PROLOGUE

- Aerin, pas de bêtises ce soir. C'est une grande soirée.

J'hoche la tête.

- Oui maman.

Elle m'embrasse le crâne avant de me laisser terminer de me préparer.

Je me regarde ensuite dans le miroir en souriant. Je rejoins mes parents dans le salon.

- Y'aura qui ? Je demande.

- Absolument tout le monde.

- Tati Ness et Tonton Nico ? Cool ! Ça veut dire que Zeus sera là aussi !

Zeus était leur fils, et mon meilleur ami depuis toute petite. J'avais 1 an de plus que lui mais il était beaucoup plus grand que moi.

On décide de partir. Traverser la brèche pour se retrouver à cette grande salle de bal dans Boston.

Tous les gens nous saluent, toujours aussi admiratifs de mes parents.

C'était les plus puissants après tout. On arrive auprès de mes trois papys et je les salue très contente de les voir. Mamie me serre contre elle.

Je regarde ensuite autour de moi essayant d'apercevoir des gens que je connaissais. Melian était là avec son compagnon, Cameron. Je vois certains élèves de l'école.

Parce que même si Papy Isildur était encore directeur, maman et papa étaient profs avec papy Daeron et Elros.

Puis je le vois, Beren. Mais je souris en voyant Zeus derrière lui qui me faisait signe de le rejoindre.

- M'man, je vais avec Zeus.

- D'accord.

Je lui fait signe en souriant. Beren fronce les sourcils, ne me lâchant pas du regard. Je ne lui prête pas attention en passant à côté de lui, certaines personnes me saluant.

Je retrouve Zeus et il m'attrape la main pour me tirer dans la petite salle d'à côté.

- Regarde ce que j'ai ! Il dit en sortant une flasque de son costume. Je l'ai piquée à mon père.

- Oh t'es top ! J'me fais tellement chier pendant ce genre de soirée.

- Moi aussi, et encore toi tout le monde vient te parler.

- Ouais, mais c'est toujours pour me demander quand est-ce que je vais enfin faire la démonstration de mes pouvoirs. Ou alors pour s'extasier sur le fait que je sois l'enfant miraculée. Je croise les bras alors qu'il boit. J'en ai marre d'être toujours comparée. Ma mère c'est ma mère, moi c'est moi.

Il me passe la flasque alors que je bois à mon tour, prenant plusieurs gorgées.

- Doucement. Il rit et je m'essuie la bouche en lui redonnant. Tu sais, ces gens là, ils étaient pareils avec tes parents avant. Ils ne pensaient pas qu'ils pouvaient réussir. Ils trouvaient que tati Isil ne méritait pas ses pouvoirs. Regarde mes parents, si c'était pas pour ta mère, ils se seraient probablement jamais mis ensemble et je serai pas là. Ils ont fait tout un tas de choses pour sauver le monde, et bientôt ce sera notre tour.

- C'est mal barré.

- Ça tu l'as dit. Il sourit.

Il boit et me passe de nouveau la flasque.

- Hé, j'en ai une nouvelle. Je dis.

- Je t'écoute.

- Tu sais comment disent bonjour les chihuahuas japonais ? Il secoue la tête. Konichihuahua... Je pouffe de rire avant de boire.

Il pouffe de rire lui aussi.

- C'est encore pire que t'a vanne du pingouin qui respire par les fesses.

- Tu rigoles ? C'est mille fois plus drôle.

Il secoue la tête en souriant. La porte claque alors que j'étais en train de boire. J'ouvre grand les yeux et soupire quand je vois Beren.

- Qu'est-ce que vous foutez là vous deux ? Il nous demande.

- On baise. Casse toi. Lui répond rapidement Zeus.

Je lui donne la flasque et il boit de nouveau.

- Qu'est-ce que vous buvez ?

- De la grenadine. Je réponds à mon tour. Qu'est-ce que tu veux ?

- Vous êtes pathétiques. Il nous fixe.

Il s'en va avant qu'on ne puisse l'envoyer bouler.

- On devrait y retourner avant que nos vieux nous cherchent.

Il hoche la tête en buvant une dernière gorgée. Il m'offre ensuite son bras et on retourne à la fête en souriant.

- Bah alors, où est-ce que vous étiez passés ? Demande ma mère puis elle fronce les sourcils. Vous avez bu du whisky ?!

Je me tourne vers mon ami avec un regard noir.

- Zeus !

Il soupire.

- Mais c'est de la triche. Pourquoi tu sais lire dans les pensées ? Il demande plaintif.

- Laisse les s'amuser Isil. Ils sont pas bourrés. Lui dit Dagnir. T'a fait bien pire. Il rigole ensuite.

Des gens viennent nous saluer, ils parlent et parlent alors qu'on décroche avec Zeus.

Sérieux, ces gens pourraient tous postuler pour le rôle de Père Castor. C'est à s'endormir sur place.

Papy Daeron glousse en me regardant et je devine qu'il a capté ma pensée. Il me fait un clin d'œil et je lui lance un sourire.

- Et toi Aerin ? Quand est-ce qu'on va bien pouvoir apercevoir ton feu ?

Je souris gênée.

- Ça risque pas d'arriver. Résonne une voix, on se tourne tous vers Beren. Elle est incapable de faire de la magie.

Mon faux sourire se fane.

- Elros a lui même dit qu'il ne sentait pas une once de pouvoir en elle. Il continue avec son sourire arrogant. Vous êtes tous en train d'aduler une personne qui n'est même pas comme nous.

Les gens se mettent à chuchoter entre eux alors que je les regarde impuissante.

Je ne me suis jamais faite humiliée comme ça.

Et le pire ? C'est qu'il a raison. Je n'ai aucun pouvoir. Je ne suis pas comme mes parents. Je déçois les attentes de tout le monde.

Je quitte soudainement la pièce honteuse. Dans la rue, je regarde autour de moi alors que les larmes me montent aux yeux.

Je me mets à marcher jusqu'au parc. Avant de passer la brèche, je me retourne ayant l'impression d'être suivie.

Personne en vue. Les larmes commencent à couler sur mes joues alors que je passe la brèche. Je rentre chez moi et monte les escaliers en colère. Je balance mes chaussures et je vais m'asseoir sur le toit.

Je contemple le ciel et ses étoiles. Les deux lunes et la planète Zanneg entourée de ses anneaux. Les larmes continuent de couler alors que j'enfonce ma tête dans mes bras.

Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas être comme les autres ? Pourquoi j'avais pas de pouvoirs ?

J'entends un bruit et je relève la tête. Gabriel est assis à mes côtés, ailes déployées et me regarde en faisant la moue.

- Qu'est-ce qu'il se passe Aerin ?

- Pourquoi j'ai pas de pouvoirs Gabe ? Pourquoi je suis pas comme maman ou comme papa ?

Il plisse les lèvres en passant un bras autour de moi.

- Je ne sais pas ma grande. Je ne sais vraiment pas.

Je laisse ma tête tomber sur son épaule alors qu'on regarde le ciel pendant un moment.

- Qui t'a rendu si triste ?

- Un gars que j'ai rencontré à l'école. Il me déteste et je ne sais pas pourquoi. Et ce soir, il m'a affiché devant tout le monde en disant que je n'étais pas l'une des leurs.

- C'est faux. Tu as ta place ici. Tu ne devrais pas l'écouter ce petit con, il a pas la science infuse.

Il m'arrache un rire et je le vois sourire.

- Dis, comment ça se fait qu'on soit aussi proches ? Je demande.

Il hausse les épaules.

- Je ne sais pas l'expliquer. Lucifer a ce même lien avec Isil, et il ne sait pas l'expliquer non plus. Vous avez sûrement quelque chose d'angélique en vous. Il glousse. Même si à l'époque où j'ai connu ta mère elle avait rien d'un ange. Il rigole et je souris.

- Je sais, maman c'était une rebelle.

- Elle écoutait vraiment rien et elle n'en faisait qu'à sa tête. Une fois, c'est quand on est partis trouver Michael. C'était une rave. Et ta mère, en rogne, l'a affrontée toute seule sans avoir peur. Elle a dit qu'elle ne laisserait rien t'arriver.
Puis quand elle a accouché de toi, sur la table de cuisine de Dagnir avec l'aide de ce dernier et de Nessa alors qu'on attendait tous dehors en plaisantant, se demandant si tu serais une fille ou un garçon... Quand on t'a entendu crier, j'ai ressenti un soulagement en voyant que tu allais bien. Quand Dagnir nous a dit que tu étais une fille, j'ai vu quelque chose s'illuminer dans les yeux de tes parents. Ils étaient très contents que tu sois là. Ils t'aiment si fort, on t'aime tous si fort. Tu crois que ça nous importe que tu ai des pouvoirs ou non ? Ça ne fait pas de toi quelqu'un avec moins de valeur ou autre. On est ta famille et tu ne devrais te soucier que de notre opinion.

J'essuie mes joues en souriant avant de le serrer contre moi.

- Merci Gabe. T'es vraiment le meilleur.

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