chapitre 5

Kalhne marchait à grands pas à travers la forêt, entourée du chant des oiseaux et du souffle léger du vent. La nature semblait s’éveiller doucement, mais elle, préoccupée, troublait cette douceur matinale.

— Je suis certaine qu'il sait quelque chose ! s'exclama-t-elle, la frustration l'emportant.

Angeline, peinant à suivre, rétorqua en haletant :

— Tu penses qu'il sait quelque chose à propos de ce trou quantique ?

Kalhne grimaca, son esprit embrouillé.

— Il semble connaître beaucoup de choses...

Finalement, elles atteignirent la clairière où se tenait la cabane. En la voyant, le cœur de Kalhne ralentit légèrement. Non, elle n’avait rien rêvé. Cette fois-ci, elle était là, sans doutes ni hésitations.

— C'est trop mignon ! Regarde les guirlandes de fleurs ! C'est un magicien qui vit ici ? rit Angeline en effleurant du doigt le bois clair de l’abri.

Kalhne ignora son amie et contourna un arbre pour découvrir Diallo, à genoux, absorbé dans un tirage de cartes. Son expression concentrée retenait leur attention, si bien qu’aucune d’elles n’osa le déranger.

— Il est pas mal, chuchota Angeline.

Kalhne aurait juré voir un léger sourire se dessiner sur les lèvres de Diallo. Elle décida donc de briser le silence.

— Le trou sans fond près du cimetière, ça te dit quelque chose ?

Diallo leur fit signe de s'assoir à ses côtés. Angeline s'assit, hésitante, tandis que Kalhne, après un soupir d'agacement, la rejoignit.

Avec un jeu de cartes colorées aux images celtiques, Diallo mélangea les cartes avant d’en tirer trois qu’il étala sur une couverture violette.

— Les cartes murmurent que le soleil revient, que l'été s'annonce et avec lui, de grandes découvertes et une magie qui éclate...

Angeline s’approcha d’une carte représentant une roue et une tour en flamme, les sourcils froncés.

— Mais qu'une grande aventure commence à peine... Tout va changer, par les découvertes qui arrivent à vous. Une ouverture vers les profondeurs a été ouverte, mais pour la reboucher, il faut sortir ce qui, par mégarde, est tombé dedans.

Kalhne croisa les bras, une question la taraudant.

— Mon frère est tombé par mégarde dans ce trou ?

Diallo la fixa longuement, son regard pénétrant.

— Rien n'arrive par hasard.

— Et comment on le sort de là ? s’enquit Angeline, son scepticisme tempéré par l'atmosphère intrigante.

Diallo détourna le regard un instant avant de tirer trois nouvelles cartes.

— Il faut que le cycle se termine, car tout a été dérangé. Il faut remettre le monde dans l'ordre. Alors ton frère reviendra.

— À la prochaine pleine lune... murmura Kalhne, le cœur lourd de pensées.

Diallo rangea rapidement les cartes.

— Vous avez trouvé le portail hier, c'était dangereux de s’approcher si près un 1er mai.

Angeline se leva en riant.

— Pourquoi ?

— Parce qu'hier, c'était Beltane... répondit Kalhne, se remémorant la légende lue dans le grimoire.

Diallo saisit la main de Kalhne pour l’aider à se relever.

— Fêtons ensemble cette fête, ça fait longtemps que je ne l'ai pas célébrée avec des amis.

Angeline se redressa, une lueur d’hésitation dans ses yeux. Diallo la considérait-il déjà comme son amie ? Se rendant compte qu'elle ne voulait pas rentrer chez elle pour résoudre des mots croisés avec sa grand-mère, elle haussa les épaules. Pourquoi pas, après tout ?

— Eh bien, si le fait de fêter un Sabbat permet de faire revenir Dan... J'y crois peu, mais c'est amusant.

— Un Sabbat ? interrogea Kalhne, intriguée.

Diallo, plein d'énergie, commença à danser, laissant ses cheveux noirs se décoiffer.

— Ton amie semble bien s'y connaître !

Angeline recula légèrement.

— C'est ma grand-mère qui...

Kalhne ne prêta pas attention à l’argumentation de son amie, se laissant entraîner par la magie de la nature autour d’eux.

Sous le ciel bleu clair de ce matin printanier, les rayons du soleil commençaient à réchauffer la clairière. Des fleurs sauvages multicolores parsemaient le sol, tandis que le chant des oiseaux se mêlait à la voix joyeuse de Diallo.

Il les mena plus loin, jusqu’à un grand mât trônant au milieu de la forêt, orné de rubans colorés qui dansaient au gré du vent.

Angeline, les bras croisés et une expression sceptique sur le visage, s’était mise à distance. Bien qu'elle se sente à l'aise ici, elle trouvait ridicule de participer à tous ces rituels magiques. Observer lui suffisait.

Elle portait une simple robe blanche qui contrastait avec son attitude. Elle s'était habillée légèrement pour cette douce journée, mais n'avait pas prévu de se mêler à une fête ancienne. Malgré ses réserves, sa curiosité grandissait, et elle accepta de suivre Kalhne et Diallo, intriguée par ce que ce dernier allait faire.

Kalhne, quant à elle, semblait captivée par tout ce qui se passait. Ses yeux brillaient de curiosité, non seulement pour les rites, mais aussi pour Diallo. Chaque mouvement de ce dernier créait un lien grandissant entre eux.

Mais elle se gifla mentalement. Elle ne devait pas se laisser emporter. C'était vrai, elle trouvait Diallo attirant, mais il restait si mystérieux qu'il commençait à l'agacer. Pourtant, ironiquement, il était le seul à lui apporter des réponses.

Diallo commença alors à expliquer le symbolisme de Beltane, parlant de feu, de fertilité et de renouveau. Au centre de la clairière, il alluma un petit feu de joie, invitant Kalhne et Angeline à y jeter des herbes tout en formulant un vœu. Angeline se moqua gentiment mais participa tout de même, lançant une branche avec un air désinvolte. Kalhne, en revanche, ferma les yeux, murmurant son souhait de retrouver son frère avant de jeter une poignée d'herbes dans les flammes.

L’après-midi fut consacré à la danse autour du mât de mai. Angeline, d'abord réticente, se laissa finalement emporter par l'ambiance joyeuse, oubliant son scepticisme.

Le mât de mai se dressait fièrement au centre de la clairière, décoré de rubans éclatants de couleurs vives. Diallo, débordant d’énergie, lança la danse. Ses mouvements étaient fluides, pleins de grâce, et il encouragea Kalhne et Angeline à le rejoindre.

Kalhne, ses cheveux bruns flottant dans la brise, attrapa un ruban bleu. Ses premiers mouvements étaient hésitants, mais bientôt elle se sentit libre, chaque tour autour du mât renforçant son lien avec la nature. À chaque regard échangé avec Diallo, son cœur s'emballait un peu plus.

Angeline, quant à elle, attrapa un ruban vert avec une certaine réticence. Elle roula les yeux en souriant, encore sceptique mais prête à jouer le jeu. Ses mouvements étaient un peu maladroits au début, mais rapidement, elle se laissa emporter par la joie et l'énergie de ses amis. Elle rit de bon cœur chaque fois qu'elle croisait le chemin de Kalhne et de Diallo, et elle se détendit peu à peu.

Les trois amis se croisèrent et se décroisèrent, les rubans formant des motifs colorés autour du mât. Les rires fusaient, et la musique joyeuse d'un petit tambourin que Diallo avait apporté résonnait dans l'air. Leurs pas devenaient plus rapides, la danse plus enjouée. Les couleurs des rubans se mélangeaient, créant une spirale dynamique de joie.

Leurs rires et leurs voix s'élevaient dans l'air, fusionnant avec les sons de la nature environnante.

Alors que le soleil commençait à décliner, Diallo proposa une dernière activité : un cercle de chant et de prières sous les étoiles. Assis en cercle, les trois adolescents chantaient des chansons anciennes que Diallo leur apprit. La voix d'Angeline, d'abord timide, devint plus forte et plus confiante. Kalhne, assise près de Diallo, sentait son cœur battre plus vite chaque fois que leurs regards se croisaient.

— Il est curieux ton Diallo, mais je l'aime bien, assura Angeline.

— J'y crois peu en cette magie du cycle mais je ne vois pas tellement d'autres solutions. J'aimerais quand même aller voir le trou demain, répondit Kalhne.

Diallo s'approcha des deux filles.

— Faites attention, les fées pourraient vous pousser dedans. Au fait, tu as toujours le livre, Kalhne ?

La concernée hocha la tête. Oui, elle l'avait toujours. Posé sur son lit. Et elle se rendit compte qu'elle avait vraiment hâte de lire la suite.

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