15. Hellhound.

- Bah peut-être que si t'étais pas aussi con on se retrouverai pas enfermés dans la cuisine ! Je lâche et Anar se tourne vers moi. 

- Mais qu'est-ce que t'a depuis hier ?! T'es tellement irritable ! 

Je souffle en m'appuyant contre le mur, ne répondant rien. 

- Tu refais ta chieuse encore. 

Je m'approche de lui, commençant à m'énerver. 

- Tu veux savoir ce que j'ai ?! Je commence à dire. Y'a que je dois stopper la fin du monde, que je dois sauver tout le monde, que je dois renvoyer Lucifer en enfer et que j'ai aucune idée de comment faire ! Je finis par crier. 

Il me regarde les sourcils froncés et je remarque à quel point nous sommes proches. On ne se lâche pas du regard pendant de longues secondes jusqu'à ce que je vois ses yeux faire un aller retour sur mes lèvres. Je sens mes joues chauffer et tout à coup, tout se mets à trembler comme si un séisme arrivait. 

Il m'attrape et on regarde autour de nous déboussolés. Une fois les tremblements fini, la porte s'ouvre sur Melian qui nous regarde étrangement. 

- Quelque chose est passé à travers le champ de force, faut qu'on se mette à l'abri. 

On le suit et il nous traîne dans une aile de l'école où je n'étais jamais allée. On s'enferme dans une pièce et je l'explore du regard, des esquisses sont accrochées sur les murs, des fioles et des bouquins jonchent les étagères. 

- Où est-ce qu'on est ? 

- C'est le labo de ton père. 

Je regarde les dessins de plus près et remarque que la plupart sont moi ou ma mère. 

- C'est quoi ce qui passé ? Je demande à nouveau. 

- Quelque chose me dit qu'on va le savoir dans pas très longtemps. Réponds Melian. 

Je vois une lueur orange près de la fenêtre et les gars m'en tirent le plus loin possible. La vitre casse et une masse noire enflammée la traverse. Ses yeux étaient rouges, ses dents pointues. On ouvre grand les yeux et on sort de la pièce. On ferme la porte et je me concentre pour faire fondre la ferraille de la serrure. Melian l'asperge d'eau pour que sa durcisse et la porte ne cède pas sous les coups de cette chose. 

- Okay, ça ne va pas tenir très longtemps. Je vais rester ici pour l'asperger si il sort, allez vous cacher. Dit Melian et Anar me tire. 

Je me tourne vers lui. 

- C'est quoi ce truc ?! Je demande affolée. 

- Un chien de l'enfer ! Ne te fais surtout pas mordre !

On arrive dans un petit couloir qui se termine en cul de sac et on se cache dans le renfoncement d'un mur. Je reprends mon souffle alors qu'il jette des coups d'œil discrets. Des bruits suspects se font entendre et je regarde aussi, je sursaute en voyant un autre chien de l'enfer passer. Anar me plaque contre le mur. 

- Ils doivent sentir ton feu. 

Je le regarde inquiète. Puis le chien entre dans le couloir où nous sommes. On sort de notre cachette, lui faisant face et il grogne. Je lui lance une flamme qu'il évite et il s'élance vers nous. Anar me pousse au sol et place ses bras devant son visage. La créature lui saute dessus et il crie. Je me relève et les contourne, j'envoie des flames sur le chien de l'enfer et il atterrit contre le mur du cul de sac. J'aide Anar à se relever et je vois son visage changer, je remarque sa main bien déchiquetée. 

- Tu peux courir ? 

- Non, je vais me métamorphoser pour que tu puisses nous mettre à l'abri d'accord ? 

J'hoche la tête et il se transforme en un petit chat noir aux yeux bleus. Un millions de questions me viennent à l'esprit mais je mets ça de côté. Je l'attrape tandis que le monstre en face de moi se relève en rogne. Je fouille dans ma veste et attrape le sachet. 

- Ferme les yeux. 

Je balance le sachet et profite de la lumière pour courir le plus vite possible jusqu'à ma chambre. Je ferme la porte à clefs et je nous enferme ensuite dans la salle de bain. Je regarde ma douche, s'ils sentent mon feu, il faut que je l'éteigne. J'entre dans la douche avec Anar dans les bras et j'allume l'eau. Je m'assieds et regarde le chat qui avait les yeux fermés et je le caresse. Il miaule à cause de la douleur et il reprend forme humaine. 

Je place ma main sur sa tête alors que ses yeux se révulsent. 

- Anar ? 

Je le secoue un peu mais rien à faire, il est inconscient. Après quelques minutes, la porte se déverrouille et je me tends, prête à attaquer. Je soupire de soulagement en voyant Dagnir et Elros. 

- Aidez moi, il me répond pas ! 

Ils le prennent et je me relève en coupant la douche. Ils regardent sa main et l'emmènent. 

- Sèche toi Isil. 

Je les suit en enlevant ma veste, la laissant sur le sol carrelé de la salle de bain. 

- Vous allez le soigner hein ? Il ira mieux non ? 

Elros l'emmène dans l'infirmerie tandis que Dagnir m'empêche d'aller plus loin. 

- Va te changer Isil. 

- Non ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! Je demande morte d'inquiétude. 

Il plisse les lèvres et soupire en s'appuyant contre la porte. 

- Il s'est fait mordre. 

- Et ? Vous allez le soigner non ? 

- Aucun remède n'est connu contre les morsures de chien de l'enfer. Il déclare vide d'émotion. 

Ses mots font écho en moi alors que je réalise ce qu'il était en train de me dire. 

- Il va agoniser quelques heures avant de nous quitter... 

Les larmes me montent aux yeux. 

- Laisse moi le voir. 

- Non Isil, tu vas te faire du mal pour rien. Laisse le partir. 

Je tente de passer mais il m'en empêche encore. Je le pousse et me mets à le frapper. 

- Laisse moi passer, laisse moi le voir ! Dagnir, il m'a sauvé la vie ! Laisse moi le voir ! 

Elros sort de la pièce et nous regarde tous les deux, ses yeux brillaient d'une lueur violette puissante. 

- Laisse la faire Dagnir. Allons aider les autres à renforcer le champ de force. 

Ils me laissent passer et j'avance rapidement jusqu'à son lit. Il tremble, et lâche des plaintes. De la sueur avait déjà fait son chemin sur son front et à d'autres endroits de son corps. J'éclate en sanglots, ne supportant pas de le voir souffrir. 

- Anar, tu peux pas mourir, c'est pas possible... 

Je le regarde impuissante et je regarde sa main, Elros l'avait bandée. Je sens mon corps se redresser et mon feu me guider. Mes yeux brillent et je m'assieds délicatement à côté de lui, toujours en pleurant. Je prends doucement sa main dans les miennes et je les vois s'illuminer d'une lueur dorée. Je me concentre et lève la tête vers le haut. 

La porte s'ouvre, ne me faisant pas bouger d'un pouce et les autres me regardent faire. Anar se met à hurler en s'accrochant à moi et je le regarde. 

- C'est bientôt fini. 

- Attendez, laissez la faire. Elros retient les autres de m'arrêter. 

- Qu'est-ce que tu as vu ? Demande mon père. 

- La vie ou la mort ? Continue Dagnir. 

- Les deux. 

Ils le regardent sans savoir quoi faire et je retrouve mon libre arbitre. Anar me regarde, puis il regarde sa main. Je le regarde déboussolée et il sourit avant de me prendre dans ses bras. Je souris et les autres s'exclament de joie, sauf pour les trois adultes qui me regardent abasourdis. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top