39. Douce Romance
Hermione avait accompagné Priam, Teddy et Esmée chez les Londubat. Neville et Hannah avaient laissé la maison et étaient partis faire un séjour en amoureux à Bristol. Ils ne revenaient que le lendemain soir, et ils avaient donné la permission à Hugh et Gracy d'inviter qui ils voulaient, seulement s’il faisait partie de la famille. Elle avait ensuite déposé Lucretia chez Harry et Ginny, parce que celle-ci avait prévu de voir James ce jour-là. Marius était parti tôt ce matin, car il devait se rendre en Écosse pour traiter un dossier important avec des investisseurs écossais. Par conséquent, aujourd'hui, elle se retrouvait seule avec Rose, que Ron avait déposé hier soir. Elle était encore endormie alors qu'il était plus de onze heures trente.
La porte sonna, ce qui fit sortir Hermione de ses pensées. Elle se leva et prit une grande inspiration. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle vit Drago accompagné de son fils. Elle avait appréhendé ce moment toute la matinée.
- Entrez, je vous en prie, dit-elle sur le ton le plus aimable possible.
Elle ne voulait pas que son anxiété se fasse ressentir. Les deux Malefoy entrèrent et elle les mena jusqu'au salon.
- C'est très silencieux. Il n'y a personne ? demanda Scorpius.
- Il n'y a que Rose... qui dort encore. Je vais aller la réveiller.
- Ça ne m'étonne pas d'elle, fit Scorpius, avant de rigoler.
Hermione monta à l'étage et entra dans la chambre d'Esmée. Rose dormait sur le lit à deux places de sa fille.
- Rose, fit doucement la belle brune en ouvrant les rideaux d'un coup sec.
- Quelle heure est-il ? demanda la jeune rouquine.
- Scorpius est là, il t'attend en bas.
- Quoi ?! s'exclama la jeune fille en sortant du lit.
Elle courut vers la salle de bain, et dix minutes plus tard, Hermione et Rose descendirent les rejoindre.
Drago et Scorpius étaient assis sur le canapé, devant la télé.
- Désolée pour l'attente, lâcha Rose. Salut Sco. J'espère que je ne t'ai pas fait trop attendre...
Ils se sourirent mutuellement.
- Non, j'étais captivé par... Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda le jeune garçon à Hermione.
- C'est une télévision, une invention moldue faite pour divertir celui qui regarde.
- J'adore ! Papa, il nous en faut une à la maison.
- On en rediscutera ce soir.
- Oh, j'avais espéré que Scorpius dorme à la maison, tout le monde revient ce soir. Il dormirait avec Teddy et Priam, comme ils l’avaient prévu.
- Prévu ? demanda Scorpius.
- C'était leur idée que tu restes ce soir.
- Je n'y vois aucun inconvénient, dit Drago.
- Viens, Sco, je voulais te montrer quelque chose dans le jardin.
Les deux enfants sortirent du salon, et Hermione se retrouva seule avec Drago. Un petit silence s'installa avant d'être rompu par le grand blond.
- Ton mari n'est pas là ?
- Non, il ne revient que demain soir. Il est en Écosse.
- Je vois.
Hermione éteignit la télé qui faisait trop de bruit à son goût. Alors ça y est. On y est. Hier soir, Priam et Esmée lui avaient tout raconté et ils avaient loué d'éloges Drago, sans en faire trop, pour pas que ca blesse Marius. Après avoir mangé quelques morceaux de chocolat en famille et avec Ron, tout le monde était allé se coucher. Elle avait parlé à Marius à propos de la venue de Drago, et il lui avait vivement conseillé de tout lui dire avant qu'il ne soit trop tard.
- Lovers Fervers, hein ?
Drago regarda en sa direction.
- Merci pour les cadeaux, dit-elle en s'avançant vers lui. Ça m'a fait énormément plaisir, Drago.
Le beau milliardaire lui tourna le dos et observa la pièce, les tableaux, les vases, la télé, un écran plat accroché au mur.
- Je vais y aller ! s'exclama-t-il.
- Non.
Il se retourna vivement vers elle, un air surpris au visage.
- Je te dois des explications...
Il l'encouragea du regard à continuer.
- Mais pas ici. Nous devrions monter à l'étage, je ne veux pas prendre le risque que les enfants, par mégarde, nous entendent.
Drago suivit Hermione jusqu'à son petit salon, au troisième étage. Marius avait son bureau et Hermione avait sa « bâtisse », comme elle l'appelait. C'était une pièce aussi grande qu'une chambre. Deux murs étaient incrustés de livres. Il y avait un long canapé en cuir marron et un immense tapis blanc sur le parquet en bois. Une immense fenêtre prenait presque tout un mur et des centaines de petites ampoules flottaient au plafond, éteintes.
- Je t'en prie, assieds-toi.
Drago s'assit sur le canapé, tandis qu’Hermione s'installa près de la fenêtre. Elle lui faisait dos, et se disait que peut-être elle arriverait mieux à lui dire si c'était le cas, mais pas du tout.
Elle n'arrivait pas à aborder le sujet.
- Ta femme n'a pas l'air de me porter dans son cœur, commença-t-elle par dire.
- Elle est tout simplement de nature jalouse.
- C'est ce que j'ai pu remarquer... Au fait, merci d'avoir ramené les jumeaux hier.
- Je n'allais pas les laisser rentrer tous seuls, c'est tout à fait normal. C'était agréable de passer un moment avec eux. C'était comme me rapprocher un peu plus de toi.
Il avait prononcé la dernière phrase un peu moins fort, mais Hermione avait très bien entendu et elle avait cessé de respirer quelques secondes. Elle entendit le canapé faire du bruit, puis, l'instant d'après, elle sentit le souffle chaud de Drago par-dessus son épaule. Mais qu'est-ce qu'il fait ? se demandait-elle.
- J'ai énormément ri avec eux. Ton fils a une imagination débordante et ta fille a un humour à tomber par terre, tout comme sa beauté. Elle te ressemble beaucoup, Hermione... Mais soyons honnêtes l'un envers l'autre, tu ne m'as pas fait monter pour me parler de ma femme ou de tes enfants ?
Quoi ? Mais si, justement ! Qu'est-ce qu'il... Sérieusement ? Lui... Moi... pensa-t-elle. Pas maintenant.
Elle se tourna vers lui et son parfum enivra ses narines. Il sentait si bon qu'elle crut qu'elle allait plonger sa tête dans son torse, mais elle se retint avec une immense force.
- Qu'est-ce que tu insinues ? répondit-elle en levant les yeux vers lui.
Il ne la regardait pas. Il fixait un point loin derrière elle, par la fenêtre. Puis, subitement il déposa ses mains sur la mâchoire d'Hermione et l'embrassa chastement. Il l'embrassait comme si c'était la première fois qu'il le faisait, comme si elle était une chose fragile. À ce moment, elle savait qu'au fond d'elle quelque chose comme ça allait se produire. Après ce qu'il s'était passé hier… Il l'avait littéralement retenue, il ne voulait pas qu'elle parte et, à ce moment, elle avait tant voulu rester, lui parler, lui crier dessus, l'embrasser, se disputer. Peu importait, du moment qu'elle était avec lui. Ils entendirent Rose crier, ce qui fit sursauter Hermione. Elle se retourna vivement vers la fenêtre et aperçut Scorpius poursuivre la fille de Ron avec quelque chose dans la main.
Elle se rendit compte que, si les enfants avaient ne serait-ce que levé les yeux en l'air, ils les auraient vus s'embrasser elle et Drago. Pour Rose, ça n'aurait pas été grand-chose, mais pour Scorpius, ça aurait été toute autre chose.
- Si Scorpius nous avait vus...
- Je sais, la coupa Drago en s'éloignant d'elle de quelques pas. J'aurais dû vérifier.
~*~
Il attrapa l'un de ses poignets et la rapprocha de lui pour replonger ses lèvres sur celles d'Hermione. Il aimait la sensation que ça lui procurait, il aimait sentir de nouveau ce sentiment de plénitude. Il l'embrassa plus fougueusement que la première fois, et cette fois, il sentit les mains d'Hermione se poser derrière sa nuque. Il resserra son étreinte autour de sa taille pour la sentir plus fort contre elle.
Il sentit qu'elle voulait mettre fin au baiser mais il ne voulait pas la laisser faire. Il aurait pu l'embrasser toute la journée s’il en avait eu l'occasion, mais il fallait être raisonnable et surtout réaliste : son fils était en bas.
Il la laissa mettre fin au baiser mais ne retira pas ses mains de sa taille. Il n'était pas encore prêt pour la laisser partir. Il enfuit alors sa tête dans le cou d'Hermione et ferma les yeux. Ils restèrent de longues minutes ainsi, jusqu'à ce qu'il décide de s'asseoir sur le canapé, l'entrainant en même temps sur ses genoux.
Le parfum d’Hermione imprégnait ses narines. Il savait à présent qu'il pourrait la reconnaître parmi mille autres. Elle venait d'imprégner son esprit, le rendant étourdi d'amour. Il se demandait encore comment ils avaient fait pour en arriver là. Drago se rappelait encore de la sensation qu'il avait ressentie lorsqu'il avait retrouvé la mémoire à propos d'elle et lui. À partir de ce moment-là, il n'avait jamais cessé de l'aimer ; et même lorsqu'il s’était réveillé du coma dans lequel il avait été plongé par Hermione, à son réveil, le beau blond avait espéré tous les jours ouvrir les yeux et la voir à son chevet, près de lui, la voir apparaître pour une de ses séances de rééducation, qu'on lui dise qu'elle avait passé la nuit ici lorsqu'il dormait.
Un signe, rien qu'un seul, c'est tout ce qu'il avait espéré. Et même après tout ce temps, il se demandait pourquoi elle n'avait rien fait pour reprendre contact avec lui, ne serait-ce que pour lui présenter ses excuses ou savoir comment il allait.
- Pourquoi ?
Hermione lança un regard
interrogateur à Drago.
- Pourquoi tu n'as jamais cherché à savoir comment j'allais ?
- Lorsque je t'ai dit que j'avais décidé de partir, je suis partie. J'ai quitté l'Angleterre, et je suis partie loin, pendant un long moment. J'avais coupé les ponts avec tout le monde, y compris Harry et Ron.
Carrément ! se disait Drago. Il aurait pu s'arrêter là et profiter de ce moment, mais sa soif de réponses prenait le dessus.
- Et lorsque tu es revenue ?!
- Tu étais marié ! s'exclama-t-elle à son tour. Lorsque je suis revenue, tu étais marié... Et j'avais déjà les jumeaux. Nos vies avaient déjà pris un tournent trop compliqué et différent... Pour moi, c'était mieux que nous ne nous revoyions pas.
- Comment tu as rencontré Marius ?
Hermione soupira et se mit debout.
- Ça y est. Tu viens de tout gâcher.
- J'ai besoin de réponses,
Hermione ! La femme de ma vie, celle que j'aime plus que tout au monde, est mariée à un autre, a porté les enfants d'un autre, vie avec un autre, en aime un autre. Mets-toi à ma place ! Tu refais surface dans ma vie deux mois plus tôt, et me voilà de nouveau prêt à faire tout et n'importe quoi pour toi ! Je suis prêt à quitter Astoria pour toi... Mais j'ai besoin de réponses, Hermione. Dis-moi que tu ne nous as pas oubliés...
Il se leva à son tour et vint se poster devant elle.
- Comment tu as pu l'aimer en si peu de temps ? On s'est quittés il y a quinze années, au bord de ce lac, et l'année qui suivait, tu rencontres Marius et tu tombes enceinte de lui... Comme si ça n'avait pas suffit que Théodore et toi...
- Ça suffit, Drago ! s'exclama Hermione. J'ai compris, tu m'en veux et je m'en veux aussi pour te cacher tellement de choses ; mais laisse-moi le temps, laisse-moi le temps de trouver le bon moment et la bonne façon de te le dire. À chaque fois que je suis prête à t'en parler, tu t'emportes juste avant, comme tu l'as fait au restaurant et comme tu le fais maintenant. Je ne veux pas prendre le risque de t'expliquer quoi que ce soit si tu es dans un tel état parce que...
Elle fut interrompue car quelqu'un frappa à la porte.
- Oui ?
La tête de Lucretia apparut, avant qu'elle ne rentre complètement.
- Je dérange ?
- Non, pas du tout, répondit sa mère.
- Je voulais juste te prévenir que j'étais rentrée. Harry vient de me raccompagner. Il m'a dit de t’informer qu'il était pressé, et que donc il devait y aller. Bonjour Mr. Malefoy. Je ne savais pas que vous seriez là, je pensais que vous deviez déposer Scorpius dans la matinée.
- Nous sommes arrivés plus tard, répondit Drago en regardant sa montre. Je n'avais pas remarqué qu'il était déjà cette heure-là, dit-il en fronçant les sourcils.
- Quelle heure est-il ? demanda Hermione.
- Quinze heures. Je vais y aller.
- Nous n'avons pas fini de discuter, racla Hermione.
Lucretia jeta un regard à sa mère.
- Vous parliez de quelque chose en particulier ? interrogea la jeune fille.
- Ça ne te regarde pas, Lucrèce.
- Par Merlin ! s'exclama une voix masculine derrière Lucretia. C'est vraiment toi, la légende ?
- Pardon ?
- C'est toi qui as transformé l'eau chaude des douches de Beauxbâtons en merde de troll ? Rose vient de me dire que c'était toi... Bah, t'es toujours là, Papa ?!
- Scorpius... souffla la fille d'Hermione. Tu n'as pas intérêt de le raconter à tout le monde à Poudlard ! Tu diras la même chose à Rose, je ne veux pas m'attirer d'ennuis avec les filles de Beauxbâtons qu'il y a là-bas.
- Allez régler ça dans le couloir, fit Hermione en les chassant tous deux du bureau qu'ils avaient envahi.
Drago n'en revenait pas : c'était elle la fille qui les avait fait rire, lui et Blaise, quelques jours plus tôt avec ses bêtises ?
- Lorsque mon filleul, Bennett, m'a raconté les bêtises qu'une mystérieuse fille avait faites... Si on m'avait dit que c'était la tienne, je n'y aurais jamais cru.
- Il y a le « pourquoi du comment », mais ça c'est une autre histoire. Tu devrais y aller, ta femme ne va pas apprécier que tu sois resté autant ici, dit-elle en regardant par terre.
Drago lui releva le menton.
- Ne fais pas ça, pas après ce qu'il vient de se passer, Hermione.
Il la regarda très sérieusement, avant de voir une pointe de tristesse en elle. Se sent-elle mal parce qu'elle venait de tromper son mari ? se demandait-il.
- Tu regrettes ?
- Pas du tout. Je n'attendais que ça, mais je ne m'attendais pas à ce que ça se produise aujourd'hui. Enfin si… tout de même.
- Dis-moi, fit Drago en se rasseyant sur le canapé. Quand tu m'as fait monter ici, c'était pour mes explications, je t'écoute.
- Tu ne comprends pas : je ne peux pas t'expliquer quoi que ce soit après que tu m'ais embrassée. Je ne veux pas prendre le risque que nous nous disputions alors que nous venons de nous retrouver. Ça aurait été tellement plus simple si tu n'avais rien fait.
Un long silence s'installa entre les deux protagonistes.
Drago préférait ne rien dire. Il venait de tromper sa femme, et en toute honnêteté, il y a bien longtemps qu'il l’avait fait. Il avait pendant une longue période trouvé réconfort entre les jambes de Pansy, jusqu'à ce que sa femme devienne trop suspicieuse. Par la suite, lui et Parkinson avaient arrêté de se voir.
Elle s'était mariée et avait quitté le pays. Drago avait aimé Astoria de tout son cœur pendant un certain moment, la période où elle était enceinte plus précisément. Le seul fait de savoir qu'elle allait mettre au monde Scorpius le rendait fou de joie. Lorsque leur fils vit la lumière du jour, Drago avait pensé que sa vie reprenait enfin un sens. Son seul but dans la vie, sa seule conviction était Scorpius.
Plus le temps passait, plus il considérait Astoria comme une vieille amie. C'était un amour purement amical.
~*~
Hermione ne s'était même pas rendue compte que la nuit était tombée. Drago et elle étaient restés plusieurs heures dans un silence parfait. Elle ne savait pas à quoi il pensait, et il ne savait pas à quoi elle pensait non plus ; et même s’ils ne parlaient pas, le simple fait d'être assis côte à côte leur suffisait. Leurs mains se frôlaient et la tête d'Hermione était posée sur l'épaule de Drago. Ce simple contact lui permettait d'être heureuse dans ce silence pesant et inconfortable.
- Maman !
Priam débarqua dans la pièce, et Hermione se redressa juste à temps.
- Oh. Bonjour Mr. Malefoy, comment allez vous ?
- Je vais bien et toi, Priam ?
- Ça va, dit-il en regardant sa mère longuement.
- Je ne t'ai pas entendu rentrer.
- Ah… Pourtant, ça fait une bonne heure que nous sommes là. Nous sommes rentrés pour manger, comme tu nous l'as ordonné, mais devine quoi ?! Tu n'as pas fait à manger. Je te signale que Scorpius est à la maison.
- J'avais oublié, vous auriez dû me prévenir que vous étiez rentrés au lieu d'attendre !
- Tu aurais pu vérifier !
Hermione plissa les yeux et fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qui s'est passé chez les Londubat ?
- Rien du tout ! siffla son fils, avant de sortir de la pièce. On meurt de faim, ajouta-t-il, une fois dans le couloir.
Hermione n'était pas convaincue de la réponse de son fils, mais elle savait qu'elle ne pourrait rien tirer de lui dans son état.
- Tu restes dîner ?
Drago se leva, se posta devant Hermione et déposa rapidement ses lèvres sur les siennes.
- Avec plaisir.
Ils descendirent tous les deux, et Hermione se mit derrière les fourneaux tandis que Drago s'était appuyé sur un des comptoirs, la regardant faire.
- Parle-moi un peu de Scorpius, dit-elle alors qu'elle enfournait les pommes de terre pour les faire rôtir.
- Et bien, il est très intelligent pour un garçon de son âge, il faut dire aussi qu'il adore lire des livres. Avant d'entrer à Poudlard, il ne faisait que ça. Il adore écouter les plaisanteries et il est de nature assez timide. Je me suis toujours demander de qui il tenait ça.
- Ça doit être un trait de caractère qui lui est propre, tu ne crois pas ?
Drago acquiesça en guise de réponse. Hermione fit griller des côtes de porc à la poêle et les déposa sur la table.
- Tu cuisines toujours toi-même de façon moldue, ou tu as des elfes maison ?
- Nous n'en avons pas, fit Esmée, qui venait d'apparaître dans la cuisine avec Shin-chan, son Boursouf. Maman n'en veut pas et Papa respecte la volonté de Maman. De toute façon, nous n'en avons pas besoin, fit-elle en s'asseyant à table. Tu cuisines très bien, Maman. Vous devriez pourtant le savoir, Mr. Malefoy.
Le savoir ? Est-ce qu'elle leur a dit pour nous deux ? pensa Drago.
- Pas d'animaux à table mon cœur.
- Mais Shi-Shi est inoffensif, ajouta Lucretia, débarquant elle aussi à table. Hein, Shin-chan ? fit-elle en lui faisant des papouilles. C'est bien pour ça que tu as accepté de le garder à la maison.
Le Boursouf cligna des yeux et ronronna.
- Shin-chan ? demanda Drago. C'est original.
- Papa l'a ramené de Chine et il avait déjà un prénom, alors j'ai décidé qu'il le garderait, répondit Esmée.
- Hermione, ma maman est là, fit Rose.
- Oh, c'est Gabi ! Lucretia, sors les patates du four, veux-tu. Je reviens.
Hermione se dirigea vers la porte d'entrée et vit Gabriella, chargée de courses.
- Tout s'est bien passé ?
- Oui, comme d'habitude, la rassura Hermione. Reviens quand tu veux, Rose.
Elle fit un câlin à la fille de son meilleur ami, et fit la bise à sa femme. Elle se dirigea vers la salle à manger, où Scorpius, Teddy et Priam avaient rejoint la table. Drago s'était aussi installé, et les plats étaient tous à table.
- C'était bien chez les Londubat ? demanda Hermione, créant une sorte de malaise.
Qu'est-ce qui s'est encore passé ? pensa-t-elle.
- Oh oh ! Je crois qu'il y a de la tension en l'air, fit remarquer Lucretia.
- La ferme ! racla Priam.
- Calme-toi, murmura Teddy.
- Toi, la ferme ! s'exclama Lucretia.
- Ne lui parle pas comme ça, Priam, s'exprima Esmée.
- C'est bon. Je vois... J'ai touché un sujet sensible et on en discutera plus tard. Maintenant, si vous voulez vraiment faire toute une scène devant Scorpius et son père, libres à vous de le faire.
Ses enfants se calmèrent immédiatement, et le dîner se déroula dans une ambiance plus ou moins bonne.
Elle pouvait constater à quel point ses enfants s'entendaient bien avec Drago et à quel point elle s'entendait bien avec Scorpius. Évidemment, Teddy s'entendait avec tout le monde et c'était un plaisir de le voir aussi proche de Drago. Elle n'avait jamais eu l'occasion de le voir avec lui. Teddy Lupin était comme son fils, il avait été élevé en même temps que les jumeaux, qui le considéraient comme leur frère, particulièrement Priam.
Le jeune Lupin passait la plus grande partie de son temps chez les jumeaux, et vice-versa. Hermione appréciait ce moment et elle pouvait constater que Drago aussi.
~*~
Drago était dans son bureau, au manoir. Il venait de finir de rédiger un contrat exclusif pour faire commercialiser une potion qu'il venait d'inventer, l'Engourdine. C'était une potion qui empêchait d'avoir les membres lourds ou engourdis après un accident, une sortie d'hospitalisation, une rééducation, une séance de sport ou même après être resté assis pendant un long moment. Il avait eu l'idée de la créer lors de sa rééducation, où tous les matins et tous les soirs, il avait les jambes et les bras lourds et engourdis. Il avait mis dix ans à la confectionner, et elle était enfin au point.
- Chéri ? J'y vais, je reviens dans une semaine, fit Astoria en déposant ses lèvres sur celles de son mari.
Elle et Drago venaient de se réconcilier. Ça faisait un mois qu'ils ne faisaient que se disputer, et tout avait commencé à cause de ce soir-là, qu'il avait passé chez Hermione. Elle n'avait rien dit lorsque Scorpius était là, mais aussitôt qu'il fut reparti à Poudlard, elle l'avait accablé de reproches. Mille et un reproches.
Depuis ce jour, elle avait tout fait pour que Drago soit avec elle dès qu'il avait du temps libre. Par conséquent, il n'avait pas revu Hermione depuis ce soir-là et il en devenait fou. Cette semaine qu'Astoria passerait chez sa mère allait enfin le libérer.
- On se voit à la gare pour aller chercher Scorpius.
Elle lui sourit en guise de réponse et quitta la pièce. Tout lui semblait étrangement calme d'un coup, et c'était comme s’il s'était débarrassé d'un poids pesant. Sa relation avec Astoria n'était déjà pas très bonne avant le retour fracassant d'Hermione dans la vie de Drago, et ça s’était gravement empiré depuis. Il n'y avait presque plus de communication entre eux, et Drago avait compris que c'était lui qui avait détruit leur couple, le jour où il l'avait trompée avec Pansy.
De plus, il avait su que leur couple ne serait plus jamais comme avant le jour où Astoria l'avait soupçonné d'avoir une aventure, qu'il avait évidement niée en bloc.
- Mr. Malefoy, vous avez reçu une lettre, fit Smergole, qui était toujours son elfe après tant d'années.
- Merci.
Cher pitoyable fils,
J'aurais cru après tant d'années que tu aurais suivi mes instructions, mais tu n'en as eu que faire. Tu n'as pas une seule seconde pensé à la réputation des Malefoy ! Tout ce que tu avais à faire était de t'accoupler avec Hermione Granger, afin qu'elle tombe enceinte, mais j'avais oublié à quel point tu étais un incapable. Tu n'as même pas su rallier la sorcière la plus forte de notre siècle à notre cause, notre famille. Je ne peux laisser passer une telle chose. Si tu te demandes pourquoi je t'envoie une lettre après tout ce temps, un an après ma libération, c'est que, comme je te l'ai dit, je me dois de réparer tes erreurs. Ta mère et toi m'avez tristement déçu et abandonné, ce pourquoi je vais rebâtir la famille Malefoy.
Lucius Malefoy.
Drago ne bougeait plus depuis maintenant cinq bonnes minutes. Lorsque son père avait été libéré d'Azkaban, sa mère et lui avaient veillé à ce qu'il ne prenne pas contact avec eux. Aussi, elle avait déménagé dans un manoir offert par Drago. Lui s'était rebâti une fortune, et il n'avait plus besoin de son père, bien que ruiné à cause de ses choix. Pendant un an, ils n'avaient eu aucun signe de vie de lui. Ils avaient alors pensé que Lucius avait décidé de voir la vérité telle qu'elle était. Drago et Narcissa ne voulaient plus de lui ; mais cette lettre, cette lettre tortura le cœur de Drago, telle une serviette que l'on épongeait. Il avait compris ce que son père voulait faire ; il avait tout compris, et une haine incommensurable montait en lui. Il voulait le tuer, il voulait le tuer de ses propres mains.
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