Chapitre 14 Jolie petite colombe
Hunter
Il me faut une seconde pour comprendre que Taylor est bien là. La serveuse et danseuse du Dolce se tient sur le pas de la porte, son visage empli de désir.
Nous nous sommes baisés de nombreuses fois l'un et l'autre, utilisant réciproquement le corps de l'autre pour combler nos propres désirs. Mais tous nos coups ont eu lieu au club de strip. Jamais chez moi.
Pas que je ne respecte pas Taylor. Parce que je la respecte. Elle utilise librement son corps, suivant ses propres choix et elle s'amuse avec qui elle veut pendant que j'en fais de même.
Mais nous ne sommes que des adultes qui baisent ensemble. Et bien que je la respecte, ce qui se passe au club avec Taylor ou avec les autres, reste au club. Elle le sait parfaitement. Et elle sait surtout qu'elle n'a pas le droit de se rendre à l'adresse personnelle d'un client.
- Qu'est-ce que tu fais là ? je lui demande en me tendant un peu plus.
Elle doit voir la confusion sur mon visage. Mais Taylor ne se laisse pas démonter. Ses doigts se posent une seconde sur la ceinture serrée de son long manteau noir. Ses yeux bleus suivent les lignes de ma mâchoire pendant qu'elle mordille sa lèvre inférieure.
- Mon client du soir était doux. Trop doux, Hunter.
Taylor se colle presque à moi et quand sa main se relève vers mon visage, mes doigts s'enroulent fermement autour de son poignet pour l'en empêcher. Un sourire prend place sur sa bouche, ses pupilles se dilatant presque instantanément.
Le désir la traverse, et ça ne me fait ni chaud ni froid.
Taylor sait qu'elle plait. Elle est intelligente. Et douée. Les hommes lui mangent dans la main et elle arrive toujours à ses fins.
- J'avais besoin d'un peu plus de sauvagerie, continue-t-elle dans un souffle. J'avais envie de ta queue.
Je fixe son visage, puis mes doigts ancrés dans sa peau. Ses mots ne me font rien ressentir.
- Tu n'as pas le droit de rejoindre le domicile d'un client.
- J'ai le droit de sucer la queue du dit client, mais pas le droit de me présenter chez lui ?
Elle fronce son nez.
- Les règles sont les règles, je martèle.
Et jusqu'ici, Taylor les a toujours respectés.
- Tu n'as rien à faire là.
Elle dégage son poignet de ma main et c'est comme si elle n'avait pas entendu ce que je venais de dire. La porte se referme dans son dos quand elle la claque.
Je relève un sourcil, aussi furieux que curieux. Que compte-t-elle faire, maintenant ? Elle veut me mettre en colère. Elle veut que je la baise, durement.
- Dégage de là, je lui ordonne.
Pour toute réponse, elle sourit un peu plus.
- Et si tu me faisais partir toi-même ?
A l'instant où elle dit ça, Taylor ouvre les deux côtés de son manteau. Ses longs cheveux châtains tombent sur ses épaules tandis que son corps vêtu de lingerie fine se présente à moi. Ses tétons pointent à travers la dentelle rose transparente.
Je suis encore plus furieux après elle. Elle s'offre sur un plateau d'argent, pensant que me présenter son corps me ferait réagir comme un chien en rut. Je m'apprête à la sortir moi-même d'ici quand sa main se pose contre mon bas ventre. Le bout de ses ongles longs griffe mon corps puis ses doigts se collent directement à ma bite.
Bien sûr, je suis en semi-érection. Réaction purement physique et typiquement masculine. Je reste immobile tandis qu'elle effleure la bosse derrière la braguette de mon jean.
- Regarde ce que j'ai trouvé, murmure Taylor avec appétit.
C'est bon. Mais pas assez bon. Je ne veux pas aller au club, et je ne veux pas d'elle. Pas maintenant.
Alors que mes deux mains se posent sur ses épaules pour la repousser, j'entends une brutale inspiration un peu plus loin.
Taylor est occupé à se mettre sur la pointe des pieds pour sucer mon cou tandis que je tourne légèrement la tête.
- Personne ne me baise comme tu le fais, murmure Taylor à mon oreille.
Je n'entends pas ses mots. Je ne vois qu'une seule chose.
Amaya qui se tient au milieu des marches.
Elle nous observe, la bouche ouverte de quelques centimètres.
Putain.
Mes yeux naviguent sur sa petite silhouette cachée derrière son vieux tee shirt trop grand pour elle. Ses cheveux noirs et humides tombent sur son visage tandis qu'elle reste immobile.
Moi aussi, je le suis. Immobile. Troublé. Défoncé.
Je garde mon regard posé dans le sien tandis que Taylor crochète le bouton de mon jean. Ses doigts se glissent derrière le tissu de mon caleçon et un râle m'échappe en sentant ses doigts sur ma queue. Je ne l'éloigne pas.
Je continue d'observer Amaya, m'attends à lire de la peur et de la gêne sur son visage. J'attends de la regarder fuir.
Mais Amaya ne fuit pas.
Elle reste debout au milieu de l'escalier. Ses poings tombent sur les côtés de son corps. Le choc quitte son visage. La confusion aussi. Elle sait parfaitement ce que Taylor est en train de faire.
Et elle ne fuit pas.
Amaya observe le corps de Taylor, le bas de nos deux corps, puis ses yeux sombres aux cils encore plus noirs se relèvent vers mon visage. Elle se nourrit de mes propres émotions que j'ai tant de mal à cacher à cet instant.
Un gémissement sort de la bouche de Taylor quand elle découvre que je bande entièrement désormais.
Mais je ne bande pas pour elle.
Je bande pour la femme qui nous observe, une femme qu'elle n'a pas encore vue. Une qui me rend fou alors qu'elle ne le devrait pas. Une qui est en train de foutre ma vie en l'air, chose que je vais devoir arrêter. Comme une épidémie à endiguer. Un cerveau à guérir. Je sais comment faire.
Pas vrai ?
Ce n'est qu'un cerveau perturbé que je dois redresser.
Me prenant par surprise, Amaya descend une marche dans notre direction. J'observe son tee shirt et ses petits tétons qui pointent sous le tissu. Je peux presque les sentir caresser ma langue comme de minuscule diamant que je dévorerai après les avoir longuement sucés.
Un grondement sort de ma bouche. Je veux qu'elle dégage.
Je veux qu'elle s'approche.
Je l'observe. Je bouffe ses traits. La curiosité la dévore. Elle est troublée. Je vois d'ici sa respiration s'accélérer à mesure que les secondes s'écoulent. J'attends. J'attends de voir si elle va finalement fuir.
J'attends de voir si oui ou non, elle est prête pour jouer à ce jeu méchant qui tente de prendre place entre nous.
Une nouvelle marche descendue. Nouvel hypercut dans ma face. Nouvelle contraction de mes couilles. Ça me fou en rogne. Pourquoi est-ce qu'elle ne s'éloigne pas ?
Ses yeux se baissent une nouvelle fois sur le bas de mon corps et un minuscule geignement sort de la bouche d'Amaya. C'est le plus petit et pourtant le plus troublant gémissement que j'ai entendu et ressenti dans ma foutue vie.
Pourquoi suis-je si excité par une femme qui me regarde ? Plus excité encore que ma la main qui me caresse, putain.
Taylor entend Amaya.
Sa main toujours enroulée autour de moi, son visage se tourne vers Amaya qui nous observait. Le sourire de Taylor s'agrandit :
- Bonsoir, jolie petite colombe. Tu viens jouer avec nous ?
Amaya ne répond rien.
Mais je ne peux me retenir.
- Non, elle ne joue pas. Ça suffit, Taylor.
Je suis le seul qui jouerai avec Amaya.
Et Amaya n'est pas une colombe. C'est une petite lionne qui doit encore apprendre à rugir avant de pouvoir se battre contre moi.
Nous ne sommes rien, elle et moi, et pourtant ce qui est en train de me consommer à cet instant est un tout.
Je repousse la main de Taylor d'un mouvement sec. A cet instant, Amaya fait un pas en arrière, nous tourne le dos et s'enfuit.
Est-ce réellement une fuite ?
Amaya
Je cours presque jusque ma chambre. J'entends Hunter dire quelque chose à la jeune femme, « Taylor ». Puis j'entends une porte d'entrée claquer.
Je ne m'arrête pas. J'ouvre la porte de ma chambre, la claque et m'adosse contre elle, le souffle court.
Bordel, c'était quoi, ça ? !
Pourquoi suis-je restée plantée là à observer cette femme et Hunter ? ! J'aurai dû dégager. Mais je n'y arrivais pas. Pas alors que les yeux d'Hunter m'ont tenu prisonnière tout le long. Je ne pouvais pas bouger.
J'étais curieuse. Presque envieuse. Presque... Fascinée par la bête naissante que j'attendais de voir.
Bien sûr que je suis dingue. Alessandro a tellement foutu mon corps en l'air que mon corps et ses désirs sont complètement perturbés. Oui, voilà ! Ça doit être ça. C'est juste ça.
Toujours adossée à ma porte, j'entends des bruits de pas dans le couloir.
Hunter m'a-t-il suivie ?
Je n'entends plus les bruits. Mais je le sens. Je sais qu'il est de l'autre côté de la porte.
Une main sur la poitrine, j'écoute les battements de mon corps. Je peux presque sentir ses doigts sur la porte. Sur mon corps. Sur mon...
Stop.
Je m'éloigne de la porte comme si j'avais été brulée. Je me jette presque sur le matelas et ferme durement mes yeux, oubliant qui se tient de l'autre côté de la porte.
Malheureusement, impossible d'oublier ce que j'ai ressenti un peu plus tôt en entendant son grognement, réponse à mon gémissement.
Je dois évacuer la tension qui habite mon corps.
****
Je quitte la maison le lendemain sans avoir croisé la route d'Hunter. Et heureusement. Je ne réfléchis pas quand j'arrive devant le café au coin du quartier.
J'ai reçu un SMS ce lundi matin, et j'y ai répondu sans même réfléchir. J'ai besoin d'ami. Et j'ai besoin de...Plus.
Je pénètre dans le petit café et le repère au fond de la pièce. Il est assis, seul, les yeux sur son portable. Son regard me fixe quand j'arrive vers lui et un sourire canaille se pose sur son visage. L'homme que j'ai rencontré il y a peu à l'aéroport est jeune, habillé avec style et ses yeux sont rieurs.
- Salut, poupée !
Je n'aime toujours pas ce surnom. Mais je l'ignore et m'installe sur la chaise libre.
- Salut, Gabriel.
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J'espère que ce court chapitre vous a plu ! Vos impressions ?
Love, Anita
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