Chapitre 2

Noah

— Bouge-toi Noah ! Ça fait une demi-heure que je t'attends, le vent va se lever, se lamente mon meilleur ami derrière ma porte.

— Ta gueule, je déclare lassé de l'entendre se plaindre derrière ma porte fermée à clé.

Je décoche un sourire et me décide enfin à enfiler mon maillot de bain pour pouvoir sortir. C'est vrai qu'il est tard maintenant pour aller surfer. Il n'est que six heure et demie après tout, cette tempête qu'ils ont prévue ne devrait pas être bien méchante, du moins je l'espère.

Je m'étire avant d'attraper ma brosse à dent tout en essayant de me réveiller, tandis qu'Evan tambourine à la porte pour que je le laisse entrer. J'ai passé ma journée à dormir et à somnoler dans mon lit.

— Tu ne peux pas la fermer deux secondes ! Laisse-moi le temps de me lever.

Je me déplace lentement vers la porte de ma chambre avant de la déverrouiller. Je vois mon meilleur ami entrer en furie dans ma chambre en me lançant des regards assassins. Un sourire se dessine rapidement sur mon visage.

— Tu te fous de moi sérieux Noah !

Je hoche simplement la tête en levant les yeux au ciel discrètement. Je n'aime pas qu'on me presse, ce n'est certainement pas ça qui va me faire accélérer. Et il le sait.

— C'est bon monsieur est prêt ? me lance une nouvelle fois Evan en attendant une réponse.

— Ouai, on peut y aller, je déclare avec un petit sourire en coin ce qui le fait maronner.

Nous descendons dans mon cabanon récupérer nos planches de surf avant de les faire rentrer dans le coffre de ma voiture.

J'habite juste à côté de la plus grande plage de Miami, mais elle est tous les jours bondée par les touristes qui veulent « profiter de leur vacance » en faisant chier tous les surfeurs.

— On va à Juno Pier ? me demande Evan.

— Putain, mais t'es malade ! Ça grouille de requin là-bas.

Cette plage n'est pas très loin de Miami, les vagues sont incroyables et les touristes n'y sont pas trop certes, mais le nombre de requins qui ont été repérés dans cette zone ne donne pas envie de s'y aventurer.

— Je te croyais plus courageux que ça Nono !

— Va te faire bouffer si tu veux, mais ça sera sans moi, ça s'est sûr. Je tiens un minimum à ma vie quand même, je lui dis en haussant les épaules.

Il lâche un petit rire.

— Mais t'es marrant toi, on va ou alors ?

— Laisse-moi gérer, je déclare en faisant mine de savoir où l'emmener.

Je longe la côte et les plages le long de Miami en observant la taille des vagues pendant qu'Evan me raconte la soirée de la semaine dernière où je n'ai pas pu aller. Je n'ai pas loupé grand-chose apparemment.

Tant mieux.

— On se met là, je lui propose en souriant content d'avoir déniché une belle plage au sable blanc.

— On ne l'a jamais fait celle-là ! Je te suis.

Nous descendons de la voiture et prenons nos planches avant de courir dans la mer.

— On doit avoir une heure voire une heure et demie avant que le vent se lève, je lui dis tout en continuant de regarder l'horizon.

— La faute à qui ?! rétorque-t-il en me foudroyant du regard.

Je lâche un rire jaune avant de m'allonger sur ma planche et de ramer avec mes mains. Evan me suit de près et en profite pour m'arroser. L'eau n'est pas froide, heureusement. Je lui lance un faux sourire ce qui le fait rigoler avant de nager plus vite vers le large. Je me retourne pour évaluer la distance avec la plage et finis par m'asseoir sur ma planche. Evan se met au même niveau que moi en s'asseyant lui aussi. C'est bizarrement assez calme aujourd'hui, on a dû trouver une plage à l'abri du vent. Tant mieux les courant ne nous emmèneront pas au large.

— On y va ? je lui demande en souriant.

— C'est parti ! s'exclame-t-il.

On s'est connu comme ça. Treize ans que l'on partage cette passion tous les deux.

— Je prends la première, je crie en commençant déjà à ramer vers la plage.

— Batard ! C'est la meilleure des deux ! je l'entends crier après moi.

La vague ne me laisse pas le temps de répondre à mon meilleur ami et m'entraîne vers l'avant. Je peine à me mettre debout. Cela doit bien faire une semaine, peut être même deux que je n'ai pas surfé à cause des examens de fin d'année. Je me devais de les réussir pour profiter de mon été.

Par chance, la vague est assez grosse pour pouvoir rentrer dans le silo et faire quelques figures.

Je me laisse aller jusqu'à la plage et regarde Evan faire ses figures à son tour. Sa technique est incroyable, personne ne pourra dire le contraire.

Nous continuons à prendre quelques vagues avant de décider de sortir de l'eau. Le ciel a commencé à se noircir et quelques gouttes ont déjà commencé à tomber.

— Ça ne sent pas bon tout ça, me dis Evan en grimaçant légèrement.

— Non effectivement, je te ramène chez toi ou tu manges à la maison ? je lui demande en m'installant côté conducteur.

— On sort ce soir de toute façon non ? me demande-t-il en me lançant un petit sourire.

J'hésite légèrement avant de me rappeler que je ne suis pas sorti récemment.

Il ne faudrait pas que les gens m'oublient.

J'acquiesce rapidement ce qui faire rire Evan à mes côtés.

— Alicia avait prévu une soirée barbec chez elle, elle m'a envoyé un message tout à l'heure. On sait très bien comment ça avait fini la dernière fois, me rappelle-t-il avec un petit sourire en coin.

Je rigole aussi en souvenir de cette soirée mémorable.

— Je suis partant ! Elle est fraîche en plus Alicia de ce que je me rappelle.

— Tu changeras jamais.

J'aime trop plaire pour pouvoir changer un jour.



— Tu sors ce soir ? me demande ma mère en me reluquant de la tête aux pieds.

J'attrape une pomme sur le plan de travail pendant qu'elle continue de me regarder.

— Ouai avec Evan, on a un truc de prévu.

Elle me souhaite une bonne soirée, puis je sors de la maison pour rejoindre Evan chez lui. On habite à littéralement deux rues d'écart.

Il est déjà devant chez lui, assis au pied de sa maison avec son téléphone à la main.

— Mec t'es vraiment casse couille ! Je t'ai appelé dix fois. On s'était dit quelle heure déjà rappelle moi ?

— Ouai ouai c'est ça, je grogne.

Je le vois commencer à se déplacer du côté passager. Je lui lance un regard meurtrier, histoire de lui faire comprendre que c'est hors de question que je conduise encore.

— Tu te fous de ma gueule hein ? J'ai conduit toute la journée ! je m'exclame avec une voix assez dure.

Je peux me montrer désagréable parfois.

Tout le temps en fait

Mais c'est rare avec Evan, d'où ce regard froid qu'il me lance lorsque nous échangeons nos places.

— Tu vas encore faire ton insociable et allez baiser je ne sais qui dans le fond du jardin, je me trompe ?

Il me dit ça d'un ton sérieux, mais le sourire qu'il essaye de dissimuler le trahit rapidement.

— Je ne suis pas insociable ! J'ai plein de potes, tu ne peux pas dire le contraire, je déclare en le regardant avec les yeux doux pour lui faire dire la vérité.

Il sait très bien que je ne suis pas insociable, mais ce n'est pas moi qui vais aller engager une discussion, ça c'est clair. Je n'aime pas les gens. Sauf les filles. Celle qui ne sont pas trop dérangeantes et qui ne reviendront pas le lendemain comme des chiens affamé pour me revoir. Elles ne connaissent pas la définition de « coup d'un soir », alors que ce mot est le seul que j'emploie dans mon vocabulaire.

— T'as un sérieux problème Noah, je te rappelle que cet été on va coacher des jeunes au surf, tu as intérêt à être gentil avec eux.

Je lui lance un sourire sadique ce qui le fait sourire en retour puis rouler des yeux dans la seconde qui suit.

C'est vrai que d'un côté, je n'aimerais pas devoir me supporter en entraîneur. Les pauvres. 



Evan trouve enfin une place devant la maison d'Alicia déjà bondée de monde alors qu'il est à peine vingt et une heures. On vient de passer un quart d'heure à faire dix fois le tour de son énorme maison en attendant qu'une place se libère.

Je sors de la voiture et suis Evan déjà partit dire bonjour à la moitié de la planète. Alicia se joint à nous dès qu'elle nous aperçoit.

— Vous êtes venus ! Excellent ! La nourriture est sur le buffet dehors et l'alcool dans la cuisine, faites comme chez vous.

Je lui souris et me dirige vers la cuisine en laissant Evan entouré de ses nouveaux amis venus lui parler. J'attrape une despe dans le frigo et commence à chercher un décapsuleur.

— Qu'est-ce que tu cherches ?

Je me retourne surpris par cette voix qui ne m'est pas familière et me retrouve collé à une fille blonde avec des yeux d'un vert émeraude envoûtant. Je fais un pas en arrière, car cette proximité entre nous n'était pas nécessaire.

— Un décapsuleur, je réponds d'une voix assez sèche.

Elle en sort un de sa poche et me le pose dans la paume de ma main. Je lui redonne après avoir décapsulé ma bière en la remerciant sans trop en faire pour ne pas la faire espérer et me retourne pour sortir de la pièce.

— Attends, c'est bien toi Noah, non ?

Je la regarde intrigué. Comment connait-elle mon prénom alors que je ne savais même pas son existence ?

— Et tu es ? je lui demande pour pouvoir mettre un nom sur son visage.

— Je ne dévoile pas mon prénom aux inconnus.

Je ravale un renvoi et lève les yeux au ciel avant de sortir définitivement de la cuisine, sans la laisser continuer la discussion. Je croise le regard d'Evan et lui fais signe de venir pour lui raconter l'étrange scène qui vient de se produire.

— Est-ce que tu connais une fille assez grande blonde aux yeux vert ? je lui demande.

— Ça ne me dit rien pourquoi ?

Il fronce les sourcils pour montrer son incompréhension.

— Elle a essayé de me taper la discute dans la cuisine, elle connaissait mon nom apparemment.

Il rigole, habitué à ce que je lui raconte ce genre de scène. Je l'accompagne dans son rire et rejoins Adrian sur le canapé. Il est l'un de nos plus proches amis à moi et Evan, on a toujours été le trio que tout le monde connaissait et invitait un peu partout.

— Nono, tu m'as manqué le week-end dernier ! Je voulais te présenter quelqu'un en plus, une jolie petite brune qui demandait de tes nouvelles.

J'esquisse un sourire à l'annonce de cette nouvelle. Tout le monde se sentirait flatté de recevoir ce genre d'annonce.

— Elle est là ce soir ?

— On est chez elle boloss, me dit-il en passant son bras autour de mes épaules.

Alicia. C'est d'elle que je parlais à Evan dans la voiture tout à l'heure.

— Tu es encore à la bière ? me demande-t-il en regardant ma despe à moitié vidé.

— Je viens d'arriver, doucement !

Adrian a demandé à venir travailler avec nous cet été. Le mec qui nous a embauché ne prenait que quatre personnes à la base j'espère juste qu'il va faire une exception.

— Demande à Alicia de te servir un verre, je suis sûr qu'elle sera ravie, s'exclame-t-il juste au moment où elle passe devant nous.

Elle s'arrête instantanément et nous regarde à tour de rôle avant que son regard se pose sur moi.

— Vous parliez de moi ?

Lorsque je m'apprête à nier, Adrian prend la parole avant moi :

— Exactement, Noah a fini sa bière, tu n'as pas autre chose à lui servir ?

Tout en disant ça, il m'arrache ma bière des mains et la finit en une gorgée. Je n'ai pas le choix de la suivre lorsqu'elle me fait un signe de la tête. 


— Tu préfères tequila ou vodka ? me demande-t-elle en ouvrant le frigo.

J'attrape la vodka et souris lorsque je la vois prendre la bouteille de Schweppes. Elle me sourit à son tour avant de se servir un verre à elle aussi.

En nous redressant pour sortir de la cuisine, la blonde hystérique qui est venue me parler tout à l'heure nous bouscule violemment à un tel point que mon verre atterri sur la robe blanche d'Alicia.

— Tu ne peux pas faire gaffe un peu ! Ne pas marcher droit à cette heure-là, j'aurais honte à ta place, je déclare en la foudroyant du regard.

Elle baisse les yeux et se dépêche de sortir de la cuisine.

— Il faut que je change de tenue maintenant. Tu m'accompagnes ? me demande-t-elle.

Je comprends rapidement ce qu'elle a derrière la tête et ça ne me dérange pas tant que ça.

— Je te suis.

Adrian nous voit monter les escaliers et tend les bras en signe de victoire tandis qu'Evan me regarde de manière désespérée. Il a tellement l'habitude.


Sa chambre est immense, elle doit faire le double de la mienne alors que la mienne a déjà une taille imposante. Elle s'assoit sur son lit en me regardant avec des yeux doux et me demande de l'aider à détacher sa robe, je détache le petit nœud qu'elle aurait très bien pu enlever toute seule et descend délicatement le tissu le long de son corps.

Je la vois redresser son dos et observe la chair de poule commencer à apparaître sur ses bras. Elle ne me fait aucun effet, mais apparemment, je dois lui en faire. Mes doigts continuent de descendre le long de son corps jusqu'à atteindre les extrémités de sa culotte.

Je sais que je n'ai pas envie d'aller jusqu'au bout avec elle, mais elle a besoin d'attention.

— Tu veux que je continue ? je lui chuchote à l'oreille pour être sûr qu'elle soit consentante.

Elle hoche la tête et ferme les yeux lorsque j'atteins ce fameux point entre ses jambes.


Alicia s'est enfermée dans la salle de bain pour pouvoir changer de culotte, car elle était trempée, je sors de sa chambre après l'avoir prévenu que je sortais pour qu'elle ne soit pas surprise en sortant. J'ai quand même un minimum de respect pour elle, malgré le fait que j'ai dû l'arrêter lorsqu'elle a voulu baisser mon pantalon.

Je descends les escaliers et retrouve Evan qui me prend à part pour que je lui explique comment en si peu de temps, j'ai pu me retrouver dans sa chambre. Je lui explique l'incident de la cuisine et sa technique pour m'attirer dans sa chambre sans raconter les détails.

— Ses amis m'ont dit qu'elle ne parlait que de toi depuis trois jours.

Je lève les yeux au ciel et lâche un soupir de satisfaction. 

— C'est bien pour ça que je n'ai pas voulu aller plus loin, elle était trop à fond, trop attaché, je rétorque en faisant la grimace.

Il le sait que je ne supporte pas lorsqu'il y a ne serait-ce qu'un peu trop de désir du côté de la fille qui est avec moi.

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