25. I saved everyone but you...

Je regarde la photo de ma mère posée sur son cercueil alors que la pièce était silencieuse.
J'étais seule avec elle.

J'approche et pose ma main sur le bois en prenant une grande inspiration.

- Si seulement je pouvais te ramener maman...

J'étais brisée, plus que l'ombre de moi même.

- Je ne comprends pas... Elros aurait dû le voir venir, il aurait dû me prévenir. Níniel a dit que je serais récompensée pour tout le bien que j'ai fait. C'est pas une récompense ça...

Ma voix commence à trembler, j'espérais comme une idiote qu'elle me réponde.

- J'ai envie que tu me prennes dans tes bras maman. Que tu me dises que tout ira bien...

Je regarde la robe noire que je portais. Je savais déjà que plus jamais je ne la mettrait à nouveau.

- Je suis désolée d'avoir été si difficile aussi. J'ai été tellement méchante juste parce que je ne savais pas gérer la réalité et je te l'ai fait payer alors que ce n'était pas de ta faute. Tu me manques tellement maman...

« - Dis maman, tu penses qu'un jour je serai comme la fée dans l'histoire ?

Elle ferme le livre de conte de fée et me regarde en souriant.

- Si seulement on pouvait avoir des pouvoirs magiques.

- J'suis certaine d'en avoir, j'ai juste pas de baguette magique.

Elle rigole et m'embrasse délicatement le front.

- Il est temps de dormir Isil.

- Et papa, il vient pas me dire bonne nuit ?

- Il est encore avec ses élèves tu sais.

Je regarde son ventre tout rond.

- C'est un garçon. C'est mes pouvoirs magiques qui me le disent.

Elle sourit.

- Dors Isil.

- Tu sais quoi ? Un jour je sauverai le monde ! Et tout le monde voudra devenir copain avec moi ! Comme ça papa passera plus de temps avec moi aussi. J'aurais une super baguette rose avec des paillettes et des rubans...

Je baille et elle ferme la lumière.

- Fais dodo mon bébé. »

Ce bébé n'est malheureusement jamais né. Ils ne lui ont jamais donné de nom alors moi je lui en ai trouvé un. Arthur, parce que j'avais lu une histoire sur Camelot à l'époque.

Je lui ai dit que je sauverai le monde, c'était les paroles d'une enfant de 6 ans.

Qui aurait pu croire que ça allait devenir vrai ?

- J'ai sauvé tout le monde sauf toi... Je réalise alors qu'une larme roule sur ma joue.

La porte s'ouvre dans mon dos et se referme. Lucifer arrive à côté de moi et il me prend la main, l'air peiné.

- Si tu as quelque chose de bon à me dire, ça pourrait vachement m'aider. Je lui dit.

- Si ça peut t'aider, grâce à toi, j'ai retrouvé mes ailes. Je me tourne vers lui. Je suis de nouveau un ange.

- Je suis très contente pour toi. Mes yeux s'embuent. Même si ça en a pas l'air. Ma voix craque.

Il me prend dans ses bras et je me laisse pleurer contre lui. Je savais qu'il me comprenait, il savait la peine que je ressentais d'avoir perdu quand même.

Parce que Lucifer était comme moi. Rejeté, banni, obligé d'être quelqu'un qu'il n'est pas dans un endroit si étranger.

- Si seulement je pouvais te la ramener Isil, crois moi je le ferais.

J'hoche la tête.

- Je sais. Je renifle.

Je m'écarte de lui et il essuie mes larmes avec ses pouces.

- Il faut que je sois forte maintenant.

- C'est faux. Il fronce les sourcils. Tu es triste, brisée, malheureuse. Tu viens de perdre ta mère. Tu as le droit de fondre en larmes autant que tu veux, tu as le droit de ressentir tout ça. Tu dois le faire. N'essaie pas de faire taire tes émotions, ça ne rendra que la chose pire. Tu sais quoi ? Tu n'as même pas à aller voir tous ces gens si tu ne veux pas. Tu peux juste rester ici avec elle jusqu'à ce soir. Tu peux lui parler sans t'arrêter, lui dire tout ce qui te passe par la tête, rigoler à un vieux souvenir.

Un léger sourire naît sur mes lèvres.

- Tu m'as donné une seconde chance alors laisse moi t'épauler dans cette épreuve.

J'hoche la tête de nouveau.

- Merci.

- T'a pas à me remercier.

- Je crois que j'ai envie de rester ici, avec toi et elle.

Il sourit légèrement.

- Alors on a qu'à rester ici, parle moi de ta maman.

On s'assied et je regarde la photo nostalgique.

- Annie Barnet est née le 17 octobre 1978, balance donc. Ayant vécu toute sa vie à Chicago, elle a finit par être acceptée à Harvard et a dû déménager ici à Boston. Devenant une architecte douée, elle rencontra mon père pendant une soirée. Ils ont discuté toute la nuit et ne se sont plus jamais quittés. Je suis née 4 ans après, le 9 avril 2005.

- Je savais que t'étais bélier. Avec ton sale caractère. Il plaisante et on rigole légèrement.

- Elle t'aurait pas contredit sur ce coup là. Mais pourtant, quand j'étais petite on était inséparables. Je ne pouvais pas rester loin d'elle. Mon père ne faisait pas attention à moi. Je n'avais pas de pouvoirs, je ne lui servait pas à grand chose. Maman est tombée enceinte en 2011 d'un petit garçon. Mais il n'est jamais né...
J'ai grandit seule, pratiquement sans père. Elle a eu son accident il y a quelques années et j'ai pété les plombs. Elle est sortie du coma mais je n'étais plus la même. Puis un jour j'étais vraiment en rogne et mes pouvoirs se sont réveillés, tu connais la suite de l'histoire...

Il hoche la tête.

- Ma mère était gentille, et patiente. Elle voulait aider. Elle adorait les Backstreet boys pour une raison obscure... Il glousse et je souris. Elle faisait une excellente tarte aux pommes. Elle mettait toujours une boule de glace vanille dessus quand c'était encore chaud, c'était trop bon !

- Je veux bien te croire. Il sourit.

Je souffle en regardant de nouveau son visage souriant sur la photo.

- Ça fait du bien de se remémorer les bons moments, mais ça fait mal de me dire que je ne vais plus jamais rien partager avec elle. Plus de tarte. Si je me marie elle ne sera pas là. Si j'ai des enfants elle ne les verra jamais grandir. Elle ne m'aidera pas à décorer mon premier appart. Elle ne me fera plus de petit plats. Plus de câlins, plus de réconfort. Plus d'amour maternel. Ça me laisse complètement vide.

Il me regarde confus.

- C'est comme si j'avais perdu une partie de moi, comme s'il me manquait quelque chose. Ça me laisse complètement vide.

Il plisse les lèvres et en repensant à un souvenir je pouffe de rire.

- Oh je me souviens une fois, elle s'est tapé la honte devant tout le monde ! Elle est tombée n'importe comment à la piscine en criant. C'était trop drôle !

Il rigole aussi puis on entend de l'agitation de l'autre côté de la porte. On se retourne en fronçant les sourcils et la porte s'ouvre à la volée sur mon père.

Il nous regarde mal avec Lucifer, puis tourne ses yeux larmoyants vers le cercueil.

- Viens. Je dis à Lucifer.

On sort de la pièce et je me retrouve face à tout le monde.

- Désolé Isil, j'ai essayé de lui dire que tu voulais passer du temps seule avec ta mère mais il ne m'a pas écouté. Dit Dagnir.

- Je ne t'en veux pas. C'est pas grave.

Je regarde ensuite les gens présents, j'avais prévenu les amis de ma mère, ses collègues. Je ne voulais pas que des sorciers à cette veillée, je voulais qu'elle sente ses amis, qu'il y ai des gens qu'elle connaissait et qui étaient normaux.

Je voulais que tout le monde puisse lui dire au revoir.

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