40. Aigre vengeance
Il faisait noir, tout noir. Le dernier souvenir qu'Hermione avait était qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle, lorsqu'on lui assigna un violent coup derrière la tête. Elle s'était réveillée dans cette pièce, où elle était depuis un temps indéterminable. Il faisait froid, et le bandeau devant ses yeux l'empêchait de voir quoi que ce soit. Elle savait qu'elle avait été enlevée. Elle ne savait pas par qui, mais ce quelqu'un avait un elfe de maison qui apportait tous les jours à manger à la belle brune, et qui lui faisait tous les jours sa toilette. Il était venu deux fois pour lui faire prendre sa douche, alors elle pensait que ça devait faire deux jours qu'elle était là, mais elle ne savait pas combien de temps elle était restée enchaînée.
La belle brune était allongée sur un lit toute la journée, elle passait son temps à se débattre et à crier, mais personne, hormis l'elfe de maison, ne venait.
Pourtant, ce jour-là, l'elfe n'était pas venu. Elle était restée les pieds et les mains ligotés à chaque extrémité du lit, et des mains plus grandes et plus robustes lui nettoyaient le corps à mains nues. L'elfe prenait toujours un tissu qu'Hermione sentait sur sa peau, mais cette fois-ci, il n'y en avait pas.
- Qui êtes-vous ? s'empressa de demander la belle femme en se débattant.
Elle n'eut aucune réponse. Les mains de son ravisseur soulevèrent la robe de chambre qu'on lui avait mise. Hermione se débattit de toutes ses forces. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre ce qui allait se produire. D'un coup, le bandeau qui cachait ses yeux glissa, et elle put observer les yeux gris métallique de Lucius Malefoy.
- Vous ? Pou... Pourquoi ?
- J'ai besoin d'héritiers Malefoy puissants, dit-il avec un large sourire. Pour que nous puissions régner sur le monde. Nous serions les plus puissants, les plus riches et tu pourrais faire partie de ce monde si tu te rallies à ma cause.
- Avez-vous perdu l’esprit ? Relâchez-moi immédiatement ! hurla-t-elle, folle de rage.
Il la fit taire en l'embrassant langoureusement. Elle sentait la langue de Lucius Malefoy se coller à la sienne et elle ressentit l’envie de vomir. Elle bougeait sa tête dans tous les sens, jusqu'à ce qu'il la maintienne avec une de ses mains.
- Drago a échoué. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de te mettre enceinte... J'avais tout prévu pour : la comptine, vos souvenirs... Tout ça dans le but que vous vous accoupliez un jour. Mais il a échoué, il échoue toujours ! Sa mission était pourtant simple ! cria-t-il. Mais mon fils est un incapable.
Quoi ? Une mission ? Drago ? Il était au courant ? pensa-t-elle. Ce que Lucius venait de lui dire l'avait atteinte comme une gifle en pleine figure. Elle n'y comprenait plus rien. Drago s'était-il joué d'elle depuis le début, il y a quinze années de cela ? Était-il au courant ?
- Qu'est-ce que vous racontez ?
- Vous avez très bien compris ! Je ne lui avais sous-entendu qu'une seule et simple chose ! Vous mettre enceinte afin que la descendance Malefoy devienne la plus forte au monde ; mais je vais arranger cela, et vous allez coopérer si vous ne voulez pas avoir mal. N'est-ce pas, Miss Granger. Ou devrais-je dire, Mrs. Black.
Hermione ne pouvait rien faire. Elle était enchaînée, et tant que sa bague en pierre de lune était à son doigt, elle ne pouvait utiliser les pouvoirs qu'elle avait sans sa baguette.
- D'accord.
- Pardon ? demanda Lucius, surpris.
- Je suis d'accord pour vous donner ce que vous voulez, mais à une condition.
- Laquelle ?
- Enlevez-moi ma bague de mariée, dit-elle. Je ne peux le faire si je la sais à mon doigt.
- Les femmes, grogna Lucius, sur un ton râleur et macho.
Il enleva brutalement la bague du doigt d'Hermione et la jeta par terre, avant de replonger sa bouche sur celle de la jolie brune. Il déboutonna la robe jusqu'à ce qu'il découvre complètement le corps d'Hermione, nu. Lorsqu'il s'aventura vers sa poitrine, Hermione vit alors le bon moment pour libérer les poignets. Elle fixa son poignet gauche.
- Alohomora, chuchota la jolie brune.
Elle fit de même pour son poignet droit, mais ne pouvait pas se détacher les pieds tant que ses chevilles n’étaient pas dans son champ de vision. Le corps de Lucius cachait les verrous. Il fallait qu'elle agisse vite, car Lucius était déjà en train de remonter sa robe de sorcier, afin d'atteindre son but.
- Endoloris, murmura-t-elle en fixant le vieux sorcier aux cheveux longs.
Il s'écroula par terre dans un cri strident, qui résonna dans la pièce.
- Alohomora, murmura-t-elle de nouveau.
Ses pieds libres, elle ouvrit la porte de la chambre et courut dans un couloir qui lui semblait sans fin. Lorsqu'elle vit les escaliers, elle les descendit à toute vitesse avant de voir une grande porte, qui ressemblait à une porte d'entrée, et lorsqu'elle l'ouvrit, elle se retrouva nez à nez avec Marius, Harry, Ron, deux autres aurors et Malefoy. Hermione se jeta dans les bras de son mari, le serrant si fort qu'elle crut qu'elle allait le tuer.
- Il est en haut, souffla-t-elle, à bout de souffle. Il est en haut.
Harry et Ron se précipitèrent en haut, suivis des aurors. Elle croisa les yeux de Drago, qui entra aussi à l'intérieur de la maison.
Sa respiration était saccadée, comme si elle suffoquait, mais ce n'était pas ce qui était en train de se passer. Lamie était en train de prendre le dessus sur elle. Hermione était en colère, vraiment en colère. La bague n'était plus à son doigt, il n'y avait donc rien qui empêchait Lamie de prendre le dessus sur elle.
- Marius... Ma bague... Je perds le contrôle... essaya-t-elle de dire en haletant.
Il comprit immédiatement et transplana dans la seconde qui suivit. Elle se retrouva allongée sur son lit. Sa vision se brouillait déjà. Elle sentit Marius lui accrocher son pendentif en pierre de lune autour du cou.
- Je vais le tuer, murmura-t-il à l'oreille de sa femme. Crois-moi, je vais le tuer.
- J'ai froid....
Il habilla Hermione d’un de ses énormes pulls, ainsi que d’un jogging aux couleurs de Gryffondor. Puis, il la fit glisser sous la couverture et transplana de nouveau, après lui avoir déposé un long baiser sur le front.
Hermione ouvrit lentement les yeux. Elle avait quelques douleurs au niveau des jambes, des courbatures. Courir à toute vitesse après être restée allongée deux jours ou plus n'était pas sans laisser de séquelles. Lorsque le souvenir de la bouche de Lucius sur la sienne réapparut dans sa mémoire, elle se leva en vitesse du lit où elle était, faisant tomber un pot de fleur qui s'explosa par terre.
Elle courut jusqu'aux toilettes et vomit. Elle n'était pas chez elle mais à Ste Mangouste. Elle sentit une main chaude et moite lui retenir les cheveux.
- Merci, lâcha-t-elle, après avoir fini de se vider l'estomac.
Elle se retourna et croisa les yeux bleu acier de Drago. Son premier réflexe fut de le pousser loin d'elle.
- Ne t'approche pas de moi ! s'exclama-t-elle. Où est mon mari ?
- Hermione, écoute-moi...
- Où est-il ? demanda-t-elle en haussant le ton.
- Il est parti chercher vos enfants ; ils rentrent ce soir.
- Pourquoi es-tu ici alors ?
- Astoria est allée chercher Scorpius seule. C'était enfin l'occasion de te parler, de te voir. Il y a tout le temps du monde ici...
- Je ne veux pas te parler, Drago, ni te voir ! Je veux que tu disparaisses de ma vie, s'exprima-t-elle d'un ton cinglant.
- Hermione, je sais que tu m'en veux pour ce que mon père t'as fait mais, ce n'est pas moi. Je n'ai...
- Ce n'est pas toi ? le coupa-t-elle. Le jour où j'ai emménagé chez toi, tu savais ! Ta mère et toi saviez... Ton père, la comptine... T'avais tout compris, Drago, lâcha-t-elle, les larmes aux yeux, remplis de rage. Tu savais ce qu'il attendait de toi.
Aucune réponse.
- Tu m'as utilisée !
- Quoi ?! Non ! J'étais amoureux de toi ! Et ça bien avant que nos souvenirs ne reviennent. Depuis ce jour, à la bibliothèque, je savais que c'était toi, Hermione. J'étais amoureux de toi, bien avant que mon père ne mette le bordel au Ministère. J'ai compris quelles étaient ses intentions et ce qu'il espérait de moi lorsque nous avons retrouvé la mémoire. J'avais effectivement compris qu'il voulait que je fasse de toi la mère de mes enfants pour que les Malefoy soient inscrits dans l'Histoire comme étant la plus puissante famille de sorciers au monde, mais...
- C'est pas vrai, fit Hermione en posant une main sur son front, tout en secouant la tête. Comment t'as pu me faire ça ?
- Hermione, j'avais l'intention de mettre fin à notre relation... dit-il en s'approchant d'elle, avant de se faire repousser violemment. Blaise était là au bon moment et au bon endroit ce soir-là. Je ne voulais pas que mon père ait la satisfaction de voir sa mission accomplie. J'avais l'intention d'essayer de te reconquérir quelques années plus tard, après avoir changé mon nom de famille, mais rien ne s'est passé comme prévu... Crois-moi, je n'étais au courant de rien pour la comptine, pour la surveillance... Rien du tout, finit-il par dire en se rapprochant de nouveau d'elle, avant d’être repoussé de nouveau.
- Ne t'approche pas, cria-t-elle.
- Ne me repousse pas ! s'exclama-t-il, la voix remplie d'émotion, les yeux rougis. Tu ne comprends donc pas ? Je n'ai rien à voir dans ce qui vient de se passer, je n'ai rien à voir avec mon père mis à part mon nom de famille. Regarde-moi, dit-il en lui relevant le menton, en vain. Regarde-moi ! s'exclama-t-il plus fort.
La porte de la chambre s'ouvrit et une infirmière fit son apparition.
- Est-ce que tout va bien ?
- Oui, sortez.
Elle voyait Hermione pleurer, le pot de fleur par terre, ainsi que l'état dans lequel se trouvait Malefoy.
- Madame, tout va bien ?
- J'ai dit : « sortez » ! hurla Drago.
L'infirmière sursauta et sortit de la pièce.
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Tu aurais dû m'en parler ! cria-t-elle en le poussant de nouveau. Ça aurait évité... Ça aurait évité tant de choses.
- Il t'a...
- Non ! s'exclama-t-elle. C'est toi qui ne comprends rien, Drago.
- Au contraire ! hurla-t-il. Tu ne crois pas que si j'avais voulu que ce que mon père voulait s'accomplisse, je t'aurais prise de force un soir dans ton lit ? Tu sais, Hermione, que je n'ai rien à voir là-dedans ! Tu le sais ! cria-t-il.
Drago renversa la petite table à côté du lit, sur laquelle était posé le vase, ce qui fit un bruit énorme et sourd.
- C'est trop tard.
- Comment ça « c'est trop tard » ? Tu n'es pas enceinte de lui à ce que je sache ! Tu n'as jamais porté d'enfants Malefoy dans ton ventre !
Il se rapprocha d'elle jusqu'à ce que leurs fronts soient collés l'un à l'autre.
- Et quand bien même ça se serait produit un jour, si on était restés d'ensemble, si on avait eu des enfants ensemble, je ne l'aurais pas fait pour mon père, mais parce que je t'aime !
Ils entendirent de l'agitation dans le couloir, et Drago savait que l'infirmière avait appelé les aurors chargés de la sécurité d'Hermione.
- J'étais simplement venu te remettre ça, dit-il en lui enfilant sa bague de lune au doigt. Je vais y aller.
Hermione plongea son regard dans celui du beau blond.
- Drago, c'est trop tard, dit-elle en espérant qu'il comprenne le message qu'elle voulait lui faire passer.
- Qu'est-ce qui est trop...
Le silence lui répondit. Elle le fixa intensément en espérant qu'il puisse lire en elle comme il savait si bien le faire.
- Non... fit-il en agitant la tête négativement. C'est impossible.
La porte s'ouvrit et Harry apparut, ainsi que trois autres aurors, baguette levée.
- Hermione, tu vas bien ? demanda le brun à lunette. Éloigne-toi d'elle, Malefoy.
- Harry, ça va, baisse ta baguette.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
demanda Harry, la baguette toujours levée vers Drago. Il a essayé de t'agresser tout comme son père l'a fait ?
- Non ! Harry, baisse ta baguette ! s'exclama-t-elle fermement.
Il s'exécuta puis demanda à ses collègues de baisser leurs baguettes.
- Je me suis sentie nauséeuse, alors je me suis levée pour vomir et j'ai accidentellement fait tomber le vase en me levant ; et lorsque Drago est entré, nous nous sommes disputés...
- Nauséeuse ? Lucius ne t'a pas...
- Non, Harry. Il ne m'a pas violée si c'est ce que vous voulez tous savoir !
Drago et Harry se lancèrent un regard furtif. Puis, Malefoy transplana.
- Je veux rentrer, je me sens mieux.
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