Chapitre 4 - Idées noires


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Hunter Bamford

Le cerveau humain est l'organe le plus complexe qui soit. Il contrôle nos pensées. Nos sentiments. Notre perception des choses. Son fonctionnement n'est pas encore totalement compris. C'est...Fascinant. Ce mystère qui perdure.

Vous ne trouvez pas ?

Devenir neurochirurgien n'a pas toujours été une vocation. Je ne voulais pas forcément comprendre le cerveau des gens. Je voulais comprendre le mien et sa propre pathologie. Je voulais comprendre celui de mes propres démons chassés

Et à cet instant, j'aimerai rentrer dans la tête de cette gamine insupportable, Amaya.

J'aimerai comprendre ce qui ne tourne pas rond en elle pour agir aussi imprudemment face à moi. Jusqu'à presque me faire sortir de mes gonds.

Est-elle folle ? Recherche-t-elle une folie qui ferait écho en elle ?

Si elle continue à me faire chier, elle va être servie.

Putain, j'ai cru que j'allais la tuer en voyant son entêtement mêlé à la moquerie sur son visage et ses lèvres boudeuses. Elle ne sait pas avec qui elle joue. Elle ne sait pas qu'elle est au bord du vide et qu'à n'importe quel instant elle pourrait y tomber.

Ses grands yeux de biches ne sont pas prêts pour la chasse.

Déjà, ce putain de Tao me l'impose. Et elle, elle se ramène avec son air de défi et sa grande gueule en pensant faire le poids contre moi ?

Si je n'avais pas une dette envers Tao, j'aurais étranglé ce dernier. Sauf que...Sauf que je suis lié à lui, que je le veuille ou non. Il me tient à la gorge et je lui dois la vie.

Je quitte ma voiture, verrouille cette dernière et m'avance vers le club privé Dolce kensington. Quelques personnes patientent sur le trottoir, se réchauffant en se rapprochant les unes les autres. Elles attendent de pénétrer dans la boite huppée qui se situe au sous-sol. Ce n'est pas où je vais.

Je passe devant le petit attroupement et salue d'un hochement de tête les deux vigiles qui se tiennent devant l'entrée des lieux.

⎯ Bonsoir, Monsieur Bamford, me salue l'un d'eux. Passez une agréable soirée.

Comme d'habitude.

On enterre nos vices, jusqu'à les déterrer ici. Pas vrai ?

Je les dépasse après les avoir salués et m'engouffre à travers une autre entrée quelques pas plus loin. Une seconde porte menant à un autre club privé, tout aussi élitiste. Bien que faisant partie du Dolce Kensington, les deux lieux sont complètement différents et les ambiances aux antipodes. L'un a vocation à servir de club de danse. Dans le second, les spectateurs... observent les danseurs.

Je ressens la chaleur de la pièce à travers mon pull léger. Une chaleur douce bien que parfois devenant étouffante.

Plusieurs regards se tournent dans ma direction tandis que je suis focalisé sur une table basse et les trois fauteuils au fond de la pièce. Sur l'un des fauteuils, un type est assis et pianote sur son téléphone. A mon approche, la tête d'Alec se relève et un petit sourire lui vient.

⎯ Salut, joli cul.

Je grogne face à sa tentative de me faire chier. Je me laisse tomber sur le fauteuil près du sien et pousse un soupir. Un soupir qui veut tant dire.

Je suis en colère. En colère à cause d'un petit bout de femme à qui il a suffi 10 minutes pour faire vriller le contrôle parfait de mes émotions.

⎯ Dure journée ? continue mon ami.
⎯ Dure semaine.

Dure vie, putain.

Il acquiesce puis interpelle une serveuse. Taylor. Cette dernière s'approche de nous, ses seins nus se balançant sensuellement au rythme de ses pas. Le string en dentelle noir qu'elle porte ne cache rien. Elle domine l'endroit, sans même se douter que la plupart des regards sont portés sur elle et seraient prêts à tout pour la supplier de les toucher.

Les femmes et les hommes qui travaillent ici déambulent dans un océan de luxure. Un océan de liberté, sans aucun tabou, pour personne. Aucun jugement. Aucune emprise avec l'extérieur. Au fond de la pièce, plusieurs couloirs prennent place. Chacun est libre de réaliser ou non tout ce qui lui plait, dans la limite du respect de chacun.

Je ne suis pas là pour ça.

⎯ Bonsoir Alec. Bonsoir Hunter.

La voix de la serveuse est douce. Suave. Ses yeux se posent sur mes mains puis elle mordille sa lèvre inférieure. Sauf que je reste insensible à ses charmes. Je n'arrive pas à me détendre, ce soir.

⎯ Je vous sers comme d'habitude ? nous demande-t-elle.

Je reste focus et même perdu dans mes propres pensées, mon propre tourment intérieur. Taylor revient une seconde plus tard et pose devant moi un verre de liquide ambré. Je le récupère et l'alcool brûle délicieusement ma gorge.

⎯ Tao ne vient pas ? me demande ensuite Alec.

Je secoue ma tête, pensant à mon autre meilleur ami.

⎯ Il a des affaires urgentes.

Alec hausse ses épaules et allume un cigare hors de prix. Puis ses yeux bleus se focalisent entièrement sur moi.

⎯ Sa petite sœur est arrivée chez toi ?

Je me braque instantanément. Je ne veux pas parler de ça.

⎯ Oui.

Je ne dis rien de plus. Il ignore tout, après tout.

⎯ Je sais que t'es habitué à être le moins bavard de nous trois, mais ouvre ta bouche, mon cœur. Comment est-elle ? Mignonne ?

Je serre les dents après avoir avalé une nouvelle gorgée.

⎯ Mesure tes questions, Alec. Tao t'épinglerait au mur.

Mon ami éclate de rire et croises ses bras sur son torse.

⎯ Accouche, Hunter.
⎯ Elle est....Insupportable. Instable.

Mon pote rigole encore plus, se foutant ouvertement de ma gueule.

Ça ne me plait pas. Du tout.

⎯ Quoi ? Elle te met déjà la tête à l'envers ?
⎯ Personne ne me met la tête à l'envers, Alec.

Il reste silencieux presque une minute, un air calculateur sur le visage.

Je ne précise pas que je ne m'attendais pas à ce qu'Amaya soit si jeune. Aussi stupide pour me mettre en colère aussi rapidement. Je n'aurai qu'à fixer les règles et à l'ignorer jusqu'à ce que Tao la récupère. Oui, je vais faire ça.

⎯ Tao tient à elle comme la prunelle de ses yeux. J'ai hâte de la rencontrer.
⎯ Tout doux, Alec.
⎯ Quoi ? je suis un ange. Je ne veux pas faire peur à ce nouvel agneau. Je veux juste lui faire comprendre qu'elle est la bienvenue ici.

En réalité, je ne m'inquiète pas pour Amaya. Parce que si Alec se revendique ange, elle , elle est loin d'être un agneau apeuré. Si je devais m'inquiéter pour quelqu'un, ce serait donc pour Alec.

⎯ Et bien, il reprend ensuite face à mon silence, bon courage mec. N'oublie pas toi-même de garder tes distances.
⎯ C'est comme si c'était fait, soupiré-je.

Bien vite, Taylor revient vers nous. Ses mains manucurées se posent sur mes épaules et elle plaque ses seins nus contre mon dos. Je me tends instantanément. Surtout lorsque ses doigts se faufilent le long de mon torse pour atterrir sur mon ventre.

⎯ Non, je crache. Pas ce soir.

Surprise par mon refus, Taylor s'immobilise. Je ne vois pas son visage dans mon dos, mais je sais qu'elle est choquée.

Je déteste qu'on me touche sans mon autorisation. Je reste en colère, rempli d'idées noires. Taylor s'éloigne de moi et je vois que je l'ai vexée.

⎯ Ne te formalise pas de son refus, soupire Alec. Tu connais Hunter.

Elle s'éloigne déjà avec un regard noir.

⎯ Peux-tu arrêter de ne rien ressentir ? continue mon ami.

Il se trompe. Je ressens bien les choses. En revanche, je suis indifférent aux émotions des autres.

⎯ Je...Je ressens.

C'est la seule chose que je peux dire. C'est fou, de savoir disgnaiostiquer n'importe quelle personne, de pouvoir soigner n'importe quel trouble du dystème nerveux, et d'être pourtant perdu avec moi-même.

⎯ A d'autres, reprend Alec. Même ton cerveau ne ressent aucune douleur, Hunter.

Alec ne sait pas grand-chose de ma vie. Pas comme Tao qui lui, sait tout.

⎯ Un cerveau ne ressent aucune douleur, je réponds avec un sourire froid. Il ne possède pas de nocicepteurs, les récepteurs sensoriels de la douleur.

Mon ami pousse un soupir avant de froncer ses narines.

⎯ tu me fais chier. Tu es trop complexe pour moi, doc'. Je plains la personne qui devra te supporter une vie entière.

Je suis seul, et destiné à le rester.

Mes traits se détendent et je sirote mon verre, coupé de la réalité qui est la mienne, en dehors de ces murs.

****

Je rentre une heure plus tard. La satisfaction m'envahit en découvrant que cette fois, Amaya a fermé à clés derrière moi. Enfin un ordre auquel elle a décidé d'obéir.

Je ferme la porte, la verrouille, et m'avance dans le salon silencieux. Tout est calme et les lumières sont toutes éteintes. Aucune trace de cette petite peste. Donc, j'en conclus qu'elle a rejoint sa chambre.

Parfait. J'instaurerai mes règles demain matin. Je lui ferai comprendre que je ne suis pas son ami et encore moins un gamin de son âge.

Au moment où je m'apprête à rejoindre le deuxième étage et ma chambre, je me stoppe à l'entrée du salon. Un ordinateur trône sur l'ilot central de ma cuisine. Putain, la seule chose que je lui ai demandé, c'est de ne pas s'étaler. Et elle commence déjà à foutre ses affaires partout ?

Je m'avance vers la cuisine, trouvant un gilet féminin accroché à la chaise devant l'ordinateur.

J'inspire doucement pour me calmer. Ce n'est rien. Rien, de stupides affaires personnelles. Ma raison peut le comprendre, mais mon cerveau refuse chaque minime perturbation de notre équilibre.

Une autre partie de moi aime au contraire ses minuscules attaques qui tentent de me rendre dingue. Ça me donne envie de jouer, moi aussi. De jouer à un jeu méchant.

Je prends finalement sur moi, fais demi-tour et rejoins mon étage.

Demain. Demain nous...Parlerons.

Ou nous jouerons.

———

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Vos impressions et suppositions ?

Une petite entrée dans le cerveau complexe d'Hunter... ;)

À très vite !

Instagram : anitarigins

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