🎠CHAPITRE 12🎠
C'est dans votre fuite que vous prenez conscience qu'en l'espace de quelques minutes seulement, le parc s'est entièrement vidé. Toute la vie alors engorgée dans celui-ci l'avait subitement quitté, comme si des milliers de personnes avaient soudainement disparu de leur plein gré.
C'est à peine si l'on pouvait s'imaginer qu'il y a moins d'une heure de cela, cet endroit ait été bondé. À présent, tout paraissait bien désert, calme et silencieux. La seule voix que vous peinez à entendre est celle qui passe en boucle à travers les haut-parleurs installés ici et là : « Mesdames et messieurs, le parc va maintenant fermer ses portes. » Il passe en différentes langues, mais vous comprenez qu'il passe en boucle. Encore et encore.
Le parc va maintenant fermer ses portes. Vous repensez alors à ce que vous venez d'entendre et au fait que le petit groupe n'avait pas l'air très enclin à vous guider vers la sortie... Peut-être pourriez-vous vous en sortir tout seul ? Si vous vous en allez de vous-même, théoriquement, ils n'ont plus aucune raison de vous courir après, n'est-ce pas ?
Non sans mal, vous réussissez à retrouver votre chemin vers l'avenue principale du parc, composée de toutes ses boutiques affriolantes n'existant que pour vous pousser à la consommation. Eh oui, ici tout est fait pour vous faire dépenser le moindre petit denier, mais ça, vous l'aviez déjà remarqué. Tous les vingt-mètres, il y a un chariot à pop-corn ou sinon un petit stand proposant friandises et autres petites choses appétissantes. Nous ne comptons même pas le nombre incroyables de boutiques réunies au mètre carré, il y en a pour tous les goûts faute d'y en avoir pour toutes les bourses : Que vous soyez amateurs de peluches, grands décorateurs ou collectionneurs de babioles diverses et variées, ici le moindre objet est estampillé à l'effigie de la mascotte du parc.
Des produits dérivés, en veux-tu, en voilà !
Votre course s'arrête au milieu de l'avenue de boutiques quand devant vous se dresse, tel un cordon de sécurité, le même petit groupe qui parlait joyeusement de votre mort sans sourciller. Comment avaient-ils fait ? Vous les aviez pourtant distancés ! Vous étiez parti, à toute vitesse, assuré de les avoir laissés derrière et pourtant, ils se dressaient là, tel un obstacle infranchissable devant vous. Certains, les mains dans les poches et lassés.
D'autres, certainement prêts à vous arrêter.
Alors que faire ? Demi-tour ? Revenir sur vos pas ?
— Combien de fois faut-il leur dire qu'il est interdit de courir dans le parc ? Ça me fatigue de me répéter.
— Jules... Ils n'écoutent déjà pas ce qu'on leur dit en pleine journée, tu crois vraiment que le soir venu ça va être différent ?
— Bon, quelqu'un s'en occupe, qu'on puisse finir avec cette interminable soirée ?
— Bah vas-y, Léon, lança le jeune homme vu précédemment qui a subtilement proposé que l'on s'occupe de vous d'une façon peu orthodoxe.
— Et pourquoi tu ne t'en occuperais pas toi, Robin ?
— Eh oh. Moi, je vous ai accompagné jusqu'ici déjà, alors qu'à la base, c'est Anthéa qui doit s'en occuper.
— C'est vrai... Elle est où ?
À cet instant, vous l'apercevez. Que dis-je, vous l'entrevoyez. Cette fameuse petite ouverture que vous attendiez tant ! Visiblement préoccupés par l'absence de l'une des leurs, le petit groupe regarde par-dessus votre épaule sans pour y voir la jeune femme qu'ils avaient lâchement lancée à votre poursuite auparavant.
— Elle s'est encore perdue dans le parc, n'est-ce pas ? souffla Léon.
Vous croyez entendre ce qui semble être un soupir collectif.
— Mathilde, à toi de jouer, lança Jules.
— Pourquoi moi ? râla alors la jeune femme concernée.
— Dis-toi que tu nous rendras à tous une fière chandelle... Et puis, c'est plutôt ton truc de t'occuper des tâches un peu ingrates, non ? T'aimes ça d'habitude, continua Léon.
— Vous me le redevrez.
— Oui, oui, si tu veux, souffla le jeune homme avec un air agacé, Aller, va t'occuper de cet ennuyeux petit visiteur.
Que diriez-vous de courir dans l'autre sens ? Après tout, le parc est vaste et ce n'est probablement pas les recoins cachés qui doivent manquer.
— Je vous préviens, sifflez-vous en reculant, si vous me faites le moindre mal, je crie.
Se rapprochant de vous, la jeune femme marque temporairement un arrêt et vous dévisage avec une certaine confusion visible dans ses yeux.
— Et qui vous entendra ? Il n'y a que nous ici.
Eh oui, mon ami, l'avez-vous déjà oublié ? Le parc est vide... de toutes formes de vie... Si l'on oublie les rats vivants ici.
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