Hello ! Comment était votre journée ? J'ai de belles nouvelles à vous annoncer bientôt sur Instagram. J'ai HATE !

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Amaya

Le premier mot qui me vient à l'esprit en regardant ce type, c'est : brûlant.

J'ignore comment je le sais, mais je le sens. Il va me faire bruler de l'intérieur. Et je n'en sortirai jamais indemne.

Oh non, hors de question que ça m'arrive une nouvelle fois.

Pourquoi ai-je l'impression de faire face au plus terrible des reptiles ? Comme un serpent qui serait sur le point de planter ses crochets au creux de ma gorge. Un serpent qui m'observerait brûler sous son venin, sans faire le moindre mouvement pour m'aider. Se nourrissant de ma tourmente. En redemandant, encore et encore.

Jusqu'à ce que je succombe et disparaisse.

Un bruit désarticulé s'étouffe à l'arrière de ma gorge tandis que j'observe celui qui doit être Hunter.

Mes yeux foncés observent ses cuisses couvertes d'un jean brut, puis caressent sa poitrine puissante qu'il se soulève tranquillement. Je distingue presque les mouvements souples de ses muscles derrière le tissu luxueux de son pull beige.

⎯ Bonsoir, je murmure.

Aucune réponse ne me vient de la part d'Hunter.

Charmant. On va devenir copains.

Mon expertise continue, passant d'un cou épais à un visage qui me fait mal tant il semble beau et douloureux à regarder. Des traits ciselés, marqués, sur une peau halée qui rappellerait un coucher de soleil en été. Faux. Cela rappelle plutôt des flammes léchant un corps, le sien.

Mes yeux s'attardent une seconde sur la courte barbe noire qui recouvre le bas de son visage. Son nez est droit et ses narines se froncent sous mon observation. Je m'en moque et termine ma course sur ses cheveux courts et sombres qui encadrent sa tête.

Puis, enfin. Ses yeux.

Un regard noir, posé sur moi. Deux yeux de prédateurs, bordés de cils tout aussi sombres. Plantés sur moi. Me déchiquetant sur place sans m'offrir aucune porte de sortie. Chaque parcelle de mon être se recroqueville avant de s'embraser.

Les minuscules rides au coin de ses paupières se creusent quand ses traits se tendent un peu plus.

Une force tranquille mais tellement, tellement dangereuse à approcher. Dangereuse pour notre cœur, et pour chaque souffle qui sortirait de notre poitrine. 

Pas bon, du tout.

⎯ Bonsoir, je répète un peu plus fortement en me souvenant que l'homme ne m'a pas répondu.

Sacrement sexy. Dangereusement attirant. Mortellement con et irrespectueux ?

Le type marmonne un bonsoir rapide tout en observant ma silhouette dans son ensemble. J'ignore ce qu'il pense parce que son visage se ferme. Rien ne transparait sur ses yeux. Il semble taillé dans le marbre et j'ai presque envie d'effleurer son visage de mes doigts pour m'assurer qu'il soit vivant.

Il n'y a que ses yeux qui le rendent humain.

Quel âge a-t-il ?

30 ? Un peu plus, d'après mon estimation.

Je réitère, pas bon, du tout.

Je monte une marche, me secoue mentalement et tend ma main dans la direction de celui qui est supposément Hunter.

⎯ Je suis Amaya.

J'aimerai dire que je suis enchantée, mais vu le regard qu'il me lance, j'ai bien peur que la réciproque ne soit vraie. Je prends sur moi, me souvenant que ce parfait inconnu va me permettre de squatter chez lui.

Sa main commence à se relever dans ma direction. Je fixe la montre hors de prix à son poignet épais. Si je la lui volais, combien d'argent pourrai-je en tirer ? Assez pour survivre pendant des semaines, voire des mois.

Putain, Amaya ! Hurle ma conscience. Ce type a été assez généreux pour te loger, ne sois pas mauvaise !

Sauf qu'il me loge parce que je suis la petite sœur de son meilleur ami. Et surtout parce qu'il devait un service à Tao, justement. Ce n'est pas un acte de compassion.

Au dernier moment, Hunter éloigne sa main, ne frôlant même pas mes doigts.

Mesdames, messieurs, je viens officiellement non pas de prendre un vent, mais une tempête.

Tao m'a dit qu'il était neurochirurgien. Peut-être que son petit pote a peur que je sois recouverte de microbes ? Faites-moi penser à me frotter dans ses draps juste pour me venger.

Hunter croise les bras sur sa poitrine. Il ne semble pas mal à l'aise, bien au contraire. Et sa voix
claque entre nous :

⎯ Tu n'avais pas fermé à clé derrière toi. N'importe qui aurait pu entrer ici, chez moi. A cause de toi.

Je comprends l'objet de sa colère.

Sa voix et ses reproches sonnent au fond de mon âme et me font grincer des dents. Comme un délicieux chocolat recouvert d'une sauce appelée « Emmerdes ». Une voix rauque qui me donnerait envie de l'aborder si on se trouvait dans un bar tamisé. Mais on n'est pas là. Hunter ne semble pas être du genre à passer ses soirées dans un bar miteux.

⎯ Impossible, je rétorque pour la forme, je suis sûre d'avoir fermé derrière moi.

Il patiente en face de moi, nullement réceptif à mon mensonge. Merde, est-ce vrai ? A​ bien y réfléchir, j'étais tellement plongée dans mes pensées qu'il se peut effectivement que j'ai laissé la porte déverrouillée.

⎯ Je suis un peu tête en l'air, continué-je avec un air angélique, le voyage a été long. Désolée ! 

Il ne bouge toujours pas et je baisse un regard sur ma silhouette. J'ai un truc qui cloche ou pas. Finalement, sa mâchoire se détend – à peine – et ses larges épaules se détournent de moi. Hunter me tient la porte tandis que je pénètre chez lui. Dans l'antre du Diable.

Je retiens un rire face à mes pensées débiles. Son parfum – le même qui trainait dans l'air du salon – s'impose à moi lorsque je passe près de lui.

Je le regarde claquer la porte, sans prendre le temps de la verrouiller.

⎯ Bah, tu ne fermes pas à clé non plus ? Même si ta voiture est devant, ça n'empêchera pas forcément les cambrioleurs d'entrer, mon pote !

Je lui renvoie sa propre logique au visage. Il fronce ses sourcils une seconde avant d'hocher la tête d'un mouvement brusque. Puis il tourne la clé dans la serrure.

Je me retrouve seule face à cet homme d'un mètre quatre-vingt-cinq. Pourquoi la peur que je ressens se mêle à une sombre excitation ?

Monsieur « je suis aussi aimable qu'une porte de prison en pleine journée portes ouvertes » passe près de moi et laisse tomber ses clés sur une table dans le couloir. Puis il pénètre dans le salon sans m'attendre.

⎯ Alors, Hunter, je débute –
⎯ Ton sac traine dans le passage, me fait-il remarquer avec raideur.

Il fixe longuement ledit sac comme s'il pouvait le faire disparaitre.

⎯ T'as le pouvoir de faire déplacer les objets ?

Il relève un sourcil en tournant sa tête vers moi.

⎯ Quoi ?
⎯ Comme dans Xmen ? Marvel ? J'sais pas, tu fixes mon sac depuis une minute comme s'il allait s'envoler.

Ma tentative d'humour ricoche sur lui. Il n'actionne pas un sourire. Rien. Je me penche sous son regard sombre et récupère mon sac que je lâche sur le canapé immaculé. Ses yeux s'attardent une seconde sur mes jambes puis il se dirige dans la cuisine tout en marmonnant des paroles inintelligibles dans sa bouche.

⎯ Je te demanderai de ne pas étaler tes affaires partout. Je...N'aime pas le désordre.
⎯ Compris, chef. Je veillerai à ne laisser trainer aucun string sur le sol de l'entrée.

Je lui fais un salut militaire en m'approchant à mon tour de la cuisine ouverte. C'est marrant de le voir se retenir de se dérider. Il sort une bouteille d'eau de frigo puis en enlève le bouchon. Ses lèvres se pressent ensuite contre le goulot et il avale plusieurs gorgées sans se préoccuper de moi.

Je fixe sa Pomme d'Adam qui bouge de haut en bas. Un silence de mort s'ensuit et perdure pendant deux bonnes minutes. Et là, je me sens mal à l'aise. Il m'analyse et j'ai l'impression qu'il peut lire en moi comme dans un livre ouvert. Je n'aime pas ça. Personne ne peut lire en moi.

J'ai envie de me cacher loin de lui. Pas par peur de lui. Mais par peur qu'il découvre mes secrets les plus sombres.

⎯ Écoute, Hunt'.
⎯ Hunter, me reprend-t-il.
⎯ Hunti ? je tente mielleusement.
⎯ Hunter, putain !

Il semble vouloir me tuer. Un de plus à ajouter sur la liste ! Est-ce qu'il existe des awards pour ça ? La nomination de la nana la plus recherchée par les dangereux types ?

⎯ Ah, tu te salues enfin ! Enchanté, Hunter.

Il rentre dans mon piège, ses yeux s'écarquillant une seconde. Je m'adosse au mur en face de lui, focalisant mon attention sur ses yeux sombres.

⎯ Je sais que Tao t'as prévenu dans l'urgence. Si...Si tu préfères, je peux me casser d'ici.

Il penche sa tête sur le côté, puis pose la bouteille d'eau encore ouverte sur l'ilot central entre nous.

⎯ Tao m'a dit que tu ne connaissais personne ici à part lui. Loger dans son appartement est impossible. Où iras-tu ?

Il semble sincèrement curieux. Je n'ai pas de fric, et je sais qu'il le sait – sinon je ne serai pas ici – mais je rétorque en haussant les épaules :

⎯ Je vais trouver une chambre d'hôtel.

Je mens. Et au fond de ses yeux, je peux voir qu'il sait que je mens.

Il réfléchit pendant de longues secondes. Je suis sérieuse, s'il me le dit, je me casse. J'ai pas besoin qu'on me face la charité. J'ai vécu pire, je me sortirai de cette situation.

Finalement Hunter fait un pas dans ma direction. Je me redresse, comme si ça allait m'aider à me grandir alors que je lui arrive au menton.

⎯ Ton frère m'a prévenu au dernier moment et je n'invite personne habituellement pour squatter chez moi. Mais je lui dois beaucoup. Et tu n'as apparemment pas de sous.

Cette dernière phrase me touche en plein cœur. Bien sûr qu'il sait.

⎯ Alors tu peux rester.

J'acquiesce plusieurs fois, jouant avec mes doigts tandis qu'il reste là, debout en face de moi.

⎯ Je vais sortir. Ta chambre est celle du premier étage. La mienne est au deuxième, tu te doutes que je te demande de ne pas y aller. On parlera des règles de cohabitation demain.

Il rend ça tellement formel.

⎯ Oui maitre, je me moque en mordant mes lèvres pour ne pas rire ouvertement.

Il me fixe sans flancher, ma énième tentative d'humour ne l'atteignant pas. Putain, un sale con.

⎯ Au moins, on peut être sûre que je ne développerai aucune daddy issues, je continue d'un ton léger.

Il fronce les sourcils face à mes mots, complètement perdu.

⎯ Daddy Issues ?
⎯ Tu sais, comme la trend ?

Il semble encore plus largué.

⎯ La trend sur tiktok ? terminé-je. Tu vois ?
⎯ Oui, sa voix crache. Non, je ne vois pas.

Oh. Bichette. Je me moque de lui, et il se vexe. Il doit passer sa journée à sauver des vies et les cerveaux des gens, sans comprendre celui d'une gamine de 22 ans.

⎯ Tu connais pas Tiktok ? T'as 40 piges ou quoi ?

Il pousse un soupire exaspéré avant de s'éloigner de la cuisine.

⎯ 34.

34 quoi ? 34 ans ? Ah. Définitivement plus âgé que moi, donc. Mais l'âge ne définit pas la personne que l'on est, pas vrai ? J'ai vu, participé et subi beaucoup de choses pour mon âge. La vie a suffisamment été une salope avec moi.

Hunter s'apprête à ressortir mais je l'interpelle.

⎯ Je prendrai mes propres courses !

Il secoue sa tête comme si ma phrase était ridicule.

⎯ Ne sois pas ridicule, Amaya. Je n'affamerai pas la petite sœur de mon meilleur ami. Prends ce dont tu as besoin dans le frigo.
⎯ D'accord, merci ! Je te jure, tu ne me verras même pas passer ici. Je me ferai toute petite !
⎯ Je bosse de nombreuses heures par jour à l'hopital, ça devrait le faire, je suppose.

Il acquiesce plusieurs fois, réfléchissant silencieusement à ses propres mots. Puis il récupère ses clés et quitte la maison. Je me demande où il va ? je rejoins la porte d'entrée et cette fois-ci, je n'oublie pas de la verrouiller.

Hunter est mystérieux, plus que mystérieux, même. Il semble particulier. Spécial. Mais je sais reconnaitre un regard tourmenté quand j'en vois un. Lui aussi, cache des secrets.

Mais...je suppose que ça ne me regarde pas. On va juste vivre en colocation ces prochaines semaines. Alors je rejoins le frigo.

Putain ! Waouh ! Chaque étage du réfrigérateur est rempli de pleins d'aliments. J'en ai l'eau à la bouche en m'empresse de récupérer un paquet de cheddar.

Qui dirait non à de la bouffe gratuite ? Pas moi, en tout cas. Même si elle appartient au grand méchant loup.

Peut-être même que cette petite colocation forcée avec le pote de mon frère va m'inspirer pour mon manuscrit.

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J'espère que ce chapitre vous a plu? Vos impressions ? ?

A tres vite ❤️

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