37. Sentiment persistant
Hermione avait passé sa journée entière le nez entre le dossier Cooking Break, et à cause de cela, elle était épuisée. Entre les préparatifs du Tournoi des Trois Sorciers et les préparatifs du Championnat international de Quidditch, qu'elle devait organiser avec le Département des Jeux et Sports magiques, ou encore le festival Cooking Break, servant à rassembler tous les elfes libres à travers le monde, le temps d'une journée, pour les aider à retrouver un mode de vie après avoir vécu une vie dévouée à leurs maîtres, elle était débordée. D'autant plus que, vendredi, les enfants devaient rentrer de Poudlard et qu'elle n'avait toujours pas nettoyé la maison.
- Mlle Granger, Mr. Malefoy est arrivé, fit sa secrétaire.
- Malefoy ? Je ne me rappelle pas avoir rendez-vous avec lui aujourd'hui, dit-elle, le souffle presque coupé.
- Vous aviez rendez-vous avec lui samedi matin, mais ça a été remporté à aujourd'hui puisqu'il ne pouvait pas y assister.
- Faites-le entrer alors.
Hermione approcha sa tasse de café à la crème chaud près de sa bouche. Drago entra et s'assit sur le fauteuil en face d'elle.
- La première épreuve se déroule jeudi, tu t'en souviens ?
Drago acquiesça.
- Les trois Sorciers seront lâchés dans un espace délimité par des murs magiques de la forêt interdite et ils devront retrouver un item perdu, une carte plus précisément, avant de rebrousser chemin jusqu'à la sortie. Dit comme ça, l'épreuve a l'air simple, mais elle ne l'est pas du tout. La forêt sera truffée de Pitiponks, qui tenteront d'égarer les candidats ; de plus, ils devront faire face à tout un tas d'autres créatures.
- Pourquoi l'espace sera-t-il délimité ?
- Il ne faut pas que les élèves s'aventurent du côté des centaures et autres créatures peu aimables face aux sorciers. Le Bureau de Liaison des Centaures ne nous a pas donné le feu vert pour empiéter sur le territoire de ces derniers.
Drago acquiesça de nouveau.
- Tiens, ta part de bénéfices, dit-elle en poussant avec le dos de sa main une bourse pleine de galions vers Drago. Cinq mille galions (=25000£)… Je vois que la somme ne te choque pas du tout. J'en déduis que tu es au courant que cet événement est avant tout un événement à but lucratif qui rapporte énormément à l'Organisation internationale du Commerce magique. Sinon, tu n'y aurais pas investi un seul galion, n'est-ce pas ?
- Tu viens de répondre à ta question toute seule, Granger. La vraie question est : pourquoi parles-tu autant alors que tu vois bien que je n'ai aucune envie d'ouvrir la bouche pour te répondre ?
Hermione leva les yeux vers Drago pour la première fois depuis qu'il était entré dans son bureau. Il se laissa aller dans le siège en cuir et croisa les mains sur la table, les coudes appuyés sur les accoudoirs.
- Que me vaut l'honneur de ton silence dans un tel cadre professionnel ? répondit Hermione.
- Que m'a valu ce long silence pendant quinze années ?
Hermione soupira longuement, avant de porter de nouveau sa tasse à sa bouche. Elle ne savait pas quoi faire. Toute sa vie, elle avait réfléchi à comment elle allait réagir face à Drago lorsqu'elle le reverrait un jour ; mais plus les années passaient, plus les chances de le revoir un jour étaient infimes. Aujourd'hui, elle ne savait plus quoi dire. Auparavant, elle pensait qu'elle lui dirait la vérité, toute la vérité, mais à présent, elle ne savait plus ce qui était bon de faire. Ses enfants étaient au courant, et tout son entourage croyait que les jumeaux étaient les enfants de Marius. Comment pouvait-elle dire quoi que ce soit ? Comment allait-il le prendre ? Il avait une femme et un fils maintenant.
- Je pense que nous en avons fini.
- Je ne pense pas. J'ai envie de te poser une question.
- Je t'écoute, dit Hermione.
- Te considères-tu comme une personne honnête, Granger ?
- Personne ne l'est vraiment... Écoute Drago, je sais que mes actes passés n'ont pas été corrects envers toi, mais les circonstances ont fait que nos vies sont à présent... Comment dire…
Hermione ne put terminer sa phrase lorsqu'elle vit les yeux de Drago dévier sur ses lèvres. Elle sentit cette vieille sensation agréable lui emprisonner la poitrine. Ça faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas ressentie. Inconsciemment, le regard d'Hermione glissa lui aussi vers les lèvres de Drago, et elle eut cette envie intense de plonger dessus.
- Nous pourrions… dîner... ensemble ? demanda la jolie brune, la voix hésitante.
Drago releva les yeux vers elle et ils s'observèrent quelques secondes.
- Je veux dire, pour que nous mettions tout ce que l'on a sur le cœur au clair.
- Demain, midi, au Numos Classico.
Hermione acquiesça. C'était, de toute façon, la seule chose qu'elle était capable de faire, car à présent, les mots ne sortaient plus de sa bouche. Pourquoi avait-elle proposé ça à Drago ? Devait-elle en parler à Marius ?
~*~
Drago était en plein milieu d'un repas de famille. Sa mère était là, ainsi qu'Andromeda. Ça avait été un réel soulagement lorsque ces dernières avaient mis les choses à plat. Narcissa avait avoué à sa sœur qu'elle avait été pendant un certain temps en accord avec les convictions des Mangemorts, Sangs-purs, extrémistes ; mais que lorsque sa sœur Andromeda avait perdu pratiquement toute sa famille dans cette guerre, Narcissa s'était rendue compte que tous les idéaux que clamaient son mari et sa sœur Bellatrix étaient irréels et complètement faux. Elle s'était demandé maintes et maintes fois ce qu'avaient mérité sa nièce, le mari de sa nièce et son beau-frère pour mourir. D'autant plus qu'ils avaient laissé un petit garçon derrière eux. La mère et la tante de Drago s'étaient pardonné, ou du moins, Andromeda avait pardonné sa sœur, mais Drago se demandait toujours si sa mère s'était pardonné à elle-même.
Astoria, sa femme, était assise à ses côtés.
- Au fait, Maman, Scorpius m’a demandé de te commander d'autres caramels au beurre salé.
- Nous sommes mardi et Scorpius revient vendredi soir. Tu aurais dû me prévenir avant, répondit Narcissa. Comme l'a fait Andromeda pour Teddy, il y a trois semaines.
- D'ailleurs, j'organise un repas de famille lundi prochain, et je me demandais si vous et Teddy seriez disponibles pour y assister.
- Oh Astoria, je suis navrée mais c'est la semaine d'Halloween, vous savez, celle que je passe avec Marius et sa famille.
- Tu ne m'avais pas dit que sa femme était revenue de France ? demanda Narcissa.
- Si et, en l'occurrence, cette année, nous passons la semaine dans un des châteaux de Marius.
- Je trouve ça dommage que nos deux familles ne se soient rencontrées il y a seulement un mois, dit Astoria. Pourtant, Drago, Marius est bien ton cousin n'est-ce pas ?
- Oui, mais c'est un homme assez discret.
- Je suis curieuse de savoir qui il y aura lors de cette semaine ? demanda l’épouse de Drago.
- Et bien, Teddy et moi seront de la partie, comme je viens de vous le dire, la famille de Marius évidement, les Londubat...
- Les Londubat ? s'étonna Drago.
- Neville Londubat et Marius sont cousins, répondit sa mère.
- Je ne le savais pas... répondit son fils.
- Il y aura aussi les Potter, puisque Harry est le parrain de Teddy. Et comme Hermione et Harry se considèrent comme frère et sœur, elle sera là également. Et enfin, les Weasley, dit-elle en portant son verre à sa bouche pour boire une gorgée.
- Et bien, il y a beaucoup de choses que je ne savais sur ta famille, Drago.
- Tu n'es pas la seule, lui répondit-il.
- J'aimerais bien nouer des liens avec Marius, je ne l'ai jamais vu, fit Narcissa. Bientôt peut-être… D'ailleurs, à qui est-il marié ?
Andromeda hésita un moment, mais Drago la devança.
- À Hermione Granger. Peu de gens le savent car ils veulent que ce point de leur vie privée reste privé.
Narcissa leva les yeux vers son fils, un petit air inquiet au visage.
- C'est pour ça que je tiens à ce que cela ne s'ébruite pas, ajouta Andromeda.
- Bien sûr, fit la mère de Drago. Cela m'étonne tout de même... Hermione Granger… Comment se sont-ils connus ? demanda-t-elle en regardant brièvement vers son fils.
- C'est une question que tu pourras leur poser si un jour vos routes se croisent.
La tête d'Astoria reposait sur le torse de Drago. Ils regardaient tous deux le feu de cheminée de leur chambre crépiter.
- Au fait, demain midi, je déjeune avec la Ministre de la Coopération magique et internationale. On pourrait reporter notre déjeuner à un autre jour.
- Ah... Mon mari annule un déjeuner avec sa femme pour déjeuner avec une autre… Dois-je être jalouse ?
- Pas le moins du monde, Astoria. Nous devons juste parler du Tournoi des Trois Sorciers. Et puis, tu connais Granger.
- Bien sûr, j'avais oublié... Tu devrais plutôt dire Mrs. Black. Dis-moi, tu ne regrettes pas de ne pas être proche de ta famille maternelle, ta famille Black ? Lorsqu’Andromeda listait toutes les personnes qui allaient se réunir juste pour Halloween... je me suis dit que, si j'avais été à ta place, j'aurais été envieuse. J'aurais moi aussi voulu en faire partie.
Drago ne répondit pas à sa femme et ferma les yeux. Il avait hâte de se réveiller afin d’affronter demain.
~*~
Hermione attendait depuis dix minutes, ayant dix minutes d'avance. Elle angoissait un peu mais moins que la veille au soir. Elle en avait parlé à Marius, qui l'avait en toute honnêteté encouragée à faire comme elle le sentait, et elle en avait été soulagée, mais elle angoissait tout de même. Lui dire ou ne pas lui dire, telle était la question.
- Hermione.
- Drago, dit-elle en se levant de sa chaise.
Elle allait se rapprocher pour lui faire la bise, mais elle hésita et ne le fit pas. Il tendit sa main et Hermione la serra. Ils s'assirent en même temps. Un silence s'installa. Ils se regardèrent jusqu'à ce que le serveur se présente à leur table.
- Puis-je prendre votre commande ?
- Je vais prendre des œufs et du bacon, et en dessert, une tartelette au citron, fit Hermione.
- Et moi, je prendrai des côtelettes d'agneaux et une tartelette à la crème pour le dessert.
- Bien, vos plats seront servis dans une dizaine de minutes.
- Je vois que la tarte à la crème est toujours ton péché mignon...constata-t-elle d’un air amusé, après que le serveur soit parti.
- Tu t'en souviens à ce que je vois.
- Comment pourrais-je l’oublier ?
Le silence s'installa jusqu'à ce que les plats soient servis.
- Je ne t'ai jamais vraiment posé la question, dit-elle timidement. Mais comment vas-tu ?
Drago la toisa sévèrement, ce qui fit rougir la belle brune. Elle comprit immédiatement qu'il valait mieux en venir au but.
- J'aurais aimé être à tes côtés lors de ton hospitalisation, tu sais. D'ailleurs, j'aurais aimé que tu ne sois jamais hospitalisé à cause moi...
Les yeux couleur acier de Malefoy se plongèrent dans ceux d'Hermione. Elle espérait qu'il puisse lire dans ses yeux qu'elle était sincère.
- Avant l'accident, j'avais déjà décidé de partir, le jour de la remise des diplômes plus précisément... Alors ma décision était déjà toute prise. Tout s'est juste passé plus rapidement que prévu.
- Alors, cette nuit ensemble, c'était...
- Un cadeau d'au revoir... oui. J'avais pensé que c'était l'une des plus belles choses que je pouvais t'offrir.
Elle apporta son verre de vin blanc à sa bouche, tandis que Drago entamait ses côtelettes. Le silence s'installa de nouveau. Hermione ne savait pas s’il allait dire quelque chose ou s’il attendait qu'elle continue. Elle se demandait même à quoi il pensait en ce moment. Dans le passé, elle arrivait à le cerner, mais maintenant, elle n'y arrivait plus tellement.
C'était comme s’il s'était renfermé sur lui-même et qu'il avait revêtu ce masque qu'elle avait autrefois réussi à lui faire enlever. À cet instant précis, elle se demandait ce qu'il ressentait. Avait-il vraiment fait une croix sur elle ? À quel point lui en voulait-il ? Mais la question la plus importante était : l'aimait-il encore ?
- J'aurais aimé que les choses se passent autrement, que ma vie prenne un autre tournant, mais...
- Tu n'es pas heureuse ? s'empressa de demander Drago, comme si une bonne nouvelle venait de lui être annoncée.
- Bien sûr que si ! Je suis heureuse, s'offusqua la belle brune.
Malefoy plongea son nez dans son verre de vin rouge, les yeux toujours plongés dans ceux d'Hermione.
- Et toi… Tu es heureux ? demanda-t-elle, hésitante.
- Évidemment, dit-il après un petit instant de réflexion. J'ai un fils que j'aime plus que tout, beaucoup d'argent et une femme qui m'aime.
Je ne vois pas ce que je pourrais avoir de plus.
Hermione lui sourit chaleureusement et vit que son interlocuteur n’avait pu s'empêcher d'avoir un petit rictus en coin de bouche. Ils étaient heureux, ça, c'était une évidence, mais Hermione savait qu'elle le serait encore plus avec lui dans sa vie.
- On m'a dit que les affaires marchaient bien pour toi en ce moment.
Drago acquiesça lentement.
- Marius ?
- Marius, affirma Hermione. Tu sais, la semaine prochaine, on organise un voyage familial. Il y aura mes trois enfants. Toi et ta femme pourraient passer avec Scorpius, juste le temps d'un dîner, proposa-t-elle, toute souriante.
Elle était vraiment heureuse de pouvoir engager la conversation avec Drago sans qu'ils ne se lancent des piques. Elle avait un élan d'enthousiasme et elle était si contente, mais le beau blond mit un terme à leur peu de complicité.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, dit-il le ton cassant.
Les traits de son visage se fermèrent, et elle ne pouvait plus discerner aucune trace de gaieté sur son visage.
~*~
Il avait fini son assiette. Hermione déposa sa serviette dans son assiette vide. Il ne pouvait pas accepter son offre. Elle se fout de moi ? Qu'est-ce qu'elle veut ? M'exposer son bonheur en pleine figure et me montrer à quel point elle est heureuse ? Elle se fout vraiment de moi ! se disait-il. Comme il l'avait précisé, lui aussi était heureux, mais il ne voulait pas voir la manière dont s'épanouissait Hermione sans lui. Il redoutait d'être un tant soit peu bouleversé.
- Tu as probablement raison... À quoi pensais-je ? fit Hermione, un brin gênée.
- Drago ?
Les deux protagonistes tournèrent leur tête vers la droite et virent Astoria, avec ce qui semblait être Millicent Bulstrode. Elle avait énormément maigri et sa silhouette était devenue très harmonieuse, laissant les avantages de ses rondeurs en évidence ; elle avait donc tout là où il fallait. Drago se félicitait d'être la plupart du temps entouré de femmes magnifiques.
Il ne prêtait pas vraiment attention au physique des personnes en temps normal, mais lorsqu'une femme était bien fournie, ça attirait son attention, comme ça aurait attiré l'attention de tout autre homme. C'était la première fois depuis longtemps qu'il revoyait Millicent et il ne savait pas du tout ce qu'elle était devenue ; il ne savait même pas que sa femme avait gardé contact avec elle.
- Millicent, dit-il en se levant pour la saluer d'une bise sur la joue. Astoria, chérie, j'imagine que tu as déjà rencontré Hermione ?
- Bien sûr.
- Ravi de vous voir de nouveau, lâcha la jolie brune en se levant pour serrer la main de Mrs. Malefoy. Milli. Asseyez-vous avec nous, proposa Granger en se rasseyant.
- Je pense que ma femme a d'autres choses à faire que s'asseoir à notre table et discuter affaires. De plus, je pensais que cette conversation était confidentielle.
- Je peux m'exprimer seule, Drago, siffla Astoria, un air contrarié. Milli ? Je ne savais pas que Millicent et vous, Hermione, vous connaissiez.
- Et bien, comme je te l'ai dit, Astoria, il y a beaucoup de choses que nous devons rattraper... Comme le fait que je sois mariée à Théodore Nott et qu’Hermione soit la marraine de mon fils.
- Nott ? demanda Drago, visiblement très étonné.
Millicent acquiesça de nouveau.
- Allons discuter autour d'un verre de vin et d'un bon plat chaud, fit Astoria, visiblement impatiente de savoir ce qui a bien pu se passer dans la vie de Millicent Nott.
- Nous nous verrons plus tard, Hermione, il me tarde de revoir la petite Lucretia. Elle doit avoir énormément grandi, ça fait trois ans que je ne l'ai pas vue.
- Il me tarde aussi de la revoir.
Les deux femmes s'en allèrent dans un coin du restaurant, et Drago se sentit soudainement envahi par une étrange émotion.
Alors comme ça, Théo s'est marié et a un fils... Je n'étais même pas au courant... pensait-il. Il venait récemment d'apprendre qu'Hermione avait des enfants, qu'elle était mariée et très heureuse de l'être. Et maintenant, il apprenait que Théodore, avec qui il avait été ami très longtemps, s'était marié et avait des enfants lui aussi, et en plus de tout ça, Hermione était la marraine de son fils. C'était comme s'ils avaient tous gardé contact entre eux, ou du moins repris contact entre eux, mais pas avec lui.
Ça ne le dérangeait pas vraiment, en revanche, le fait qu'Hermione reprenne contact avec eux, y compris Théodore, le rendait nerveux, ou colérique : il ne pouvait vraiment qualifier l'état dans lequel il était, mais il n'aimait pas ça du tout.
- Ça va Drago ? Tu as l'air...
- S’il n'y avait pas eu le Tournoi des Trois Sorciers, tu n'aurais jamais cherché à reprendre contact avec moi ? la coupa-t-il.
La belle brune se mordilla la lèvre inférieur.
- C'est plus compliqué que ça...
- Écoute Hermione ! s'exclama le beau blond un peu plus fort qu'il ne voulut, avant de redescendre d'un ton. Tu me balades depuis hier avec tes "c'est compliqué". Je suis assez intelligent et largement en âge de comprendre les choses. Alors c'est à moi de juger si ce que tu as à me dire est compliqué ou pas.
- Vu ton état, je préfère t'en parler un autre jour.
Hermione se leva et laissa huit galions sur la table en guise de paiement.
- À demain, Drago.
Il resta seul à cette table encore un instant, le temps de finir sa délicieuse tarte à la crème. D'un coup de baguette, il fit disparaître le dessert d'Hermione jusqu'à son bureau, en espérant qu'elle le mange et qu'elle voie ça comme un signe de bienfaisance de sa part.
En effet, Drago n'arrivait pas à être aimable devant elle, mais dès qu'elle n'était plus là, rien ne lui en empêchait. Même s’il était en colère contre elle, il était encore plus en colère d'avoir élevé le ton sur elle. Il venait de mettre fin à leur déjeuner et il le regrettait amèrement. Il faisait ça simplement pour qu'elle voie qu'il éprouvait encore quelque chose de positif pour elle.
Elle qui avait abandonné leur histoire d'amour. Il quitta le restaurant et transplana jusqu'à son bureau. Il ouvrit un de ses dossiers, prêt à plonger dedans, mais une soudaine question lui vint à l'esprit : qui était Lucretia ?
~*~
Drago était assis à côté de Théodore et de Marius Black, sur des gradins installés à l'entrée de la forêt. D'une manière ou d'une autre, il ne se sentait pas confortable du tout. Seul le fait que son fils soit assis sur les gradins en face le détendait un peu. L'épreuve avait commencé depuis une bonne heure et aucun des trois Sorciers n'était revenu.
Pourtant le but est simple : tuer les créatures et récupérer l'item perdu, se disait Drago, agacé d'entendre les tambours et trompettes infliger un bruit assourdissant à ses oreilles.
- Ça fait une heure, je pense qu'aucun d'eux n'arrive à retrouver leur chemin, dit Marius.
- À mon avis, ils y sont presque, répondit Hermione, assise à côté de lui, la voix pleine d'espoir.
À peine eut-elle fini sa phrase qu'un premier élève sortit. Il était couvert de terre, et son premier réflexe fut de s'effondrer sur ses genoux.
- Je te l'avais dit, mon cœur, fit la belle brune en se levant. Tu viens, Théo, je crois qu'il est temps d'accueillir notre Sorcier.
Ils descendirent des gradins et rejoignirent McGonagall et Jamie O’ Sullivan. Drago venait d'entendre Hermione appeler Théodore « Théo » et il n'aimait pas ça du tout. Il se demandait ce que ressentait Marius en ce moment. Savait-il ce qui s'était passé entre sa femme et Nott dans le passé ?
- Félicitations à Jamie O' Sullivan, le vainqueur de cette manche et qui, par conséquent, se place en tête du Tournoi, lança McGonagall, à l'aide d'un Amplificatum, pour que le son de sa voix soit entendu par l'assemblée entière.
Une dizaine de minutes plus tard, un deuxième élève sortit de la forêt, le bras ensanglanté, et il s'effondra immédiatement au sol. Hermione et le professeur Londubat se précipitèrent vers lui et l'aidèrent à se déplacer en passant chacun leur bras en dessous de chaque épaule du jeune homme. Elle fit une remarque à la directrice de Poudlard, qui hocha la tête. Puis, elle laissa Neville s'occuper du reste.
- Notre deuxième Champion est blessé mais des soins vont lui être prodigués. Félicitations à Mr. McMillan.
- Pauvre garçon, il est plutôt amoché…
Drago tourna la tête vers Marius. Il se demandait s’il pensait vraiment ce qu'il venait de dire.
- Vous le connaissez ?
- Pas personnellement, mais c'est le fils du meilleur ami d’Hannah.
- Hannah ?
- L'épouse de Neville...
- Je n'entretiens aucune proximité avec les membres très dérivés de la famille Black.
- Il est vrai que vous n'avez aucun lien de parenté avec la famille Londubat. J'avais oublié... Hermione m'a dit que vous aviez refusé l'offre qu'elle vous avait faite concernant l’invitation à venir dîner dans notre château, un soir de la semaine prochaine.
- Effectivement. Je passe mes vacances avec ma femme, mon fils et la famille Greengrass, dit Drago.
- C'est dommage, nous devrions passer un week-end ensemble, votre famille, ma famille, Andromeda et Teddy. Pourquoi pas les prochaines vacances ? Le week-end après Noël ? Cela vous permettra de rencontrer tous les membres de notre famille.
Drago réfléchit un instant puis accepta. En réalité, il ne voulait pas que cela se fasse, mais le souvenir douloureux du départ d'Hermione juste avant Noël, il y a quinze ans, lui fit accepter. Il n'avait jamais passé Noël avec elle et il voulait, pour une fois, être avec elle à cette période de l'année, même si ses obligations l'obligeraient à rester aux côtés de sa femme.
- C'est d'accord, faisons cela. Mais je croyais déjà avoir eu l'honneur de rencontrer la famille Black au complet.
- Vous n'avez pas rencontré la petite dernière. Ce sera enfin une bonne occasion de mieux nous connaître.
La troisième élève sortit de la forêt. Elle pleurait et avait les cheveux en bataille. La jeune blonde boitait terriblement, et lorsque Drago plissa les yeux pour y voir plus clair, il constata que la jeune française avait une belle luxation du genou.
- Félicitations à Miss Dujardin pour avoir fait preuve de bravoure. Malheureusement, elle finit dernière de cette épreuve.
La jeune fille tomba à terre, ne pouvant plus utiliser sa jambe. Théodore la souleva et la porta dans ses bras, sans doute jusqu'à l'infirmerie. Drago pouvait voir sur le visage d'Hermione qu'elle n'allait pas bien et il savait que de voir ces jeunes enfants blessés la touchait en tout point. Il voyait qu'elle était profondément bouleversée. S'attendait-elle à ce qu'il n'y ait aucun blessé ? Avait-elle oublié que le Tournoi des Trois Sorciers, même sécurisé, était rempli de tâches extrêmement dangereuses ?
Il détourna le regard vers son fils, et vit que son petit garçon avait les épaules entourées virilement du bras de son cousin, qui fixait un point. Il regarda dans la même direction et vit Esmée Black, la tête enfuie dans le torse de Ted Lupin et la main du fils Londubat posée sur son épaule.
~*~
Hermione était tellement heureuse. Elle mit les trois gâteaux au chocolat qu'elle venait de faire au four. Les enfants revenaient enfin. C'était pour elle la première fois qu'elle allait pouvoir les accueillir à la maison lors de leur retour de Poudlard. En effet, Hermione était revenue vivre en Angleterre cette année, et pour de bon. La France était une bonne chose, mais c'était loin de ceux qu'elle aimait.
Lorsque les jumeaux étaient entrés à Poudlard elle était partie travailler en France, emmenant Lucretia avec elle, et à chacune des vacances, elle revenait en Angleterre pour être avec eux, ainsi qu'avec ses meilleurs amis et leurs enfants. Ça avait duré deux ans, et l'année dernière elle avait décidé de revenir.
Elle ne supportait plus les allers-retours et la distance entre eux. Elle avait déjà été assez séparée d'eux comme ça dans le passé. Mais, elle avait laissé derrière elle sa fille pour des raisons particulières. Quoi qu'il en soit, elle avait pris sa journée de repos pour ses enfants, et depuis ce matin, elle s'était activée à préparer pleins de bons petits plats pour sa famille. Lorsqu’on sonna à la porte, son cœur fit un petit bond dans sa poitrine.
Elle savait qui c'était et croyait s'être préparée mentalement pour ces retrouvailles, mais pour le coup, elle s'était très mal préparée. Elle alla ouvrir la porte et vit une silhouette de taille moyenne devant elle. Les cheveux noirs de cette silhouette étaient plus longs qu'avant, tellement plus qu'ils retombaient en cascade jusqu'à son nombril. Ils étaient lisses et infiniment souples. Ses yeux n'avaient pas changé : ils étaient d'un vert émeraude très prononcé. Sa petite cicatrice au menton n'avait pas bougé et son nez retroussé non plus.
Elle avait considérablement grandi et Hermione pouvait voir que sa fille avait tout de même énormément changé.
- En fin de compte tu avais raison, Maman, je ressemble de plus en plus à Esmée.
- Viens là, fit Hermione, la voix tremblotante comme jamais, les larmes déboulant déjà sur son visage. Je suis désolée, Lucrèce, tellement désolée de t'avoir laissée à Paris toute seule.
- Tu sais très bien que je n'étais pas seule, Maman. Oncle Jacob était avec moi ; et puis, tu n'as pas à t'excuser du tout, c'est moi qui ait voulu rester en France, je te rappelle.
Elles entrèrent dans la maison et Lucretia laissa tomber ses affaires au sol, avant de se précipiter dans la cuisine.
- Ah ça, par contre, ça m'aura manqué, cria-t-elle.
Hermione arriva dans la cuisine et vit que Lucretia avait déjà entamé un plat de petits éclairs au chocolat.
- Ne te goinfre pas avant que ton frère et ta sœur n’arrivent, dit-elle tendrement.
- Papa n'est pas là ?
- Il travaille. J'ai pris ma journée pour vous confectionner plein de petits plats plus délicieux les uns que les autres.
- J'en déduis que Priam et Esmée non plus alors. Merci, Maman, c'est super bon.
Hermione regarda sa fille manger les minis éclairs deux par deux, avant de s'arrêter au milieu de la pyramide. Elle ne savait pas quand elle allait devoir mettre les points sur les I avec elle puisqu'elles venaient tout juste de se retrouver.
Lucretia était la fille de Marius et d’Hermione. Un soir où les jumeaux, à peine âgés de neuf mois, dormaient chez Andromeda, ils avaient couché ensemble après avoir dîné aux chandelles, et neuf mois plus tard, la petite Lucretia montrait le bout de son nez. Elle n'avait pas hérité de la totalité des pouvoirs d'Hermione comme Esmée et Priam, car Marius était un Sang-mêlé, mais elle avait ce pouvoir d'acquérir pleinement ses capacités.
Lucretia était une métamorphomage, comme Teddy. Madame Maxime avait décidé de la renvoyer de Beauxbâtons, et la semaine qui venait de s'écouler était la dernière pour Lucretia à l’école française. Hermione et Marius avaient supplié McGonagall la veille, après l'épreuve du Tournoi, pour que leur fille intègre Poudlard après la rentrée, ce qui était normalement strictement interdit.
Étant donné les gênes de Lucretia et les difficultés engendrées lorsqu'elle était à Beauxbâtons, la directrice de Poudlard avait accepté. Aussi, Hermione et Marius devaient faire la promesse que leur fille se conduirait bien.
- Alors, tu vas te décider à me dire ce qui s'est passée ? fit la belle brune.
Lucretia ne releva pas et se mit à jouer avec ses mèches de cheveux, devenus roux.
- Tu ne penses pas qu'ils sont trop longs ? Tu pourras me les couper ?
- Lucretia, lâcha-t-elle fermement.
Sa fille soupira longuement avant de cracher le morceau.
- Beauxbâtons ne me plaisait plus et je voulais rentrer à la maison. Il y a cette fille qui, depuis notre première année, me provoquait toujours. Un soir, je rentrais dans mon dortoir, et elle et ses amies m'ont enfermée dans les toilettes, plongeant mon visage dans une cuvette remplie d'urine, et elles ont répété ça des dizaines et des dizaines de fois. Je... je... Ça a mal fini, Maman. Voilà pourquoi j'ai "accidentellement" enchaîné bêtises sur bêtises depuis la rentrée.
L'école est remplie de filles qui ricanent et piaillent dans tous les sens, et en plus de ça, on doit tout le temps se tenir correctement, avoir le dos droit, marcher avec rigueur et souplesse... Les deux premières années étaient superbes, mais cette année, je ne me sentais pas d'attaque à subir ça. Je crois que j'ai changé. Lorsque j'avais onze ans, je trouvais ça génial parce que c'était un monde merveilleux, mais plus je grandis, plus ça m'énerve. Les écoles pour filles, ce n'est plus mon truc.
- Ce n'est pas parce que tu ne voulais plus être là-bas que ça te donnait le droit de faire disparaître les cheveux de tes camarades de chambre, par exemple, ou encore de transformer leurs jus de citrouille en vomi de gobelin. Je veux dire… Sérieusement !
- Je sais... Et j'en suis désolée. Elles n'ont rien fait pour mériter ça mais il me fallait un moyen de sortir, et le renvoi était la façon la plus évidente de ne plus jamais remettre les pieds là-bas, se justifia sa fille.
- Bon, est-ce tu vas bien au moins ? Quels sont les noms de famille des filles qui t'ont fait subir ça ?
- Je vais bien ; Oncle Jacob s'est déjà occupé d'elles. Ça va aller, la rassura-t-elle.
- On aurait été tous ensemble, je t'aurais crié dessus pour montrer à ton frère et ta sœur qu'il n'y a pas de favoritisme. Mais puisque nous sommes que toutes les deux, ta seule et unique punition sera de me faire un gros câlin.
Lucretia se blottit dans les bras de sa mère, et Hermione en profita pour déposer un baiser sur son front.
- Oh, et tu es de corvée de vaisselle pendant toutes les vacances.
- Pff… C'était trop beau pour être vrai... Je vais prendre une douche.
Un peu plus tard dans la soirée, Hermione terminait de mettre la table lorsque la porte d'entrée s'ouvrit.
- Home sweet home, s'écria Esmée.
Hermione entendit les rires de son fils et de Marius retentir dans le couloir. Puis, elle vit apparaître Priam dans la cuisine.
- Maman ! s'exclama l'adolescent en la prenant dans ses bras.
- Papa ! cria une voix aiguë du haut des escaliers.
- Elle est déjà arrivée ? s'empressa de demander Priam, qui se dégagea de l'emprise d'Hermione et sortit en vitesse de la cuisine.
- Lulu ?
Il prit sa sœur, qui s’était dégagée de l'emprise de son père, dans ses bras. Puis, vint au tour d'Esmée de blottir sa petite sœur tout contre elle.
- La légende est de retour !
- La légende ? demanda leur sœur.
- Il parait que tu as fait pousser des verrues et des mono-sourcils à ta classe, et qu’un matin, tu as transformé l'eau chaude des douches en merde de troll.
Lucretia se mit à rigoler.
- Mais comment vous êtes au courant de ça ?
- C'est vrai ça : comment ? demanda Marius. Vous n'avez pas fouillé dans mon courrier j'espère.
- Pas du tout, Papa, fit Priam. Tu oublies qu'une trentaine de filles de Beauxbâtons vivent avec nous à Poudlard cette année. La rumeur n'a pas mis longtemps à se propager.
- Je sens qu'on va encore plus s'amuser avec toi sœurette.
- N’y comptez même pas. Si votre sœur fait une seule bêtise, elle se fera renvoyer de Poudlard. Tu es prévenue, Lucrèce.
- Quoi qu'il en soit, je meurs de faim ! s'exclama-t-elle pour changer de sujet. Tu viens, Papa : Maman nous a fait un de ses festins à s'en faire exploser le ventre.
~*~
Drago et Blaise éclataient de rire face aux récits de Bennett et Ara.
- Je te promets, Papa. On raconte qu'elle a fait boire du vomi de gobelin à ses camarades. Faut être sacrement tordu pour faire des choses comme ça, fit Ara. J'ai hâte de voir à quoi elle ressemble ; elle est devenue une vraie légende à l'école.
Drago se demandait qui pouvait bien être les parents d'une jeune fille aussi... tordue, mais douée. C'étaient les mots exacts.
- Scorpius et moi allons faire un tour de balais, fit Bennett. On revient dans une heure.
Les enfants partirent et Ara rejoignit sa chambre. Blaise et Drago rejoignirent le bureau de Zabini où ils s'assirent sur le canapé en cuir, un verre de whisky Pur Feu dans la main.
- Vas-y, raconte-moi.
- Te raconter ? demanda Drago.
- Tu es étrange en ce moment. Les enfants sont rentrés il y a une semaine et tu n'as pas l'air... là. Je veux dire, tu as l'air préoccupé.
Drago savait qu'il pouvait tout dire à Blaise, alors ce fut sans hésiter qu'il posa une question qui résonna dans la pièce un long moment.
- Comment réagirait Scorpius si je me séparais d'Astoria ?
- Quoi ? Tu veux divorcer ?
- Possible... Je ne sais pas. Je suis perplexe en ce moment concernant ma relation avec Astoria. Ça me tourmente... chaque soir.
- Et qui est la cause de tes tourments ? demanda Blaise.
Drago se leva et se posta devant la fenêtre du bureau.
- C'est elle, Blaise. Quinze ans après, c'est toujours elle.
- Hermione...
Drago acquiesça, puis se tourna vers son meilleur ami. Zabini pouvait lire la tristesse et la gravité de la situation dans les yeux de Drago. Jamais il ne laissait tomber son masque en public, mais face à lui ou à sa famille, il pouvait faire tomber le voile.
- Il y a tant de choses qui me tourmentent. À commencer par Hermione... Elle a l'air si heureuse, et ça m'énerve parce que ce n'est pas moi qui lui procure ce bonheur. Pourtant, j'aime Astoria, j'aime ma vie telle qu'elle était avant que je ne croise la route d'Hermione ; mais depuis quelques semaines, ce n'est plus pareil. J'ai l'impression qu'il me manque constamment quelque chose, et cette chose, je sais que c'est elle.
- Tu sais que c'est pourtant très compliqué : elle est mariée et tu l'es aussi, vous avez tous les deux des enfants… Je veux dire, c'est une chose que tu l'aimes encore après toutes ces années, et honnêtement, je suis surpris que cet amour prime sur ton mariage ; mais penses-tu qu'elle t'aime encore, elle ? Comme tu l'as dit, elle est heureuse. Penses-tu qu'elle laisserait tomber son bonheur pour toi ?
Drago ne savait pas du tout si elle l'aimait toujours, et à vrai dire, il ne s'était pas posé la question. Pour lui, c'était évident... Mais si ça ne l'était pas ? Et si elle ne m'aimait plus, ou du moins, plus comme avant ? Et si je m'étais emballé trop vite ? se demandait-il.
- Tu es vraiment doué pour semer le doute dans mon esprit, Blaise, merci ! dit-il ironiquement.
Son meilleur ami soupira.
- Je suis désolé... En vérité, si tu prends la décision de poursuivre la voie "Hermione Granger", je te soutiendrais comme j'aurais dû le faire il y a quinze ans. Je regrette de t'avoir dissuadé de continuer ta relation avec Hermione. Nous étions jeune, je pensais encore que le monde tel qu'on l'a connu serait encore le même aujourd'hui, mais les mentalités ont évolué et d'autres ont disparu. Tu ne serais pas proie à une telle situation en ce moment si je ne t'avais pas mis le doute il y a quinze ans. Alors je te soutiendrais, Drago, quoi qu'il arrive… Même si je m'attire les foudres de Daphné.
Les deux hommes restèrent silencieux un moment, avant que Drago ne reprenne la parole.
- Tu savais que Théodore avait une fille ?
Blaise acquiesça. Contrairement à Drago, il était resté en contact avec son ami.
- Il va bientôt avoir une petite fille et, avec Millicent, ils ont décidé qu'ils l'appelleraient Rubis.
- Rubis ?
- Une idée de Milli... À mon avis, c'est une folie passagère. D'ailleurs, Astoria était si jalouse que Daphné soit restée en contact avec Millicent qu'elle a, elle aussi, décidé de renouer avec elle.
- Je suis au courant, fit Drago. Et je t'avoue que d'avoir revu Théodore m'a donné envie de renouer avec lui. On a toujours énormément rigolé ensemble, et on a toujours été là l'un pour l'autre. Je n'aurais jamais dû lui tourner le dos... J'étais tellement en colère à l'époque.
- Tu sais qu'il meurt d'envie d'enterrer la hache de guerre avec toi. Il m'en parle souvent. Il aimerait que vos enfants se rencontrent et se connaissent, même si je pense qu'ils ont déjà dû se croiser à Poudlard.
La porte s'ouvrit et Ara vint se jeter dans les bras de son père.
Maman veut que vous descendiez, je crois qu'il y a un problème
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