ai rien vu de celui-ci.  Rien mis à part une lumière aveuglante. Puis j'ai ré-ouvert les yeux.


Je ne voyais toujours rien. Aveuglée par la lumière du soleil dans le ciel, je clignais des yeux plusieurs fois et tentais de m'habituer de nouveau à la clarté. Dans le ciel, de grands vautours tournaient autour de mon corps. Ces charognes n'attendaient qu'une chose; que je crève. A vrai dire, je pensais déjà être morte et ce drôle de rêve était finalement le passage entre la vie et la mort. Pourtant j'avais la sensation que rien n'avait changé depuis que je m'étais endormie. J'étais toujours dans le désert, j'avais toujours aussi faim et soif que la veille et Jim n'avait pas changé de place. Il avait l'air endormi. Peut-être qu'il était mort lui aussi ? J'ai entendu dire qu'une fois mort, on ressent plus rien. Pourtant je sentais toujours mon ventre se plaindre moi.

Mes yeux commençaient à s'habituer à la lumière et les vautours continuaient leurs rondes infernales au-dessus de Jim et moi. Je me suis redressée d'une seule traite, tâtant chaque partie de mon corps. Je n'avais rien d'une morte. Je me suis dit que j'étais finalement peut-être vivante. Ma tête tournant quelque peu, je me suis mise à observer rapidement les alentours. Il y avait toujours ce putain de sable autours de nous, ces cactus et ces rochers. Je grattais mes yeux pour en retirer la poussière sableuse quand j'ai aperçu sur ma droite, se tenant à une centaine de mètres de moi,debout, un indien. Il était vêtu d'habits traditionnels et me regardait avec des yeux perçants et menaçants, comme s'il avait l'intention de me jeter un charme. J'ai plissé les yeux pour mieux le distinguer et peut-être me prendriez vous pour une folle, mais il ressemblait à celui-là même que j'avais cru voir hier lors de notre marche mortelle. Je crois qu'il nous suivait. A ce moment là,je ne voyais que trois explications possibles à cette vision de l'indien. La première, c'était que j'étais morte et que j'étais au Purgatoire. La deuxième m'incitait à croire que je devenais folle à cause de la chaleur et du manque d'eau et de nourriture. La dernière me disait que l'indien était réel. Pour en avoir le cœur net, j'ai réveillé Jim. Je l'avais appelé plusieurs fois mais il ne m'a pas répondu et j'ai cru alors qu'il était bien mort pour le coup. Je m'étais mise à paniquer. Je pouvais pas continuer sans lui. Si Tony Montana meurt, le film s'arrête. Avec Jim, c'est pareil. Sans lui, il n'y a plus d'aventure possible et j'allais tôt au tard crever dans ce putain de désert.

''Jim ! Jim putain réveille toi ! ''

Toujours aucune réponse. J'ai ramassé un petit caillou au sol et l'ai jeté dans sa direction.

Il réagit enfin et grogna '' Quoi... est-ce que je suis mort? ''

''Je sais pas mais faut que tu te réveilles Jim. Je crois qu'on nous observe... '' lui soufflai-je.

''Qu'est-ce que tu racontes... ''

Il se leva avec difficulté et se frotta les yeux.

''Il y a un indien là-bas qui nous... ''

Alors que je me tournais pour montrer l'indien du doigt, je vis qu'ils'était volatilisé. Il n'était plus là. Comme s'il ne l'avait jamais été. Sur le coup, je pensais vraiment être devenue folle.Où est-ce qu'il avait bien pu passer ? J'étais certaine que Jim allait se moquer de moi et j'avais raison.

''Tu deviens parano June. La chaleur te monte au crâne. Va falloir qu'on quitte ce désert au plus vite avant que tu deviennes encore plus folle que tu ne l'es déjà. ''

Ce qui m'emmerdait dans l'histoire c'était que Jim semblait sain d'esprit et n'avait aucune vision. Peut-être qu'il en avait mais il devait sûrement les cacher pour faire comme si la folle dans l'histoire c'était moi et que lui, restait maître de lui-même peu importait les circonstances. On dit souvent que les fous sont ceux qui ne reconnaissent jamais leur propre folie. Un fou par définition ne sait pas qu'il est fou et croit dur comme fer qu'il est comme tous les autres ou bien qu'il est le seul sain d'esprit dans son entourage. L'indien que j'ai vu, je ne l'ai pas imaginé. Il était bien réel ! Et ça me faisait chier de savoir que Jim ne me croyait pas ! Vous devez sûrement me prendre pour une tarée vous aussi...Mais je ne le suis pas ! J'ai vraiment vu cet indien !

Et ce qui allait nous arriver bientôt à Jim et à moi confirmait bien le fait que quelqu'un nous espionnait depuis le début...



Les vautours nous suivaient depuis le ciel et s'amusaient à nous rappeler que notre mort était proche. Je levai les yeux vers eux et me demandai quel goût ces grands oiseaux avaient une fois cuits ?J'avais tellement faim. J'aurais pu avaler n'importe quoi tant que c'était comestible. Mes yeux étaient secs, la lumière me brûlait la rétine et ma peau commençait à peler. Je me demandais à quoi j'avais l'air dans un miroir. Je devais sûrement être effrayante avec des yeux  rougis entourés de cernes, des joues parsemées de plaques rouges et des lèvres sèches qui ont dû certainement doubler de volume. Je devais être affreuse. Chez Jim, ses cheveux n'étaient plus aussi doux qu'ils ne le sont habituellement; ils étaient tout emmêlés et plein de sable.

Le désert n'a-il pas de fin ? Marcher et toujours marcher sans jamais pouvoir s'arrêter. Tout autour du sable, des cactus, des roches et encore du sable sans jamais savoir exactement où nous étions. Tout se ressemble dans le désert. L'endroit où vous étiez il y a dix minutes est le même que celui où vous êtes à présent et le risque c'est de tourner en rond. Jim et moi tracions une ligne droite à travers le désert en espérant qu'un jour, nous en verrions le bout et qu'à ce bout se trouverait une petite ville. La civilisation... Comme j'en rêvais. Pour me motiver à continuer,j'imaginais une assiette pleine m'attendant dans le dîner à la limite de la ville. Je pouvais même imaginer l'odeur qui se dégageait de la cuisine. J'étais alors une sorte de mort vivant,traînant les pieds dans le sable, animé par la seule pensée de nourriture. Je n'étais plus vraiment vivante; mais je n'étais pas non plus complètement morte... du moins pas encore. Combien de temps allait encore durer ce supplice ?

''Jim, combien de temps tu crois qu'il leur faudra avant de retrouver nos cadavres ? ''

Parler demandait un effort considérablement. Avez-vous déjà essayé de parler avec une gorge déshydratée depuis deux jours ou plus sous un soleil de plomb ? J'espère pour vous que ça n'a jamais été le cas.

''J'en sais rien. '' Sa voix était plus rauque que d'habitude. ''Peut-être qu'ils ne les retrouveront jamais... On est perdu en plein milieu de nulle part June. Va falloir se faire une raison; on va crever ici et personne ne nous retrouvera. Ça sera comme si on avait jamais existé.

Comme si June et Jim n'avaient jamais existé ? Cette seule pensée me rendait triste car cela voulait dire qu'on aurait fait tout ça pourri en; tous ces meurtres et tous ces vols... Je ne veux pas qu'on m'oublie. C'est pour ça que Jim a acheté ce journal, pour qu'on se souvienne de nous. Et savoir alors que personne ne pourrait lire mon histoire me rendait aussi triste. Ça ne pouvait pas se finir ainsi.Je ne voulais pas imaginer nos deux corps fraîchement mort se décomposant et servant de repas à ces charognes du ciel. Je ne pouvais pas imaginer nos carcasses visitées par les coyotes et les rongeurs et devenant le refuge des asticots. Nos os seraient recouverts par le sable et enfouis pour toujours dans l'oubli. Les choses ne pouvaient pas se finir ainsi...


Avec le soleil et la chaleur, l'horizon dessinait des vagues comme celles qu'on voit sur les routes quand il fait une chaleur cuisante. J'ail'impression que l'horizon n'était fait que de flou et que le sol allait se dérober sous mes pieds. Je tournais la tête et il me semblait avoir aperçu de nouveau des yeux posés sur nous. Était-ce encore l'indien ? Je ne pouvais pas passer une journée de plus dans cet endroit.

''Je ferais pas un pas de plus. Autant mourir ici. '' affirmai-je au bord de l'effondrement.

Mes jambes allaient flancher d'une minute à l'autre.

''On doit continuer June. Peut-être qu'il y a une ville derrière ce tas de sable devant. ''

''Ça fait des kilomètres qu'on marche et que tu me répètes ça ! ''m'exclamai-je. '' T'en as vu des maisons depuis ? Parce que moi non.C'est toi même qui l'a dit; on va mourir ici de tout façon. Alors autant s'arrêter maintenant. ''

''Il faut qu'on continue jusqu'à la toute fin. Si on s'arrête maintenant, ça sera comme si tous les efforts qu'on avait fait n'auraient servi à rien. ''

Jim était plutôt calme. La fatigue l'empêchait de s'énerver.

''Je veux mourir en me disant qu'au moins j'aurais tout essayé. ''



C'est comme ça que je m'étais retrouvée à marcher une nouvelle journée de plus. D'abord les  vagues au sol et maintenant même le ciel prenait des formes étranges. Il y avait pas un nuage; seulement ces putains de vautours et ce soleil cuisant. Je me demandais si Jim voyait lui aussi les vagues dans le ciel. Maintenir mes yeux ouverts étaient de plus en plus fatiguant. Ils se fermaient quelques secondes et se ré-ouvraient avant de se fermer à nouveau. Ma démarche ressemblait à celle d'un ivrogne; je ne prenais même plus la peine de lever mes pieds, préférant les faire glisser sur le sable en suivant une ligne courbée. Je me demandais encore combien de temps mon corps allait tenir debout avant de s'effondrer dans le sable chaud.

En face de moi, Jim ne semblait pas non plus dans son assiette. Je voyais bien qu'il allait bientôt craquer lui aussi. Il avait beau faire comme s'il maîtrisait la situation et qu'il ne ressentait rien, Jim restait un Homme. Il souffrait et son silence le trahissait. Si je voyais des choses, ne devait-il pas en voir lui aussi ? S'il ne voyait pas les vagues, que voyait-il alors ? Je n'ai jamais su ce que Jim avait vu dans le désert...

''June. June ! Est-ce que tu vois la même chose que moi ? '' me demanda précipitamment Jim.

Je pensais qu'il parlait des vagues mais la vue au loin d'une sorte de maison en bois me fit comprendre qu'il ne parlait pas des vagues.

''C'est quoi ? '' demandai-je en pensant qu'il s'agissait encore d'une énième vision et que pour la première fois Jim et moi avions la même.

Jim s'est arrêté et je l'ai rejoins profitant de cette courte pause pour poser mon bras sur son épaule et reprendre un peu de force.

''Tu crois qu'il y a quelqu'un à l'intérieur ? '' lui demandai-je.

''J'en sais rien. Mais on devrait aller y jeter un coup d'œil. On sait jamais, peut-être qu'il y a de la nourriture là-dedans ! ''

Il ne m'en fallait pas plus pour me redonner du courage. Plus nous avancions et plus la maison se rapprochait ce qui nous donnait au moins la preuve que nous ne rêvions pas. Si c'était une vision, la maison en bois aurait disparu aussitôt. Au lieu de ça, elle semblait bien réelle et représentait pour nous, la première trace de civilisation qu'on voyait depuis qu'on avait quitté la route.Elle ne semblait pas être habitée mais pas complètement abandonnée non plus. Servait-elle de squat pour des junkies du coin ? Je pensais pas avoir de réponse sur le moment, et pourtant, alors qu'on était à présent tout proche, j'ai remarqué une silhouette se dessiner sur le porche de l'abri. La silhouette était d'abord floue mais je savais qu'elle regardait dans notre direction. Elle ne bougeait pas,ce qui était plutôt effrayant. Mais il en fallait plus à Jim et moi pour nous dissuader de continuer. La maison représentait pour nous notre unique espoir d'avoir un toit, de la nourriture et qui sait, peut-être même de l'eau ?! Nous n'allions pas laisser passer cette chance. En avançant, je remarquais que la silhouette était celle d'un homme. Il était grand et bien en chair. Cela voulait-il dire qu'il y avait effectivement de la nourriture là-dedans ?!

''Monsieur ! Monsieur ! Vous pourriez nous aider ?! '' interpella Jim.

L'homme ne répondit pas et continua à nous fixer.

''Ça fait plus de deux jours qu'on est dans le désert et qu'on n'arien avalé ! Vous pouvez nous aider ? ''

Toujours rien.

Nous continuions à nous approcher et à présent je distinguais très clairement les traits de l'homme. C'était l'indien. Mon cœur se serra et quelque chose en moi me disait qu'il était peut-être préférable de tracer notre route et d'ignorer cette cabane. Elle était sortie de nulle part au moment où on avait le plus besoin d'un toit car la nuit n'allait pas tarder à tomber et que notre corps ne résisterait pas à une nuit de plus à l'extérieur. Et en plus, elle semblait appartenir à ce même indien qui nous surveillait depuis le début. Si vous voulez mon avis, quelque chose d'étrange se tramait dans ce désert. Aujourd'hui encore je déconseillerais à tout le monde d'y foutre les pieds. Un conseil d'ami...

L'indien ignora les interjections de Jim et préféra rentrer à l'intérieur de sa propriété laissant tout de même la porte derrière lui comme en signe d'invitation. Jim et moi, on s'est arrêté et on s'est demandé si on devait entrer ou non. Moi bien sûr, j'ai dit non.

''Jim, c'est le type dont je t'ai parlé tout à l'heure. C'est lui l'indien qui nous espionnait. '' lui expliquai-je.

''Bah peut-être qu'il voulait tout simplement nous aider mais qu'il était trop timide pou le faire. ''

L'argument de Jim ne tenait pas la route.

''Écoute June, j'en ai plein le cul de ce désert. Cette cabane est habitée ce qui veut dire qu'il a de la bouffe. Si tu veux continuer je vais pas t'empêcher mais ça sera sans moi. Avec un peu de chancel'indien pourra nous conduire à la ville la plus proche... ''

Je l'ai interrompu aussitôt '' Et comment ? T'as vu une voiture dans le coin ? ''

Jim se moqua de ma remarque et grimpa les marches deux à deux.

''Jim, si cet indien voulait vraiment nous aider, il l'aurait fait depuis longtemps au lieu de nous regarder de loin depuis plus deux jours ! ''

Il entra dans la maison me laissant seule. Je regardais le vide autour de moi et me suis demandé ce qui m'attendrait si je continuais maroute. La mort très certainement. Mais comme avait dit Jim '' Je veux mourir en me disant que j'aurais tout essayé. '' Qu'est-ce que ça voulait dire '' tout essayé '' ? Continuer ou accepter d'entrer chez l'indien ? J'évaluais mes chances de survie dans les deux situations et après mûres réflexions j'ai décidé de rejoindre Jim. Quitte à mourir autant que ce soit avec l'estomac plein.


En entrant dans la maison, je vis qu'elle n'avait rien d'exceptionnelle.Il y avait une cheminée, un lit au fond à gauche, une petite cuisine et une autre pièce qui devait servir de salle de bain. L'indien était posté à l'entrée et regardait Jim faire le tour du propriétaire.

''Tu fais quoi ? '' lui demandai-je en regardant tour à tour Jim et l'indien.

''Je visite les lieux. ''

Ses bottes claquaient contre le sol en bois. Il se dirigea vers un placard de la cuisine et alors qu'il allait l'ouvrir, je l'interrompis.

''On devrait toucher à rien ici Jim. ''

Jim se retourna vers moi et avec un sourire malicieux s'écarta du placard.

L'indien qui est resté silencieux s'est mis à marmonner dans un dialecte incompréhensible et s'approcha du placard. Jim se posta près de moi et me murmura à mon oreille.

''Qu'est-ce qu'il dit ? ''

''Tu crois que je parle l'indien ?! '' lui répondis-je sans quitter l'inconnu des yeux.

Il nous tournait le dos et il était difficile de dire ce qu'il fabriquait. Il semblait sortir des ingrédients du placard et les poser sur le plan de travail. Il murmura une nouvelle chose et se tournant vers nous, il nous fit signe de nous asseoir au sol. Jim et moi s'échangions quelques regards interrogateurs, se demandant si nous devions suivre le geste de l'indien. Devant notre inaction, il répéta sa phrase et altéra à nouveau son geste. Cette fois-ci,nous n'avions pas hésité.

Assis en tailleurs l'un à côté de l'autre face à la cheminée et le dos tourné à l'indien, nous attendions sagement que quelque chose se passa. Dehors la nuit commençait à tomber et on sentait le froid pénétrer à travers le vieux bois.

L'indien vint nous apporter quelques minutes plus tard un bol de nourriture.Il prononça de nouveaux mots d'indien avant de se diriger vers la cheminée. Il plaça méticuleusement quelques bûches à l'intérieur de cette dernière et enflamma le tout avec une allumette. Il en sortit une autre et alluma avec celle-ci sa pipe qui était posée sur le dessus de la cheminée. Une épaisse fumée blanche en sortit et je me demandais quelles herbes il était en train de fumer.

Il vint s'asseoir face à nous et nous fit signe de manger. Je baissais les yeux vers le bol, les levai vers l'indien et me tournai vers Jim, l'interrogeant silencieusement. J'avais beau avoir faim, ni l'odeur ni le contenu du bol ne m'inspiraient confiance. Je ramenai le bol vers mon visage et sentis l'étrange effluve qu'y s'en dégageait remonter dans mes narines. Ça sentait fort et l'apparence ressemblait plus à un vieux bouillon qu'à un vrai repas. C'était d'un hamburger que j'avais besoin ! Pas d'une sorte de bouilli pour grand-mère...

Je ne sais pas ce que disait l'indien mais étant donné la situation je crois qu'il insistait pour que nous mangions. Jim fut le premier à porter le bol à ses lèvres. J'attendis qu'il avalait la première gorgée pour faire de même. Je me suis dit qu'il fallait bien quel'un de nous deux goûte avant l'autre au cas où le contenu du bol serait du poison ou quelque chose dans le genre. Jim s'était involontairement porté volontaire pour cette mission. Du coin de l'œil j'observai sa réaction. Il retira le bol de sa bouche sans réaction apparente. Je me suis dit alors que je pouvais manger à mon tour sans craindre quoique ce soit. Je déglutis en voyant la bouillie et portai le bol à mes lèvres. La bouilli n'était pas si mauvaise que ça finalement et la sensation de la nourriture dans ma gorge me procura une joie immense. Ce n'était clairement pas le burger dont je rêvais mais au moins, le goût n'était pas affreux et cela allait sûrement me caler pour un moment. N'empêche que j'aurais aimé savoir ce qu'il y avait dedans.

''Merci pour la bouffe mec. Tu nous sauve la vie là ! '' déclara Jim avec enthousiasme.

Je crois que l'indien ne comprenait pas un mot de ce que Jim disait.

''Merci. Pour... '' Je désignais du doigt le bol en souriant et en baissant la tête en signe de remerciement.

Cette fois-ci il comprit. Il posa une main à son cœur et s'exprima avec un grand sourire dans son dialecte. Puis il nous laissa finir en silence.


La cheminée apportait de la chaleur au lieu et comme il faisait nuit dehors, j'imaginais la cabane comme le seul coin de lumière dans les environs.

L'indien ramassa nos bols une fois terminés et revint vers nous avec de petits verres à moitié remplis. Il s'assit face à nous et tendit les verres. On aurait dit de l'eau mais ça n'en n'était pas... Mais ça, je l'ai su seulement après avoir ressenti les effets secondaires provoqués par la boisson. L'indien insistait pour que nous avalions le contenu et une fois qu'on a eu le verre au bord des lèvres, il commença à chantonner dans son dialectique. On aurait dit une sorte d'incantation indienne pour évoquer les esprits ou quelque chose dans le genre. Jim et moi nous nous échangions quelques regards inquiets avant de laisser le breuvage couler dans notre gorge. Ce n'était définitivement pas de l'eau. Le goût était amer et ne ressemblait en rien à ce que j'avais déjà goûté auparavant. Que nous avait fait boire ce foutu indien ?

Sur le coup, mis à part le goût, il n'y avait rien d'étrange. Mais quelques minutes plus tard, ma tête commença à tourner, mes yeux papillonnaient, j'avais chaud et j'avais l'impression que tout autour de moi était flou. Les paroles de l'indien résonnaient dans ma tête comme une deuxième voix dans ma conscience. Les sons étaient étouffés et la voix de Jim semblait lointaine.

''Putain vous nous avez fait boire quoi... '' tenta t-il d'articuler alors qu'il essayait de se lever.

Il ne parvint pas à se mettre debout et se recroquevilla sur lui-même en se plaignant d'un maux de tête. Quant à moi, je ne savais pas quoi faire. Mes idées s'embrouillaient et se mêlaient à la voix du chaman dans ma tête. Il s'approcha de moi, me souffla au visage une bouffée de sa pipe et claqua des mains devant mes yeux. Le bruit résonna dans tout mon corps et je m'effondrais dans un sommeil profond. Cet indien nous avait drogué.



Quand je me réveillais, la cabane avait disparue et j'étais allongée dans le sable à côté de Jim. Où était passé l'indien ? Et la cabane ? Était-ce un rêve ? Jim se réveilla à son tour. J'ai demandé à Jim s'il savait ce qu'il se passait mais il ne m'entendit pas. Je me dirigeai vers lui alors et voulu le secouer mais ma main passa à travers son corps. Je me souviens avoir paniquer à ce moment là. En même temps il avait de quoi. Ma main avait traversé son corps ! Comment vous pouvez expliquer ça ?

https://youtu.be/tHOK87ozcho

C'est là que j'ai compris qu'on nous avait drogué Jim et moi. C'était pas de l'acide parce qu'on ne boit pas d'acide, mais les effets du breuvage étaient les mêmes. C'était mon premier trip. J'avais jamais pris d'acide ou de LSD avant. Je me contentais toujours de cocaïne et de quelques pilules. L'excitation et la sensation de puissance que ça générait m'aidaient lors des braquages. Là,j'avais la sensation d'être toute molle, comme si mes jambes n'étaient plus capables de me supporter. Strange days have found us. Strange days have tracked us down. They're going to destroy. Our casual joys

Jim me vit et je sais pas pourquoi mais il m'a pris pour sa mère. Il a commencé à m'engueuler et il s'est mis à pleurer puis à crier,puis à pleurer encore, passant d'une émotion à une autre instantanément. Puis, sur les nerfs il est parti. Je voulais le rejoindre mais en regardant le sol, je remarquais être prise dans des sables mouvants m'empêchant alors de faire ne serait-ce qu'un pas. Je criais à l'aide mais personne n'est venu m'aider. Je vous jure que ça avait l'air vrai ! J'avais vraiment l'impression d'être coincée ! We shall go on playing. Or find a new town. Yeah! J'avais beau bouger et me tortiller dans tous les sens, je ne pouvais faire aucun mouvement.Plus je bougeai et plus je m'enfonçai. Bientôt, je n'avais plus d'air et ma tête se retrouva sous les sables. Je connu alors la sensation de la mort pendant quelques secondes.


Strange eyes fill strange rooms. Voices will signal their tired end. J'airé-ouverts les yeux et cette fois-ci il n'y avait plus de sables mouvants. J'étais de nouveau dans le désert, seule avec toujours la voix de l'indien chantonnant en boucle dans ma tête. Je décidai de marcher sans but précis. Le ciel était d'une couleur étrange, une sorte de mélange entre du vert et du violet et il ondulait comme un serpent. La forme des cactus avaient changées elle-aussi, mais pas le sable. Le temps n'existe pas quand on est en plein trip. Les choses viennent, disparaissent et vous n'avez conscience de rien.

Loin devant moi, je vis une porte. Une simple porte posée en plein milieu du désert. Je tournais autour de celle-ci avec curiosité. Et si je l'ouvrais ? pensai-je. Je fermais ma main autours de la poignée et poussai la porte. Je ne voyais rien de ce qu'il y avait à l'intérieur alors je décidai d'y faire un pas. Poussée par une force surnaturelle, je me retrouvais dans une pièce inconnue et la porte avait à présent disparue. J'étais coincée dans cette pièce aux murs blancs. La voix de l'indien était de plus en fort. Où était Jim ? Je hurlais son nom mais seuls les échos de ma propre voix me répondirent. Hear me talk of sin. And you know this is it. Yeah!

Je me mis alors à pleurer sans aucune raison apparente et me recroquevillai en plein milieu de la place, ramenant mes genoux vers moi. Il faisait froid tout d'un coup. Strange days have found us. And through their strange hours. We linger alone.

''June ? ''

Je relevai la tête et vis mon père. Que faisait-il ici ?

''Papa ? ''

Il ne bougea pas. Je me relevai et accouru vers lui, le prenant sans attendre dans mes bras. '' Tu m'as manqué. Je suis désolée d'être partie sans te dire au revoir. Papa je suis désolée.''

Son corps était froid et ses bras restèrent le long de son corps.C'était comme s'il ne ressentait rien.

''On parle de toi aux infos. Tu es une meurtrière. Tu tues des innocents sans regrets. Comment peux tu faire une chose pareille...''

''Papa je suis désolée... j'ai jamais voulu que ça arrive. Je suis innocente tu sais. ''

Mes larmes mouillèrent son t-shirt.

''Tu ne mérites pas de vivre. ''

Je relevai la tête vers lui et m'écartai apeurée. Autour de moi,apparurent alors les fantômes de ce que j'avais tué. Ils me foudroyaient du regard sans rien dire. Leur yeux étaient perçants et menaçants. Bodies confused. Memories misused

''Il faut que ça s'arrête... Il faut que ça s'arrête... ''soufflai-je pleurant à chaudes larmes.

''Ça ne pourrait jamais s'arrêter June. Tu devras vivre à présent avec toutes ces morts sur la conscience. '' déclara mon père en s'approchant de moi. '' Seule la mort peut te sauver. ''

''Je veux pas mourir... ''

''Pourtant tu ne mérites pas de vivre. ''

Son ton était plus ferme que d'habitude.

La suite des événements, je n'aurais pas pu la prédire. Mon père sortit de nulle part un revolver et me tira dessus. La détonation résonna dans ma tête et une fois le coup porté je me réveillai de nouveau dans le désert. J'étais morte une seconde fois. As we run from the day. To a strange night of stone.



C'était la fin de mon trip. Enfin, plutôt la fin des effets premiers. On redescend pas si facilement et ça met du temps avant de revenir totalement clean. Cette expérience a été une des choses les plus difficiles à vivre que j'ai connu; autant sur le point de vue physique qu'émotionnel. Pendant mon trip, je suis morte deux fois,j'ai vu mon petit ami défouler toute la rage qui l'avait contre sa mère sur moi et pour couronner le tout, mon propre père m'a tiré dessus.

Quand Jim et moi on s'est vraiment réveillé, on avait tout de suite pensé tous les deux qu'on avait vécu un rêve étrange; c'est sûrement pour ça qu'on a préféré ne rien dire de plus à ce sujet. Jim n'a jamais su ce que j'ai vécu dans mon trip et moi je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé. Je crois que nous n'étions même pas sûr que ce que nous avions vécu était vrai; je veux dire avec l'indien et tout. Si ça se trouve c'était juste une vision comme une autre causée par la chaleur. Mais comment aurions nous eu la même vision tous les deux...

Ce qui est sûr en tout cas, c'est que les effets de la boisson que nous avions apparemment ingurgité n'avaient pas totalement disparus.Pendant que nous marchions dans le désert toujours en recherche d'une ville, ma tête et y compris les choses autours de moi continuaient à tourner. Ça fait parti des derniers effets qui mettent un peu de temps avant de disparaître complètement. C'est pour ça que lorsqu'on eu vu les premières habitations au loin, Jim et moi avons pensé qu'il s'agissait d'une nouvelle fantaisie de notre esprit.

''Tu la vois toi aussi ? '' ai-je demandé à Jim.

''Ouais. Ça veut dire que c'est bien réel alors. ''

''Pas forcément. On a tous les deux vus l'indien et sa cabane et pourtant tous les deux avaient disparus quand on s'est réveillé. ''expliquai-je.

''Vision ou pas, je vais pas rater la chance de retrouver la route goudronnée. Marre de voir que du sable... ''



La ville était bien réelle et Dieu merci on marchait enfin sur une vraie route ! C'était comme si on avait atteint le Paradis après avoir traversé l'Enfer. Les gens dans les rues nous dévisageaient comme si nous étions des étrangers venus d'une autre planète. En faite, ce qu'ils regardaient c'était notre allure. Faut dire, que premièrement on sortait à peine d'un trip plutôt coriace et que deuxièmement, on devait être sacrément laid à voir. Sur les visages des passants on lisait à la fois la pitié et la peur.Comment deux jeunes comme nous se sont-ils retrouvés dans un état pareil ? Je me demandais s'ils savaient qui nous étions et sic'était le cas, alors, ils ne tarderaient pas à prévenir le shérif du coin de notre présence. Combien de temps cela pouvait-il prendre ? Peut-être assez pour que Jim et moi on puisse prendre la fuite. C'était ça à présent notre nouvel objectif : se trouver une caisse et repartir de zéro. Mais où pouvait-on se trouver une bagnole dans le coin ? Jim avait un plan... comme d'habitude.

Il remarqua sur le parking d'une station essence une voiture avec un mec seul. Le but était que l'un d'entre nous fasse distraction pendant que l'autre pique la caisse. Simple et efficace comme plan.Évidemment, vous vous doutez bien que c'est moi qui ait fait distraction...


Jim et moi on avait attendu le bout moment dans une petite ruelle. Il avait mouillé son pouce et avait nettoyé les quelques saletés apparentes sur mon visage. Il avait secoué mon t-shirt pour en retirer le sable. Mon t-shirt n'était plus vraiment aussi blanc qu'il l'avait été au tout début, et la chemise de Jim était légèrement trouée; tout comme mes bottes.

''Et pour les chaussures on fait quoi ? ''

Le cuir n'avait pas résisté à la marche intensive dans le désert.

''T'auras qu'à dire que t'as beaucoup marché. ''

C'était la vérité en plus.

''T'es prête ? ''

https://youtu.be/x6fB8KMUnz0

Jim avait ses mains posées sur mes épaules. Je hochais la tête. Il déposa un rapide baisser sur mon front avant de me donner une frappe amicale dans le dos. '' Allez ma belle. Je sais que tu vas y arriver.''

I don't give a damn 'bout my reputation. You're living in the past it's a new generation. A girl can do what she wants to do and that's what I'm gonna do. Je marchais vers le parking sans jamais me retourner. Le jeune homme me vit arriver et m'observa de loin.

''Excusez-moi, '' commençai-je avec ma voix la plus douce. J'entrais dans mon personnage. '' Je suis tombée en panne dans une rue un peu plus loin '' Je désignais une rue au hasard derrière mon dos. '' Et toute seule j'arriverais jamais à la ramener jusqu'au garage. Vous pensez que vous pourriez m'aider ? ''

J'étais pas vraiment au top de ma forme ni sur mon trente-un mais cela n'empêcha pas le jeune homme de me relooker de la tête aux pieds;ce que je trouvais d'ailleurs déplacé. Je demandai juste de l'aide...

''Il est arrivé quoi à tes bottes ? '' demanda t-il en mâchouillant son chewing-gum.

''J'ai beaucoup marché. '' répondis-je sans le quitter des yeux.

''Elle est où ta voiture ? ''

Je désignai à nouveau la rue derrière moi '' Dans une rue un peu plus loin. ''

''Je gagne quoi si je t'aide ? '' Il se mordilla la lèvre et me regardant avec un air malicieux.

Un aller simple pour les Enfers connard, voulais-je répondre. Je me retins et trouvai quelque chose à dire qui l'inciterait à quitter sa voiture un moment. 

I don't give a damn 'bout my reputation. I've never been afraid of any deviation.

''Je crois qu'on peut trouver un arrangement... '' susurrai-je en me mordillant à mon tour les lèvres et ondula mes hanches.

Il sourit et accepta de m'aider à cette condition.

''Suis-moi. ''

Je le conduisis vers la rue où nous avons convenu Jim et moi qu'on se retrouverait. Sauf que dans le plan, j'avais pas prévu que le mec me demanderait payer en nature. J'ai dû improviser. J'ai conduis le jeune homme dans une ruelle adjacente à la rue.

''Bah elle est où ta caisse ? '' m'a t-il demandé un peu énervé.

''Tu préfère pas qu'on baise avant ? ''

Je devais gagner du temps.

Oh no not me ! Pedals boys ! Je rejetai mes cheveux en arrière. Il arriva vers moi et laissa sa main parcourir mon cou, mon dos et mes hanches. Il sentait l'alcool. Jim sentait aussi l'alcool avant.Est-ce qu'il y en avait dans sa voiture ? J'espère bien. J'avais l'impression que ça faisait des siècles que j'avais pas bu une goutte d'alcool. Maintenant que je suis dans sa caisse, je peux vous dire qu'il n'y a pas d'alcool dedans. Dommage...

Je dirigeai mes lèvres vers les siennes et engageai la première le baiser. Je gardais les yeux ouverts et rivés sur la route face à moi au cas où Jim serait là. J'espérai qu'il ne tarde pas car je n'avais aucune envie d'engager quoique ce soit avec ce type.

Alors qu'il m'embrassait le cou, j'entendis enfin le bruit des freins d'une voiture. Jim sortit de la rue et avança dans la ruelle. Je me reculai aussitôt ce qui surpris le gars qui se retourna et se mangea le poing de Jim.

''Alors comme ça tu voudrais te taper ma copine ?! '' s'emporta Jim en frappant du pied le jeune homme qui était tombé au sol.

Je restai sur le côté à regarder Jim le frapper. The world's in trouble. There's no communication. An' everyone can say what they want to say. Je pensais vraiment que Jim allait s'arrêter; c'est pour ça que j'ai rien dit au début. Puis, quand j'ai vu qu'il continuait et que le type était vraiment bien amoché, j'ai décidé d'intervenir.

''Jim. Arrête c'est bon. Viens on se casse on a la voiture c'est tout ce qui compte. ''

Jim n'en fit qu'à sa tête et ne m'écouta pas.

Je pensais pas qu'il allait le tuer. Pourtant c'est ce qu'il a fait. Jim se releva, la chemise , les bottes et les mains pleines de sang.

''Et on fait quoi maintenant ?! '' hurlai-je. '' On avait la caisse putain ! T'avais pas à faire ça !''

''Parce que tu crois qu'il aurait rien dit que deux jeunes lui piquent sa voiture ? Il aurait été voir la police et il leur aurait tout dit. ''

Il essayait de se justifier. Comme toujours.

''Ça aurait changé quoi ? De toute façon on est déjà recherché.''

''Notre détour par le désert nous a fait sortir des radars des policiers pendant au moins deux jours. Si on a de la chance leur attention sur nous a baissé... ''

Je secouai la tête de gauche à droite et soufflai agacée. Je me baissai pour ramasser le portefeuille du type et le mis dans ma poche.

I don't give a damn 'bout my bad reputation. You're living in the past it's a new generation.

''On doit faire disparaître le corps. '' déclara Jim.

Il ramena la voiture dans la ruelle, on engouffra alors le cadavre dans le coffre et nous voilà repartis pour une nouvelle aventure dans une nouvelle caisse avec déjà un mort sous les bras. Not me !


Je sais pas si vous voyez où nous en sommes dans l'histoire mais le mec que Jim venait de tuer c'est celui dont je vous ai parlé au tout début de ce journal. Nous revoilà de retour à la case départ,retour au présent.

https://youtu.be/vX9KW-8fLCQ

Assise sur le siège arrière de cette nouvelle caisse volée, je tire de ma poche le portefeuille du type et en inspecte le contenu. Le morts'appelait Paul Wilson. Il avait 24 ans. Au moins, les cents dollars qu'il avait en poche pourraient nous servir. Nous quittons enfin le désert et roulons à présent sur une route goudronnée en ligne droite qui semble ne jamais se terminer. La radio est allumée comme toujours. I'm alone, yeah, I don't know if I can face the night. I'm in tears and the cryin' that I do is for you. I want your love.Let's break the walls between us.

Je regarde Jim à travers le rétro intérieur. Nos regards se rencontrent. Il me sourit. Baby, you're my angel. Come and save me tonight. You're my angel. Come and make it alright. Je lui lance alors un rapide sourire avant de plonger mon nez dans mon journal.J'ai déjà beaucoup écrit. Il ne me reste plus beaucoup de pages.Peut-être devrais-je en acheter un deuxième ? Cela serait la suite de nos aventures.

Si on résume la chose, nous avons survécu à Vegas, au désert d'Arizona et à des multiples salauds qui ont croisé notre chemin.Jim et moi on forme quand même une belle équipe, même s'il nous arrive de nous disputer. Je relève à nouveau les yeux vers lui et crois voir de l'espoir dans son regard. You're the reason I live. You're the reason I die. Je sais alors que notre histoire est loin d'être finie. Au contraire, elle ne fait que commencer. Après ce qui vient de nous arriver dans le désert, qu'est-ce qui peut nous arriver de pire ?  

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