5. I totally failed.

- Je t'ai commandé un uniforme, il arrivera ce soir. Hors de question que tu te ballade dans l'école avec tes vêtements alors que les gars ont un uniforme. Je veux que tu ailles voir Elros dans la salle d'astronomie.

- Okay.

- Isil, écoute le et fais ce qu'il te dit.

- D'accord papa. J'peux y aller ?

Il hoche la tête et je sors en remontant les manches de mon haut. Je vais jusqu'à la salle d'astronomie ne manquant pas de me faire dévisager par quelques mecs à qui je n'ai pas manqué de jeter des regards noir. J'entre dans la salle et aperçois un homme blond se tenir debout au balcon, il regarde le ciel.
Je monte les escaliers alors que mes talons claquent et remplissent le vide du silence. J'arrive à côté de lui et il tourne légèrement la tête vers moi et j'ouvre la bouche. Il était d'une beauté diaphane à couper le souffle.

- Isil... Il sourit. Sais-tu ce que veux dire ton prénom ?

- La lune. Mon père n'arrêtait pas de me le répéter quand j'étais petite.

- Je suis Elros, ma spécialité est la divination.

- Vous pouvez deviner ce que je vais dire ?

- Je peux voir les possibilités des bêtises que tu pourrais sortir. Mon rictus s'efface. Je suis ici pour t'aider à trouver ta spécialité.

- C'est le feu.

- Peut-être pas. Les yeux peuvent briller d'une certaine couleur avant de trouver ton pouvoir.

On s'installe sur des coussins l'un en face de l'autre et je le fixe en attendant qu'il me dise quoi faire.

- Tu vas fermer les yeux et te concentrer sur ce que tu ressens.

- J'aime pas faire ça.

- Tu vas devoir le faire.

Je soupire.

- Je t'interdis de t'endormir.

Je ferme les yeux et prends une grande inspiration. Mes pensées ont vite prit le dessus et je fronce les sourcils en sentant mon cœur s'accélérer. Le stress faisait son chemin en moi lentement et je ne pouvais rien faire contre. Je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux. Je voulais réussir pour prouver à mon père que j'en étais capable.

- Essaie de laisser passer tes pensées sans t'en soucier.

Je prends une autre grande inspiration en laissant mes pensées en vrac dans ma tête sans y prêter attention. Après avoir passé cette étape, j'ai eu des souvenirs. Des flashs qui me poussaient encore plus dans mes retranchement. Parce que s'il y avait bien un endroit où je ne voulais surtout pas être, c'était dans ma tête.

« Je marche les pieds dans l'eau, ma petite robe volant au gré du vent.

- Isil, tu trempe juste tes pieds dans l'eau.

- Oui maman.

Mes orteils s'enfonçaient dans le sable, je place ma main sur mon front pour regarder au loin car le soleil m'aveuglait. Mon père et ma mère rigolaient sur une serviette en gonflant mes brassards. Je souris, cette journée, ont l'avait passée à la plage pendant des vacances quand j'avais 6 ans. C'est l'un de mes meilleurs souvenirs.

La sensation du vent sur ma peau est presque irréelle, mes cheveux roux volent dans tous les sens et je tourne sur moi même en accueillant toutes les sensations.»

- Concentre toi Isil.

« La porte claque et un mal de ventre me prend. Cette sensation grimpant lentement en moi me donne la nausée et je sens cette douleur qui m'opprime la poitrine, m'empêchant de respirer correctement.

- Isil, je comprends que tu puisses vouloir t'exprimer à ta manière mais ça n'aide pas ta mère ! Va au moins la voir à l'hôpital !

- Elle a failli mourir ! Elle est même pas consciente.

- Elle t'entend.

- Je peux pas papa ! Je, ça me rend trop triste !

- Et boire, prendre des produits illicites ça t'aide ?!

- Oui ! Quand je plane, ça m'empêche de ressentir tout ça !

Ma voix se brise et cette sensation de mort imminente me prend aux tripes. Ma difficulté à respirer s'accroît et je regarde autour de moi cherchant une échappatoire.

- Papa aide moi...

Il reste là à me fixer alors que la panique se fait plus grande et la douleur plus forte.

- Papa ! »

- Elros, je crois que ça ne vas pas là. Une voix inconnue retentit.

- Isil, ouvre les yeux.

Je tremblais, encore en train de vivre ce souvenir. Ma respiration se faisait courte et je sentais une grosse crise d'angoisse monter.

- Anar, va chercher Melian.

J'entends des pas s'éloigner.

- Isil revient, ouvre les yeux.

J'avais beau essayer, c'était impossible. Je voulais à tout prix que ça s'arrête. J'ai senti des mains attraper mes bras et j'ai réussi à ouvrir les yeux en prenant une grande inspiration. Je regarde Elros complètement déboussolée alors qu'il ne me lâche pas du regard. Son calme me pousse à reprendre une respiration normale.

- Notre esprit est la pire des prisons.

Je déglutis.

- J'ai été prise au dépourvu.

- Tu es allée bien plus loin que je ne l'aurais pensé. Il sourit, tentant de me rassurer.

Les tremblements s'arrêtent doucement et Melian arrive en courant.

- Isil, ça va ? Il demande inquiet.

- Emmène la manger quelque chose.

Il m'aide à me relever, j'avais les jambes en coton.

- Oh j'suis trop chaude pour un KFC.

Melian rigole.

- D'accord, aller vient.

Je m'appuie sur lui, n'ayant presque plus de force et on passe devant un autre gars, brun aux yeux bleus. Il me regarde indifférent et Melian m'emmène au KFC.

Au restaurant, j'ai mangé pour 2, ce qui faisait rire le sorcier en face de moi.

- J'ai complètement raté.

- Au contraire, je trouve que t'a bien réussi. C'est rare de réussir du premier coup, y'a qu'Anar qui l'a fait. T'aurais dû me voir la première fois, j'étais tellement stressé que quand je me suis retrouvé seul avec mes pensées, j'ai fondu en larmes.

Je souris.

- Bon j'étais pas le seul. Je glousse. Crois moi, Elros avait l'air impressionné, ça va venir. C'est le plus compliqué, faire le vide complet dans sa tête et faire face à toutes nos pensées les plus noires, nos souvenirs les plus traumatisants et nos angoisses refoulées depuis trop longtemps. Quand t'y penses, on évite tous de se retrouver dans notre tête trop longtemps, que ce soit en pensant à quelqu'un, en lisant, en écoutant de la musique. On cherche tous une échappatoire mais il n'y a qu'en allant jusqu'au bout que tu peux trouver la source de ton pouvoir. Il me pique quelques frites. Tu ne peux pas laisser la simple rage qui va et viens contrôler tes capacités, c'est trop versatile. Et souvent la peur vient t'en empêcher. Il faut trouver ce qui t'anime de l'intérieur, ton essence de vie.

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