Chapitre 1
C'est la fin du lycée, le dernier jour de terminal, la fameuse remise des diplômes. Ce jour dont on m'a parlé toute ma vie, ce jour qui était mon but ultime lorsque je m'enfermais dans ma chambre pour réviser mes examens de fin d'année. Je n'y crois pas, nous sommes tous assis sur nos chaises en écoutant attentivement le directeur parler, ce directeur que je ne reverrai plus après ce dernier jour passé à l'écouter parler. Je regarde autour de moi pour garder un dernier souvenir de ce lycée où s'est déroulé toute ma scolarité, lorsque mon nom retentit dans les enceintes. Je mets du temps a réalisé que c'est moi qui aie été appelé, mais mon frère me pince le bras pour me faire sortir de mes pensées.
— Tyler !
Il me jette un regard malicieux puis je me lève pour m'avancer et recevoir mon diplôme de fin d'année. Je souris au directeur qui me regarde fixement avancer vers l'estrade où il me tend un bout de papier qui a une signification énorme pour tout le travail que j'ai fourni. J'ai les larmes aux yeux lorsque je regarde mes frères qui eux sont déjà passés par là. Leurs regards bienveillants apaisent mon stress lorsque je descends pour rejoindre ma place auprès de mes amis. Une fois assise, je m'autorise à me dire que je suis enfin en vacances. Je souris bêtement à cette pensée.
Après une attente interminable et un discours aussi lent que platonique le directeur conclue en nous souhaitant une bonne chance pour l'année prochaine. Je me suis préparé toute ma vie au moment où je devrais laisser mon père seul pour partir étudier à Miami dans l'université de mes rêves, mais maintenant que ce moment est arrivé la panique m'envahit. Je ne préfère pas y penser et décide de rejoindre mes amis.
— C'est déjà fini ? j'entends Austin se morfondre.
— Tu ne vas pas nous sortir que tu es nostalgique alors que tu étais le premier à sécher toute la journée ? le taquine Sam en lui donnant un petit coup d'épaule.
— Les études sup, c'est encore pire, je vais finir au chômage !
Je lève les yeux au ciel avant de lui rappeler que l'été ne vient à peine de commencer. C'est le premier été que nous n'allons pas passer ensemble, chacun a décidé de faire un job d'été dans une autre ville. Sam part devenir serveuse dans un restaurant gastronomique à Washington tandis que les gars vont accompagner une colonie de vacances au Texas. Et moi, j'ai décidé de faire au plus simple et de partir à Miami pour être déjà sur place et installé à la rentrée. Je vais donner des cours de surf, le garçon que j'ai eu au téléphone m'a dit qu'ils embauchaient seulement des jeunes étudiants, j'ai l'espoir que l'un d'entre eux soit dans la même université que moi.
— Austin, j'espère que tu as préparé tes affaires, on part demain ! l'interrompt son meilleur ami.
Je rigole avant de répondre à mon téléphone qui n'arrête pas de sonner. Le prénom de mon frère s'affiche sur l'écran.
— Allô ?
— Malia ! Tu es où ? On t'attend, on va au resto ce soir, me grogne-t-il dans l'oreille.
— Oui, j'arrive j'arrive attendez moi sur le parking.
Je me rapproche de mes amis avant de leur dire au revoir. On se promet de s'appeler cet été pour nous raconter comment ça se passe chacun de notre côté. Je ne m'inquiète pas pour eux, je sais qu'ils vont y arriver que ça soit Sam ou les gars. Je leur fais un câlin avant de courir rejoindre Axel sur le parking, il me jette un regard noir, tandis que moi, je lui souris de toutes mes dents avant de rentrer dans sa décapotable.
— Tu m'énerves Malia.
— Où sont papa et Ty ? dis-je après avoir hoché la tête gentiment.
— Ils sont rentrés, je suis le seul à t'attendre gentiment, s'exaspère-t-il.
— Tu es le meilleur !
J'ai des relations complètement différentes avec mes deux frères. Je ne peux pas les décrire, nos caractères sont tellement différents, mais je sais que je pourrais toujours compter sur eux.
— Je sais, je sais, se vente-t-il.
Voilà une image typique du caractère d'Axel, un vrai tombeur du haut de ses un mètre quatre-vingts, blond aux yeux bleus comme notre mère l'était. Tyler a hérité du châtain de mon père et de ses yeux verts. Tandis que moi, je ne sais pas d'où vient mon châtain foncé. Nous avons tous les trois les yeux clairs, c'est la seule chose qui nous réunit physiquement.
— File te préparer, on va encore devoir t'attendre, me taquine mon frère lorsque je sors de la voiture en traînant des pieds.
Je lui lance un regard noir avant de monter les escaliers en vitesse. Je n'ai qu'un objectif en tête, c'est de lui montrer que je serais prête avant lui. Je me précipite dans la douche en faisant exprès de faire du bruit pour montrer à mon grand frère à quel point je suis efficace. J'imagine très bien le sourire qu'il a sur le visage, car il sait que je le fais exprès. Habituellement, je mets entre une heure et une heure et demie pour me préparer. Même si je suis assez casanière, les quelques fois où je sors, j'arrive en retard.
Je me sèche rapidement avant de me planter devant mon placard. Voilà le moment le plus dur de la préparation. Trouver ma tenue. Je regarde mon placard sans faire un geste et me passe toutes les tenues appropriées pour un restaurant en famille dans ma tête. J'opte finalement pour une robe longue noir. Je me regarde dans le miroir pour être sûr de m'assumer dans cette robe, en rentrant le ventre et en contractant un peu les abdos ça peut passer. Je manque de vomir, mais je n'ai pas le choix, je me force à m'accepter et redresse le visage comme pour me convaincre moi-même que je m'accepte comme je suis. Avant de passer au maquillage, je traverse le couloir et toque à la porte d'Axel. Il m'ouvre et pousse un soupir avant même de me regarder, car il sait déjà ce que je vais lui demander.
— Est-ce que c'est bien comme ça ? Sois sincère, je lui demande calmement.
J'ai besoin d'un autre avis que le mien à chaque fois. C'est pour ça que je ne vais jamais faire les magasins seule.
— Oui parfait, met tes talons avec !
Je lui dépose un bisou sur la joue après l'avoir remercié et retourne dans ma chambre pour ne pas perdre de temps. Axel était encore avec sa serviette autour de la taille lorsqu'il m'a ouvert, j'ai donc de l'avance par rapport à lui.
Je finis d'appliquer une dernière couche de mascara lorsque Tyler débarque dans ma chambre sans prévenir.
— Quoi encore ? je lui demande sans même me retourner.
— Malia, je te jure qu'un jour je vais t'étriper. Tu as encore pris mon pull ?! s'exclame-t-il.
Je fais mine de ne pas avoir entendu. À défaut d'avoir un copain, j'ai deux frères, je ne vais pas me priver de leur piquer leurs affaires. Tyler me lance un regard noir, tandis que moi je souris en lui indiquant mon placard d'un signe de tête. Il n'habite plus à la maison, mais laisse toujours quelques affaires pour en avoir sur place lorsqu'il revient.
— Il doit être quelque part là-dedans.
— Tu dois avoir le triple de mes habits et tu trouves quand même le moyen de prendre les miens.
— Moi aussi, je t'aime Ty.
— Pas moi, dit-il en claquant la porte de ma chambre.
Je rigole toute seule face à mon miroir. Je suis sûr qu'il se plaint de moi, alors qu'une fois que je serais parti à Miami, il va m'appeler tous les jours pour savoir comment je vais.
Je saute de ma chaise et me regarde dans le miroir une nouvelle fois avant de me convaincre que tout va bien se passer et que personne ne va faire attention à comment Malia Evans est habillé. C'est toujours ce que je me dis avant de sortir.
Je dévale les escaliers et retrouve mon père sur son téléphone dans le salon.
— Je suis prête ! j'annonce en arrivant à son niveau.
— Je n'y crois pas Malia, tu es malade ? rigole-t-il en me regardant avec des étoiles dans les yeux.
— Axel et Ty ne sont pas encore descendus ? je demande avec un petit rire au coin des lèvres.
— Non, toujours pas, mais ils ne vont pas tarder, je pense.
Je souris tellement que mon père me regarde bizarrement sans comprendre.
— Qu'est-ce qui te fait sourire autant ? me demande-t-il intrigué.
— Rien ne t'inquiète pas, je lui réponds en me pointant en bas des escaliers.
Je vais réaliser une chose que j'ai toujours voulu faire. Je crie en bas de l'escalier le prénom de mes deux frères. Je les entends sortir de leur chambre en vitesse et me regarder d'en haut comme s'ils avaient vu un extra-terrestre. En un regard, ils se concertent et finissent par dire tous les deux en même temps :
— On a fait exprès ne te fais pas trop d'illusions Malia.
Je hoche la tête pour les embêter, mais mon sourire de fierté ne s'efface pas de mes lèvres.
— Tu n'as pas encore mis tes chaussures ? s'exclame Ty en se précipitant vers le placard.
Axel le suit et je finis par faire la même chose. Je ne peux pas les laisser gagner. Mon père nous regarde d'un air exaspéré. Il a tellement l'habitude de nos chamailleries qu'il a arrêté toute intervention dans ce genre de moment. Il se contente de se lever lui aussi pour aller chercher ses chaussures, pendant que nous sommes tous les trois dans un combat acharné pour voir qui aura fini le premier. Je finis de mettre la boucle de mon talon avant de me lever en souriant pour voir si je suis la première. Axel est déjà levé. Il vient vers moi et m'ébouriffe les cheveux.
— Axel ! Je me suis bouclé les cheveux ! dis-je en faisant mine de m'énerver.
— Oh pauvre choupette. Je t'ai décoiffé ? insiste-t-il pour vraiment m'énerver.
Je suis leur jouet préféré, c'est dingue. Je suis sûr qu'ils vont s'ennuyer maintenant quand ils reviendront à la maison et que je ne serais pas là. C'est trop compliqué pour eux de passer une journée à mes côtés sans avoir, ne serait-ce que la tentation de m'embêter. Ils adorent ça, mais je ne peux pas nier que j'adore les taquiner en retour.
Je me jette sur lui à mon tour pour mêler ses beaux cheveux blonds.
— Je te jure que si quelqu'un me demande pourquoi je suis coiffée comme ça, je te montre du doigt sans hesitation, je ronchonne en fronçant les sourcils.
Il passe la main dans ses cheveux pour me montrer que lui ses cheveux se remettent tout seule. Je vais le tuer avant la fin de la soirée.
— Ça te fait un petit charme t'inquiète Malia, en rajoute Tyler avec un petit rire moqueur.
— Bon arrêtez de vous chamailler comme des enfants, intervient mon père.
Je me mets à côté de lui et passe mon bras dans le sien en assassinant Tyler du regard.
J'ai bien fait d'enfiler une robe longue, Axel et mon père ont choisi un restaurant gastronomique. J'essaye de me recoiffer du mieux que je peux devant le rétroviseur de la voiture avant de sortir. Mes boucles ne sont même plus des boucles a ce stade. Tyler m'ouvre la portière et me tend la main pour m'aider à sortir.
— Chloé va être impressionné Ty, tu te transformes en gentleman ! rigole Axel derrière nous.
Chloé est la petite amie de mon frère, elle est adorable et incroyablement belle. Je l'ai vu quelques fois venir dormir à la maison. Avant elle, je n'aurais jamais cru Ty capable de se poser autant et aussi longtemps, cela fait plus d'un an qu'ils sont ensemble et ils semblent vivre le parfait amour tous les deux.
— Je m'améliore de jour en jour, dit-il fier de son intervention.
Je me concentre pour marcher jusqu'au restaurant et ne pas me tordre une cheville entre la voiture et le hall de réception.
— La famille Evans ? demande une serveuse qui s'avance vers nous.
— Exactement, répond mon père.
Elle nous accompagne pour nous conduire à une belle table munie d'une banquette en cuir. Lorsque j'aperçois la banquette d'un côté de la table, je fais en sorte de passer devant mes frères pour m'y asseoir avant eux. Axel a tout de suite compris mon intention et m'attrape par les hanches pour me faire passer derrière lui. Je grogne et croise les bras tout en continuant de marcher vers la table plus doucement.
Je m'installe finalement à côté de mon père sur une chaise avec une attitude renfrogné.
— Vous êtes les pires ! j'insiste.
— Qu'est-ce qu'ils ont fait encore ? me demande mon père en passant une main derrière mon dos.
— Ils ont pris la banquette, je rigole légèrement en réfléchissant au ridicule de la scène.
Mon père lâche un rire franc lorsqu'il réalise ce que je viens de dire.
J'attrape vite la carte pour réfléchir à ce que je vais prendre, je repère tout de suite le homard écrit en gros dans la catégorie « poisson ». Ma décision ne met pas longtemps à être prise.
— Tu m'impressionnes Malia aujourd'hui, me dit Axel toujours le nez dans sa carte.
Je souris l'air radieuse et fière de moi. C'est vrai que ce soir, je suis relativement rapide contrairement à certaines fois.
Après m'être battu avec mes frères pour payer une partie de la note, je rentre dans la voiture avec ma carte bancaire inutilisée dans la main.
— J'aurais pu payer, vous abusez !
— Tu es trop petite encore, s'exclame Ty.
Je le foudroie du regard.
— Mais elle ne me sert à rien ma carte, vous ne me laissez jamais payer, je rechigne en m'allongeant sur Tyler à l'arrière.
Je suis épuisée, on est restés plus de trois heures au restaurant à parler de maman et de tous nos souvenirs que l'on s'est créés dans cette ville. La nostalgie de quitter Los Angeles commence à m'envahir. Le compte à rebours a commencé, dans 3 jours exactement, je serais dans l'avion pour déménager à Miami.
Tyler passe sa main dans mes cheveux pendant que mes paupières deviennent de plus en plus lourdes. Je vais m'endormir avant même d'être arrivé à la maison.
Hier soir, je me suis couché à trois heures du matin, car j'ai passé la soirée avec mes amis sur la plage à nous remémorer toutes nos aventures dans le lycée et à l'extérieur. Une nouvelle vie commence, mais ça ne fait pas peur. Je suis comme ça, j'ai toujours été une fille qui a besoin de rencontrer de nouvelles personnes. Une partie de moi a un petit pincement au cœur de laisser mon père seul, mais il m'a toujours dit de réaliser mes rêves et de ne pas me soucier des autres.
Je sens mon frère écarté une mèche de mon visage pour me réveiller.
— On est arrivé, Malia, me chuchote-t-il à l'oreille.
Je me redresse et sors de la voiture tranquillement. J'ai un mal de pied atroce, je ne recommande pas les talons, sincèrement, je ne sais pas qui a inventé ça, mais ce n'est vraiment pas la meilleure invention.
— On dirait un zombie, chuchote Axel dans l'oreille de Tyler tout en rigolant.
— Je vous entends, vous savez ? dis-je toujours le nez dans mes chaussures infernales à enlever.
— Bonne nuit Malia, on t'aime, déclare Ty en montant les escaliers.
Une fois que j'ai enfin réussi à enlever la boucle de mon talon, je fais un bisou à mon père avant de monter dans ma chambre me démaquiller.
Le problème du maquillage, c'est de l'enlever. C'est incroyable lorsqu'on l'a sur nous, mais au moment d'aller se coucher, c'est un combat entre le coton et la couche de fond de teint que j'ai appliqué avant de sortir. C'est un enfer, mais malgré ça toutes les filles continuent d'en mettre, c'est à se demander notre degré d'intelligence.
Je ne prends même pas le temps de m'observer dans le miroir et fonce m'allonger dans mon lit. Demain, Tyler et Axel ont décidé de m'aider pour préparer mes cartons de déménagement. Ils ont l'habitude, ils savent comment gérer contrairement à moi.
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