Je regarde Thalion alors que nous sommes allongés face à face.

- Est-ce que t'a eu peur ? Il me demande. Je sais que t'a déjà battu Lucifer mais ce n'était pas un ange à ce moment là.

- Non, j'avais pas peur. J'étais très en colère.

- Moi j'ai eu peur. J'ai eu peur qu'il s'en prenne à toi et à notre bébé. J'ai eu peur qu'il te fasse du mal ou pire encore. Je caresse sa joue. Je crois que je ne pourrai pas le supporter. Je pourrai pas vivre sans toi.

- Je sais que je suis d'un tempérament imprudente, mais si je n'avais pas été sûre de moi, jamais je ne l'aurais attaqué.

- Mais il doit être encore plus en colère maintenant. Il va chercher à t'éliminer lui même non ?

Je plisse les lèvres.

- Je ne sais pas. Mais je me battrai jusqu'au bout. Je le laisserai pas s'en tirer après tout ce qu'il a fait.

Il regarde le plafond en soupirant.

- Si nos mères étaient encore de ce monde, elles sauraient probablement quoi faire. Il dit.

Je regarde aussi le plafond.

- Ouais, elles ont toujours une solution. C'est genre un super pouvoir.

Il sourit doucement.

- Tu penses que tu vas l'avoir aussi ? Après tout ça va arriver plus vite qu'on ne le pense. Il se tourne de nouveau vers moi et pose sa main sur mon ventre découvert.

Il s'était bien arrondi, on voyait que j'étais enceinte.

- Je sais pas. Je souris. On en a jamais vraiment parlé mais, comment on va l'appeler ce bébé ?

- J'en sais rien. T'a des idées toi ?

- Si c'est un garçon, j'aimerai qu'on l'appelle Arthur.

Il me regarde longuement mais finit par hocher la tête.

- J'aime bien. Et si c'est une fille ?

- Je sais pas. Je veux que ce soit aussi significatif qu'Arthur.

Il me rapproche de lui.

- Pourquoi Arthur ? Il demande.

- Ma mère était tombée enceinte d'un deuxième bébé... Mais il n'est jamais né. Ils ne l'ont jamais dit à personne mais moi je savais. Et ce petit garçon n'a jamais eu de nom. À l'époque j'étais petite, et je venais d'apprendre plein de trucs sur Camelot, alors j'ai décidé de l'appeler Arthur.

Il m'embrasse le front.

- Elle s'appelait comment ta mère ? Tu ne m'en a jamais parlé.

- Ma mère s'appelait Aerin. C'est d'elle que je tiens mes cheveux blonds. Elle était adorable. Elle sentait toujours bon, elle avait une odeur sucrée, comme de la barbe à papa. J'ai presque plus de souvenirs d'elle, je ne me souviens plus de sa voix, ni de son rire, ou de comment elle coiffait ses cheveux. Mais je me souviens qu'on adorait regarder la télé le mercredi après-midi, juste tous les deux. Elle est tombée gravement malade quand j'avais 7 ans. Elle est décédée peu de temps après.

Je le serre contre moi alors qu'il ferme les yeux.

- Tu sais, tu me parlais de supers pouvoirs de maman, mais toi, tu vas avoir l'instinct de papa.

Il relève la tête vers moi.

- Tu vas l'aider dans toutes ses conneries et je maudit ce jour honnêtement. Je continue et il lâche un rire. Puis tu vas lui apprendre à faire du vélo, à nager, à jouer à Mario Kart.

Il sourit.

- On aura une maison ?

J'hoche la tête.

- On aura une grande maison, avec une salle de jeux. Et un grand jardin pour pouvoir jouer au ballon.

- Et où sera cette maison ?

- Je sais pas. Où est-ce que tu veux qu'elle soit ?

- J'aimerai bien rester ici. Mais un peu plus en ville.

- Ouais, moi aussi.

On se regarde dans les yeux et il m'embrasse. Je souris. C'est toujours comme la première fois, toujours cette incroyable attraction, ces frissons, cette chaleur. Nos feux s'attiraient toujours autant.

J'ai tellement besoin de lui.