1. Un été d'enfer 🧁



—  Maman, je te dis que tout va bien. Papa, dis-lui quelque chose ! dis-je derrière mes lunettes de soleil Ray-Ban Aviateur, alors que nous montons dans la voiture.

J'étouffe déjà depuis que je suis descendu sur le tarmac. Pourtant, je suis habitué aux pays chauds.

Je me doutais bien que ma mère, un petit bout de femme aussi petite que son mari, mais aussi vive que lui est calme, serait aussi excitée à l'aéroport. Elle a trouvé toute la force en elle pour me serrer avec l'immense amour contenu dans son cœur, tout en faisant attention à moi. Je sais que mille questions l'assaillent sur ma santé et les séquelles sur mon corps ou mon mental. Mais elle sait aussi que certaines resteront sans réponse.

—  Si tu savais Mimi...

J'avais oublié combien ce surnom dans la bouche de mon papa pouvait autant m'émouvoir. J'en suis encore capable, n'est-ce pas ?

Je sens certains regards sur moi dans l'aéroport puis quelques gloussements. J'ose lever les yeux et vois deux jeunes femmes coréennes me regarder avec insistance. Je fais semblant de les regarder par-dessus mes lunettes en penchant la tête vers l'avant, je me mords la lèvre inférieure en leur souriant ensuite, puis les salue comme un militaire, en posant mon index et mon majeur sur ma tempe. Elles sourient aussi largement que possible en se trémoussant sur place, avant que je passe devant elles avec mes parents.

Même si je ne porte qu'un pantalon cargo kaki, un t-shirt noir moulant à manches courtes et mes rangers, mon allure et mes cheveux courts doivent certainement faire leur effet. Ou est-ce peut-être mon port de tête. Même quand je m'incline pour saluer et remercier les gens, je veille toujours à rester sur mes gardes, toujours un œil partout, un air grave au visage ou au contraire avenant et séducteur, quand je dois user de mes charmes pour avoir ce que je veux.

Ce n'est certainement pas pour rien qu'on m'a surnommé Playboy.

Bien sûr, ce n'est qu'une façade.
Bien sûr, j'en souffre à l'intérieur quand j'ose réfléchir sur moi et je me noie de larmes de mes mensonges, dans cette couverture qui m'aide à garder mon métier, dans ce monde hétéronormatif et homophobe qu'est le mien.
Bien sûr, j'ai toujours feinté les autres pour ne pas me dévoiler, pour que personne ne sache - en dehors de mon meilleur ami - que charmer les filles me permet de cacher ma véritable nature. Je n'ai même jamais fait mon coming out à mes parents.

—  ...Depuis que tu as dit "oui" à ta mère pour venir, elle est intenable ! Elle a déjà prévenu tout le quartier, mis une banderole de soutien devant le Café - tu sais comme on fait pour les idols ? - et a prévu la semaine prochaine un apéritif dinatoire en ton honneur.

Oh non la honte, pas ça.

—  Maman, tu n'as pas fait tout ça ? gémis-je en fermant deux secondes les yeux.

—  Bien sûr que si ! Je suis fier de mon fils et de ses blessures de guerre, tout le monde doit le savoir. Tu reviens pour l'été dans ta famille pour te reposer, on va tout faire ton père et moi pour être aux petits soins. Tu vas pouvoir poser tes pieds en éventail sur la plage du Café, lire, profiter des vagues et moi je vais profiter de mon fils ! Tu sais ce que m'a dit mémé Choi ?

—  Non, maman, je souffle doucement sans la brusquer, parce que c'est tout ce qu'elle attend : mon attention.

Comment pourrais-je deviner ce que racontent les petites vieilles ? Je ne sais pas si je veux pouffer de rire de réentendre le côté labile de ma mère ou les commérages des petits vieux de notre rue.

Mes parents tiennent l'un des plus anciens commerces du quartier, en continuant sur la côte Est de Busan, plus loin que la plage de Haeundae et du pont Gwandan qui sont assez touristiques. Notre coin est un peu moins visité, mais les connaisseurs et les habitués n'hésitent jamais à revenir dans ce "coin de paradis tranquille" comme ils disent.

C'est un Café qui sert également des pâtisseries, des boissons fraîches en été et du chocolat chaud en hiver. Il est placé en bord de mer, entre la roche noire caractéristique d'ici et un morceau de plage. Il y a de grands hôtels modernes qui bordent les quelques maisons qui n'ont pas été rachetées, des magasins divers et des immeubles un peu plus en arrière. Et nous, nous sommes entre tout cela.

Mes parents ont déjà subi une certaine pression de filiales et de grosses entreprises pour leur racheter ce bout de terrain ancestral que nous gardons de génération en génération. De notre maison, il suffit de traverser le passage piéton et la grande rue qui borde la mer pour arriver à un passage vers la plage et le Café, ainsi qu'un parking sur la droite.

—  Elle m'a dit avec sa petite voix tremblante et sa canne à la main "il va passer un été d'enfer !" en pensant faire la mémé moderne. Et moi, je lui ai répondu "ah non mémé, l'enfer ça suffi !" Tu as assez donné, hein mon chéri ? Non, mais ! C'était gentil, tout le monde est heureux de te revoir, mais je te jure, certains ont des expressions... Non, parce que je suis sûre que tu l'as vécu l'enfer, et tu ne vas rien dire. Ça a dû être affreux cette fois-ci, on te pensait mort, mais moi je n'y croyais pas. Ils sont tous là à dire que tu as ressuscité. Enfin bref, on va bien s'occuper de toi mon bébé ! Et tu vas faire la connaissance de ton neveu, tu vas voir ton frère ne le lâche pas, ça en devient maladif [...]

Je laisse ma mère continuer de piailler gentiment à l'arrière, pendant que moi à l'avant je tourne légèrement la tête vers mon père qui conduit. Je sens l'odeur de café torréfié sur lui, celle que mes narines hument dès que j'arrive là où il travaille. Il me sourit, de ce sourire Park dont j'ai hérité, qui en dit beaucoup sans avoir besoin de mots, alors qu'il pose subrepticement sa paume sur ma cuisse pour me montrer son affection. C'est léger et doux, mais ce fort sentiment d'appartenance à ma famille m'envahit.

Quand je suis sous les balles, je ne pense qu'à ma mission, à ceux que je dois sauver, à mon pays. Il me suffit de rentrer pour réaliser combien ma famille peut me manquer.

Ma mère continue à me raconter les derniers commérages du coin, jusqu'à ce que nous arrivions chez nous. Le quartier n'a pas changé, la maison non plus et mon père se gare sur le parking en face. J'avoue ne pas venir assez souvent pendant mes permissions, préférant me reposer chez moi à Seoul parmi les buildings et l'agitation constante de la mégalopole, que je ne côtoie pas en mission. J'en oublie le bruit du ressac caractéristique de Busan et l'odeur des embruns.

Cela aussi m'a manqué.

Mon père refuse à nouveau que je porte mon sac, je traîne un peu ma jambe fatiguée en essayant de ne montrer aucune boiterie pour ne pas inquiéter davantage la matriarche.

Lorsque nous entrons dans notre grande maison familiale, ma mère m'informe qu'ils ont fermé exceptionnellement le Café aujourd'hui pour mon arrivée et que mon oncle Do-Seok et ma tante Na-Na nous rejoindront pour le repas du midi. Ils habitent tout près et travaillent avec mes parents.

Tout se fait en famille : mon petit frère Jihyun est le cuisinier pâtissier attitré, mon père est aux commandes et à la torréfaction, ma mère au service, mon oncle et ma tante également au service avec ma jeune cousine Haerin. Depuis l'agrandissement, nous avons maintenant un étage entièrement vitré et climatisé, en plus de la terrasse extérieure dans le sable au rez-de-chaussée, et donc plus de tables à gérer.

—  Je vais m'occuper du repas de ce midi. Ta chambre est prête, Jimin, si tu veux t'y changer et défaire ta valise...

Ma mère m'embrasse avec un baiser tendre sur la joue avant de partir s'affairer dans la cuisine, toute heureuse. Mon père me souffle discrètement "elle ne le montre pas, mais elle était dans une mauvaise passe quand nous avons appris que tu étais porté disparu. Mais maintenant tu es là, alors, ne lui en veux pas d'être un peu exubérante". Je rassure mon père autant que je peux. Comment pourrai-je leur en vouloir ?

Je m'obstine à porter moi-même mon gros sac de voyage aux couleurs militaires, et je me retrouve seul à l'étage et dans le couloir pour me diriger vers ma chambre d'adolescent.

Rien n'a changé ici, ma mère a fait la poussière et mit des draps propres qui sentent l'odeur d'une nouvelle lessive. Il y a toujours ma table de nuit avec ma lampe de chevet Ikea en forme de lune jaune, accrochée au mur au-dessus. Mon Tamagotchi, mes cartes Yu-Gi-Oh, des toupies Beyblade et mes figurines Action Man et GI Joe sont sur mon étagère juste à côté, ma collection de Nerf doit être dans un carton dans le placard.

Et puis, il y a sur les murs mes posters de Guns'Roses, Nirvana et The Offsprings, mes groupes de Rock de l'époque, alors que mes potes écoutaient Shakira et Justin Bieber.

Je finis par poser mon sac sur le matelas et m'asseoir sur le bord de mon petit lit en bois, souris de la situation, puis me jette en arrière pour regarder le plafond repeint au propre.

Je ne pensais pas revenir ici dans l'agitation familiale pour me reposer. Mais après tout, ce sera toujours plus calme que sur le terrain, il faudra juste canaliser mon hyperactivité. J'ai toujours eu besoin de bouger, faire du sport ou aider et je ne suis pas certain de n'arriver à ne rien faire ici, même si je me suis promis d'essayer.

Je n'ai pas vraiment réfléchi quand j'ai accepté de venir chez mes parents pour ma convalescence. Arrêt de travail obligatoire, déguisé en "permission prolongée" imposée par l'armée. Je l'avais vraiment mal pris, mais mes chefs m'ont bien expliqué que c'était une période de convalescence imposée et non une mise à l'écart. Je reprendrai les missions après mon rétablissement, et ce, pas avant deux-trois mois, avec obligation de consulter pour "la forme" un psychologue pour "mon traumatisme". Oui, on verra ça.

Je me lève doucement, me traîne en boitant vers la fenêtre et regarde au travers la mer devant nous. J'ai toujours su la chance que j'avais d'habiter ici. À y réfléchir, je n'ai d'ailleurs pas trop gardé contact avec mes potes du quartier et de l'école, me construisant plus de liens avec ceux de l'armée. Je me souviens encore de cette fois où j'ai fait le mur un soir, pour rejoindre mon premier petit copain secret à quinze ans. J'en souris encore, des voisins m'avaient vu escalader la gouttière. Forcément en habitant dans l'une des rues les plus passantes...

J'enlève mon baggy et enfile un short de sport gris clair en molleton pour être plus à l'aise, et des claquettes neuves que ma mère a posées près du lit en prévision. Enfin les vacances ! À moi maintenant d'utiliser ces jours à bon escient.

Lorsque je sors dans le large couloir de l'étage, je percute presque mon frère, avant de m'apercevoir qu'il a son bébé dans les bras. Mon frère et sa famille habitent aussi ici. J'ai pu garder ma chambre à la demande de ma mère, mais tout le reste de l'étage leur appartient.

-—  Oh Jihyun ! Je suis rentré, Tadam ! je fais en ouvrant les bras avec un sourire vainqueur. Je ne sais quelle allure j'ai avec ma tête pas vraiment convaincue, surtout qu'il ne semble pas s'en préoccuper.

Mon frère hoche la tête en semblant penser à autre chose. Il a bien changé depuis qu'il est papa et assume apparemment son rôle très à cœur. J'ai toujours pensé qu'il était insouciant et nonchalant quand nous étions petits, mais c'était plutôt de la timidité. Nous sommes bien différents lui et moi mais nous nous sommes toujours malgré tout bien entendus, même si le fait de partir à dix-huit ans à l'armée nous a bien éloignés.

—  Alors montre-moi cette petite merveille ! fais-je en m'approchant, sans m'étaler sur mon retour. Si je peux éviter de raconter mon vécu, cela m'arrangerait.

Il se recule finalement en serrant son fils dans ses bras, enveloppé dans une couverture légère, et que je n'ai jamais encore rencontré.

—  Je ne sais pas où tu as traîné ces six derniers mois et même avant ! Et si tu lui refiles la syphilis ou je ne sais quelle maladie que tu as contracté là-bas ?

J'ouvre grand les yeux estomaqués, autant que je peux, car mes yeux sont minuscules. Ne vous moquez pas, dans la famille lorsqu'on sourit, c'est un peu compliqué de garder les yeux ouverts. Et mon frère est toujours autant hypocondriaque et coincé, à ce que je vois. Ma parole.

—  Putain, mais ça ne va pas Ji ! La syphilis ? Tu sais ce que c'est, cette maladie ? Et comment elle s'attrape ? m'offusqué-je.

—  Ouais, ba je me suis trompé de maladie ! Il y en a, c'est juste avec le toucher, genre la lèpre, tu vois ? Mais vous les soldats, on ne sait pas trop où vous laissez traîner vos mains et votre... répond-il en baissant son regard vers mon entrejambe.

—  Laisse-moi juste voir mon neveu et arrête de raconter des conneries ! Je sais me tenir, ok ?

C'est déjà assez compliqué comme ça de trouver discrètement des bars gays pendant mes missions sans qu'on me surprenne à y aller, et user de stratégie pour ne serait-ce qu'avoir un peu de plaisir.

Je m'avance en me penchant vers le nourrisson de trois mois que je ne connais pas encore. Et...

—  Wouahhhh... Oh. Ah... Il est...

J'essaie de trouver les bons mots, me retiens sans avoir un air louche, me mord la lèvre et tout cela en quelques secondes pour ne pas cracher une bêtise, avant que ma belle-sœur de ne se pointe à nos côtés.

Ma sauveuse.

—  Il a une grosse tête, hein ? Tu peux le dire, me fait Taylor avec son accent américain.

Elle porte un legging moulant violet et une brassière de sport de la même couleur, elle a attaché ses longs cheveux blonds en queue de cheval et se tient à nos côtés les bras croisés sur la poitrine. Le parfait stéréotype de la blonde de Dallas, il ne lui manque plus que son Stetson, son chapeau de cowboy et sa guitare pour nous chanter de la country. C'est une parfaite cavalière, soit dit en passant.

Taylor, prof de yoga et épouse de mon frère, est adorable et je crois qu'il ne pouvait pas trouver mieux.

Au moins, lui, a trouvé le bonheur. Que je ne pourrai jamais me permettre d'avoir.

Mais pourquoi je me plains autant ?

—  Ba, c'est-à-dire...

Je ne sais plus quoi dire. Ce n'est pas que leur bébé est moche, cela ne se dit pas, mais il me semble mal proportionné. Enfin il est tout ridé, avec une tête... je ne peux définitivement pas leur dire qu'il ressemble à Gollum.

—  Ça va changer, ce n'est rien, mais Jihyun ne veut pas que nous l'emmenions chez l'ostéopathe. Il ne veut pas s'en séparer à part pour voir le pédiatre. C'est à peine si je peux lui donner le biberon, c'est dingue non ?

—  J'avais entendu dire qu'une séance d'ostéopathie faisait du bien quelques jours ou semaines après la naissance, osé-je en prenant des pincettes. Ça remet un peu tout en place...

Où avais-je entendu ça ? Sûrement de la part de l'un de mes collègues pères de famille. On dirait que je parle comme un connaisseur, je me fais peur moi-même. Je n'y connais rien en gosse, en couches pleines de caca et brailleries, sincèrement ce n'est pas du tout mon truc et je n'en aurai jamais. C'est définitivement mieux pour tout le monde et chez les autres.

—  Bon je descends voir maman, si en plus tu mets mon frère de ton côté ! Un bébé a autant besoin de son père que de sa mère ! Le peau à peau, le portage kangourou... Tu l'as porté neuf mois, à mon tour maintenant ! Le lien doit se créer en nous. Je n'ai pas besoin de lui dire "Je suis ton père !" il le sait déjà au plus profond de lui. Et arrêtez de le critiquer, il entend tout, il est déjà très sensible, hein Johnny ? Tu es le plus beau, fait-il en se penchant vers lui et lui embrassant le front.

Taylor et moi nous regardons, moi un peu plus interloqué, pendant que mon frère commence à descendre les escaliers.

—  Jihyun l'a eu sur lui en premier juste après l'accouchement, depuis on dirait la Vierge Marie illuminée. Heureusement que je suis une sportive et que mon corps s'est remet facilement, mais ils me l'ont sorti aux forceps tellement c'était difficile, il ne voulait pas se montrer. Je te raconte pas le massacre ou le carnage, appelle ça comme tu veux, entre mes jambes ! Déchirée de partout, l'hémorragie, le champ de bataille, tu vois ? Ils ont passé combien de temps à me recoudre, déjà ?

—  Putain, si je pouvais éviter d'avoir la vision ! je crache en faisant une tête effarée pour ne pas en savoir plus, plus terrifié par cela que par mon expérience de soldat et mes cicatrises recousues quelquefois sans anesthésie.

Puis j'ouvre mes bras en faisant la moue :

—  Tu m'avais manqué Taylor. I've missed you all so much.

Nous nous serrons dans les bras avec tendresse. Ma belle-sœur est un soleil à elle toute seule. Toujours de bonne humeur et drôle, calme et méditative, elle équilibre mon frère. Elle s'est si bien adaptée à notre vie ici quand elle est tombée enceinte de mon frère à 20 ans, après une soirée trop arrosée alors qu'elle était avec des copines en vacances en Corée.

—  You too Mimi. Ça fait tellement de bien de te revoir enfin. C'était compliqué ici tu sais, même ton frère a perdu le sourire quand on a appris que tu... Enfin, c'est fini maintenant ! Et il s'est raccroché à notre fils et en rate toutes les pâtisseries au Café... On ne sait plus quoi faire.

—  Quoi, il rate les pâtisseries ? je cherche à savoir, un peu stressé maintenant.

—  TONTON MIMI !

Je vois une petite tornade, une boule de feu, sortir des toilettes et se précipiter vers moi.

Les enfants ne sont vraiment pas faits pour moi, mais quand celle-ci est dans les parages...

—  Eh ! je réponds avec le plus beau sourire que je peux lui offrir.

La princesse de ma vie, la plus jolie.

Hanni, ou Annie pour sa maman, ma première nièce, le petit rayon de soleil de la maison que je ne vois que trop rarement. Elle s'accroche à mes jambes en levant sa tête vers moi, toute belle dans sa robe à bretelles à fleurs et ses deux longues couettes de cheveux châtains.

—  Coucou ma chouquette ! Comment va la plus jolie des petites filles ?

—  Annie, take care of uncle, prévient Taylor.

—  Je ne suis pas en sucre, t'inquiète !

Je m'accroupis pour être à sa hauteur et elle se jette dans mes bras à presque m'en faire tomber en arrière.

—  Alors t'es pas mort, hein, c'est vrai tu es là, Captain tonton ? T'es pas mort ! s'esclaffe-t-elle avec des yeux pétillants et son sourire édenté, qui me montre que la petite souris a dû passer. Elle s'accroche à moi de ses petites mains pour être sûre qu'elle ne rêve pas.

—  Moi, mort ? Captain tonton ? Pouah, je suis invincible. Ou peut-être un Zombiiiiiiiie !!!!!!!!!! fais-je en levant mes deux mains avec un regard vide, comme ils le font dans les séries. Zombie Mimi à l'attaque !

Elle explose de rire en me repoussant tout en voulant de nouveau me serrer dans ses bras.

—  Tonton Mimi, tu fais même pas peur. Tu mourras jamais, je le savais !

Du haut de ses six ans, je sais qu'elle m'admire, que je suis son héros, qu'elle parle de moi-même à l'école. J'aimerais toujours voir ce sourire sur ses lèvres et ne jamais la décevoir. Mais l'être humain n'est pas parfait, n'est-ce pas ? Je ne réponds rien, lui affichant mon grand sourire rassurant, tout en sachant à l'intérieur de moi qu'un mensonge aussi gros peut faire du mal un jour.

—  Annie, leave your uncle alone ! He's still a bit tired, we warned you.

—  Allez, on va descendre, mamie va bientôt faire sonner la cloche de navire dans la cuisine pour nous appeler pour manger. Elle fait toujours ça, je suppose ?

Hanni hoche la tête en ma direction, avant que tous les trois entendions le fameux son dans toute la maison.

—  C'est parti ! me fait ma belle-sœur. Tu vas voir, tu as plein de choses à rattraper !

🫧𓇼𓏲*ੈ✩‧₊˚


À tout de suite pour le chapitre 2, double update aujourd'hui !

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