Chapitre 6
Maintenant qu'on avait tout ce fric, la porte pour le Mexique s'était ouverte et on allait pouvoir dire adieu à cette vie de voleur et dire bonjour à celle de riche. J'attendais ça depuis si longtemps; même les criminels ont le droit a une retraite et Jim et moi allions avoir la notre à vingt ans à peine. En rajoutant les 3000 dollars qu'on s'était fait récemment aux 1000 qu'on avait réussi à mettre de côté, on avait largement assez pour repartir à zéro dans un autre pays sans avoir les flics sur notre dos. Une vie sans soucis avec Jim m'attendait et je n'avais aucune envie de retarder ce moment. Sauf que, Jim n'était pas de cet avis. Il avait d'autres plans en tête,des plans qui me tentaient pas vraiment mais qui, je dois l'avouer,me faisait un peu rêver. A l'instant où j'écris, je me dis que peut-être on aurait jamais suivre le plan foireux de Jim. Si on avait fait comme c'était prévu au départ; c'est-à-dire avoir assez de fric et fuir tout de suite au Mexique on serait sûrement pas là, encore aux USA, dans le désert et à bord d'une seconde voiture volée. Mais vous savez ce qu'on dit, le destin adore nous mettre des bâtons dans les roues.
''Arrivés au Mexique, je changerais de nom '' affirmai-je à Jim avec une assurance enfantine.
''Pourquoi faire ? ''
''Pour faire couleur locale. Je veux me fondre au maximum parmi les autres. Des June t'en connais beaucoup au Mexique ? Il me faut un prénom espagnol. '' lui expliquai-je.
Jim a haussé un sourcil. '' Et comment tu vas t'appeler ?''
''Elvira. '' ai-je répondu avec un grand sourire.
Jim a ris entre ses dents. '' Alors je serais Tony. ''
''Tony c'est pas un prénom espagnol. '' ai-je fait remarquer.
''Alors ça sera Pablo; comme Pablo Escobar ''
Jim ne semblait pas prendre ce changement de prénom au sérieux. Je lui avais pourtant déjà fait comprendre qu'on ne pourrait pas rester Jim Warner et June Austin indéfiniment. Au Mexique, nous aurons besoin de nouvelle identité pour avoir des papiers en règle.
''Il est colombien pas mexicain. '' le corrigeai-je en le jugeant du coin de l'œil.
''Qu'est-ce que ça change ? Tu voulais un prénom espagnol non ? Pablo c'est bien espagnol ? '' Jim avait pris ce ton désagréable que je détestais.
J'ai hoché la tête pour lui faire comprendre que Pablo me convenait puis on a continué notre route à travers le désert californien sans s'adresser plus la parole, écoutant plutôt les chansons qui passaient à la radio. J'aimais cette radio parce qu'elle passait des chansons que j'appréciais et puis avec la musique, le trajet semblait toujours moins long.
''Dans combien de temps on sera au Mexique ? '' demandai-je à Jim.
''Je sais pas... Je dirais que de Vegas à Nogales on en a pour huit heures de trajet donc... ''
Je le coupai aussitôt, surprise '' Vegas ? ''
Jim se tourna vers moi rapidement, regardant l'expression de mon visage puis regarda de nouveau la route. '' Ouais... Je me suis dit qu'on pourrait faire un tour à Las Vegas histoire de s'éclater un peu avant d'aller au Mexique. ''
Las Vegas ? On avait jamais prévu d'y aller. Pourquoi a t-il décidé ça si soudainement et sans m'en parler ? Il savait certainement peur que je dise non.
''Le plan c'était d'attendre d'avoir assez de fric pour descendre ensuite jusqu'au Mexique et se la couler douce au bord d'une piscine dans une villa; pas de se retrouver dans des casinos et de perdre tout notre fric ! '' fis-je remarquer à Jim.
''Ouais je sais mais on pourrait s'éclater un peu avant de mener cette vie tu vois ! On aura peut-être plus jamais l'occasion d'y mettre les pieds alors autant en profiter tant qu'on le peut encore ! ''
Je n'ai pas répondu. Jim allait foutre en l'air tous mes plans.
''June, allez dit oui ! On va s'amuser tu verras ! Las Vegas putain !T'as jamais voulu y aller ? ''
Bien sûr que si ! Comme la plupart des gens en réalité. Je voulais voir en vrai toutes ces richesses et ces immenses casinos et hôtels couverts d'or qu'on voit souvent dans les émissions de télé, je voulais voir cet oasis perdu dans le désert et voir toutes ces personnes claquer leur fric sans se soucier du prix. Las Vegas est la capitale de l'excès par excellence; c'est comme un immense monstre qui vous tente. A Vegas c'est quitte ou double : soit on gagne du fric, soit on le perd; autrement dit on arrive toujours riche plein au as à Vegas et on peut partir fauché en ayant plus un sous dans son compte en banque. C'est ça qui m'inquiétait dans le plan de Jim. Qu'est-ce qu'on ferait si on perd notre argent là-bas ? Je voulais pas voler toute ma vie et encore moins me faire prendre parles flics.
''Alors June ? T'en dis quoi ? '' demanda à nouveau Jim en affichant une mine de chien battu.
Il savait que je ne pouvais rien lui refuser quand il faisait ça.
''Je sais pas Jim... ''
''Mais June, c'est l'occasion rêvée de profiter de tout le fric qu'on a accumulé ! On va se prendre une suite dans un de ces hôtels deluxe, on va parier dans les casinos, manger dans les plus beaux restaurants du pays et voir des spectacles si grandioses qu'on en croira pas nos yeux ! Le Paradis sur Terre ! '' argumenta Jim en essayant de me convaincre tant bien que mal.
Le Paradis sur Terre qu'il a dit... L'Enfer plutôt. Dans quel genre de Paradis perd-on la notion du temps et voyons les passions des Hommes gouverner leurs pensées ? Bien sûr, tout ça je l'ai compris bien plus tard, une fois prise dans les griffes du monstre Vegas. On aurait été plus tranquille au Mexique. J'aurais dû dire non à Jim et ne pas céder à son caprice. Mais je crois qu'au fond de moi,quelque chose m'attirait naturellement à Vegas, vers cet endroit où tous nos désirs sont exaucés et où on peut être qui on veut; le Paradis sur Terre...
''Quatre jours et pas un de plus ! '' cédai-je avant de prendre mes lunettes de soleil et les mettre sur mon nez.
Jim a poussé un cri de victoire et a appuyé sur l'accélérateur ''Attention Vegas ! June Austin et Jim Warner arrivent ! '' Il a pris ma main, l'a embrassé et m'a regardé dans les yeux avec plein de tendresse et de passion '' A nous Vegas mon amour ! ''
Je lui ai souri en retour pour ne pas le vexer ni le blesser mais même si quelque chose à l'intérieur de moi m'attirer à Vegas, une puissance contraire me repousser le plus loin possible de cette ville oasis près la vallée de la mort dans le Nevada.
Combien d'heures faut-il pour se rendre à Vegas ? 4h s'il n'y a pas de bouchons sur la route et 6h dans le pire des cas. Avec Jim, nous en avons mis bien plus. Il faut dire aussi que plusieurs problèmes se posaient à nous, mais le plus important était les flics. S'ils faisaient des patrouilles, nous devions changer de route et prendre comme Jim les appeler '' des raccourcis ''. Ces chemins ne portaient que le nom '' raccourcis '' car en vérité, ils ne faisaient qu'allonger le temps de route. Le seul point positif, c'était qu'on visitait par la même occasion le pays. Le désert californien est magnifique et si vous y avez jamais mis les pieds, eh bien vous devrez le faire au moins une fois dans votre vie. On se serait cru dans un western ! Le genre de film qui vous replongent dans la Conquête de l'Ouest avec John Wayne ou Clint Eastwood. Quand on passait avec Jim devant cette immense étendue de sable à perte de vue, on avait aussitôt l'impression d'être en dehors du temps lui et moi; comme si nous étions revenus à l'époque des cow-boys et des indiens. Jim a dit qu'il serait Billy the Kid et moi je lui ai dit que je serais alors Rose Dunn alias la Rose de Cimarron. Jim ne la connaissait pas à en juger par la tête qu'il a fait quand j'ai mentionné son nom.
Je suppose que nous les femmes, sommes condamnées à être oubliées au détriment de nos semblables masculins. C'est amusant de voir qu'on connaît très peu de hors-la-loi féminine mais en connaissons des centaines masculins. Le sort qu'on a réservé à toutes ces femmes hors-la-loi et criminelles qu'on a oublié semble me pendre au nez.Et si à la fin on ne souvient que de Jim ? Et si à la fin, le nom de Jim Warner resterait dans les annales et le mien serait oublié des mémoires communes ? Le nom de June Austin sera tombé dans l'oubli comme tout ceux de mes anciennes et j'aurais alors fait tout ça pour rien, tous ces braquages pour que finalement personne ne se souviennent de moi. C'est peut-être la raison pour laquelle j'écris ce journal après tout, pour qu'on ne m'oublie pas. Et alors ça me fait plaisir de savoir que des gens vont lire ce journal et auront alors mon nom gravé dans leur mémoire. Vous au moins, vous vous souviendrez de June Austin.
Mais est-ce que vous connaissez Rose Dunn ? Si c'est le cas alors je vous félicite ! Et sinon, eh bien c'est pas grave ! Vous êtes sûrement pas le seul de toute façon. C'est pour ça que le paragraphe qui va suivre sera un petit résumé de la vie de Rose Dunn où du moins, ce que j'en connais.
Rose Dunn est née à la fin du XIXème siècle, je ne sais plus la date exacte mais peu importe. C'était une très belle femme qui était connue pour sa beauté et son charme. Ses frères étaient des hors-la-loi et ils lui ont appris à se servir d'une arme et monter à cheval. Pratique n'est-ce pas ? Par la suite, Rose est devenue hors-la-loi à son tour après être tombée amoureuse d'un certain George Newcomb, un membre d'une bande de malfrat dirigé par Bill Doolin qui volait des banques et des trains. Quand j'y pense, Rose et moi partageons au moins un point en commun; celui d'être devenue une criminelle après avoir rencontré l'amour. Rose est devenue membre à part entière dans la bande et les aidait dans leurs vols à mains armées. La suite des événements est flou; ses frères qui s'étaient rangés pour devenir des chasseurs ont tué Newomb pour une somme de 5 000 dollars chacun et Rose y serait pour quelque chose dans cette histoire; on dit qu'elle aurait dit à ses frères où le trouver. Je me demande pourquoi elle aurait fait... elle était amoureuse de lui alors pourquoi chercher sa mort ? Peut-être qu'elles'était disputé avec lui comme Jim et moi le faisons souvent. Mais est-ce une raison pour vouloir sa mort ? Moi, je ne veux pas la mort de Jim et je crois que Jim ne veut pas non plus la mienne. Enfin j'espère... Je m'identifie beaucoup à Rose Dunn mais si je vous disais il y a pas longtemps qu'on partageait un trait en commun, on en possède aussi des différents, comme celui de trahir son petit-ami. Jamais je ne trahirais Jim. Jamais. Les flics peuvent bien me torturer jamais je vendrais la mèche ! Est-ce que Jim ferait pareil ?
''Jim, '' commençai-je après un long silence dans la voiture. ''Est-ce que tu me trahirais ? ''
Jim a tourné la tête vers moi, fronçant les sourcils et affichant une expression traduisant son incompréhension. C'est vrai que la question posée était sortie de but en blanc, sans raison précise pour lui. Il devait sûrement se demander pourquoi je posais cette question.
''Je veux dire, si tu te faisais prendre et que la police t'interrogeait, est-ce que tu me balancerais ? '' continuai-je.
Jim s'est mis à rire comme si ma question lui paraissait stupide. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle derrière tout ça; pour moi,c'était une question sérieuse.
''June, bien sûr que je dirais rien ! '' s'exclama t-il avant d epartir en éclat de rire.
''Même contre du fric ? '' lançai-je.
Les frères de Rose ont touché une récompense après la mort de son petit-ami.
''Ah ça ! Là je ne peux rien promettre June ! '' me répondit-il sans cesser de rire bêtement.
Je ne savais pas si c'était une blague ou non. Peut-être qu'il avait dit ça pour rire, ou bien peut-être qu'il était très sérieux et que ses rires étaient là pour dissimuler la vérité. Si c'était vrai, si Jim serait capable de me vendre contre du fric, j'espérai que ce serait moi qui me ferait prendre en premier pour le vendre.Jim devait valoir un bon paquet de dollars...
''Jim, j'ai beaucoup réfléchi à propos de Vegas et je me suis dit qu'on devrait peut-être aller s'acheter des fringues de luxe avant d'y aller. '' lui exposai-je pour changer de sujet. '' Tu prendrais un de ces chics costumes comme dans Dallas et moi une de ces belles robes que portent les femmes dans les grandes soirées. ''
Je voyais dans les yeux de Jim que l'idée l'intéressait.
''Je me demande de quoi j'ai l'air dans un costume trois pièces... ''marmonna t-il avec un fin sourire dessiné sur son visage. '' Oui je crois que tu as raison June. Je vais essayer de trouver une boutique dans le coin et on ira y acheter de jolies robes pour toi... ''
Il a passé sa main dans mes cheveux et les a repoussé derrière ma nuque puis a déposé de rapides baisers sur ma peau, ce qui m'a fait rougir. Jim, bien sûr, faisait attention à ne pas quitter la route des yeux, mais cela ne l'empêchait pas de venir enfouir quelques secondes sa tête dans le creux de mon cou pour y souffler de chaux baisers.
Dans le désert, trouver un magasin de vêtements n'est pas une tache facile et je crois bien qu'on a mis au moins deux heures avant d'arriver dans une grande ville avec une boutique de fringues deluxe. On avait pas l'attention de les voler mais on pouvait pas se permettre de rentrer dedans et faire nos achats comme si nous étions de simples clients. Au début de notre aventure, c'était facile de rentrer dans un magasin, s'acheter ce qu'on voulait et repartir sans problèmes; mais maintenant que notre réputation nous précède,c'est plus compliqué. Ici, le plan était de rentrer tête baissée dans la boutique, faire son chemin jusqu'à l'accueil et demander poliment à l'hôtesse de sortir tous les clients et de faire venir tout le personnel. Bien sûr, quand je dis '' poliment '' j'entends bien avec un flingue à proximité; on est toujours plus enjoins à coopérer sous la pression.
Dans la boutique, je voyais toutes ces clientes dans leurs beaux habits,fouillant dans les rayons à la recherche d'un énième tailleur chic. Je me demandais où étaient leurs maris; sûrement entrain d'amasser le fric nécessaire pour s'acheter ces merveilles. La boutique était grande et les murs étaient blanc nacré. Les cabines d'essayages étaient reconnaissables avec leurs immenses rideaux rouges et leurs miroirs gigantesques où même un éléphant pouvait se voir entièrement. Personne n'a remarqué notre présence et pourtant, habillés comme nous étions, on ne pouvait que nous voir.Contrairement à ses dames en tailleurs, Jim et moi portions notre veste en cuir qui nous permettait de cacher notre arme. Nous avons marché tête baissée comme prévu jusqu'à l'accueil où une jeune femme richement habillée nous attendait. Elle nous regardait en fronçant les sourcils et appelant une collègue à venir la rejoindre.
''Bonjour est-ce que je peux... ''
Jim ne la laissa pas finir et posa le flingue sur le comptoir, pointée dans sa direction. La jeune femme, paniquée, regarda tour à tour l'arme, Jim et moi. Sa collègue, qui faisait le chemin vers elle se stoppa en voyant l'arme et resta immobile tout le temps de notre conversation.
''On veut faire de mal à personne. '' a dit Jim à la jeune hôtesse.'' Tu vas gentiment demander à tes clientes de quitter la boutique et tu vas ramener tes copines ici. ''
La jeune femme était tétanisée. Je pouvais lire la peur dans son regard. Quand on a peur, on ne réfléchit plus et c'est très souvent nos passions qui nous guident; une sorte d'instinct de survie ou quelque chose dans le genre. Cet instinct peut nous faire faire des folies dans ce genre de situation comme se prendre pour un héros par exemple. Je me demandais qu'est-ce que la peur ferait faire à cette jeune hôtesse...
''Linda... tu veux bien faire une annonce dans le micro et dire qu'on doit fermer boutique... ''
Mon regard s'est posé vers la prénommée Linda qui était aussi blanche qu'un cachet d'aspirine. Elle a acquiescé d'un bref signe de la tête.
''Amène aussi toute l'équipe ici... '' enchaîna l'hôtesse.
Linda hocha de nouveau la tête et s'éloigna rapidement. Le temps qu'elle partait faire l'annonce, Jim, moi et l'hôtesse, sommes restés silencieux, expectant du coin de l'œil la réaction de chacun.Pour m'assurer qu'elle ne ferait pas de bêtises, j'ai sorti moi aussi mon arme et je l'ai pointé dans sa direction. Deux armes valent toujours mieux qu'une.
Les clientes protestaient et faisaient de grandes gestes dans les airs,scandalisées par la situation. Les jeunes femmes travaillant dans la boutique leurs donnaient des explications sans queue ni tête et les pousser poliment vers la sortie. Puis quand le magasin fut vide,elles revinrent toutes vers l'accueil où Jim et moi les attendions.
Nous les avons alignés en face de nous et gardions nos armes chargées dans nos mains pour parer toutes tentatives de fuites.
''Ma copine et moi on a l'intention d'aller à Vegas et on va avoir besoin de quelques vêtements chics... Bien sûr on va vous payer !On va faire le tour du magasin, essayer, prendre ce qui nous plaît et partir sans faire de problèmes ok ? La seule chose que vous devrez faire c'est votre boulot : répondre à nos questions, nous aider dans nos choix... enfin bref, je vais pas vous faire un dessin,vous connaissez votre job. ''
''Vous allez nous tuer ? '' demanda une des jeunes femmes.
''C'est pas dans nos projets. '' répondis-je. '' Mais si vous tentez quoique soit contre nous... '' soufflai-je en levant mon flingue dans sa direction et m'arrêtant pour le pointer vers sa tête. J'ai tourné alors mon flingue vers sa voisine et j'ai mimé le bruit de la détonation, '' Boum. ''
Les jeunes femmes tremblaient comme des feuilles et certaines avaient les larmes aux yeux. Moi, je souriais, heureuse et patiente d'essayer toutes ces robes.
Jim a claqué des mains '' Bon allez c'est parti ! '' puis a fait son chemin vers le rayon homme avec deux conseillères.
Je me suis tournée vers les longs rayons de robes et me suis demandée par où je pourrais commencer. Il y avait tellement de choix qui s'offraient à moi ! J'étais comme une enfant dans un magasin de jouets. J'étais au Paradis et je comptais bien y restée le plus longtemps possible.
https://youtu.be/3-YgRu-E76U
My girl, she breathes hell fire. And my girl, she feeds my desire. Les robes étaient plus belles les unes que les autres. Il y en avait pour tous les goûts : des robes longues, des robes courtes,des robes bouffantes, de couleurs, noires, blanches, à dos nu... Je voulais toutes les essayer ! Mes mains traînaient sur les tissus.
''Si vous devez aller à Vegas, je vous conseille une longue robe. ''déclara une conseillère derrière moi.
Je me retournai vers elle et l'interrogeai du regard. Elle a fait un pas vers moi et a, à son tour, toucher les différents tissus. '' Les femmes là-bas portent de longues robes luxueuses de couleurs en satin ou à paillettes. '' Elle a sortit une robe et me l'a tendu. ''Celle-ci vous irait à ravir. ''
J'ai regardé la robe. Elle était à brettelle, bleu roi avec un dos nu.Le tissu était fin et doux.
''Celle-ci peut être bien aussi. '' Elle a posé une nouvelle robe sur mon bras. Puis une troisième et une quatrième. '' Allons essayer ça voulez-vous ? ''
She's a full time love no mon ami. Sweeter than honey from a honeybee. And it all rubs off on little old me, oh. Je suis rentrée dans la cabine et me suis changée en vitesse, ne voulant pas perdre une minute. J'ai troqué mon short en jean et mont-shirt blanc contre une première robe noir en velours. De la cabine, j'entendais Jim se disputer avec une conseillère qui refusait de lui faire essayer un modèle. Puis je l'ai entendu se poser sur l'un des fauteuils en face des cabines. Je suis sortie avec ma magnifique robe en prenant une pose comme les modèles dans les magasines.
''Tu es magnifique bébé... Regarde toi dans le miroir. ''
Slippin' in and out of love. Slippin' in and out of love. Je me suis mise devant le miroir et me suis longuement admirer. C'est vrai que j'étais jolie dans cette tenue. La robe était dénudée aux épaules et le décolleté en forme de cœur épousé à merveille ma poitrine. Ce que j'aimais dans cette robe, c'était sa forme; elle resserrait bien la taille et retombait ensuite en s'évasant à mes pieds. C'était exactement le genre de robe que Marilyn Monroe aurait porté. J'ai posé ma main autour de mon cou imaginant l'emplacement d'un futur collier en argent qui donnerait de l'éclat à cette tenue. Des gants blancs en soie s'accorderaient à merveille aussi... Dans le miroir, je regardais Jim qui était toujours assis. Je me suis retournée vers lui et me suis déhanchée avec enthousiasme. I made it with the lady and a one track mind. Diamonds in the rough, they're so hard find.
''Elle te plais ? '' demanda Jim.
J'ai hoché la tête.
Jim a claqué des doigts pour qu'une conseillère vienne se poster près de lui. '' On prend cette robe. ''
La conseillère a acquiescé. Jim s'est levé et a essayé des costumes.
''Je peux en prendre d'autre ? '' demandai-je d'une douce voix.
''Prends ce qui te plais mon ange... '' souffla Jim de la cabine d'essayage.
Ce qui me plais ? Nous n'étions pas encore à Vegas mais déjà je sentais que nous allions perdre beaucoup de fric ici. My girl, my girl, my girl, my girl. My girl, my girl, my girl.
Combien de temps étions-nous restés dans cette boutique ? Deux heures au moins ! Il y avait tant de vêtements à essayer ! Et puis, je n'arrivais pas à me décider. A chaque fois que je me regardais dans le miroir, je me sentais belle et Jim ne m'aidait pas dans ma démarche. Avec lui, toutes les robes m'allaient comme un gant. Jim aussi n'arrivait pas à choisir quel costume prendre.
Quand Jim essaya son costume ocre avec une chemise bordeaux, il me rejoignit devant le miroir et se posta à ma droite. J'étais dans un magnifique ensemble Channel blanc immaculé avec un tailleur et une jupe légèrement ouverte sur le côté, sans oublier un chapeau sur la tête. Mes escarpins me donnaient l'air plus grande et je faisais presque la même taille que Jim. Nous étions égaux devant ce miroir, comme sur le même piédestal. Nous sommes restés silencieux quelques secondes à nous observer dans ce grand miroir, admirant le reflet de chacun. Nous étions si beaux dans nos costumes, on aurait dit un couple de bourgeois prêt pour un dîner d'affaire. Slippin'in and out of love. Slippin' in and out of love. Oh, my girl.
''Tu sais à qui nous ressemblons ? '' demanda Jim. Et sans me donner la possibilité de répondre, il continua '' A Elvira Hancok et Tony Montana. Nous avons exactement les mêmes costumes qu'eux mon amour.''
Maintenant que j'y pense, c'est vrai que nous étions habillés de la même manière. Je ressemblai à Michelle Pffeiffer dans son magnifique costume blanc sauf que moi j'étais brune aux cheveux longs, pas blonde.
Jim est passé derrière mon dos et m'a rapproché de lui. ''Regarde-nous. Que t'inspires cette image que tu vois dans le miroir ?''
''Le succès, la richesse.... '' dis-je sans quitter mon reflet.
''Oui. '' Il a déposé un baiser sur ma joue puis s'est éloigné. ''Ok alors je prends ce costume, pas besoin de l'emballer je le garde sur moi. Je prendrais aussi le noir là-bas et le gris. Vous mettrez mes affaires dans un sac. '' Il se retourna de nouveau vers moi. ''Tu prendras quelle robe ? ''
''La noire et la bleue marine en satin à bretelle. ''
''Ok alors vous me rajouterez ces robes dans le sac et on prendra aussi le costume blanc qu'elle porte sur elle. ''
Les conseillères sont parties à la caisse et Jim les a suivis. Moi, je suis restée là à me regarder dans le miroir. C'est vrai que je ressemblai à Elvira. J'ai redressé mon chapeau, me suis souris à moi-même et j'ai rejoins Jim sans tarder.
''Ça vous fera 3000 dollars '' annonça la caissière.
Jim s'exclama avec véhémence. '' 3000 dollars ? 3000 dollars ?! Mais vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?! ''
Je n'intervenais pas et préférai regarder Jim s'en sortir seul.
''Tu vas pas me faire payer 3000 dollars quand même ?!''
''Je peux... je peux peut-être....vous faire un prix... '' marmonna la conseillère dont les mains tremblaient tandis qu'elle posait les articles sur le comptoir.
''Il y a plutôt intérêt oui ! ''
Elle tapota sur sa caisse et proposa un prix à Jim que je n'entendis pas car à peine a t-elle parlé que Jim monta sur ses grands cheveux ettapa du poing sur la table. '' Tu te fous de ma gueule ou quoi ?! Ona dit un prix d'ami, pas de client fidèle ou je ne sais quoi ! ''
La conseillère tressaillit mais tenta de rester le plus professionnel possible. '' 1500... je peux pas faire plus bas... ''
Jim souffla et sortit de sa poche une liasse de billets. '' Ça ira... ''Il détacha l'élastique autour des billets et fit le compte. ''Gardez la monnaie... Vous aurez qu'à dire que c'est un pourboire. ''
Ce n'était pas vraiment un pourboire mais plutôt un pot-de-vin ou une sorte de récompense pour ne pas avoir fait de bêtises. Jim devait avoir glissé assez d'argent pour tous les membres du personnel pour acheter leur silence.
Avec nos sacs, nous avons descendu les marches de la boutique, lunettes de soleil au nez, dans nos beaux costumes tout neuf, et nous avons repris la route sans plus tarder.
Je me suis endormie pendant le trajet et je n'ai rien vu du beau paysage désertique. Mais en me réveillant, j'ai fait remarqué à Jim qu'on devrait remettre nos anciens vêtements pour ne pas les salir avec le sable. Au départ, Jim n'était pas d'accord mais j'ai quand même fini par le convaincre de quitter son costume à la Tony Montana pour remettre son vieux jean et son t-shirt. Comme il n'y avait aucune station essence à proximité, on s'est arrêté sur le bas côté en espérant qu'aucune voiture ne passerait le temps que nous nous changions. Bien sûr, vous vous doutez bien que ce n'était pas le cas. Qui aurait cru que les routes du désert sont si fréquentées ?Une voiture est passée pendant que je remontais mon short et alors qu'on voyait mes sous-vêtements, les deux jeunes hommes qui étaient dans la voiture ont sifflé, ont sorti leur tête à l'extérieur et m'ont interpellé. '' Poupée ! '' Qu'ils m'ont appelé. '' Jolie paire de fesses ! '' qu'ils m'ont complimenté. Je me suis retournée et les ai fusillé du regard. Je crois qu'ils étaient prêt à s'arrêter pour parler un peu plus avec moi mais quand Jim est arrivé dans leur champs de vision, ils ont préféré continuer leur chemin.
''C'est ça cassez-vous connards ! '' hurla Jim en leur faisant un doigt.
La voiture commençait à s'éloigner et alors que je mettais le bouton de mon short, Jim est passé devant moi et s'est dirigé vers le poste de conduite.
''Je vais me les faire ces enfoirés. ''
Il ouvrit la portière et prit place sur le siège.
Je savais ce que Jim avait l'intention de leur faire et franchement je trouvais qu'ils n'en valaient pas la peine. C'était juste deux jeunes qui aimaient la provocation. Si on devait tuer tous les hommes qui ont déjà sifflé une fille dans la rue, il n'y aurait plus d'hommes sur Terre croyez-moi ! Jim allait faire une connerie et je devais l'en empêcher.
''Jim fais pas ça. ''
Je me suis plantée devant la voiture pour le stopper dans sa folie.
'' Dégage de là June. '' a craché Jim en sortant sa tête de la portière encore ouverte.
''Jim fais pas ça je te dis. Laisse ces cons continuer leur route. Ils ont fait de mal à personne... '' soufflai-je cherchant une manière de le convaincre de rester.
''Bah ils en feront encore moins quand je leur aurais réglé leur compte. Maintenant June écarte-toi ! '' Jim haussa le ton de sa voix.
''Jim ils ont rien fait ! Ils m'ont... simplement complimenté... ''
Je ne savais pas si je pouvais véritablement appeler ça complimenter mais c'était la seule manière dont j'arrivais à décrire leurs mots pour atténuer la colère de Jim.
''Ils avaient pas à faire ça... '' grogna Jim en sortant à contrecœur de la voiture.
Je me suis dirigée vers lui. '' Je sais. Mais c'est pas les premiers à le faire et ils ne seront sûrement pas les derniers non plus. Ils pourront dire et faire ce qu'ils veulent, le seul compliment que je prends au sérieux c'est le tien. '' Je me suis arrêtée devant lui et ai enroulé mes bras autour de son cou.
Jim a attrapé mes fesses à pleines mains et a susurré d'une voix suave'' Après tout, ils avaient pas tort ces gamins... c'est vrai que t'as une jolie paire de fesses. ''
''Tais-toi et embrasse-moi. '' répondis-je en riant entre mes dents.
Jim s'exécuta et nous nous embrassions alors sur le bas côté du désert californien. Une nouvelle voiture passa et klaxonna en nous voyant ce qui nous stoppa alors dans notre élan mais nous fit beaucoup rire.Après ce léger incident, Jim et moi avons repris la route comme si de rien n'était. Maintenant que j'y pense, c'est toujours comme ça que les choses se sont faites : on reprenait toujours la route comme si rien ne s'était passé.
Pendant le trajet, j'ai beaucoup réfléchi à ce qui venait de se passer.Qu'est-ce qui serait arrivé si j'avais laissé Jim partir et tuer ces jeunes ? Rien de bon sûrement. Jim voulait me venger et tuer pour moi. Jim voulait tuer pour moi. Quand j'y pense, on dit tous à notre moitié qu'on ferait tout pour elle, y compris tuer. Pour la plupart des gens, ces mots ne sont que du vent, rien de concret.Serait-on vraiment capable de tuer pour la personne qu'on aime ensachant ce que tuer veut dire. Pour Jim en tout cas je n'avais plus aucun doute à présent. J'aimais savoir qu'il serait prêt à tuer pour moi car ça me donnait la preuve que je comptais énormément pour lui. On ne tue pour n'importe qui. Est-ce que moi je pourrais tuer pour Jim ? Pas sûre. Mais ne l'avais-je déjà pas fait lors de notre première rencontre ? Pas vraiment. J'avais tué ces gars pour me sauver d'abord moi et puis Jim par la même occasion. Suis-je prête à tuer pour Jim ? Je ne me suis jamais posé la question à vrai dire et j'espère que je ne devrais jamais devoir y répondre.
C'est une belle preuve d'amour que de tuer pour la personne qu'on aime. Je suis flattée que Jim pourrait tuer pour moi. Ça peut vous paraître étrange voire morbide mais je trouve ça plutôt romantique.
Dans le désert, si la nuit arrive tard, il fait froid assez vite et avec Jim, on a décidé des'arrêter quand le soleil a commencé à descendre derrière les montagnes rocheuses. On a enfilé nos vestes et on s'est assis sur le toit de la voiture pour regarder le soleil se coucher. Vous avez déjà vu le soleil se coucher dans le désert ? C'est vraiment un spectacle magnifique ! Jim avait prévu de quoi manger alors on a fait un petit repas en tête en tête en ayant la plus belle vue panoramique sur l'un des plus grands déserts des États-Unis. C'était peut-être pas un dîner en amoureux comme les autres couples ont l'habitude de faire mais on n'avait rien à envier à ces gens là Jim et moi parce que ce soir-là, même si le repas n'était composé qu'une simple boîte de conserve, on avait une vue à couper le souffle et on était tous les deux, rien que nous deux; nous deux et les coyotes qui annonçaient par un hurlement l'approche de l'heure de la chasse.
'' On sera à Vegas dans deux heures. On s'arrêtera remettre de l'essence demain avant de filer droit vers la grande oasis. ''
J'ai hoché la tête.
'' Je sais que c'était pas vraiment le plan qu'on avait prévu au départ mais tu verras, on vas'éclater à Vegas. Ça sera comme des vacances ! ''
J'aurais préféré passer mes vacances au bord de la piscine de notre villa au Mexique.
'' Jim, je voulais te remercier d'avoir pris ma défense tout à l'heure. C'était gentil de ta part.'' lui soufflai-je avec un fin sourire aux coins des lèvres.
'' C'est normal June. Je t'aime et je ferais tout pour te protéger. ''
Est-ce que le meurtre du jeune Billy dans la supérette il y a quelques jours était aussi pour me protéger ? Non. Jim tuait par jalousie, non pour me protéger. Il aimait me rappeler que j'étais à lui et rien qu'à lui. Et tuer,c'était sa façon d'exprimer cette idée.
'' Tu crois que des flics nous attendrons à Vegas ? Je trouve ça bizarre qu'ils nous ait pas encore attrapé... '' fis-je part à Jim.
'' C'est parce qu'ils sont cons c'est tout ! On est plus malins qu'eux, c'est pour ça qu'on arrive à leur échapper ! A Vegas, on va se fondre dans la masse et on aura pas à s'inquiéter d'être arrêtés. '' me rassura Jim.
'' T'as sûrement raison... ''
Jim était confiant sur ce coup-là et je devais bien admettre que ça m'inquiétait un peu. A force d'être trop confiant, on finit par se trahir soi-même. Qui pouvait nous assurer qu'on serait tranquille à Vegas ? C'est pas parce qu'on sera entouré de gens blindés aux as qu'on sera en sécurité. Quand on est des criminels recherchés comme Jim et moi,on est en sécurité nulle part. Sauf peut-être au Mexique. Et c'est pour cette raison que je sentais que j'allais amèrement regretter d'avoir cédé au caprice de Jim.
On a beaucoup parlé, assis sur le toit de la voiture et puis quand on a commencé à avoir les paupières lourdes, on est rentrés dans la voiture et on s'est endormi l'un contre l'autre. La nuit dans le désert, il fait très froid et même si on portait chacun notre veste, nous étions toujours aussi frigorifiés; c'est pour ça qu'on s'est blottit l'un contre l'autre; pour se réchauffer mutuellement. Et ça a plutôt bien marché ! Je me suis endormie dans les bras de Jim, dans sa voiture, comme la nuit après l'accident. Sauf que cette fois-ci,j'étais sûre que Jim resterait près de moi. Cette nuit là, nous n'avons pas fait l'amour comme les autres nuits, mais c'était tout aussi romantique. J'aimais la sensation du corps de Jim contre le mien et j'aimais savoir que je pouvais dormir tranquille car Jim serait toujours là prêt de moi quand je me réveillerais. Contre lui, je n'avais plus froid, je me sentais bien.
Au petit matin, Jim m'a embrassé et nous avons de nouveau repris la route. Ce n'était peut-être pas le petit matin comme les couples normaux où ils prennent leur petit-déjeuner ensemble dans la salle à manger et se prépare pour leur journée de travail respective, mais moi j'aimais les matins comme ça. Tant que j'étais auprès de Jim, tout était parfait.
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Comme prévu, nous nous sommes arrêtés à une station essence pour nous rapprovisionner. Pendant que l'employé alimenter la voiture, Jim était parti dans la boutique acheter quelques trucs. Moi, je suis restée près de la voiture, mâchouillant le dernier chewing-gum du paquet que j'avais piqué dans une supérette il y a une semaine. Le moteur de la voiture était coupé mais la radio continuait à diffuser un de ces classiques de la musique américaine. I got a certain little girl she's on my mind. No doubt about it she looks so fine. She's the best girl that I ever had. Sometimes she's gonna make me feel so bad.
Pendant que je bougeais au rythme de la musique, je sentis des yeux étrangers se poser sur moi.Un jeune homme, adossé contre la portière d'une voiture me regardait avec insistance. Je ne suis jamais contre un admirateur mais depuis les nombreux accidents que j'ai eu avec Jim, je me suis dit que je devais l'ignorer et qu'il serait mieux pour lui aussi de tourner son regard ailleurs car si Jim arrive et qu'il le voit,m'observant, il va le tuer et je ne pourrais sûrement rien faire pour l'en empêcher sur ce coup-là. Hush, hush. I thought I heard her calling my name now. Hush, hush. She broke my heart but I love her just the same now. Hush, hush. Thought I heard her calling my name now. Hush, hush. I need her loving and I'm not to blame now.
L'inconnu s'est approché de moi, l'air confiant et plein d'assurance. Il portait lui aussi une veste en cuir comme Jim mais sa coupe ressemblait plus à celle de Rob Lowe, l'acteur du film Outsider. Il s'arrêta face à moi et m'observa longuement de la tête aux pieds.
''Elle est à toi la caisse ? '' finit-il par demander en jetant rapidement un coup d'œil à l'Oldsmobil de Jim.
''Pourquoi ? '' demandai-je en lui lançant un sourire aguicheur.
J'avais finalement envie de jouer avec lui.
''Ça me surprend de voir une si jolie fille conduire une si jolie caisse. '' Il plissa les yeux et me regarda de nouveau en jouant les charmeurs.
On m'avait jamais fait un compliment aussi con. Je voulais lui dire d'aller voir ailleurs si j'y étais mais j'avais vraiment envie de lui jouer un mauvais tour. J'ai tourné rapidement la tête derrière moi pour voir Jim qui était en train de payer à la caisse. Bientôt il serait là et la partie pourra commencer. She's got loving like quicksand. Only took one touch of her hand. To blow my mind and I'm in so deep. That I can't eat and I can't sleep.
''Et comment tu t'appelles ma jolie ? '' demanda t-il toujours avec cet air de séducteur des bas quartiers.
''Je te laisse deviner... '' murmurai-je en m'adossant à la voiture de Jim.
L'employé avait fini de faire le plein et était parti retrouver Jim.
L'inconnu m'a de nouveau regardé de la tête aux pieds, profitant de cette occasion pour se rincer les yeux. '' Tu dois t'appeler Alison ? ''
J'ai ris et ai secoué ma tête de droite à gauche.
''Ok alors... Jenny ? ''
Je me suis tournée pour voir où en était Jim. Il venait de quitter la petite boutique et faisait le chemin vers moi avec un sodas dans la main et un petit sac cartonné avec ses achats à l'intérieur.
''Jennifer peut-être ? ''
Je n'écoutais plus le jeune homme faire ses propositions. Jim qui était à présent assez proche, nous regardait avec incompréhension et colère.
''June ! '' hurla t-il.
Je me suis retournée en vitesse vers lui et me suis jetée à son cou.'' Jim ! '' J'ai collé mes lèvres contre les siennes et l'ai embrassé fougueusement.
L'inconnu nous regarda avec de grands yeux, surpris et comprenant avoir été berné. Il avait l'air tellement con si vous aviez vu la tête qu'il faisait ! Jim s'est reculé et m'a donné le soda qu'il avait. J'en ai bu une gorgée et Jim m'interrogea :
''C'est qui lui ? ''
J'ai avalé le liquide gazeux et j'ai expliqué brièvement la situation à Jim.
''Il est venu dire qu'il adorait ta voiture ! ''
Jim a lancé un regard noir au jeune homme et n'a pas cherché à en savoir plus.
'' Allez June on reprend la route. ''
L'inconnu n'arrivait toujours pas à digérer la situation. Il continuait à nous regarder avec incompréhension. Jim et moi on est monté dans la voiture et alors que Jim a redémarré la voiture, j'ai balancé parle carreau mon soda encore plein sur le mec, tachant son t-shirt. Il a reculé aussitôt et Jim a appuyé sur l'accélérateur.
J'étais pliée de rire dans la voiture pendant que l'inconnu nous insultait Jim et moi de tous les noms d'oiseaux possibles et inimaginables. Je me suis retournée et lui ai fait un doigt à travers la vitre arrière jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Une fois disparu, je me suis rassise correctement sur mon siège sans cesser de rire. Jim m'accompagnait dans mon fou rire. C'était amusant de voir qu'entre-nous, ça pouvait être l'amour fou comme aujourd'hui et le lendemain, la guerre. On s'aimait et on se disputait avec la même passion dévorante.
''Regarde à l'arrière dans le sac, il y a un truc pour toi. ''déclara Jim en reprenant son sérieux.
Je me suis penchée vers la banquette arrière pour attraper le sac et le posai sur mes genoux.
''Qu'est-ce que c'est ? ''
''Ouvre et tu verras. ''
Mélangé avec la nourriture, il y avait un carnet simple noir avec écrit sur la couverture '' Souvenir de la Californie. '' C'était ça qui était pour moi ? Drôle de cadeau avais-je pensé.
''Ça sert à quoi ? '' lui demandai-je, surprise.
''Tu vas raconter ton histoire, notre histoire. ''
''Pour quoi faire ? ''
''Pour que tout le monde sache qui nous sommes. Jim et June, les nouveaux Bonnie et Clyde. ''
Pourquoi raconter notre histoire ? Et pourquoi maintenant ? Les médias s'en-chargeaient déjà par ailleurs. Même s'ils leur arrivaient d'arranger la vérité à leur avantage, ils racontaient déjà notre histoire. J'ai ouvert le journal et me suis mise à tourner les pages vides sans y voir un réel intérêt. Aujourd'hui, j'écris dans ce journal et je commence doucement à comprendre l'intérêt derrière tout ça. Jim a senti que notre fin était proche et qu'il serait mieux de raconter nous-même notre histoire au lieu de la voir écrite par un autre.
J'ai remis le journal dans le sac puis l'ai balancé à l'arrière sans prendre au sérieux les indications de Jim.
''Tu le feras pas vrai ? '' demanda t-il en me jetant un rapide coup d'œil.
''Ouais ouais je le ferais... '' murmurai-je en m'installant confortablement pour commencer une sieste bien méritée. J'ai prismes lunettes de soleil et me suis endormie aussitôt.
Jim m'a réveillé vingt minutes plus tard pour qu'on remette nos costumes à la Scarface. Dans une demi-heure, nous serions à Vegas et les choses sérieuses allaient commencer.
A Vegas tout peut arriver; le meilleur comme le pire. Je pensais simplement que Jim et moi avions connu le pire et qu'à présent seul le meilleur pouvait nous arriver. Je me trompais sur toute la ligne.Le pire restait à venir et c'est à Vegas que tout allait se jouer entre Jim et moi. A Vegas, il n'y a pas d'horloge, pas de temps, pas de verrous et aucune restriction. On peut être qui on veut à Vegas et ce qui s'y passe devient de simples souvenirs étranges et flous dans les mémoires des touristes. Ce qui s'est passé là-bas,ne sera jamais un souvenir brumeux. Je m'en souviens très bien...beaucoup trop bien même.
Je le savais, on aurait jamais dû aller à Vegas.
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