33. Aux portes de la mort
Encore une fois, Drago avait évité Hermione toute la journée de dimanche. Ils avaient transplané à Poudlard chacun de leur côté et ne s'étaient pas parlé pendant tout le mois de décembre. Drago avait passé ses vacances de Noël au manoir familial, en compagnie de sa mère et des Greengrass. Daphné avait fait en sorte que sa petite sœur et lui se réconcilient et fassent en sorte de bien s'entendre.
Le jeune homme avait alors eu de longues discussions avec la jeune fille et il avait fini par l'apprécier amicalement. Elle était intelligente, rusée et n'avait pas sa langue dans sa poche. Son caractère lui plaisait et Astoria aurait pu lui plaire plus qu'amicalement s’il ne connaissait pas Hermione. Il n’arrivait pas à l’oublier. Le jeune blond n'aimait pas cette situation froide entre elle et lui. Ils ne se parlaient plus du tout, et les derniers mots qu'ils s'étaient échangé étaient plein de sous-entendus concernant leur étrange relation.
Il savait qu'elle l'aimait ; ils s'aimaient tous les deux mais les choses n'étaient pas si simples. Ils s'étaient détestés pendant sept ans, et la rancœur qu'il avait eue contre elle pendant ces sept années était malgré lui toujours assez présente. Ça ne pouvait pas disparaître comme ça, juste parce que le souvenir d'un été où ils s'étaient aimés avait refait surface. Venaient se mélanger à cela les paroles de Blaise. Le doute planait dans son esprit.
Le premier dimanche du mois de janvier, lorsqu'ils rentrèrent au château, tout était encore plus difficile car il savait qu'il allait devoir faire tout son possible pour ne pas la croiser et ne pas la regarder lorsqu'ils auraient cours ensemble. Éviter quelqu'un était épuisant, et avec les ASPIC qui approchaient à grands pas, il savait qu'il allait devoir faire plus d'efforts pour se concentrer en classe, au lieu de centrer son attention à éviter de regarder Hermione.
- Drago !
Le jeune homme se retourna et vit Blaise qui s'avançait droit vers lui.
- Alors, tes vacances ?
- Reposantes et agréables. Et toi, tes vacances ?
- Elles auraient pu être meilleures si ma mère n'avait pas emmené un homme avec nous en vacances.
- Elle a osé.
Le jeune métis acquiesça.
- J'ai croisé Potter et Weasley tout à l'heure ; ta mère et toi, ainsi que Théodore et sa mère, ne faites plus l'objet d'enquête. Potter m’a raconté que les choses s'étaient un peu calmées au Ministère, du moins, les gens n'y pensent plus trop. Le repos offert par les vacances de Noël a permis d’apaiser l’agitation. Ton père sera lui soumis au Veritaserum le mois prochain...
- Vraiment ? l’interrompit Drago.
- Oui, et on croise tous les doigts pour que Potter et Weasley trouvent une alternative, mais le Ministère a accepté d'alléger la peine de Lucius de 30 ans s'il acceptait de se soumettre au Veritaserum.
- Quoi ? s'étrangla le Serpentard.
- Oui, il lui restera donc moins d'une vingtaine d'années à Azkaban. Ils ont cependant refusé la demande Mr. Nott parce que lui est un récidiviste et Mangemort acharné.
Le grand blond ouvrit la porte de leur dortoir et il se laissa tomber sur son lit.
- Du coup, tu... tu ne... Enfin… Hermione a fini son boulot.
- J'avais compris. Daphné m'a dit que Theodore et elle s'étaient vus au nouvel an...
- Hermione et Théodore ? Je n'en savais rien. Où se sont-ils vus ? Et pourquoi ?
- Je n'en sais rien. Elle m'a juste dit qu’en revenant de chez sa tante, elle les avait croisés sur le Chemin de Traverse et qu'ils avaient l'air de beaucoup s'entendre. Donc je pense que nous deux savons ce que ça veut dire venant de sa bouche.
- Tu penses qu'ils se sont mis en couple ?
- Je ne sais pas. Il ne m'en a pas parlé. Je ne sais pas ce qu'il se passe entre eux, répondit Blaise. Vous devriez faire la paix, ça ne me plait pas d'être coincé entre vous deux. Ça ne plait pas à Pansy et à Daphné non plus...
- Je sais, Daphné m'en a parlé toutes les vacances.
- Tu m'étonnes pas, elles ne comprennent pas pourquoi vous ne vous adressez pratiquement plus la parole. Moi non plus d'ailleurs. Vous avez tous les deux aimé la même fille, je comprends que ça puisse être difficile à accepter, mais c'est du passé et Théodore m'a clairement dit qu'ils avaient décidé de rester amis. Et puis, elle et toi, vous ne vous parlez plus alors je ne comprends pas pourquoi il y a encore un froid entre Théo et toi.
- Tu viens de me dire que Daphné les avaient vus au Chemin de Traverse. Tu sais bien, tout comme moi, qu'ils ne sont sûrement pas restés « amis », siffla-t-il.
La porte s'ouvrit et Théodore apparut dans la chambre. Il fit un signe de tête à Drago en signe de salutation. Le jeune homme lui rendit, puis Nott engagea une conversation avec Blaise.
- Alors, tes vacances ? demanda Zabini.
- Super reposantes, et toi ?
- Super chiantes... souffla le beau métis.
Ils continuèrent de parler et le fil de la conversation échappa à Drago. Il n'écoutait plus et il s'était déshabillé pour se glisser sous sa couverture, bien au chaud. Même lorsqu'ils se furent tous trois installés dans leurs lits, Blaise et Théodore parlaient toujours. Drago était sur le point de s'endormir mais une question l'interpella.
- T'as fêté le jour de l'an avec ta mère au Danemark, ou tu es resté en Angleterre ?
- Je suis resté au Danemark, dit-il après avoir croisé le regard de Drago. Je n'ai remis les pieds en Angleterre que ce matin.
Le grand blond et le beau métis s'échangèrent un regard, puis Drago enfonça sa tête dans son coussin, après avoir remonté sa couette jusqu'à l'arête de son nez. Théodore mentait, et cela ne voulait dire qu'une chose pour Malefoy : Hermione et lui s'étaient mis ensemble.
Son cœur se serra dans sa poitrine et une colère incommensurable naquit en lui. Le jeune homme s'endormit, l'esprit embrumé.
Jusqu'au début du mois de juin, Drago avait réussi à prendre sur lui. Tout le monde attendait les résultats des ASPIC qui allaient être annoncés le mardi suivant. Tous les élèves de Poudlard seraient officiellement en vacances le mardi au soir.
Tout allait au mieux ; cependant, si au début Drago arrivait à gérer son animosité avec le jeune Nott, ce n'était plus le cas en cette fin d'année. Ces deux là ne s'adressaient plus du tout la parole.
Ce samedi soir, l'immense demeure qui était sienne lui semblait vide, trop vide. Il s'était habitué à recevoir de la visite tous les week-ends et ainsi, il n'était jamais seul. Cependant, ce soir-là, il entendit du bruit à l'étage.
Il n'était pas sûr d'avoir entendu les pas là où il croyait les avoir entendus. Il monta les escaliers deux par deux et se dirigea vers la chambre qu'Hermione avait occupée pendant un mois. Lorsqu'il ouvrit la porte, il découvrit une chevelure brune, un peu sauvage, en train de ramasser les quelques affaires qu'elle avait laissées croupir dans cette chambre, six mois auparavant.
Elle était partie comme une tornade à la fin du mois de novembre, et Drago avait regretté de ne pas avoir pu passer Noël avec elle. Le speech de Blaise avait précipité les événements ; tout s'était passé si vite après cela. Elle était partie, et il s’était demandé comment il arriverait à reprendre un rythme de vie tel que celui qu'il avait avant.
Il était si occupé à l'observer qu'il n'avait pas remarqué qu'elle s'était arrêtée net dans sa tâche. Elle avait senti la présence de Drago et elle savait qu'il était là. Cette soirée-là, elle lui offrit le plus cadeau d'adieu qu'il n'aurait espéré avoir.
Après des mois, ils se retrouvaient enfin et ils aimaient ça. Ils avaient aimé ça, mais toute chose devait toucher à sa fin. Au petit matin, Drago retrouva un bout de parchemin plié sur ses draps qui lui était destiné.
J'aurais espéré que nous finissions ensemble, mais le destin est censé bien faire les choses, alors c'est ici que nos vies se séparent. Tu seras à jamais dans mon cœur, Drago Malefoy, et je ne me sens pas capable de t'oublier. C'est pourquoi je ne te fais pas mes adieux, mais je te dis au revoir, en espérant que nos chemins se recroiseront un jour et que nos cœurs et nos vies appartiendront à des personnes qui en auront le mérite.
Je t'embrasse,
Hermione
Apres avoir passé son dimanche à lire et relire ce petit bout de parchemin qui le rendait fou, Drago se décida enfin à rentrer au château vers vingt heures, même s’il était encore tôt. Il n'en revenait pas ; ils couchaient ensemble et il croyait qu’enfin, tout allait peut-être s'arranger entre eux, mais il s'était trompé. Encore une fois, elle avait mis fin à une histoire qui n'avait duré que quelques heures, le temps d'un soir. Il la détestait pour avoir fait cela. Et il se détestait pour avoir fait d'Hermione sa faiblesse.
Comment en était-il arrivé là ?
Vers vingt-et-une heures, les choses dérapèrent.
- T'es sûre que t'es capable de rester dans ma chambre sans me sauter dessus ? demanda Drago, un brin taquin.
- Très drôle, fit Astoria, s'appuyant contre la porte du dortoir des trois garçons. Daphné et Pansy veulent te parler, elles sont en bas, dans la salle commune.
- Je pensais qu'elles rentraient dans une heure.
- Apparemment, il y a une petite urgence.
Le beau Serpentard descendit dans la salle commune et vit ses deux amies debout, en bas des escaliers, l'attendant de pied ferme.
- On peut savoir pourquoi tu ne nous as rien dit ?
- Dis quoi, Pansy ?
- Arrête, ne joue pas à ça ! s'exclama Daphné en le tirant par l'avant-bras.
Ils sortirent tous les trois dans le couloir, en face de l'entrée du dortoir. Ils pouvaient entendre le chahut que faisaient les Gryffondor à côté.
- Alors c'est pour ça que, toi et lui, vous ne vous parlez plus hein ?!
- Mais de quoi tu parles, Pansy ? dit Drago, un brin en colère.
Il n'aimait pas que les deux Serpentard le fassent tourner autour du pot ainsi.
- Toi et Théodore, vous ne vous parlez plus à cause d’Hermione !
Le garçon resta silencieux face à la réplique de sa meilleure amie.
Comment Daphné avait-elle su ? Blaise avait-il tout balancé ?
- Je peux tout vous expliquer...
- Pas besoin, on comprend. Je ne sais pas comment j'aurais réagi si on m'avait annoncé que Théodore et Hermione sortaient ensemble.
- Pardon ? s'étouffa-t-il avec sa propre salive.
Alors tous ces mois de doutes avaient eu lieu d'être ? se demandait-il.
- Ouais, on les a vus à l'instant au bord du lac et ils... s'embrassaient. Blaise est parti les voir, il avait l'air... en colère. Alors on est venues te voir pour...
Drago ne laissa pas Pansy finir sa phrase. Il courut jusqu'au lac, fit presque le tour de ce dernier, avant de les apercevoir sur les galets, près d'un grand arbre. L'endroit était assez éloigné du château et de tout. De là où ils étaient, ils pouvaient voir l'île où Dumbledore avait été enterré.
Blaise et Hermione étaient en train de se disputer et le ton montait entre les deux protagonistes. Dès que Drago vit Théodore, il fonça en sa direction et lui décrocha un coup de poing phénoménal. Le jeune Nott tomba à terre à cause de la violence du coup, et la belle brune se dirigea vers lui. Jamais il n'avait frappé quelqu'un aussi fort.
- Drago ! s'exclama Blaise en le poussant. Tu devrais partir, dit-il sur un ton inquiétant.
Les cheveux d'Hermione étaient rouge sang, flamboyants, que Drago n'avait pas remarqués en arrivant. Il savait que c'était mauvais signe, mais la rage l'aveuglait.
- T'es fière de toi, Hermione ? C'est bon, vous êtes heureux ensemble ? Faire les choses par derrière, c'est minable...
Hermione se retourna enfin vers Drago, qui avait fait face au dos de la jeune femme depuis son arrivée.
- Incendio ! cria-t-elle en la direction du beau blond.
Il esquiva le sort avec brio, mais les flammes se propagèrent autour d'eux.
- Drago, arrête, chuchota Blaise. Elle a perdu le contrôle, tu l'énerves encore plus.
- Tant mieux, répondit-il avant de sortir sa baguette et de la pointer sur Hermione. Accio baguette.
- Protego.
La jeune fille fixa le jeune homme et fit apparaître de la brume. C'était comme si les nuages étaient descendus au sol, cependant, la brume était assez fine pour qu'ils se distinguent les uns les autres. La brise du soir soufflait et le crépuscule montrait le bout de son nez.
Drago, Hermione, Blaise et Théodore étaient entourés de flammes, et le grand blond pouvait voir le reflet de celles-ci dans les yeux devenus verts d'Hermione. Il lui lança un sortilège informulé et la jeune femme se prit un sort de couleur blanc au visage. Sa joue se mit à saigner, et elle n'eut pas le temps de répondre à son sort par un autre que Drago lui relança un sort.
- Expulso.
La jeune femme se fit expulser au loin et tomba dans le lac en poussant un long cri.
~*~
Hermione était entourée d'eau et elle sentait qu'une force, qu’elle n'avait connue qu'une fois, s'était réveillée en elle. La dernière fois qu'elle avait ressenti cette force était le jour où Ron l'avait mise à bout au cours de Mr. Slughorn.
Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits et vit ses longs cheveux rouge sang s'agiter sous l'eau. Elle nagea et reprit son souffle lorsqu'elle eut la tête hors de l'eau. Elle avait atterri loin du bord et ça l'énervait d’autant plus. Blaise et Théodore avaient de l'eau jusqu'aux genoux et ils semblaient la chercher activement.
Elle repéra l'auteur du sort qu'elle avait subi. Malefoy ne semblait pas du tout inquiet. La colère se lisait sur les traits de son visage. Là, ils s'accordaient bien sur un point.
Elle attrapa sa baguette, située dans la poche arrière de son pantalon, et, à l'aide d'un sort non formulé, Drago fut projeté contre l'arbre sur la rive avant d’atterrir dans l'eau.
Elle nagea jusqu'à lui. Il était inconscient, s'enfonçant lentement dans les profondeurs d'une eau peu claire.
La Gryffondor le gifla avec sa baguette et Drago reprit conscience.
- Hermione ?
- Lamie, en chair et en os.
En effet, la belle Gryffondor subissait en ce moment une transformation totale. C'était comme si sa personnalité se dédoublait complètement. Drago n'avait jamais fait face au dédoublement complet. Ni Blaise, ni qui que ce soit, à part Ron. Il avait été spectateur du changement mais il n'avait jamais été confronté à elle, ses cheveux rouges et ses yeux verts.
Malgré la situation, il était époustouflé par la beauté majestueuse qu'elle dégageait. Il crut un instant qu'il faisait face à une femme qui n'apparaissait que dans les fantasmes des hommes. La jeune femme passait une main sur la joue de Drago avant de la faire glisser sur sa nuque, sur son épaule, puis de terminer par son avant-bras.
- Si je n'avais pas retrouvé la mémoire à propos de Théodore, ce serait pour toi que je me battrais en ce moment.
Drago fronça les sourcils avant d'exprimer un cri rauque et étouffé. Il se débattait dans l'eau, essayant d'enlever la main d’Hermione de son poignet.
- Est-ce que ça fait mal ? demanda-t-elle, amusée en appuyant fortement sur la Marque des Ténèbres. N'oublie pas que son sang coule en moi, je peux te faire mal autant qu'il te le faisait. Je veux que tu comprennes une chose, Drago : ne touche pas aux gens que j'aime, plus jamais, insista-t-elle en appuyant plus fort sur la Marque.
Le jeune homme étouffa de nouveau un cri, se courbant en arrière, avant d'acquiescer d'un geste brusque. En vérité, Hermione l'avait fait acquiescer en lui tirant la mâchoire de façon à ce qu'il le fasse.
- Ascensio, dit-elle d'une voix calme mais claire.
Ils atterrirent sur la rive calmement, entourée de brume.
- Pourquoi ? cria-t-il à Hermione qui se relevait. Pourquoi tu nous fais ça ? Ça a toujours été lui, n'est-ce pas ?! cria-t-il.
Elle se rapprocha lentement de lui et s'accroupit au niveau de son visage.
- On couche ensemble et tu te précipites le jour qui suit dans les bras de Théodore, pourquoi ? Tu tenais tant que ça à me voir souffrir, c'est ça ? Te venger de ce que je t'ai fait subir à Poudlard ? M'as-tu au moins réellement aimé, siffla-t-il plus doucement.
La belle Gryffondor fut quelque peu troublée par cette dernière phrase. Elle aimait Drago, mais ce n'était pas vraiment elle qui agissait ainsi. Elle s'était trompée sur son propre compte, elle ne se maîtrisait pas du tout et elle le sentait.
Lamie avait pris le contrôle total et, pendant tout ce temps où elle ne s'était pas manifestée, elle avait fait croire à Hermione qu'elle se contrôlait.
- Aguamenti, fit-elle en visant la bouche du jeune homme.
Le grand Serpentard s'étouffait, la bouche remplie d'eau, la tête plaquée au sol. Elle le voyait agoniser et elle ne pouvait rien faire, elle ne se contrôlait pas, mais pourtant, des larmes coulèrent le long de ses joues.
- Hermione, arrête ! s'exclama une voix masculine derrière eux.
La belle brune reconnut la voix de Théodore.
- Je ne peux pas, elle... Je... bégaya-t-elle.
La jeune femme secoua la tête et reprit une voix diaboliquement provocante.
- Théodore, je t'aime et je ne peux pas laisser les personnes qui te font du mal impunies.
- Hermione, tu ne m'aimes pas. Lamie m’aime, mais pas toi. Celui que toi tu aimes réellement, c'est Drago. Combats-la, reprends le dessus. Ne la laisse pas le tuer.
Hermione dut combattre contre elle-même intérieurement, mais elle n'y arrivait pas, elle était trop faible. Elle regrettait de ne pas avoir écouté le professeur McGonagall et le professeur Slughorn, qui auraient pu l'aider à se contrôler.
Elle regrettait tellement de ne pas avoir demandé de l'aide à quelqu'un lorsqu'elle se sentait divaguer ces derniers mois. En effet, depuis qu'elle avait quitté la demeure de Malefoy, les seules personnes à qui elle parlait encore de la maison Serpentard étaient Théodore et Blaise, même si elle évitait le plus possible de croiser Zabini.
Chaque moment passé avec Théodore la projetait dans le passé, et des bribes de ce dont elle ne s'était pas encore souvenue apparaissaient dans son esprit. La première fois qu'elle avait vécu un dédoublement de personnalité complet était au manoir Nott, plus précisément la fois où elle avait couché avec Théodore, ce fameux été, lorsque Mr. Nott les avaient surpris.
Depuis, toutes les fois où elle était avec lui, elle ne se sentait plus elle-même, mais prisonnière de son propre corps. Des fois, elle perdait le fil de la conversation et lorsqu'il la rappelait à l'ordre, le sujet de la conversation avait changé, alors elle savait que celle qui avait continué la conversation lors de son moment d'absence était Lamie.
Ça lui faisait de plus en plus peur, d'autant plus que Théodore n'en était pas au courant. Il savait à propos de sa condition, mais il ne savait pas à qui il s'adressait parfois, et Hermione non plus ne savait plus qui elle était parfois. Tout ça seulement lorsqu'elle parlait à Théodore. Elle aimait Drago, mais elle sentait que Théodore la possédait, qu'elle lui appartenait, qu'elle devait lui être loyale jusqu'à la fin de ses jours et ça lui faisait peur.
Elle s'était rappelée de la lettre de Rhubert et elle avait compris que le premier sorcier que Lamie avait convoité était Théodore, et vice-versa. Lorsqu'elle eut comprit cela, ses absences se faisaient plus longues et plus nombreuses. Elle s'effrayait de plus en plus elle-même et savait que la seule personne qui pouvait la réconforter et avec qui elle n'aurait pas d'absence était Drago.
Alors, le week-end suivant la semaine où ils avaient passé leurs ASPIC, elle avait décidé de passer chez Drago et de lui offrir ce qu'elle n'avait jamais pu lui offrir. Mais lorsqu'elle se réveilla plus tard dans la nuit, elle se surprit toute habillée, prête à partir, la chevelure rouge et lisse. Elle sut que Lamie était sur le point de se manifester et elle avait eu peur qu'elle s'en prenne à Drago ; alors Hermione lui fit ses adieux sur un bout de papier.
Elle avait l'intention de partir, de partir très loin ce week-end, loin de tout, laissant ses amis. Alors, à son retour à Poudlard, elle demanda à Théodore de le rejoindre sous « l'arbre qui regarde l'île du lac » et elle lui expliqua tout, mais elle eut un moment d'absence, et la minute d'après, elle l'embrassait fougueusement. Le dernier souvenir qu'elle avait d’elle-même était le moment où Blaise était arrivé telle une furie vers eux.
Elle regarda Drago qui menait son dernier combat. Elle se voyait dans ses yeux immensément gris et la jolie brune se sentit triste. Elle perdait l'homme qu'elle aimait parce qu'une partie d’elle-même était en train de le tuer.
- Finite ! cria Blaise. Finite !
Mais la bouche de Drago se remplissait toujours d'eau, son corps était pris de spasmes et ses jambes bougeaient frénétiquement.
- Finite ! hurla Blaise une nouvelle fois. Merde, fit-il les yeux brillants de larmes, prêtes à couler en voyant que ses sorts n'avaient aucun effet.
Il se précipita vers Hermione.
- Endoloris !
La jeune femme se tordit de douleur et son buste tomba juste à coté du corps de Drago, après qu’elle ait eu le sentiment qu'on lui broyait la boîte crânienne. Ils étaient parallèles l'un à l'autre sur le sol, et Hermione sentit perdre l’esprit, tant son mal de tête était immense. Tous ses muscles se crispaient et elle sentait que sa tête allait exploser. Elle n'avait jamais voulu que les choses se déroulent ainsi.
- Arrête, Blaise, tu vas la tuer.
La douleur intense s'en alla immédiatement, même si elle la ressentait toujours un peu tout le long de son corps. Son souffle était court et son cœur se serra lorsqu'elle vit les yeux vitreux de Drago la regarder. Pendant un instant, elle crut qu'il était mort, jusqu'à ce qu'elle voie sa poitrine se soulever et s'abaisser extrêmement lentement.
- Je suis désolée... réussit-elle à souffler en lui caressant la joue, les larmes ruisselant le long de son visage.
Le jeune homme ne répondit pas, trop faible pour dire quoi que ce soit. Hermione entendit beaucoup de voix autour d'eux. Elle put distinguer celle d'Harry et celle de Ron, celle de McGonagall et celle de Blaise, qui secouait Drago, celui-ci ayant perdu connaissance après avoir roulé des yeux.
Bien qu'il soit interdit de le faire, elle transplana jusqu'à la Cabane hurlante et se rendit à Pré-au-Lard, où elle transplana de nouveau dans une destination inconnue. Ce dimanche soir fut la dernière fois qu'elle vit Drago. Elle avait quitté Poudlard ainsi que tous ses amis, et les souvenirs que le château renfermait. Elle aurait aimé que tout se passe autrement. Elle l’aurait tant aimé.
Petit point :
La Dramione n'est pas finie, loin de là ;) Ce qui va se passer après ce chapitre concerne leurs vies quinze ans plus tard. Hermione, Drago, Harry, Ron, Blaise, Théodore, Daphné et Pansy auront tous trente-trois ans et Ginny en aura trente-deux. La suite s'annonce pleine de rebondissements et de surprises. Si je vous disais qu'ils se sont tous mariés ?
Je voulais que la fin de leur septième année se passe comme ça parce que l'histoire d'amour de Drago et Hermione est très complexe, comme vous avez pu le lire tout au long des chapitres précédents. J'avais laissé un tas d'indices, enfin un ou deux, concernant l'histoire prévisible entre Théodore et Hermione et je voulais que l'histoire de Drago et Hermione se finisse ainsi pour pouvoir enchaîner sur la suite des évènements. Je m'explique : les chapitres qui vont suivre seront plongés dans un univers où ils devront tous gérer leurs vies de famille, évidement, MAIS avec le retour d'un personnage qui sèmera la zizanie. Aussi, de nouveaux personnages seront introduits dans l'histoire. Comme vous avez pu le lire dans le chapitre, Hermione est imprévisible et elle le sera toujours, même si son « mari » lui aura appris à se maîtriser. Je ne veux pas trop vous en dire mais si vous pensez que des choses ont été laissé en suspens, et bien non, ne vous inquiétez pas, tout va s'expliquer dans cette deuxième partie de l'histoire qui sera, je l'espère, aussi passionnante que la première partie. En même temps, c'est le but. Je comptais la faire paraître en deuxième tome mais je n'aime pas trop cette idée. J'ai envie que ce soit à la suite, donc désolée pour ceux qui n'aiment pas les longues histoires. Je pense bien que cette partie contiendra au moins vingt chapitres de plus, mais ça dépend de leur longueur. Comme vous l'avez peut-être remarqué, j'ai essayé de faire les derniers chapitres plus longs pour qu'il y en ait moins, mais évidement, ça prend plus de temps. Donc on verra pour le nombre de chapitres qu'il reste en fonction de la longueur. J'espère que vous avez hâte de rencontrer les enfants, les nouveaux personnages et leur vie d'adultes... mouvementée.
Gros bisous.
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