11. Dad...
Elros me fait asseoir alors que les autres étaient autour de nous pour voir. Elros pensait que ça allait être le moment. Il en était presque sûr. Je n'avais pas la même impression.
- Tout le monde se tait, je ne veux pas entendre un bruit. Pas de commentaires. Mon père déclare.
Elros me lance un regard encourageant et je m'assieds en tailleur, posant mes mains sur mes cuisses, paumes vers le haut.
- Tu peux le faire.
Je ferme les yeux en prenant une grande inspiration.
« - T'es sûre que c'est okay pour garder Carl ?
- Mais oui Laly !
- Je dois filer chez le coiffeur pour refaire mes tresses.
Elle embrasse le crâne de son frère.
- Sois sage avec Isil.
Elle m'embrasse la tempe.
- Toi aussi sois sage.
Je rigole et elle part.
- Alors Carl. Qu'est-ce que tu veux faire ?
Il pointe la télé et je mets les dessins animés. On commence à jouer, je le fais marcher en lui tenant ses petites mains. Il était vraiment trop mignon, en plus il m'adorait. Enfin il adorait la couleur de mes cheveux. On jouait avec des lego quand il s'est levé. J'ai sortit mon téléphone pour filmer et il a commencé à faire ses premiers pas.
- Oh ouais Carl ! Continue comme ça !
Il tombe sur les fesses et je rigole en rangeant mon téléphone.
- C'est trop bien loulou !
Je le prends dans mes bras alors qu'il rigole.
*
Laly entre et sourit adorablement en voyant son petit frère endormi dans mes bras. Je l'allonge doucement et me lève pour lui montrer la vidéo. Elle saute de joie en essayant de ne pas faire de bruit et je rigole silencieusement. Elle me fait un câlin, prise d'un élan de joie.
- Oh t'a filmé ça, t'es la meilleure Isil ! »
Je souris et me concentre encore un peu plus.
« Je suis sous l'eau avec Melian, mes cheveux flottent autour de mon visage et les siens font pareil. Nos yeux brillent. On nage en se tournant autour en parfaite osmose. On s'était bien trouvés finalement. On s'entend parfaitement, on a les même goûts, il est la raison qui me manque à certains moments, je suis l'impulsion qu'il n'a pas en réserve. On tourne et tourne encore. J'avais l'impression de pouvoir respirer sous l'eau. Je ne manquais pas d'oxygène. C'était comme l'étrange impression d'avoir trouvé une âme sœur. Je le regarde et je réalise, "Mais oh mon dieu, où est-ce que t'étais caché tout ce temps ?" C'est la question qui n'aura probablement jamais de réponse. C'est spirituel. Je souris et il sourit à son tour. Nos mains se touchent, nos doigts se croisent. »
Je fronce les sourcils et fouille encore, me sentant étrangement proche du but.
« Je fronce les sourcils quand une vive douleur se lance, ça fait mal, mes poumons me brûlent. Des cris et des pleurs résonnent, et je ne comprends pas. Qui est le bébé ? Pourquoi je n'ai aucun souvenir de ça ? Je bois un homme en blouse bleue avec une charlotte sur la tête me tenir en souriant et je comprends. C'est moi le bébé. C'est ma naissance.
- Bravo madame ! C'est une jolie petite fille !
Il me pose sur la poitrine de ma mère et je continue de crier. Elle pleure de joie et m'embrasse le crâne. Ses sanglots me secouent.
- Monsieur, vous voulez faire du peau à peau ?
- Oui. La voix de mon père tremblait.
Je sens la sage femme me prendre et me coller contre quelque chose de chaud. Mon père était assit dans un fauteuil et me tenait contre lui comme si j'étais la chose la plus fragile sur Terre. Il me regarde comme si j'étais l'une des 7 merveilles du monde et mon cœur se réchauffe.
- Annie, elle vient de me sourire !
- Tu veux dire qu'Isil t'a sourit.
Il relève la tête vers elle complètement choqué.
- Quoi ? Tu veux l'appeler comme moi ?
- Oui. Isil, c'est beau.
- C'est plus que beau, ça signifie Lune.
- Parce qu'elle est la seule chose que l'on voit dans le noir.
Il me regarde de nouveau et je le sens, c'est derrière ce regard, la source. »
Une vague de puissance dorée me parcours de l'intérieur et j'ouvre les yeux au même moment où mes mains s'embrasent. Je souris et pousse un cri alors que les autres s'exclament de joie. Les flammes s'éteignent et je me relève.
- T'a vu ça ? T'a vu ça ? Je saute de joie et Melian me prend dans ses bras en me soulevant du sol.
- Bien sûr que j'ai vu ça ! T'es trop forte Isil.
Il me repose au sol et il pose ses mains sur mes joues.
- Petite sorcière de feu.
Je rigole et les autres gars viennent me féliciter.
***
- Bravo. Je suis très impressionné.
- Merci.
Je m'assieds dans le fauteuil de son bureau.
- Isil...
Il vient s'asseoir à côté de moi.
- Tu penses vraiment que je te déteste ?
Je baisse la tête.
- J'en ai l'impression.
Je joue avec mes doigts.
- Isil, jamais je ne pourrais te détester. Tu es ma fille, mon unique enfant.
Je relève la tête vers lui.
- Alors pourquoi t'es si distant ?
- Parce que j'ai l'impression que toi tu me déteste.
- Je ne te déteste pas, c'est la manière dont t'essaie de tout contrôler dans ma vie que je déteste. Tu sais, quand maman a eu son accident, j'ai eu vraiment peur, j'étais jalouse du temps que tu passais ici et avec maman, on ne se voyait presque plus. J'ai pété un plomb sans savoir comment bien réagir face à la chose. Je t'en voulais oui, mais pas au point de te détester. Tout ce que je voulais c'est que tu vois à quel point j'avais besoin de toi...
Un drôle de sentiment me prend au bide, je n'avais pas l'habitude de dévoiler ce que je ressentais. Surtout pas ce qui me rendait vulnérable. Il me regarde tristement et me prend tout à coup dans ses bras, me prenant au dépourvu. Il me serre fortement contre lui et je reste immobile, ma respiration s'accélérant. J'éclate en sanglots avant de le serrer le plus fort possible à mon tour.
- Je suis désolé Isil, je suis tellement désolé de n'avoir rien vu.
- Papa... Ma voix se brisait.
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