Chapitre 11 Examen très minutieux
Heyyyyyy mes chats ! Bonne lecture !
Amaya
Alors que je pense qu'Hunter va enfin me laisser tranquille, il fait un nouveau pas dans ma direction.
- Viens là, je vais regarder.
Quoi ?
J'ai sûrement mal entendu. Oui, voilà, ça doit être ça.
Sauf que Hunter reste debout près de l'ilot central de la cuisine. Il me fixe sans flancher, attendant que je lui obéisse. Mon cœur se ralentit une seconde puis reprend sa course de manière effrénée tant la situation me fait me perdre au-delà de toute raison.
Pourquoi il voudrait regarder ma cheville, d'abord ?
Parce qu'il est neurochirurgien mais donc avant tout médecin, grommèle ma conscience. Espèce d'idiote, arrête de te faire des films.
- Ça va aller, je continue avec un faux ton badin, pas besoin de regarder.
Ma nouvelle tentative pour me sauver ne l'atteint pas. Hunter se contente de froncer un peu plus les sourcils, d'avantage perplexe face à mon refus. Il est docteur, après tout, c'est vrai. Il voit des gens et les manipule chaque jour.
Mais ne peux pas le laisser me toucher. Pas alors que sa peau était déjà contre la mienne une heure plus tôt et m'a perturbée comme ça n'aurait pas dû être le cas.
Et puis, lui aussi semble détester le moindre contact humain. Donc en fait, je lui rends service.
Hunter est une énigme que je dois résoudre en restant loin de lui. Surtout qu'on ne se connait même pas, putain.
- Ne sois pas ridicule, reprend Hunter d'une voix forte.
Je dirai même que sa voix est...implacable.
- Je suis médecin, me rappelle-t-il.
C'est bien ça qui me fait peur. Hunter a l'habitude d'analyser le cerveau des gens. Mais je ne veux pas le faire entrer dans ma tête. Ou il risque d'y déterrer des secrets qui doivent rester enfouis.
Ce n'est qu'une foutue cheville, se moque ma conscience. Détends-toi.
Hunter esquisse même un petit sourire. Oh, son sourire n'est pas mignon ni amical. Pas du tout. Je suis sûr que si on devait savoir à quoi ressemble un serpent en train de sourire, ce serait la représentation d'Hunter qu'on verrait.
Même si Hunter est un médecin, au service des autres. Il y a quelque chose en lui....Un serpent qui change de peau reste toujours un serpent.
Oh oui, tu ne m'auras pas, Hunti.
- Ou alors, continue Hunter en croisant étroitement les bras sur son torse, j'appelle Tao. Il serait furieux que je ne vérifie pas que tu ailles réellement bien physiquement donc il viendra lui-même.
Je fusille Hunter du regard, outrée de ses mots. Je le hais, ce con.
- Tu n'oserai pas appeler Tao...Si ?
Le regard qu'il me renvoie me fait comprendre que si, il oserait parfaitement. Sauf que Tao doit être avec Chloé, ou en train de préparer ses affaires pour son voyage et je n'ai aucune envie de le faire chier maintenant.
J'inspire fortement, jette un œil aux escaliers puis à la bête qui patiente dans la cuisine. Quand j'actionne un mouvement dans sa direction, Hunter fait un léger hochement de tête appréciateur.
Je continue de m'approcher de lui, ma cheville droite toujours un peu douloureuse. Je suis sûre que ce n'est rien. J'en suis certaine même, demain ça ira mieux ! Mais je ne me débarrasserai pas du grand brun tant qu'il n'aura pas jeté un œil.
Il peut très bien regarder sans me toucher, pas vrai ?
Ses yeux doivent avoir un super pouvoir de médecin ou un truc du genre ! J'espère juste que se sont pas des super yeux qui voient à travers nos fringues, quoi !
J'arrive face à Hunter et prends appuie sur mes bras pour poser mes fesses au bord de l'ilot.
Il sert la mâchoire en me voyant assise juste en face de lui, sur le meuble central de sa cuisine, au lieu d'avoir pris une chaise. Au moins, il pourra mieux regarder et il verra rapidement que tout va bien. Alors, je pourrai fuir là-haut et adios pepitos !
Son regard sombre m'intimide presque. Je tire sur le bas de mon tee shirt qui cache le haut de mes cuisses. Hunter continue de rester immobile à quelques pas de là.
- Est-ce que t'es en train de réfléchir à la manière dont tu vas me découper en morceaux ? je chuchote moqueusement.
Il sort de sa léthargie et secoue sa tête.
- Pourquoi me parles-tu toujours de découper les gens ?
- Bah, j'sais pas.
Je ne sais vraiment pas, je sors juste toujours ce qui me passe par la tête avant de réfléchir.
Hunter s'approche finalement tout en relevant les manches de son pull. Mes yeux se posent sur ses avants bras puissants aux veines apparentes. Ses grandes mains continuent leur travail et je détourne mon regard.
J'ai vraiment un problème, les gars. Il faut qu'on en finisse au plus vite.
Et surtout, il faut que je trouve quelqu'un pour me détendre, parce que mes hormones vont me jouer des tours sinon, je le sens. Et ça, c'est hors de question.
Hunter se place devant moi et je relève une jambe tout en indiquant la cheville correspondante de mon menton.
- Regarde ! Comme je te disais, ça va aller ! Pas besoin d'examen, doc' !
Ses yeux suivent ma cuisse, se détournent une seconde plus tard puis se pose sur ma cheville. Je peux déjà la bouche, je le sens. J'ai juste été idiote et j'aura effectivement vraiment pu me faire mal. Mais la chance était de mon côté, apparemment.
- Je vais toucher ta cheville, me prévient Hunter.
- Hum. Ok.
Je le laisse faire, aussi curieuse qu'intriguée. J'apprécie le fait qu'il me demande, en fait. On m'a si souvent privée de mon libre arbitre que...
Bref.
Les doigts d'Hunter s'avancent vers moi. Leur bout effleure l'arrière du muscle de mon mollet. J'inspire brusquement et il relève son visage vers moi, son visage interrogateur.
- Tu...Tu as les mains chaudes.
Ma réplique le fait sourire. Un vrai sourire, cette fois.
- Tu les imaginais glacées ?
Non. La chaleur de son corps me caresse trop pour que je puisse imaginer ça. Je me contente de secouer la tête tandis qu'Hunter se place face à moi. Il lève un peu plus ma jambe, et ses deux mains se placent à l'arrière de mon mollet. Le bout de ses doigts le tâte.
Son odeur m'arrive aux narines. Elle est différente, cette fois. Boisée, toujours. Mais il y a un arrière plus piquant, de la transpiration. Et...Une odeur féminine ? J'inspire doucement en sentant quelque chose. Quelque chose que je connais très bien.
Le sexe. Il y a une odeur de sexe qui se colle à lui.
Putain de merde.
- Ici, tu as mal ?
Sa voix interrompt mon examen silencieux.
- Non.
Il continue de palper doucement mon mollet.
- Et là ?
- Non...
Il a un air attentif sur son visage. Je suis sûre que je ne suis qu'une patiente parmi tant d'autres. Tant mieux...
Je retiens un glapissement tandis que son pouce appuie un peu plus fortement sur un muscle. Bon dieu, Hunter Bamford a des mains magiques.
C'est un médecin. Juste un médecin, me rappelle à l'ordre ma conscience. Arrête de penser à ses mains autrement.
- Je vais descendre un peu mes doigts, il me prévient en relâchant ma jambe.
- D'accord.
Il s'agenouille près devant moi et ses doigts se posent sur le haut de ma cheville.
J'ai l'air si docile, tout à coup. C'est plutôt amusant, en fait. Lui aussi doit être surpris car il relève une seconde son visage vers moi, un air moqueur mais surtout appréciateur sur ses traits.
Le voir presque à mes pieds...C'est étrange. Vraiment troublant, surtout vu qu'il me dépasse largement en taille quand on est face à face.
- Tu as toujours voulu être neurochirurgien ? je lui demande pour rompre le silence qui s'est installé.
Hunter perd son air moqueur et reprend son sérieux.
- Oui et non. Mon père aurait tracé ce chemin pour moi de toute façon.
Son père.
Je repense aux photos de lui et de ses parents. Je repense à leur sourire, puis à leur visage si fermé...Comme s'ils étaient morts de l'intérieur à un certain moment de leur vie.
Hunter se ferme peu à peu tout en tâtant doucement ma cheville. Mes orteils se recroquevillent quand son pouce effleure ma voute plantaire.
- Chatouilleuse ?
- Affreusement.
Je me gratte la gorge pour reprendre contenance et continue :
- Et ton métier te plait ?
Ses gestes s'arrêtent une seconde. Je vois passer des ombres dans ses yeux. Elles sont si nombreuses qu'elles le dévorent presque.
- Oui, il me répond simplement. Et toi, tu as toujours voulu devenir écrivaine ?
Je prends quelques secondes pour organiser mes pensées, et mes doutes.
- Je...Je sais pas. J'ai toujours aimé lire. Découvrir et vivre dans les mondes de mes lectures. Je me suis inventée des mondes jusqu'à vouloir en coucher un sur papier. J'ai tellement d'idées et en même temps, je suis en plein syndrome de la page blanche.
- Tu n'as que 22 ans, tu as le temps de douter, de découvrir si ce métier te suivra ou non toute ta vie.
Effectivement j'ai le temps. Je n'ai que 22 ans. Lui, 12 ans de plus.
Je pense à autre chose. C'est bizarre de parler avec lui sans qu'on s'entretue.
Hunter fait délicatement tourner ma cheville vers la droite puis vers la gauche. C'est encore un peu douloureux vers la gauche, mais je peux actionner le mouvement. Il n'insiste pas.
- Ça devrait effectivement aller mieux demain, essaye de ne pas t'appuyer sur cette cheville pendant les prochaines heures.
Je me contente d'acquiescer tandis qu'il éloigne ses doigts de moi. Il garde néanmoins son regard posé sur ma jambe. Ses yeux s'égarent encore une seconde sur le haut de ma cuisse caché derrière mon tee shirt.
- Tu as mal ailleurs ?
Je sais que c'est une simple question qu'il pose à tous ses clients, mais j'ai envie qu'il repose ses doigts contre ma peau. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi, putain ?
Je secoue la tête.
- Non, je réponds finalement. Ça va, merci.
Ni lui ni moi de bougeons. Mes mains sont posées sur mes cuisses et je le fixe sans détourner le regard. Je n'y arrive pas, à cet instant. Je veux me faire mordre par le serpent. Je veux qu'il s'enroule autour de moi.
Pourquoi est-ce que tu me perturbes, Hunter Bamford ? Qui es-tu ?
Je ne dois pas ressentir ne serait-ce que la plus minime des attractions pour lui. Tout d'abord, il a 12 ans de plus, nous n'en sommes pas au même stade de notre vie, sachant que je fuis pour vivre justement. Ensuite, c'est un con – sauf depuis les 10 dernières minutes – rempli de secrets qui me font peur et surtout, c'est le meilleur ami de mon frère. Le plus important ? je vis chez lui, putain. Certes, pour quelques semaines, mais je dois juste rester cordiale avec lui, c'est tout. Sinon il va m'éjecter.
En conclusion ? Il est hors d'atteinte.
Et de toute façon, plus jamais je ne laisserai quiconque me perturber à nouveau ou jouer avec mon cœur jusqu'à le bousiller.
Alessandro l'a très bien fait tout seul.
C'est presque drôle de se dire qu'on peut guérir beaucoup de parties de notre corps alors qu'un cœur brisé est si difficile à réparer.
- Bien, reprend Hunter d'une voix forte.
Lui aussi, il dévore l'attraction qui tentait de nous connecter, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune miette d'elle. Parfait.
- Merci, Hunter.
Il ne bouge toujours pas, et je ne tente pas de m'éloigner non plus. Peut-être que je me trompe et qu'il n'a pas réussi à détruire ce début d'attraction ?
J'étouffe. Je...Le feu. Il est là, pas vrai ? Et s'il tente de lécher ma peau ?
Je me force à prendre un air serein et souris de manière effrontée :
- Tu n'es pas si insupportable que ça, quand tu soignes des gens.
- Dit la femme la plus insupportable que je connaisse.
On devrait s'arrêter là. Je devrai sauter de l'ilot central et partir. Mais je penche ma tête sur le côté et rétorque :
- Tu ne me trouvais pas si insupportable que ça quand ta main palpait ma cuisse à quelques mètres de mon frère.
Sa mâchoire tique. Le Hunter que je connais revient au galop.
- Ne joue pas avec moi, Amaya.
Je ne m'attendais pas à cette réplique. Est-ce que je suis en réalité en train de le pousser à jouer avec moi ? Peut-être a-t-il raison, oui. Il sait que je tente de le pousser à bout.
- Ou sinon quoi, Hunter ? Et si moi, je veux jouer ?
Ma réplique le percute. Une lueur particulière prend place dans son regard. Une lueur caractérisant un prédateur au bord de la folie certaine.
Soudainement, je doute de moi-même et de ma grande gueule.
- Tu en es sure ? murmure Hunter.
Son ton...Son expression...Non , je ne veux pas. Je ne sais pas ce que je fous, putain ! Je me perds en moi-même, et je me perds entre nous.
- Seulement si je connais les règles, je continue finalement dans un chuchotement.
Tu n'es pas capable de jouer avec un homme tel que lui, hurle ma conscience.
Hunter hésite. Soit il se détourne, c'est ce qu'il devrait faire pour nous deux. Mais non. Il se penche vers moi, plaçant ses mains à plat sur l'ilot de chaque côté de mes cuisses. Hunter m'envahit de toute part.
- Amaya...
Il prononce mon prénom comme il prononcerait un chant de guerre. Doux. Puissant. Dangereux. Dévorant.
On s'affronte droit dans les yeux, son visage proche du mien. Nos souffles se percutent, et eux aussi, ils font la guerre. Je reste statique alors qu'intérieurement tout explose.
Finalement, Hunter semble se reconnecter avec la réalité, il fronce les sourcils et recule son visage comme si je venais de le gifler. Il lâche un rire sans joie en passant sa main sur son visage.
- Putain de merde.
Je crois qu'il pale ensuite d'équilibre ou je ne sais quoi. Je ne comprends que la moitié de ses mots. En tout cas, le charme est rompu. Moi-même, je sors de la bulle dévorante que j'avais moi-même formé. La bulle éclate et la réalité me revient en plein visage.
- Non, je ne joue pas avec les filles dans ton genre, crache Hunter.
Je passe ma langue sur mes lèvres, ignorant sa réplique qui vient de me vexer secrètement. Je sais ce qu'il veut dire, je suis hors d'atteinte surtout vu le lien qu'il a avec Tao. Mais je sais aussi ce qu'il ne me dit pas. Je suis trop jeune et il pense à tort que je suis peut-être trop fragile. Hunter pense que je ne serai pas à la hauteur.
Peut-être a-t-il raison. Face à lui, il ne resterait rien de moi. On ne le sera jamais, de toute façon.
Je suis bien réveillée et affutée désormais. Je descends de l'ilot central et lui lance un dernier regard.
- Tu as raison. Je vaux mieux que ça, j'articule fortement. Tu ne sembles pas être à la hauteur, Hunter.
Puis je m'éloigne, ignorant mon pied. Je veux juste fuir.
J'entends de nouveau son rire froid dans mon dos.
- Si tu le dis. Ne fouille plus dans mes affaires.
Va te faire foutre, je rétorque dans ma tête avant de gravir les marches de l'escalier.
Hunter
Je l'observe grimper les marches de l'escalier, la tête haute, comme si elle ne souffrait pas et dominait notre échange. Ses hanches se balancent de gauche à droite et elle ne se retourne pas une seule fois.
Je m'adosse à l'évier et étouffe un grondement dans ma gorge.
Qu'est-ce que j'allais, faire, putain ?
J'ai eu envie d'elle, un instant.
Est-ce que j'allais tout faire vriller, à cause d'elle ? J'allais faire quoi ? Me coller à elle ? Gouter sa peau, puis sa bouche ? La baiser, durement ?
Putain. Non.
« Tu ne sembles pas être à la hauteur, Hunter ».
Ses paroles résonnent dans ma tête. Son petit nez retroussé tandis qu'elle descendait de l'ilot. Sa bouche, boudeuse, qui a pris un air moqueur pendant qu'Amaya me fusillait du regard.
Sa peau, sous mes doigts.
Sa putain de peau.
Son souffle, pendant que je pressais ses muscles.
Son odeur entêtante qui me forcer à tout ressentir. À la ressentir, elle.
Je savais qu'Amaya n'allait m'apporter que des problèmes. Elle a tenté de ruiner mon équilibre.
Foutue sorcière.
Ses paroles me reviennent encore en mémoire et je souris tout en passant une main sur ma mâchoire.
- Putain.
Ses paroles, elles me rendent fou.
Amaya se dit prête à jouer ? Je ne le pense pas. Et on ne doit pas jouer, tous les deux.
Mais si elle continue de me rendre fou... Nous jouerons à un jeu méchant.
Wicked Game
Je sens ma queue se gonfler peu à peu. Je l'ignore et sors de la cuisine pour rejoindre l'extérieur. J'ai de nouveau besoin de Taylor.
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J'espère que ce chapitre vous a plu ! Vos impressions?
A très vite !
Et rdv sur Instagram ( anitarigins) ce soir pour gagner l'un de mes livres papier ! <3
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