14. They call it a panic disorder.
J'ouvre la porte de la chambre de mon père et je le vois assis sur son lit à remplir quelques papiers.
- P'pa, t'es sensé te reposer.
Il sourit en posant ses papiers et je m'assieds à côté de lui.
- Tu vas bien ? Je suis désolé.
- Oui je vais bien.
Il fronce les sourcils en voyant le bleu sur mes côtes.
- Isil ! C'est moi qui ai fait ça ?
- C'est le parasite. T'inquiète pas, c'est rien.
Il me regarde inquiet et je lui prends les mains.
- Le plus important c'est qu'il ne soit rien arrivé de grave.
- Je me souviens t'avoir vu perdre le contrôle de tes pouvoirs.
Je souffle.
- C'était un moment de panique. J'ai eu peur car c'était toi cette fois, j'en ai perdu tous mes moyens. Je ne me serais jamais servie de mes pouvoirs contre toi.
Il sourit et me tire contre lui pour un câlin.
- Une fois que je saurais comment faire, je renverrais Lucifer d'où il vient, je te le promet. Je dis pour le rassurer.
- J'en doute pas. Je crois en toi.
Je le laisse se reposer et je file dans ma chambre. Une fois à l'abri de tous les regards, je me décompose. Ma respiration est rapide, mon cœur bat trop vite, toujours la même putain de douleur dans la poitrine. La panique m'envahit et je me laisse glisser contre la porte pour m'écrouler au sol en larmes.
Je voulais que la douleur disparaisse, je ne voulais pas être seule mais je ne voulais que personne ne me voit dans cet état, aussi faible.
Il faisait noir, ce qui était ironique car je nageais dans l'obscurité depuis bien trop longtemps. J'avais besoin de lumière, d'un rayon pour m'éclairer et me réchauffer. Quelqu'un pour me rassurer et me dire que tout finirai par rentrer dans l'ordre. Que c'est qu'une mauvaise passe, que ça va s'arranger.
L'étrange impression que je vais mourir me prend et je serre les dents alors que les larmes font silencieusement leur chemin sur mes joues. Je subis cette crise pendant je ne sais combien de temps, ayant juste assez de force pour me trainer jusqu'au fauteuil.
Je finis par m'endormir, secouée par les pleurs.
***
- Tu rajoutes ça dans le chaudron.
Dagnir m'enseigne à faire une sorte de potion. De la fumée en sort et le produit liquide s'est transformé en poudre.
- Ensuite tu le verse dans un petit sachet comme ça...
Je le regarde faire.
- Et sinon, on en parle de ta tête affreuse et du fait que tu sois arrivée en retard ce matin ?
- J'ai mal dormi.
Il pose le sachet et me regarde en plissant les lèvres.
- J'ai peut-être pas la divination d'Elros mais je sais quand même reconnaître la tête de quelqu'un qui passe une mauvaise journée.
Je me tourne lentement vers lui.
- J'ai fait une crise de panique hier soir. Une grosse. Je me doutais que ça allait arriver, je suis tellement stressée. J'aime vraiment pas en faire.
- Pourquoi tu l'a pas dit plus tôt ?
- Parce que chaque fois que quelque chose ne se passe pas comme prévu je deviens parano, je psychote et si je ne règle pas ça en faisant une connerie, je fais une crise. Et malheureusement, y'a aucun remède qui marche contre mon anxiété. Les médecins appellent ça un trouble panique, et ça pourri vraiment la vie.
Il pose une main réconfortante sur mon épaule.
- La prochaine fois que tu sens une crise monter, viens me voir, ou va voir Melian. Ce n'est pas une faiblesse de ressentir des émotions, ni de ne pas les contrôler. Je sais que tous les changements drastiques que tu as subi ces dernières semaines ont été rudes, et je trouve que tu t'en sors très bien malgré ça.
Je souris et il me prend dans ses bras. Quand il me lâche, il sourit.
- Maintenant je vais te montrer un truc trop cool.
- On a fait de la coke ?
Il rigole.
- Non, pas aussi cool.
Je pouffe de rire et il me tend une paire de lunettes de soleil. Je les enfile et il jette un sachet au sol, une lumière aveuglant éclaire la pièce et j'applaudis.
- Oh c'est comme dans les films.
Je retire les lunettes et il me tend trois sachets.
- Garde en deux dans ta table de nuit, et un toujours dans ta veste.
J'hoche la tête. Je me retourne pour m'en aller et au dernier moment il m'interpelle.
- Oui ? Je me retourne vers lui.
- N'hésite surtout pas, je n'en parlerai à personne.
Je lui souris et lui fait signe.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top