Je monte les escaliers de la tour pour aller voir Elros. Je n'avais pas remarqué Thalion qui choisissait des bouquins en bas.

- Je te le dis directement Isil, non.

Je soupire.

- Je t'aurais bien dit que tu ne sais pas ce que je vais te demander mais visiblement si.

Il me regarde, puis regarde la barrière autour de l'école. On la voyait bien de son balcon.

- Il faut que je sache Elros. Est-ce que Lucifer s'est libéré ? Je l'aurais senti, on l'aurait senti. Je suis connectée à lui grâce aux feux des Enfers. Tu peux réussir à entrer dans sa tête comme tu l'as fait avec moi. Il me regarde à nouveau sans rien dire. Je t'en prie !

- Ce n'est pas que je ne veuille pas t'aider, je t'assure. Mais c'est Lucifer, il va sentir ma présence, il ne me laissera pas entrer et encore moins repartir Indemne.

Je soupire en m'appuyant sur le bord du balcon.

- J'ai l'impression d'être revenue à la case départ.

- Je comprends. Tu sais, je ressens ce que tu ressens, peut-être même plus fort que toi...

- Alors comment tu fais pour rester aussi calme ?!

Il prend une grande inspiration.

- Je n'ai pas de trouble.

Je lui lance un regard noir.

- Comme si j'avais choisi d'en avoir un ! Je m'énerve.

- Tu laisses tes émotions prendre le contrôle, comme au début. Tes pouvoirs vont se retrouvés affectés par ça, tu ne pourras pas te défendre. Il s'approche et appuie son index entre mes sourcils. Tu dois faire le ménage là-haut. Souviens toi de ce que l'ange Gabriel t'a dit.

- Justement, il pourrait pas se bouger le cul et venir nous aider celui là ?! Je crie en regardant le ciel.

- Isil... Soupire Elros.

- C'est bon j'ai compris, tu veux pas m'aider. J'suis peut-être instable mentalement mais je suis pas conne non plus.

Je descends les escaliers en furie. Je vois des flammes s'allumer le long de mes avant-bras, je tente de m'en débarrasser sans succès.

- Isil ?

J'ignore Thalion en me dirigeant vers la piscine, en ayant plus que marre.

Il me suit et me regarde plonger dans l'eau sans savoir quoi faire.

Je remonte à la surface et le regarde.

- Quoi ?

- T'es une sorcière ? De feu en plus ?!

- Ça a l'air de te surprendre.

- De quoi tu parlais avec Elros ? Parce que je comprends rien à ce qu'il se passe.

- C'est une trop longue histoire.

Il s'assied avec un air satisfait.

- J'ai tout mon temps.

***

Je regarde Anar sur mon écran sans savoir quoi lui dire.

- Tu pensais sérieusement que Melian n'allait pas me le dire ? Un démon ! Est-ce que tu vas bien ?!

- J'en sais rien pour être honnête.

Il fronce les sourcils.

- Je peux pas faire ça une deuxième fois. C'est trop d'énergie, ça fait trop mal.

- Je vais prendre le premier avion...

- Ah non ! Je le coupe. Tu restes avec ta famille. Tu les vois jamais et en plus j'aurais pas à m'inquiéter pour toi.

- Mais moi je vais m'inquiéter !

- Écoute Anar... Je suis épuisée.

Il hoche la tête, un peu triste.

- Repose toi. Je t'aime...

- On se rappelle.

Je raccroche et soupire avant de m'allonger dans mon lit.

- Alors, je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas... Commence Leikha en enlevant ses écouteurs. Mais est-ce que ça va ? Tu sais que tu peux me parler.

- J'ai juste besoin d'air.

- Ça tombe bien, c'est ma spécialité. Ses yeux brillent d'un bleu presque blanc et je souris doucement.

- J'ai juste peur que ça recommence. J'en ai pas la force tu vois ?

Elle hoche la tête.

- Personne essaie de me rassurer. Ils attendent tous de moi que je sois la Wicca mais je ne suis pas que ça ! C'est trop compliqué de me dire que ça va aller ?!

Elle se lève et s'allonge à côté de moi. Elle me prend dans ses bras et m'embrasse le crâne.

- Tout va bien aller ma petite Isil. Un jour tu vas te réveiller de ce cauchemar et on sera dans un monde de bisounours où tout est rose avec des paillettes.

Je glousse.

- Plus sérieusement, si tu dois te battre, tu n'auras pas à le faire seule. Je suis une Wicca moi aussi quand on y pense. Je serais à tes côtés et Melian, et Nico et Anar, Dagnir, Elros, ton père et tous les autres. On t'aidera.

Je souris et ferme les yeux.

- Dors ma petite Isil, il ne t'arriveras rien tant que je te tiens dans mes bras.

- Merci Lei...