Chapitre 5 - Le multiverse


Hellooooooo vous allez bien les bg ?

Je vous souhaite une bonne lecture ! N'oubliez pas de laisser votre avis et de voter. Je vous dévoile la cover de mon nouveau roman sur Instagram la semaine prochaine ! 🦋

Amaya

Vous savez ce qu'il y a de meilleur que de dormir dans un lit ultra confortable avec des draps en soie ?

Dormir dans un lit ultra confortable avec des draps en soie tout en sachant que vous êtes en sécurité et que personne ne pourra vous atteindre le temps de quelques heures.

Oui, c'est une longue phrase. Et je n'ai plus de souffle, même en pensée.

Cette nuit, je n'ai fait aucun cauchemar. Pourtant, c'est la première nuit que je passais dans ce lieu inconnu. Et j'ai dormi comme un bébé. Je me suis aussi réveillée avec la bave au coin des lèvres, mais c'est un autre sujet.

Aucun cri nocturne. Aucune peur bleue. Aucune ombre dans le coin de la pièce.

Il n'y avait que moi, et ces fabuleux draps. Quand je quitterai cette maison, faites-moi penser à voler les voler en partant. Et aussi la serviette toute douce de la salle de bain attenante à ma chambre. Et aussi cette petite fleur qui traine dans le coin du salon. Elle est toute seule, ce serait un crime de la laisser ici avec Grincheux alias Hunter la Menace.

Je finis mon petit tour dans les placards de la cuisine puis je me laisse tomber sur une chaise contre l'ilot central de la cuisine et étire ma nuque tout en ouvrant mon ordinateur.

Il n'est que 7 heures du matin, pourtant j'ai l'impression d'avoir rattrapé toutes mes heures de sommeil, ce qui est surement le cas.

Il n'y avait pas ce que je voulais dans les tiroirs et je devrai surement me faire un café, mais je me sens soudainement inspirée.

Je lance mon document word et la lumière éclatante frappe mes yeux.

Argh.

Je baisse la luminosité et étouffe un bâillement, puis mes doigts effleurent mon clavier. Et je me laisse guider par mes propres tourments intérieurs. Le meilleur moyen de les rendre inoffensifs, c'est de les rendre moi-même inoffensifs en les refaçonnant pour qu'ils ne soient plus aussi effrayants.

« L'homme poursuivait la jeune femme. Puis il la tua ».

⎯ Non, murmuré-je entre mes lèvres pincées. Non. Pas comme ça.

J'efface les deux phrases que je viens de taper, puis écris à nouveau. Ensuite, je lis mon paragraphe dans un chuchotement.

⎯ « La jeune fille lui tira dessus. Sans aucun regret. C'était lui ou elle. Et dans ce monde, elle comprit qu'il valait mieux se choisir elle-même plutôt que de suivre l'illusion mensongère de ce qu'elle supposait être l'amour ».

L'amour, ça craint, putain. Faites-moi penser à ne plus jamais tomber dans son piège à nouveau.

J'inspire brusquement à la fin de mes paroles. Je supprime à nouveau le paragraphe et tape un unique mot.

Mensonge.

Mensonge.

⎯ Putain de menteur, je crache pour moi-même comme si quelqu'un pouvait m'entendre.

Sauf que personne ne m'entend. Je ne m'entends même pas. Ou plutôt, j'entends mes cris intérieurs, mais je ne les écoute pas. Je me dis que si je ne les écoute pas, ils disparaitront. A force de faire semblant, on finit par croire à nos propres mensonges, pas vrai ?

Je prends ma tête entre mes deux mains et pousse un long soupire douloureux.

Ça devient dur, de faire semblant.

Je me trompe sur toute la ligne. Je ne veux pas écrire une histoire mêlant regrets et peur. Je veux parler de reconstruction. Je veux parler d'espoir !

Les gars, je suis une nana géniale. Je vous l'assure. Un jour, on écrira une putain de chanson sur mes prouesses !

Mais à cet instant, je me sens comme une merde. Pas une merde de chien laissée sur un trottoir, non. Plutôt cette grosse crotte collée sous la semelle d'un escarpin. Vous voyez le genre ?

L'inspiration semble me quitter à nouveau, comme si ce n'était toujours pas le bon moment pour moi. Suis-je condamnée à ressasser mon passé pour aller de l'avant ? Assurément pas. Mais je ressens un blocage.

Ma main droite s'éloigne de mon visage et s'engouffre dans la pochette de mon ordinateur. L'objet de mes désirs et de mes cauchemars est là. Au moment où mes doigts se saisissent d'un objet dur, j'entends des pas à l'entrée du salon ouvert.

Punaise !

Je retiens un sursaut et relève mon visage vers le bruit.

Hunter se tient sur le seuil de la pièce. Il s'arrête en me découvrant là et la surprise peint les traits de son visage. Ses yeux sombres se posent sur l'ordinateur devant moi, puis s'attardent sur ma silhouette à demi nue. Je porte un simple tee shirt trois fois trop grand et ultra confortable qui s'arrête au milieu de mes cuisses.

Hunter ne s'attarde pas sur moi, indifférent à ma présence. Enfin, je sens son regard se détourner de moi pour se poser une nouvelle seconde sur ma petite personne.

Je sors précipitamment ma main de la pochette d'ordinateur, lâchant la clé USB.

Le grand brun porte un tee shirt noir et un jean de la même couleur. Avec ses cheveux sombres, on pourrait penser faire face au héros d'une quelconque romance. Ou peut-être d'un thriller dans lequel il serait l'antagoniste. Oh oui. Je ne fais pas face à un héros. Je fais face à un homme qui s'approche plus du prédateur qui dévore les super héros.

Mon souffle se ralentit en observant sa barbe parfaitement taillée, ce matin. Ses yeux sont vifs mais fatigués, je suppose que c'était une courte nuit pour lui.

⎯ Salut ! je débute.

Je l'observe s'avancer vers la cuisine, sa silhouette se faisant de plus en plus épaisse à son approche. Je reste assise, suspendue à ses lèvres. Finalement, Hunter s'arrête de l'autre côté de l'ilot.

⎯ Bonjour.

De la politesse ! Est-ce que je rêve? Ouloulou.

Il se met dos à moi tandis qu'il récupère un verre et se verse de l'eau. Puis il se tourne, s'adosse à l'évier et avale son verre d'une traite.

Hunter est une force tranquille. Ou alors, je me trompe. C'est un faux calme. Je ne le connais pas, après tout. Autant briser la glace.

⎯ Est-ce que je peux faire une réclamation ? je commence en rabattant mon écran.

Pour toute réponse, mon hôte redresse un sourcil. Il m'invite silencieusement à continuer, on est d'accord ?

⎯ Ta maison est immense, Hunter.

Je crois que si je l'appelle Hunti maintenant, il va vraiment finir par me tuer.

⎯ Mais, y'a pas de céréales. Ni de cookies. Même pas un reste de Miel pops. Ça craint, mon pote.
Il se tend face à mes mots. Je dirai même que la température de la pièce devient glaciale. Peut-être qu'il n'aime pas les Miel pops. Peut-être est-il team Coco pops.

On lui pardonne, parce qu'il a une belle gueule.

⎯ Amaya ? Qu'est-ce qui a pu te faire croire que je suis ton putain de pote ?

Aoutch. Je voulais juste être gentille.

Il ne m'aime vraiment pas, hein ?

C'est pas grave, je m'aime suffisamment pour ne pas avoir besoin de son approbation.

Terminée, sa carapace d'indifférence. Elle se craquèle complètement et vole en éclats. Je garde un air serein alors qu'intérieurement, je ne le suis pas.

Et surtout, il faut qu'Hunter arrête de froncer les sourcils ou il va creuser encore plus ses rides. Je retiens ma nouvelle remarque et pince mes lèvres. Je n'ai pas le temps de reprendre qu'il pose son verre sur l'ilot centrale et croise ses bras sur sa poitrine.

⎯ On est pas potes, toi et moi, continue Hunter. Et la prochaine fois, range tes affaires au lieu de les laisser trainer toute la nuit.

Merde, il me semblait bien que j'avais oublié un truc. Je devrai me taire, mais je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir ma bouche. Il faut qu'il se détende.

⎯ Il est 7 heures du matin. Peux-tu être aimable ? T'as oublié de fumer ton joint ou quoi ?

Sa mâchoire manque de se décrocher.

Il s'approche de moi. Un pas. Puis un deuxième. Juste un pas et pourtant je le sens partout autour de moi.

⎯ Ne me pousse pas à bout, Amaya. Ne joue pas les imbéciles. Je suis une mauvaise cible pour ton attitude de rebelle. Tu es chez moi. Donc on applique mes règles. 

Je reste toujours aussi sereine en extérieure et pousse un soupir.

⎯ Les règles sont faites pour êtes brisées.

Ma tentative d'ironie ne l'atteint pas.

⎯ Bon, je suis désolée, Hunter. Maintenant, je peux me faire un café sans que t'essaye de me tuer ?

La surprise envahit son visage. Peut-être s'attendait-il à ce que je le défis une nouvelle fois maintenant. Mais le café avant tout, jeunes gens !

Il ne bouge toujours pas d'un centimètre.

⎯ Je ne te parle que de café, Hunter. Je ne te parle pas de bouffer une queue.

⎯ Quoi ?

Il inspire brusquement en secouant sa tête.

Que t'es-t-il arrivé pour être devenu un sale con, Hunter ? Que caches-tu ? Quelque chose ne tourne pas rond chez lui, je le sens. Et je veux savoir ce que c'est.

⎯ Est-ce que tu découpes les gens ?
⎯ Quoi ?
⎯ Feur ? Sérieusement ? J'ai besoin de savoir si mon frère m'a emmenée chez le bouché du coin et si je vais finir en hot dog maison.

Je me relève de ma chaise et me plante face à lui. Ma poitrine se soulève brusquement et la sienne aussi.

Je panique au fond de moi, et comme à chaque fois que je panique, ma bouche s'ouvre d'elle-même et je ne retiens rien.

⎯ D'accord, je reprends, on peut garder le « hot » de « hot dog ». Car je suis sexy.
⎯ Amaya, il crache en me fusillant du regard.
⎯ Un point pour Gryffondor.

Je perds les pédales. Ferme la, Amaya. Mais en même temps, il m'exaspère !

⎯ Pourquoi est-ce que je parle d'Harry Potter ? Je sais pas. Je sais même pas si tu connais.

Il ouvre plusieurs fois sa bouche sans qu'aucun mot n'en sorte. Puis sa voix claque :

⎯ Putain, mais tu sors d'où, toi ?
Si je lui réponds « d'un vagin », vous pensez qu'il va vraiment finir par me tuer ?

Je me rapproche encore de lui et remarque qu'il s'éloigne d'un pas pour maintenir une distance entre nous. Intéressant.

Il est à deux doigts de s'énerver et moi aussi face à son caractère de chien. Mais je vais devoir le supporter et m'habituer à lui, j'en ai bien peur.

Nous restons tous deux silencieux et finalement, il se tourne et sort la brique de lait du frigo. Il s'en sert un verre avant de le descendre. Je m'attendais à ce qu'il prenne un café serré et sans sucre. Pas quelque chose de doux. Oui, le lait, c'est doux.

⎯ Quoi ? il grogne.
⎯ Rien. Rien.
⎯ Je peux boire mon lait tranquille ? Ou est-ce que tu vas me parler de queue et de hot dog ?

Je retiens le frémissement de mes lèvres.

⎯ Une tentative d'humour ? C'est donc ça, le multiverse ?

Il tourne son visage vers moi, ne captant apparemment pas cette ref spectaculaire à l'un de les films préférés.

⎯ Hum ? 
⎯ Non, rien. Je disais, j'espère qu'il n'y aura pas d'averse.

J'indique la fenêtre de la cuisine. Hunter m'observe longuement, réfléchissant sans doute à ce qu'il va faire de moi. Puis il s'éloigne. Comme s'il prenait sur lui, il s'arrête sur le seuil, tourne son visage vers moi et articule difficilement un :

⎯ Bonne...Journée.

Je hoche plusieurs fois la tête et observe Hunter quitter la maison.

Je ne le connais pas, mais je ne l'aime déjà pas. C'est un sale con. Il m'exaspère avec ses règles et son air supérieur.

Sauf que je veux savoir où je suis. Chez qui je suis. Alors je crois bien qu'il est temps d'aller explorer sa tanière interdite d'accès.

Direction le deuxième étage. Enfilez votre casquette d'inspecteur, on va botter des culs.

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J'espère que ce chapitre vous a plu ? Vos impressions ?

À très vite ❤️

Instagram : anitarigins

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