Chapitre 10 Fouille au corps
Chapitre 10 - Fouille au corps...
Hello, j'espère que vous allez bien !
Avant de vous souhaiter une belle lecture, j'aimerai vous parler du personnage d'Amaya. Je sais que quelques-uns ont du mal avec elle, et j'aimerai revenir sur son personnage.
J'ai l'habitude de créer des personnages que l'on adore détester, jusqu'à finalement s'attacher à eux. Je voulais simplement vous dire : On a nos propres caractères et nos propres mécanismes de défense, surtout en société, surtout lors de situations qui nous déstabilisent.Mes personnages, c'est pareil. Ils ont chacun leur cocon de protection et leur carapace. Celle d'Amaya passe par l'humour et les répliques acerbes. Ça peut paraitre un peu lourd, mais c'est elle. Sa vie n'a pas été facile, elle se rattrape comme elle peut aux branches qu'elle peut saisir. Malgré tout, elle tente toujours de voir le bon côté des choses. Et je n'aurais pas imaginé une autre tornade face à Hunter.
Aussi, je rappelle que j'écris ce projet entre deux manuscrits pour vous faire kiffer jusqu'à ma prochaine sortie libraire et parce que j'adore parler avec vous en commentaire, donc j'écris sans avoir forcément le temps de bien me relire et il peut effectivement y avoir des fautes.
Ahhhh et dernière chose, lisez entre les lignes ! Le chapitre précédent j'avais laissé trainer un putain d'indiceeeee !
Maintenant, je vous souhaite une belle lecture les bg !
Le souffle d'Hunter brule mes oreilles. Sa poitrine effleure une seconde mon épaule tandis qu'il murmure d'une voix glaciale :
- Tu es entrée dans ma chambre, Amaya ?
Je reste immobile, comme si Hunter n'était pas en train de murmurer à mon oreille. Je garde mes yeux posés sur mon frère au loin, ignorant du mieux possible la tempête qui se prépare à mes côtés.
Mentir n'est plus une option. Ce serait une grosse connerie sachant que je viens de m'auto-balancer. Sauf que j'ai du mal à réfléchir, là tout de suite.
J'avale ma salive, ayant une conscience parfaite de la force tranquille et paradoxalement sauvage qu'Hunter représente. Sa poitrine ne me touche plus, il n'y a plus que ses lèvres près de mon oreille.
Si je meurs, sachez que je vous lègue ma collection de chaussettes Marvel.
- Ta chambre ? je répète dans un souffle. Tu veux dire l'endroit qui m'est interdit d'accès ?
Mon air innocent ne fonctionne pas.
Hunter acquiesce près de moi, toujours aussi immobile. Si je dis oui, la bête en lui surgira-t-elle à la surface pour me dévorer ?
Et si ses griffes ses plantes dans ma chair, voudrai-je m'en libérer ?
- Je n'oserai pas, continué-je avec une expression angélique.
Hunter se redresse, un bruit s'étouffe dans sa gorge. Finalement, je tourne mon buste vers lui, découvrant son attention entièrement posée sur ma petite personne.
Il me fait flipper, ce con.
Et pourtant, la lueur dans son regard me donne envie de jouer avec lui pour mieux me faire croquer. Histoire de devenir un morceau de choix.
Et de me lancer dans un petit jeu méchamment dangereux.
- Es-tu entrée dans ma chambre ? répète-t-il.
Ses pommettes se tendent un peu plus, son souffle se fait rare.
Alors, je ne mens plus. Une faute à moitié avouée est à moitié pardonnée non ?
- Ouais ?
Ses narines se gonflent face à ma confession. Je tente un maigre sourire rempli d'excuses silencieuses. Bien sur, j'ai merdé. Je suis trop curieuse et trop maladroite. Mais c'est trop tard pour ne plus assumer.
Hunter ne semble pas se détendre. Son regard est si noir à cet instant. Et comme toujours, je tente de dédramatise la situation.
- Ça va, je souffle. Ce n'est qu'une chambre. A part la vaseline et les anneaux accrochés du lit, y'avait rien. Je n'ai rien vu.
Je relève le menton. Je signe assurément mon arrêt de mort. Mais au moins, je vais mourir après un délicieux repas.
Je ne lui parle pas des photos que j'ai découvertes, ni du mystérieux chiffre sur le vieux papier.
Hunter me fixe longuement sans bouger. Il ne bouge tellement pas qu'il semble...irréel. Mortellement inatteignable.
Au moment où je comprends que je suis allée trop loin, je tente de trouver une minable excuse.
- J'ai cru entendre un bruit dans ta chambre. J'y suis allée pour voir si tu étais en train de mourir. Et je suis juste ressortie, promis, juré craché.
J'ai pissé nulle part, chef !
Il penche son visage vers moi, ses traits toujours aussi furieux.
- Tu sais ce que tu es ?
Casse couille ? Assurément.
Il souffle dans ma direction :
- Une petite conne trop curieuse.
Je me crispe sur ma chaise. Je reconnais que mon geste n'était pas bien. Mais si il veut qu'on insulte, je ne recevrai pas ses injures avec la bouche en cœur.
- Et toi, tu es un hôte aussi aimable qu'un chien à qui on viendrait d'épiler le trou du cul.
- Et tu loges chez moi, alors tu vas devoir te tenir. Et si je fouillais dans tes affaires ?
Ma bouche s'ouvre sans se refermer. Je pointe mon menton dans sa direction.
Tao, magne tes fesses avant qu'un meurtre ne soit commis.
- Je n'ai presque pas fouiné ! Et puis, c'est pas toi le maniaque des portes fermées à clés ? Il fallait fermer ta chambre, Hunter.
Ma réponse l'exaspère encore plus.
- Si je fouillais, à mon tour pour savoir ce que tu caches, Amaya ?
Hum.
J'approche son visage de lui et réplique d'une voix pleine de défi :
- Vas-y, fouille-moi, Hunter.
Il fronce les sourcils, son visage répondant à mon propre défi silencieux. Puis l'une de ses épaules se hausse.
La seconde suivante, l'une de ses mains se pose sur mon genou. Je m'immobilise, apparemment aussi surprise que lui par son geste. Mais je ne l'arrête pas. C'est moi, qui vient de le pousser à bout. Exprès.
Je me contente de ressentir ses doigts qui brulent ma peau à travers mon jean. Ils me marquent d'une manière invisible et pourtant indélébile.
Ma respiration se fait plus rapide. Pourtant, Hunter ne fait rien. Il se contente de tenir mon genou dans sa large main. Je sens les minuscules contractions involontaires de ses doigts autour de moi.
Je ne sais pas si il est entré dans la partie de jeu avec moi, mais je crois bien que les règles vont me plaire.
Hunter ne mentait pas. Son regard qui croise le mien finit par me happer. Et ses yeux me fouillent. Ils fouinent les moindres recoins de mon âme. J'ai l'impression qu'en quelques secondes, je deviens esclave du poison qu'il déverse sans regrets dans mes veines.
Je subis une fouille de l'âme alors même que mon corps reste intact.
Ses doigts remontent d'un centimètre sur ma cuisse. Il avale difficilement sa salive, et son souffle se ralentit. Lui aussi, il est perturbé.
Ce défi qui prend place... C'est dangereux. Très dangereux, même.
Hunter remonte sa main d'un nouveau centimètre puis ne bouge pas. Mes yeux restent plantés dans les sien tandis qu'il palpe délicatement ma peau.
- Alors, soufflé-je, tu ne trouves rien d'intéressant ?
Ma voix parait si...Normale. Alors qu'intérieurement, c'est le bordel.
Hunter baisse une seconde son regard vers ses doigts qui m'entourent. Sa bouche s'entrouvre mais aucun mot n'en sort. J'entends des pas au loin.
Je relève brusquement ma tête en sentant Hunter se reculer rapidement. Tao arrive vers nous, son attention encore sur son téléphone. Il pousse un juron et se laisse tomber sur sa chaise.
- Vraiment une journée de merde, marmonne-t-il avant de reporter son attention sur moi.
Il me fait un petit sourire insouciant tout en ne se doutant qu'une seconde plus tôt, la main de son meilleur pote était posée sur la cuisse de sa petite sœur chérie. Hunter a répondu a mon simple défi, certes, mais il était aussi bouillant que moi. Je l'ai senti.
- Tu vas bien, mec ? demande Tao à Hunter. T'as une drôle de tête.
Ce dernier inspire doucement à côté de moi, redevant totalement maitre de lui-même. Puis il se relève d'un bon en sortant un billet de sa poche.
- J'ai une urgence, je dois y aller.
Déjà, Hunter s'éloigne. Ses larges épaules disparaissent de ma vue tandis que Tao le suit du regard. Pourtant, il ne semble pas tant perplexe que ça face au comportement de son meilleur ami. Mon frère se tourne vers moi tout en haussant les épaules.
- Hunter a ses humeurs. Il doit être ko. Tu sais quoi ? Je suis sûr qu'il est reparti bosser.
- Sans doute.
Pas sûr, non.
Je force mes traits à se détendre puis reprend la conversation avec mon grand frère, comme si ces 5 dernières minutes n'avaient jamais existé.
- Alors, je continue en jouant avec ma serviette, est-ce qu'on commande des mochis ?
*****
Le repas s'est éternisé. Mon frère me dépose dans le quartier résidentiel d'Hunter une heure plus tard. Le sourire qui ne quitte pas mon visage est sincère. J'écoute mon frère me parler de souvenir communs pendant qu'il tourne au coin de la rue.
Lui aussi, s'est enfin détendu. Il ne pense plus à son travail de commercial. Il n'y a que notre lien. Je l'aime. Qu'est-ce que je ferai sans Tao ?
Penser que je pourrai le perdre me sert soudainement le cœur.
Mon frère se gare devant la maison, le chauffage continuant de tourner dans le véhicule.
- Donc, tu pars environ deux semaines ?
- Yes !
- J'espère que tu vas charmer tous les investisseurs et repartir avec des couilles en or !
Il rigole face à mes mots et comme toujours, se penche vers moi pour m'embrasser le front.
- Et toi, sois sage pendant mon absence, d'accord ?
- Oui, chef.
Je vais essayer de trouver de l'argent parce que ça me gêne de crécher encore plus de deux semaines chez Hunter sans le payer en retour. Et je vais écrire.
J'ouvre ma portière et descend tandis que le portable de Tao sonne à nouveau :
- Rentre bien ! je m'exclame en refermant la portière.
Il me sourit doucement et sa voiture démarre dans un crissement qui n'a comme but que de m'impressionner. Je lui fais signe tandis qu'il disparait au coin de la rue.
Le chaud du véhicule m'a quitté. Les rues sont froides et de la buée sort de ma bouche tandis que j'ouvre mon sac pour chercher mes clés.
En tout cas, Hunter n'est pas là. Sa voiture n'est pas devant et je ne vois aucune lumière à travers les fenêtres de la maison. Je reste devant les quatre marches en pierre qui mènent à la porte d'entrée, cherchant toujours mes clés.
- Ne me dites pas que je les ai oubliés, je soupire.
Où est-ce qu'elles sont ?
La tête toujours plongée dans mon sac, il n'y a que le vent qui souffle à mes oreilles.
Le vent, et...des bruits de pas qui frappent le sol.
Je plisse les yeux pour distinguer la silhouette massive au loin. Il fait nuit mais elle est partiellement identifiable grave à la lumière artificielle.
La personne court sur le trottoir, une capuche sur la tête. Elle court dans ma direction.
Qu'est-ce que...
Bien sûr, peut-être suis-je en train de paniquer pour rien. Mais quand les pas de l'inconnu se rapproche, je trouve enfin mes clés.
La silhouette n'est plus qu'à une dizaine de mètres.
Mon cœur bat de plus en plus rapidement.
Je me saisis de mes clés et saute sur les marches menant à la maison. En courant sur la dernière marche, ma cheville se tord.
Un glapissement sort de ma bouche.
J'ignore la douleur qui me parcourt presque instantanément.
Je ne veux qu'une chose. Me mettre à l'abri. Au moment où j'insère la clé, une voix claque dans mon dos.
- Eh, vous allez bien ?
Je me tourne une seconde vers la voix que je ne connais pas, tout en ouvrant la porte.
La personne qui se tient sur le trottoir retire la capuche qu'elle portait et un visage inconnu et inquiet se présente à moi. Un joggeur. Ce n'était qu'un joggeur, putain.
- Oui, ça va ! je mens. Merci.
L'inconnu n'a pas le temps de répliquer quelque chose que je m'enferme à double tour dans la maison d'Hunter. Mon corps se colle à la porte et je pousse un long soupire.
Je ne vivrai pas dans la peur. C'est impossible !
Sauf que je viens justement d'avoir la preuve que je n'étais pas encore assez forte pour dominer mes propres frayeurs. Et je me sens lâche, soudainement. Affreusement lâche.
Je m'avance dans le hall, m'appuyant sur mon pied douloureux. Puis je rejoins ma chambre, l'esprit toujours aussi sombre et préoccupé. Je suis glacée, complètement glacée.
*******
La douche que j'ai prise n'a rien changé à mon état. La soirée était si belle. Et je viens de tout gâcher moi-même.
Je me suis un peu réchauffée, en réalité. Je suis assise sur le canapé du salon de Hunter quand il rentre une demi-heure plus tard. Je regarde une stupide émission sur la confection des bouteilles en verre quand la porte d'entrée s'ouvre. Je ne bouge pas, mes jambes croisées en tailleur. Mais je tire un peu plus le tee shirt long qui me sert de pyjama en relevant mon regard.
D'abord, Hunter ne me voit pas.
Il verrouille derrière lui et en entendant le bruit de la télévision, il s'arrête à l'entrée du salon ouvert.
Ses yeux sont toujours aussi sombres et ses cheveux décoiffés.
Où était-il ?
Je sais que ça ne me regarde absolument pas, mais c'est humain de se poser cette question.
Il reste debout, là, quelques secondes. Puis il observe l'écran de télévision avant qu'un petit sourire moqueur ne lui vienne.
- C'est une chouette émission ! je me défends.
Il acquiesce simplement avant de s'attarder sur moi. Il y a une trace rouge dans son cou. Je la vois d'ici. Il s'est battu ? Une allergie ? Un suçon ?
Finalement, Hunter rejoint la cuisine de l'autre côté. Je suis des yeux son corps qui s'éloigne. Il s'avance vers l'évier, dos à moi. J'entends l'eau couler tandis qu'il se lave les mains puis se sert un vers d'eau. Il s'adosse à l'évier tout en le sirotant, et son regard se porte une nouvelle fois vers moi.
Il me voit le fixer sans discrétion et je tourne ma tête. Merde. Sois une adulte, Amaya !
Une minute s'écoule sous cette lourde atmosphère. Finalement, j'éteins la télévision et me relève. Hunter n'a pas bougé de sa place mais je l'ignore.
Je m'appuie sur mon pied un peu douloureux et commence à traverser le salon en veillant à marcher le plus normalement possible. Sauf qu'Hunter est suffisamment observateur pour comprendre que quelque chose ne va pas.
- Qu'est-ce que tu as ? il me demande de l'autre côté.
Je fixe mes pieds puis relève mon visage en secouant la tête. Comment lui dire que j'ai flippé et que je me suis fait mal en croyant devenir folle ?
Je me contente de tirer une nouvelle fois sur mon visage tout en répliquant calmement.
- Rien de grave.
Je fais un nouveau pas, sentant du coin de l'œil sa silhouette se déplier pour s'éloigner de l'évier.
- Ça ne semble pas être « rien », Amaya.
Sa voix est sérieuse. Un vrai médecin ! Ce qu'il est, en fait.
- Je me suis juste bousillée la cheville sur les marches devant la porte. Ça ira mieux demain.
Je ne lui dis pas tout. Je garde le fait que j'ai flippé face à un innocent joggeur.
Alors que je pense qu'Hunter va enfin me laisser tranquille, il fait un nouveau pas dans ma direction et annonce :
- Viens là, je vais regarder.
Quoi ?
__________
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Vos impressions ? Vos théories ?
A très vite <3
instagram : anitarigins
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