9. Ils ont quoi mes chakras ?🧁

Till forever falls apart - Ashe, Finneas

Si jamais on m'avait dit au début de l'été que je me retrouverais ici, dans cette position, en pleine nuit, avec LUI, je ne l'aurais pas cru.

J'ai cédé.

Enfin, je ne sais pas si on peut dire céder, à partir du moment où je l'ai bien cherché. Certes je pourrais en vouloir à Jungkook d'avoir joué la comédie pour me retenir et surtout pour ne pas me laisser partir avec un inconnu. Quel preux chevalier. Pourtant, j'aurais très bien pu le laisser en plan, sans même m'intéresser à lui, sans ce prétexte de la foudre de mes parents.

Mais Jungkook a lui tout seul est la chaleur et le froid, l'océan et la terre ferme, la lune et le soleil.

Nous en avons presque oublié que le ciel est sombre et qu'il est déjà 1h du matin quand nous nous précipitons et courons dans les rues pour nous rendre à la plage la plus proche, main dans la main, riant à perdre haleine et attirant l'attention des touristes éméchés devant lesquels nous passons sans leur prêter attention.

Mes joues s'échauffent et les cheveux de Jungkook lui collent un peu au front. Lorsque nous arrivons et avançons dans le sable complètement essoufflés. Il n'y a personne ici sur cette plage, elle est un peu plus sauvage et excentrée de l'hypercentre et de mon quartier. Nous entendons bien du bruit à l'autre bout près de rochers et d'une petite dune, mais ce sont certainement des jeunes qui font un feu de camp interdit et mettent de la musique.

Dans le bruit lent des vagues, je regarde Jungkook observer la lune au-dessus de nous et son reflet se répercute dans ses pupilles, lorsqu'il sourit au ciel en me disant qu'il trouve l'instant romantique.

Quand il baisse les yeux, je le regarde, ses lèvres semblent rouges, peut-être à cause de la course et il prend le temps de me dévisager, alors que je suis si proche, que nos mains sont encore liées et que je peux sentir son souffle sur mes propres lèvres.

L'air est chaud d'une manière typiquement tropicale, c'est le genre d'été à Busan et si ce n'est pas cette chaleur, c'est la pluie. Cette sensation folle d'avoir couru ensemble, nos cœurs qui palpitent, nos respirations qui se coordonnent en même temps que nos bustes se soulèvent, j'ai encore envie qu'il m'embrasse et il comprend mon regard parce qu'il me rapproche à lui avec son autre main et m'embrasse à nouveau de façon grisante.

J'aime tout de lui et cette sensation euphorisante me fait trembler de la tête aux pieds. Je n'ai jamais vraiment eu le temps de connaître un homme, de m'habituer à lui et en souhaiter toujours plus. Je n'ai pas ce privilège, je le savais en m'engageant définitivement dans l'armée. Certains de mes collègues sont mariés avec des enfants, je savais bien que je n'aurais pas la même vie. Mais c'est la première fois que j'ai envie d'explorer tous ces ressentis que je n'ai pas envie de nier.

Je ferme les yeux pour respirer l'odeur de la mer en réalisant que j'ai toujours la sienne sur moi et mes lèvres, et j'en tremble de tous mes membres. Il doit sentir que mon envie de lui est toujours autant présente, car il se tourne vers moi et se penche pour faire rencontrer nos langues à nouveau. J'halète, lui tire les cheveux et me perds en lui, dans ce coup de foudre que je n'avais absolument pas prévu. À la hâte, sans vraiment réfléchir nous nous débarrassons de nos vêtements en gardant nos caleçons, et je me retrouve pieds nus avec lui dans le sable, la lune qui nous éclaire, les lumières intermittentes au loin d'un phare, et près de la rue, celles des réverbères.

Mes mains tremblent d'excitation et j'ai l'impression que je risque de mourir si je m'écarte de lui. Mon inconscient a peut-être peur à nouveau de faire face à un vide dans ma vie que je ne souhaiterais pas revivre. Il me mord l'épaule quand son nez y traîne et s'agrippe à moi. Je jure comme si c'était la seule manière de libérer une certaine tension, nous nous caressons avec cette tendresse que j'avais déjà décelé chez lui et cela m'émeut, mais j'en veux plus. Je l'écarte de moi, tandis qu'il me demande silencieusement ce qui me traverse l'esprit, et sa respiration saccadée fait écho à la mienne.

- Est-ce que je peux te voir ? dis-je sans la moindre hésitation parce qu'il sait très bien ce que cela signifie.

Il ne dit rien, ne s'attendant peut-être pas à ce que je prenne les devants, mais hoche la tête et je peux voir le désir enflammer ses pupilles.

Je descends le long de son torse, lentement. Le parfum de sa peau est une drogue dont j'aurais du mal à me passer, elle me grise et s'insère dans chacune des fibres de mon être, et je me retrouve rapidement les genoux dans le sable, avide de la suite, avec mes deux mains qui accrochent l'élastique de son boxer pour le faire glisser au sol.

Et quand mon visage se retrouve face à la beauté de son sexe et de ses bourses parfaites, je m'entends presque miauler. Je ne pensais pas être aussi excité et brûlant de l'intérieur de cette façon depuis la dernière fois où j'ai fait ce genre de chose, juste parce que c'est Jeon Jungkook.

- Si tu voyais la vision que j'ai, me dit-il d'une voix rauque. Tu es si beau.

Je relève la tête, moi à ses pieds et lui debout devant moi, pour ancrer mon regard au sien. J'aurais envie de lui avouer qu'il me fait sortir de ma zone de confort, qu'il m'a redonné l'envie de sourire et de me battre, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Il me caresse le visage avec une nouvelle douceur qui me drogue. Et sans le quitter des yeux, je dépose ma langue sur son gland chaud.

Nous gémissons en même temps. Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire la sensation d'apaisement que j'éprouve, ni à quel point mon corps entier ne semble exister que pour lui.

Je le sens frissonner sous mon toucher, j'explore son membre et dans chacun de mes gestes, et veux à tout prix lui faire plaisir. Je repense à tous mes ressentis contradictoires depuis que je le connais et cette dichotomie en moi de le haïr pour nous aimer encore plus. J'aurais dû savoir que lui et moi dans le sexe, allions tout surpasser. J'aurais dû comprendre que si je me retenais autant avec lui, c'était parce que j'avais peur de trop ressentir et perdre pied.

Mais Jungkook me donne l'assurance que je peux me laisser aller et qu'il sera toujours là pour me rattraper.

Je suis un soldat qui dirige, qui donne les instructions et les ordres et j'ai autant de perfectionnisme et de rigidité dans ma vie personnelle. Et il n'y a certainement que dans le sexe où je me laisse contrôler. Je ne suis pas toujours dominant et je crois qu'avec Jungkook je pourrais me laisser aller à toutes les folies.

Ma bouche salive de sa jouissance au bout de ma langue, je me sens tellement vivant à l'instant. Je sens ses mains s'accrocher à mes cheveux, je l'enfonce dans ma bouche en agrippant ses hanches, puis augmente la vitesse de mes va-et-vient. Jungkook bouge du bassin, il lâche des râles d'extase qui font réveiller ma propre bite. Lui donner du plaisir surpasse tout le reste. C'est divin.

- Comment veux-tu faire ça ? m'intime-t-il tout d'un coup en me repoussant légèrement, et j'admire la façon dont il garde le contrôle de ce que je lui fais ressentir. Je dois avoir l'air complètement ahuri, avec la bave qui coule au coin de mes lèvres, mes yeux vitreux et ma bouche grande ouverte, déjà en manque d'être remplie.

- Je veux continuer ce que je te fais, je murmure avec plainte.

- Réponds-moi Capitaine, me fait-il rudement, en tirant mes cheveux en arrière. Son geste fait encore plus durcir mon sexe qui est déjà à deux doigts d'exploser, et j'essaie de faufiler ma main libre dans le tissu pour me toucher avant qu'il ne m'ordonne avec des yeux noirs : Ne te touche pas !

- Je v-veux...ça... je bégaie en cherchant mes mots bêtement. Que tu sois sauvage.

Jungkook lève un sourcil et lâche le poignet de cheveux et me demande de me relever. Je m'exécute et, même si je suppose qu'il a peut-être les mêmes choses dans la poche de son short, je fouille dans la poche arrière de mon jean et lui balance le préservatif et le petit sachet carré de lubrifiant. Ses yeux semblent me demander une dernière fois si je suis sûr de moi et je devine que lui aussi est versatile et ne m'imposera jamais ses choix sans en discuter.

Je prends une nouvelle fois le temps de l'observer en se protégeant, ses belles mains qui tiennent son sexe en érection pour le recouvrir du latex, le fin duvet autour de son sexe et sous ses aisselles, et cela m'électrise à en crever. Une fois prêt, il attrape mon visage et l'embrasse avec avidité. Je lui rends ses baisers en gémissant, ce qui suffit à faire frissonner chaque centimètre de nos peaux.

Il se saisit de mon menton et pose son autre main dans le creux de mes reins puis sur la courbe de mes fesses lorsqu'il me débarrasse de mon boxer. Et je réalise alors que nous sommes entièrement nus sous la brise marine, sous nos mains qui cartographient nos corps respectifs. Sa longue chaîne en argent touche mon collier qu'il lorgne, se demandant peut-être si le fait que je n'ai pas mes plaques est significatif. Il m'incite ensuite à plier les genoux et nous nous retrouvons allongés dans le sable, son corps surplombant le mien.

C'est un peu idiot (car il est plus jeune que moi), trop mièvre ou romantique et cliché, mais je crois que j'aurais aimé ma première fois avec lui.

De cette façon, tout contre lui, son poids sur moi qui me rassure, lui au-dessus de moi avec ses yeux qui brillent, ses lèvres qui descendent jusqu'à mon nombril et mon bassin qui se cambre, ses doigts qui replacent des mèches de mes cheveux encadrant mon visage lorsqu'il revient m'embrasser, et mes orteils qui se recroquevillent dans le sable.

De cette façon, avec sa douceur pour l'instant, avant l'orage.

Il me regarde, souriant et détendu, une paix profonde s'installe dans mes os et surement les siens. Et je suis bien. En essayant de garder ce souvenir aussi longtemps que possible. Même si je suis impatient de passer à la vitesse supérieure.

- Tu connais cette chanson ? Cake by the Ocean ?

- Ouais ?

Jungkook plisse les yeux. Il veut me chanter la chanson ?

- Tu sais ce qu'est un ' gâteau au bord de l'océan ' ?

Oh.

- N'est-ce pas...comme du sexe sur la plage ? je chuchote doucement, à peine audiblement par-dessus le brouhaha lointain des jeunes qui font la fête, par-dessus le doux bruit des vagues et les sons essoufflés de Jungkook lui-même.

- C'est assez proche de ça, oui.

Jungkook hausse les épaules, indifférent, sachant très bien que je trépigne de lui et que je ne peux plus attendre.

- Alors ... est-ce que je peux en avoir une part ? Tu m'avais dit que je pouvais y goûter, supplié-je, tellement impatient.

Il parle beaucoup trop. Ses yeux clignotent soudainement et je crois que c'est ce qu'il voulait entendre avant de s'occuper de moi.

Il se penche vers ma bouche pour m'embrasser et me faire oublier la douleur, enfonce un premier doigt en moi, que j'accueille avec un enthousiasme exaltant. Puis deux, puis trois. Et enfin, lorsqu'il sent que je suis prêt, il s'enduit du lubrifiant, et se prépare à s'insérer dans mes chairs avec un plaisir qu'il n'arrive pas à dissimuler. Je sens le bout de son gland forcer mon entrée quand il se saisit de mon bassin, et bien sûr il faut que je gâche un peu la scène malgré moi. Je me tortille dans l'inconfort des lieux et cette position.

- Jungkook, attends, je crois que j'ai du sable dans la raie du cul, ça ne va pas le faire, je lui couine.

Il s'arrête instantanément et me regarde, les yeux grand ouverts.

C'est une belle nuit, avec pour décor la pleine lune opalescente au-dessus de l'eau, se reflétant dans les cheveux de Jungkook. C'est une belle nuit, la plus belle depuis que je suis arrivé, mais le sable s'infiltre absolument partout, c'est granuleux et j'imagine même qu'un grain s'est faufilé dans le gel sur sa bite.

- C'est cette position aussi, ça me gratte de partout ! Même dans le cou.

Je crois que j'ai cassé le moment. Et même sa sauvagerie que je n'ai pas encore appréciée.

- Il va falloir que tu arrêtes de tout contrôler Capitaine Park, me lance-t-il avec autorité.

- Tu ne crois pas que c'est pas une lampe torche qui s'approche de nous là-bas ? Et je glisse, c'est tout ! On a pas de serviette, j'aurais dû mettre ma chemise sous mes fesses ou-

- Il n'y a personne sur ce bout de plage, no panic. Et "C'est tout" de rien du tout, je remballe la marchandise ! fait-il en s'asseyant avec amertume.

Je le regarde, effaré, tout en me disant que je suis moi-même en train de faire foirer mon deuxième coup de la soirée. J'ai toujours un œil sur son préservatif toujours en l'air - ouf baby Jungkook est toujours aussi dur et ne s'affale pas mollement entre les cuisses de son propriétaire dans le sable. Je sens que je l'ai encore énervé, alors que nous étions si bien tous les deux. J'ai tout fait capoter et j'ai intérêt à faire le maximum pour qu'il reste.

- J'avais envie de sentir ton gros calibre... je fais en faisant la moue, et cette fois-ci, c'est moi qui fais les yeux de chien battu pour faire le malheureux.

- Et ba, il n'est plus en joue !

- Menteur ! Mais je me calme, c'est promis, j'arrête de me plaindre, tu vas me détruire le cul avec du sable, je m'en fous mais j'arrête d'être aussi rigide.

- J'aime pourtant quand ta bite est dure aussi, fait-il innocemment en regardant les vagues.

- Putain, tu m'as compris ! Je vais me laisser-aller d'accord ? S'il te plaît, on continue ?

- Je ne sais pas Jimin, il y a un truc avec tes chakras. Ils ne sont pas tous ouverts et en harmonie. Cet équilibre est hyper important, tu comprends ?

Le surfeur hippie adepte du bio et du tantrisme revient au galop.

Il ne va pas me faire le coup des centres énergétiques, de médecine ayurvédique et tout le toutim ? J'en bave déjà assez quand Taylor nous explique ses positions improbables de yoga qu'elle fait tester à Jihyun quand il est disponible. Je le soupçonne d'ailleurs de faire le novice innocent pour que leurs séances finissent en câlin sexuel.

- Ils ont quoi, mes chakras ? je m'indigne ouvertement.

- Il faut que tu respires en pleine conscience, que tu ouvres ton esprit. Que tu aies vraiment envie de ce moment avec moi, et pas seulement parce que tu n'as pas baisé depuis un bail, que je suis le mec dispo ou ta roue de secours.

Comment sait-il que je n'ai eu aucune relation depuis des mois ? Est-ce autant marqué sur mon front que je suis frustré ?

- Je parais peut-être frivole, libertin ou survolté Jimin, mais je suis un mec très sérieux. C'est une fausse image que tu as de moi. Je ne couche pas "comme ça". Jamais.

- Tu vas me faire le coup du mec "qui ne baise pas, mais fait l'amour" ? je dis en me moquant.

Je n'aurais sûrement pas dû.

- Tu m'appelleras quand tu seras prêt ? énonce-t-il en se levant pour mettre la main sur ses vêtements.

La largeur de ses épaules, la chair de poule qui le prend à cause de la fraîcheur et la fermeté de ses fesses, je veux tout et je ne suis absolument pas prêt à le laisser partir.

Et là, je ne me retiens plus. Je tente le tout pour le tout, et toujours nu, me mets à quatre pattes et geins son prénom, en cambrant mon dos et lui montrant ouvertement mes fesses ouvertes. Je ferme les yeux et commence à me masturber, faisant sortir des bruits sales de ma bouche pour l'attirer à moi.

Je n'ai plus aucune dignité et c'est, de toute façon, ce qui a attiré Jungkook à moi.

- Putain, Jimin...j'entends de sa part.

Je penche légèrement la tête sur le côté pour voir sa réaction. Il se pince la lèvre avec ses dents, lâche violemment ses fringues sur le côté et vient se placer derrière moi.

- Maintenant tu vas arrêter de te plaindre soldat, et si besoin, on changera de position !

Je couine mon approbation avec un "Oui chef !" quand je le sens passer sa main rapidement sur mes chairs puis son souffle pour m'épousseter du sable restant. Je couine encore, il va penser que je ne fais que cela, et son l'air qu'il m'envoie me donne donner des frissons à outrance. Et c'est alors qu'il s'introduit en moi sans précaution ni ménagement. C'est si bon, la façon dont il glisse serré, j'en perds ma respiration, surtout lorsque son bassin vient taper le mien et que ses couilles frottent contre ma peau lorsqu'il bute au fond.

Il se penche, ses lèvres parcourent ma nuque, qu'il mord afin de relâcher la tension qui le comprime. Il caresse mon dos et mes fesses musclées comme s'il essayait d'imprimer leur empreinte dans son esprit. Ses bras viennent ensuite m'entourer, m'enfermant dans un cocon qui n'appartient qu'à nous. Il augmente le rythme de ses hanches, de plus en plus vite et brutal, me pilonnant dans une transe passionnée. Il répond à chacun de mes gestes, nos deux corps synchronisés à la perfection, grognant dans mes oreilles comme je l'avais rêvé.

L'une de ses mains descend alors plus bas, là où mon sexe dur que je ne touche plus n'attend que lui, tandis que ses doigts libres se faufilent à l'intérieur de ma bouche. Je le suce avec appétit, roulant ma langue autour de son index et son majeur. Ce spectacle ainsi que mon membre gonflant à son contact me projettent dans un autre monde irréel. Il cherche ensuite mes lèvres et je l'embrasse avidement, bougeant mon bassin pour accélérer le rythme et lui faire du bien.

Cela dure un moment, pendant lequel je ne vois rien en dehors des phosphènes qui dansent dans mes iris. Je ne tarde pas à jouir dans sa main après qu'il ait tapé un nombre incalculable de fois dans ma prostate, l'orgasme me paralysant le cerveau, et mon corps s'affaisse presque dans ses bras. Il me retient fermement, sort des jurons de sa bouche, je l'entends même me dire que c'est trop bon, que je suis bon. Puis je le vois glisser l'un de ses doigts entre ses lèvres afin de goûter le liquide chaud dont je l'ai recouvert.

L'orgasme l'emporte peu après un dernier coup de reins et les veines de son sexe qui palpitent dans un dernier soubresaut et son râle devient une musique à mes oreilles. Je n'ai plus de force, mais j'ai envie de goûter à chaque centimètre de sa peau, d'embrasser ses cuisses autant que les caresses qu'il fait aux miennes qu'il semble adorer, j'ai envie de le prendre dans mes bras jusqu'au petit matin, même si ce n'est pas possible.

Parce qu'on ne se connaît pas assez, parce que c'est l'histoire d'une seule nuit sous les étoiles.

Il nous faut de longues minutes pour nous en remettre, pendant lesquelles il reste derrière moi, pantelant, accroché à mon corps. Je finis par tourner la tête vers lui, embrasse ses cheveux humides de sueur et réussis malgré la douleur dans mes bras, à nous tourner sur le côté pour nous allonger.

Je l'observe alors qu'il se réinstalle à mes côtés en cuillère, me demandant si j'ai déjà trouvé quelque chose de plus beau et merveilleux que lui.

Et la réponse est non. Mais je préfère pouffer de rire plutôt que lui donner raison.

- Tu as béni la plage et moi tes fesses, s'exclame-t-il avec fierté, alors que son sexe ramolli glisse lentement en dehors de moi.

- Ne fais pas trop le fier Jeon Jungkook, j'ai encore plus de sable gluant partout.

Il tente de me faire taire en lançant sa main contre mon torse. Je l'intercepte par réflexe, puis tire pour l'approcher de moi. Nous nous retrouvons bientôt l'un en face de l'autre, nos regards liés.

- Merci, soufflé-je, simplement comme cela, les yeux dans les yeux.

Il me sourit, avant de s'approcher encore plus de moi.

- Je ne pensais pas que les soldats étaient aussi cochons, me susurre-t-il.

- Si tu savais... réponds-je en souriant.

Il me réceptionne en riant, puis dépose un baiser sur mon nez, cette tendresse dont j'ai toujours eu besoin sans que je le lui demande, du calme, mais aussi quelque chose d'autre. Une émotion gravée dans mes tripes et mon cœur que je n'ose pas explorer davantage.

- Est-ce que tu aurais préféré que ce soit avec ce mec ? Dans un love motel plutôt qu'ici ?

Le ton de sa voix se fait plus sérieux. Jungkook ne se rend pas compte de ce qu'il représente pour moi, mais j'en suis responsable, jusqu'ici je n'ai été que virulent et médisant avec lui.

Il faut que j'apprenne à communiquer. Qu'il comprenne que son romantisme à deux balles me touche bien plus qu'il ne le croie, qu'il est de ces hommes qu'on aimerait chérir et je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il est célibataire. Que je lui montre qui je suis tout à l'intérieur. Peut-être l'a-t-il déjà deviné d'ailleurs pour être à mes côtés cette nuit.

- Ce n'est pas ce que je désirais, réponds-je alors après avoir pris une grande inspiration. Je voulais juste t'oublier.

- Oh, répond-il simplement. Il marque une pause avant de continuer : Et moi je ne regarde personne d'autre que toi. Tu en es capable aussi ?

Je reste figé, paralysé par sa réponse. Une partie de moi a envie de lui hurler de ne pas continuer. De laisser cette question en suspens jusqu'à ce qu'il ait eu le temps d'apprendre à me connaître réellement, comme j'ai envie de le faire avec lui. Alors que je dois bientôt partir et ne pas m'attacher. Je ne peux pas lui laisser croire à plus, mais les mots ne sortent pas.

- Récemment, j'ai compris qu'il fallait savoir prendre des risques pour obtenir ce que l'on veut, continue-t-il. Je te voulais vraiment. Mais je ne te dis pas cela pour te mettre la pression. Et puis j'aime cette devise : prendre le temps de prendre le temps.

- Je n'ai pas l'habitude, ce n'est pas ma nature. Quand je vais repartir à la base, ce sera de nouveau dans la précipitation de tout, où tout est calculé. Il n'y a pas de place à l'hésitation.

- Je suis plutôt "Faire l'amour, pas la guerre". Je déteste les armes.

Je ne sais pas pourquoi je lui réponds :

- En amour, tout est de bonne guerre.

- L'amour est plus fort que tout, à condition d'y croire Jimin.

Nous nous regardons, ne sachant plus vraiment ce que nous insinuons l'un et l'autre dans nos jeux de mots et nos pensées profondes qui s'entrechoquent de nos vies différentes.

- Les militaires obéissent aux ordres, dis-je. J'ai des valeurs qui ne sont pas toujours partagées mais j'essaie d'accomplir ma mission. Jusqu'à présent, j'ai perdu trois coéquipiers lors de mission, et moi je suis toujours là. C'est dur de se dire qu'on n'a pas réussi à sauver son unité. Pourquoi moi ? Mais je fais ce métier parce que quelqu'un doit le faire. Pour mon pays, ma famille, pour toi et ta famille, et pour tous ceux qui leur sont chers. Mon travail consiste à préserver la liberté et la paix dans notre pays.

Je le sens chercher les bons mots. Nous n'avons pas le même avis, c'est la première fois où nous nous contredisons, et que nos mondes se croisent.

- J'ai mes valeurs moi aussi. La vie est sacrée. Peu importe les valeurs ou l'idéologie.

- Je vois... murmuré-je en baissant la tête pour jouer avec un coquillage à mes pieds.

Un silence se fait, pendant lequel nous nous asseyons chacun face à la mer, nos bras entourant nos genoux. Je ne fais même plus attention à l'inconfort, trop préoccupé par notre discussion. Je suis conscient que nous pouvons avoir des différents, des points de vue complètement opposés, mais j'aimerais croire que nous nous entendons sur beaucoup d'autres choses.

- J'aimerai que cette nuit.. ou notre relation, enfin je ne sais pas comment tu veux appeler cela, reste secrète. Mes parents ne savent pas encore que je suis gay. L'homosexualité est proscrite chez les militaires.

- Tu es sûr qu'ils ne savent pas ? Et que tu veux rester discret ?

- Oui ? Pour les deux.

Jungkook semble réfléchir.

- Donc on fait comme si de rien n'était ?

- Oui, s'il te plaît. Pas un mot, à personne. Comme... un amour d'été, tu vois ?

- Un amour d'été ? me questionne-t-il en se tournant vers moi avec ses grands yeux enfantins.

- Jungkook, je dois repartir à la base dans quelques semaines après ma convalescence.

- Une relation... un amour d'été, ça veut déjà dire que peut-être tu aimerais qu'on se revoie, alors j'aime bien cette idée. Mais je n'aime pas t'entendre dire que tu dois partir, car je ne serai jamais la femme qui attend son soldat.

Je souris parce qu'il imagine plus entre nous et je n'y ai jamais réfléchi. Mais mon sourire se fane quand je croise son visage plus que sérieux. Il déteste donc mon métier.

- Déjà tu es un vrai mec et pas une femme. Et deuxio, je ne te demande rien. Ce n'est pas sérieux entre nous Jungkook, c'est juste du cul, non ?

Il ne me regarde plus, joue avec sa langue et se lève précipitamment. Il enlève sa capote, y fait un nœud et la pose près de son short.

- Je me sens un peu sale...je vais me laver dans la mer avant de partir...

- Jungkook, attends...

Il ne m'entend pas ou ne veut pas m'entendre et court rapidement faire un bain de minuit, toujours aussi nu, en plongeant dans l'eau.

Mince, est-il fâché ? L'ai-je blessé ?

Je ne sais plus quoi faire. Et puis je le vois s'amuser dans l'eau, libre de tout et j'ai envie d'être comme lui. J'ai envie de ne plus réfléchir et de profiter d'être à ses côtés.
Et puis, je réalise en replaçant dans l'ordre tout ce qu'il a pu me confier et ce qu'il m'a sous-entendu, que tout ce que nous venons de faire, ce n'est pas juste du cul pour lui. J'avais vu juste, Jungkook est bien du genre à dire qu'il fait l'amour. Mais alors, que faisait-il dans ce Club ?

Ce n'est pas ce soir que j'aurai mes réponses. Je me lève à mon tour et me précipite dans l'eau en ressortant ma tête, trempé, devant lui avec un grand sourire avenant.

L'eau est fraîche, mais cela fait du bien après nos efforts physiques. Je me rapproche de lui, les vagues nous lèchent, la lune semble nous apprécier, nos corps humides s'appellent l'un l'autre une nouvelle fois et je suis soulagé que Jungkook ne me repousse pas. Au contraire, ses mains vagabondent de nouveau sur mes hanches.

Je prends son visage dans mes mains et embrasse ses lèvres avec toute la douceur qu'il a pu m'offrir jusqu'à présent, et je lui souffle avec de nouveau du désir en moi "Est-ce que je peux être ton secret d'été Jungkook ?"

Et lui me répond, avec ses yeux qui brillent et le pardon de toutes mes maladresses qu'il m'octroie déjà, dans sa grande empathie : "Tu me donnes envie de créer un nouveau cupcake avec le mot secret".

Nous prenons le temps de nous laver sommairement et nous rapprocher de nouveau dans l'intimité, avant de revenir vers nos vêtements.

Bien sûr, parce qu'il y a toujours un "mais", trop concentrés que nous sommes l'un sur l'autre, nous n'entendons pas des pas arriver ni ne voyons une lampe nous éblouir en pleine face.

Je manque instinctivement de chercher mon arme sur moi, mais je ne suis pas en mission.

- Police nationale. Vos papiers, s'il vous plaît !

- Et rhabillez-vous avant ! fait l'un des trois policiers avec un air dégoûté.

- Je te préviens, tout ce qui vient de se passer ce soir entre nous reste à Vegas, je chuchote à Jungkook dans l'oreille, rempli d'angoisse.

- On est à Busan Jimin...me fait mon amant.

- Tu m'as très bien compris ! je marmonne entre mes dents, hyper inquiet. Je ne veux pas perdre mon job ou...la capote, cache la capote.

La police nous a interpellés. Bien sûr que la soirée ne pouvait pas se finir dans la joie et la bonne humeur, et que je me retrouve au poste de Police à 5h du matin, habillé de travers, le stress en moi et Jungkook qui n'arrête pas avec son sourire de lapin de dire que tout va bien et que c'est super drôle.

.


🐥 Papa, je suis au poste de Police avec Jungkook. Peux-tu venir pour payer la caution et nous ramener ?

👤 Qu'est-ce que vous avez encore fait tous les deux ? Pourquoi vous avez été arrêté ?

🐥Exhibitionnisme. On était...on était tout nus sur la plage ?

👤 Répète ? Mais vous faisiez quoi ?

🐥 Euh... Un bain de minuit ?






🫧𓇼𓏲*ੈ✩‧₊˚



J'ai bien aimé écrire ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu aussi 💗

Je vous dis à mercredi pour la suite !

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