31. Les démons du passé

Après avoir pris une douche et avoir trainé un peu dans la cuisine, le beau Serpentard découvrit qu’il venait de recevoir une lettre de sa mère.

Drago
Je n'ai pas pu te joindre cette semaine, étant trop occupée pour t'envoyer une lettre. Le week-end dernier, lorsque je t'ai vu avec Hermione Granger, j'ai cru que mon cœur allait lâcher l'espace d'un instant. Je pensais que vous étiez en quelque sorte aussi proche qu'il y a quatre ans. Apparemment, ce n’est pas le cas et ça me rassure. Molly Weasley m'a dit que cette jeune fille avait pour ordre, tout comme elle, de te surveiller. Drôle de coïncidence, n'est-ce pas ? De ce que j'ai pu voir, personne au sein même de l'Ordre ne semble savoir qui elle est. Quoi qu'il en soit, je ne veux pas que tu te mêles à leurs histoires, car tout ce que ton père et Xemerius ont révélé met Hermione en danger, et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose par sa faute. Je compte sur toi pour suivre mes ordres à la lettre ; reste en dehors de ça, Drago !

Par ailleurs, j'ai appris certaines choses qui ne m'ont pas plu, jeune homme. Sais-tu à quel point j'ai eu honte quand la mère des Greengrass a débarqué dans mon salon pour m'annoncer que tu avais pris la virginité de sa fille cadette ! Tu ne peux pas savoir à quel point j’étais honteuse, Drago. Je m'attends à ce que tu sois présent au manoir, ce soir, pour parler d'une éventuelle union entre vous deux, cet été, après tes ASPIC.

Sois présent.
Ta mère

~*~

Le grand blond soupira, lassé. Il était sûr qu'Astoria avait tout raconté à ses parents afin qu'ils l'obligent à s'unir avec elle par les liens du mariage. Il regrettait amèrement d'avoir couché avec elle ce jour-là. Il jeta la lettre sur la table de la salle à manger, juste à côté de l'assiette qu'on lui avait déposée avant qu’il n’ouvre la lettre. Si sa mère croyait qu'il allait venir ce soir au manoir, elle se trompait réellement. Il ne voulait ni l'affronter elle, ni affronter la famille Greengrass.

Il prit son repas dans un silence royal. L’atmosphère était lourde et pesante dans le manoir. Bien souvent, Malefoy aimait être seul, mais pas dans cette immense demeure ; et le silence d'Hermione depuis leur dispute de ce matin l'agaçait. Afin d'arrêter de penser à ses problèmes, il se dirigea vers la bibliothèque pour commencer ses devoirs ; au moins, il en serait débarrassé pour le reste du week-end.
Après trois bonnes heures passées entre des centaines de livres, il eut enfin fini tout ce qu'il avait à faire, et la première chose qu'il fit lorsqu’il fut libéré de son travail fut de descendre au salon, pour attendre l'arrivée de Blaise et Théodore.

Le trio Serpentard s'était mis d'accord hier soir, avant de se quitter, pour aller faire un petit match de Quidditch entre eux. En effet, Blaise avait trouvé cette idée formidable pour permettre d’apaiser les tensions permanentes entre son ami Nott et son ami Malefoy.

Lorsque Drago fut habillé de la tête aux pieds d’une tenue appropriée pour disputer un match de Quidditch, il attendit ses amis dans le salon. Quelques minutes plus tard, Hermione descendit de l'étage, où elle était restée enfermée dans sa chambre toute la matinée ainsi que la plus grande partie de l'après l'après-midi.

Il était seize heures et il savait qu'elle était descendue pour manger quelque chose. Ayant un bouquin à la main, il s'imaginait qu'elle avait elle aussi travaillé sur ses devoirs, mais dans sa chambre, afin de ne pas entrer en contact avec lui. Leurs regards ne se croisèrent pas. Elle disparut dans la salle à manger, où il la voyait entrer pour la première fois, puisqu’ils avaient toujours mangé dans la cuisine.

Il la vit en ressortir quelques minutes plus tard, un papier à la main. 

-       Évite de laisser trainer ton courrier, dit-elle en plaquant le bout de parchemin sur le torse du jeune homme.

Manifestement elle était en colère. 

-       Il vaut mieux pour toi que tu ne l'ais pas lu, dit-il sèchement.

-       Pourquoi ? Aurais-tu peur que je découvre que tu vas te marier avec une des Greengrass cet été ? Comment s'appelle-t-elle déjà ? Asthère… Astore...

-       Astoria.

Leurs regards se croisèrent, et il put lire un profond dégoût dans celui de son interlocutrice. Ses sourcils étaient légèrement froncés et ses yeux se plissèrent de façon presque imperceptible.

-       Félicitations, lâcha-t-elle en détournant le regard vers les marches des escaliers, qu'elle avait commencé à monter durant leur dispute. 

Il ne savait quoi lui répondre, lui qui avait toujours un tant soit peu de répartie. Il savait que ses félicitations étaient ironiques et qu'elle n'en pensait pas un mot. C'est comme si elle lui avait cloué le bec.

Il aurait pu lui dire qu'il ne comptait pas l'épouser et qu'il n'allait pas se présenter chez sa mère ce soir, mais à quoi cela aurait-il servi ? Malefoy détestait devoir se justifier lorsqu'il n'avait rien fait de mal, et même lorsqu'il était en tord, il n'aimait pas ça.

Il entendit des rires derrière la porte d'entrée et sut que ses deux meilleurs amis étaient arrivés. 

-       T'en fais une tête, Drago, dit Blaise en franchissant le seuil de la maison. Tu t'es disputé avec Hermione ? continua-t-il plus bas, pour ne pas que Théodore entende.

-       On peut dire ça, oui.
Ses deux amis entrèrent le temps de saluer la Gryffondor, qui descendit pour les accueillir elle aussi.

-       Ne vous donnez pas trop à fond.

-       Pourquoi ? T'as peur qu'on se fasse mal ? rétorqua Blaise.

-       Non, je n'ai juste pas envie de vous voir, toi et Théo, vous goinfrer ce soir au dîner, parce que vous vous serez trop dépensés. D'ailleurs, fit-elle en se retournant vers Drago, ça ferait mauvaise impression si tu donnais une image gloutonne de toi auprès de la famille Greengrass, non ?

Le jeune Serpentard savait qu'elle venait de lui lancer une pique. 

-       Tu ne manges pas avec nous ce soir, Drago ? demanda Théodore. 

-       Figure toi que non, répondit Hermione à sa place. Il doit rentrer au manoir de ses parents pour dîner en compagnie de sa future belle-famille, afin de parler des préparatifs d'un mariage proche. N'est-ce pas merveilleux ? demanda-t-elle, le ton rempli de sarcasme.

-       C'est bon, t'as fini de te donner en spectacle ? siffla Drago.

-       Tu trouves que je me donne en spectacle ? 

-       De toute évidence, tu ne t'en rends même pas compte, dit-il.
Elle le fusilla du regard, avant d'afficher sur son visage un petit sourire malicieux.

-       Soit. Théodore, tu pourrais rester une petite heure ? J'ai des difficultés sur le devoir d'arithmancie, il me manque deux ou trois petites choses.
 
-       Mumm, tu as de la chance que je l'ai fini il y a seulement quelques heures. Il est encore tout frais dans ma mémoire. Je vous rejoins dans une heure, dit-il à ses amis.

Drago savait très bien à quoi Hermione jouait. Si tu crois que je vais tomber dans ton jeu ridicule, tu te trompes, pensait-il.

-       Dans une heure, nous aurons fini la partie, siffla Malefoy.

-       On en recommencera une, répondit Théodore, sans la moindre animosité dans le grain de sa voix.

-       Faites ce que vous voulez, fit-il avant de claquer la porte.

Il avait beau ne pas être tombé dans son jeu, le jeune homme éprouvait un vrai sentiment de colère qui commençait à lui ronger les entrailles dès qu’il eut fermé la porte. La laisser seule avec Théodore alors qu'elle était en colère contre Drago était une mauvaise idée. 

-       Si tu t'inquiètes à propos d'eux et de ce qu'il pourrait se passer, c'est inutile. Tu sais bien, tout comme moi, que tant qu'ils n'auront pas retrouvé la mémoire, il ne pourra rien se passer.

~*~

Hermione guidait Théodore jusqu'à l'immense bibliothèque de la demeure. Ce que personne ne savait, c'était, qu'après son altercation avec Drago ce matin, la jeune femme avait beaucoup réfléchi. Une chose au fond d'elle la tourmentait ; elle savait ce que c'était, et Drago ne faisait rien pour la dissuader de faire ce à quoi elle s’apprêtait. Il ne cessait de ramener sur le tapis son passé avec Theodore, et ça lui donnait envie d'en savoir plus.

Elle voulait se souvenir de ce qu'elle avait vécu avec Théodore, par pure curiosité. En effet, elle avait vécu une petite romance avec le beau brun, mais elle se demandait si dans ses souvenirs ne se cacheraient pas d'autres informations telles que la particularité de son sang.

Elle se posait beaucoup de questions. Avoir du sang d'un membre de la famille Black faisait-il d'elle un membre à part entière de cette famille ? Il est vrai qu'elle avait l'ADN de quatre personnes différentes dans le corps.

Beaucoup de questions se mélangeaient, et le peu d'informations qu'elle avait décryptées du journal de Xemerius Nott lui indiquait qu'elle trouverait peut-être les réponses dans ses souvenirs. Du moins, elle l'espérait. La belle brune avait donc inventé une formule afin de se souvenir, mais pour ça, il fallait que Théodore soit là lui aussi.

Cependant, elle savait que ce n'était pas un choix à prendre à la légère, et elle aurait réfléchi sur la question plus longtemps si elle n'avait pas vu et lu cette lettre sur la table. Ça avait été l'élément déclencheur. Elle était tellement aveuglée par les événements qu'elle avait oublié comment Malefoy était vraiment. Cet homme charmeur et prétentieux, qui s'était fait bien des filles, dont une de ses anciennes camarades de chambre : Lavande Brown.

Le jour où elle avait entendu Parvati et Lavande parler de Drago, Hermione avait été choquée d’entendre les jeunes filles le couvrir d'éloges. Elle s'était demandée si elles n'exagéraient pas un peu ou si Drago était vraiment aussi doué en matière de sexe. Elle s'était alors dit que, s’il l'était, c'était vraiment la seule qualité qu'il pouvait avoir.

Il allait se marier. C'était un fait et elle ne pouvait rien faire. C'était à Drago de faire un choix qui, selon Hermione, semblait être déjà fait. La réputation de sa famille était apparemment beaucoup trop importante.

Elle s'assit autour de la table ronde, qui siégeait au milieu de la bibliothèque, et Nott l'imita.

-       Alors, dis-moi, c'est quoi le réel problème ?

-       Le réel problème ? 

-       Hermione, tu n'as jamais eu besoin d'aide pour tes devoirs, et encore moins de mon aide. 

Elle fut étonnée. Son jugement était correct. Elle qui avait réfléchi à l'excuse qu'elle allait lui donner et à la stratégie qu'elle allait mettre en place pour aboutir à la récitation de la formule, elle y avait réfléchi en vain.

-       Je voudrais te demander un service.

-       Venant d'une Gryffondor, je ne sais pas si je dois trouver ça drôle ou ridiculement drôle.

-       Waouh. C'est en entendant ces choses sortir de ta bouche que, parfois, je me dis que Drago déteint énormément sur toi, dit Hermione, amusée.

-       Je dois t'avouer que je me surprends moi-même lorsque je dis des choses comme ça, fit-il en croisant les bras sur son torse. C'est quel genre de service ?

-       Réciter une formule avec moi, je l'ai inventée ce matin et je voudrais la tester. 

-       D'accord, faisons-le.

-       D'accord... Faisons-le, répéta Hermione.

Elle ne pensait pas qu'il accepterait aussi facilement. Il acquiesça d'un coup de tête puis tendit la main, près à recevoir le parchemin où la formule était écrite. Elle le lui glissa sur la table et ils récitèrent les mots de la formule à l'unisson.

-       Par espoir que le sortilège de faux souvenir s'inverse, afin que la mémoire nous revienne. 

Un silence souffla entre eux. 

-       Quel effet était attendu ? Parce que, là, je ne vois rien, se moqua Théodore.

-       Je suis désolée, fit-elle en sortant sa baguette. Faux souvenirs ! dit-elle en pointant sa baguette vers le jeune homme, qui s'écrasa au sol aussitôt le sortilège lancé. 

Elle s'infligea le même sort dans les secondes qui suivirent, en espérant qu'elle serait assez puissante pour avoir réussi à inverser le sortilège de faux souvenir, afin qu'ils retrouvent réellement la mémoire.

La belle brune courait à grande allure à travers un petit labyrinthe, qui ne lui était pas familier à première vue. Le ciel était sombre et les étoiles étaient nombreuses dans le ciel. Elle longeait les grandes haies d'arbustes qui l'entouraient, tournant à gauche ou à droite lorsque l'occasion se présentait. La Gryffondor avait l'air heureuse et le vent frais semblait lui faire du bien. Elle était vêtue d'une robe d'été évasée, près du corps, de couleur ivoire, qui lui arrivait aux genoux.

Sa silhouette s'arrêta devant une scène, et elle sentit que ce n'était pas la première fois qu'elle la voyait. Mr. Nott enlaçait une femme qui semblait être légèrement plus jeune que lui. Elle avait une longue chevelure rousse, que l'on aurait pu confondre avec du blond vénitien.

Elle était magnifique, les traits de son visage étaient parfaitement définis et ses yeux immensément grands avaient une couleur camelle, la même couleur que ceux d'Hermione. La jeune Gryffondor se cacha pour ne pas rater une miette de cet instant qu’elle trouvait si beau à regarder. Elle n'avait jamais connu l'amour et, en voyant cela, elle avait envie d'y goûter. Elle voulait que quelqu'un la regarde ainsi. Par mégarde, elle fit craquer une petite branche sous ses pieds, et les deux protagonistes se retournèrent vers elle.

-       Hermione ? demanda la jeune femme.

-       Je ne voulais pas vous déranger, je cherche Théodore. Vous ne l'auriez pas vu ? 

-       Il doit déjà être rentré, tu devrais d'ailleurs y aller toi aussi, dit-elle en s'avançant vers elle, avant de lui enlacer les épaules. Tu rentres avec nous, chéri ? 

-       Je vous rejoins dans quelques minutes, Sworn, dit l'homme à lunettes.

-       Ne reste pas trop longtemps dehors. Je sais bien qu'on est en été et que, par conséquent, il fasse chaud, mais la brise du soir, elle, rend malade. N'est-ce pas, Miss Granger ? dit-elle en lui emboitant le pas, le bras autour des épaules de cette dernière. Je ne trouve pas ça approprié que tu te balades encore en robe alors qu'il fait frisquet et, qui plus est, dans ce labyrinthe à cette heure si tardive.

-       Et bien, si j'avais un peu plus de temps pour pourvoir sortir cette dernière semaine, je n'aurais plus à le faire le soir. 

-       Je sais que tout ça est nouveau pour toi, Hermione, mais tu es destinée à faire de grandes choses, et c'est ce à quoi Xemerius t'entraîne en ce moment.

-       Oui, mais il pourrait me laisser sortir un minimum. Quand pourrais-je envoyer de mes nouvelles à mes amis ?

-       Tu ne peux pas ! s'exclama-t-elle brusquement. Tes amis seront en danger de mort si tu le fais. Je sais que tu ne nous fais pas vraiment confiance parce que nous sommes des Serpentard et que... Mumm

-       Et que votre mari est un Mangemort ? C'est vrai, je ne vous fais vraiment pas confiance, et vous avez peut-être dupé mes parents pour me faire venir ici, mais je ne suis pas si naïve, siffla-t-elle.

-       C'est ce que j'ai l'honneur de constater, lui répondit-elle en souriant. Je suis tout de même contente que tu t'entendes bien avec mon fils.

-       Je ne m'entends pas « bien » avec lui. Ne vous méprenez pas, lui et moi, nous ne sommes pas amis. Il est juste intellectuellement captivant, alors...
Madame Nott s'esclaffa de rire.

-       Je suis contente que tu trouves mon fils « intellectuellement captivant » alors, fit-elle en ouvrant les portes à l’arrière de leur manoir. 
Elle entra dans une pièce qui devait se trouver à l'arrière, et, après l'avoir traversée, elle se retrouva dans la cuisine. 

-       Elfe, apporte-nous un thé vert poivré et un chocolat chaud, très chaud.

-       À combien dois-je vous le faire chauffer, maîtresse ? 

-       Est-ce à moi de te le dire ? Tu devrais pourtant le savoir, fit-elle en claquant des doigts devant le nez du vieil elfe.

-       Vous n'êtes pas obligée d'être aussi désagréable avec lui, il ne fait que poser une question, intervint Hermione.

-       Peu importe. Enlève-moi ces habits et rejoins-moi dans le salon.

La jeune fille s'exécuta. Elle grimpa à l'étage et enfila un short et un long T-shirt aux couleurs de Gryffondor, avant de bousculer quelqu'un dans le couloir en sortant de sa chambre.

-       Oh, excuse-moi. Je... Je...

-       Tu ? Je pensais, qu'après une semaine, tu finirais enfin par aligner deux phrases lorsque tu m'adresses la parole autrement que lorsqu'on parle d'arithmancie ou autres, mais apparemment, je me trompais, dit-elle amusée. J'espère qu'un jour tu vaincras ta timidité.

-       C'est ça, moque-toi de moi. Je voulais dire que, si tu descends comme ça, ma mère ne te laissera pas tranquille. Tu devrais enfiler ta robe de chambre. 

-       Waouh... Tu l'as fais, dit-elle pour le taquiner.

Le jeune homme rougit légèrement. C'était la première fois qu'il parlait autant à quelqu'un, et ce quelqu'un était d'autant plus une fille. Elle entra dans sa chambre de nouveau, et attrapa une robe de chambre, avant de sortir.

-       Encore là ?

-       Je t'attendais pour descendre.

-       Tu m'attendais pour descendre ? répéta-t-elle.

-       Il faut bien que quelqu'un s'assure que ta tenue soit convenable.

-       C'est donc comme ça que vivent les Sangs-purs : avec des galions plein les poches. 

-       Ouais.

-       Je déteste ça, racla la belle brune.

-       Moi aussi, soupira Nott.

-       Toi aussi ? s'étonna-t-elle.

-       J'aime le confort et l'accès à tout ce que je veux avoir, mais mon père ne me parle pas, et ma mère peut être un peu...

-       Étouffante ? 

Ils se regardèrent tous les deux et eurent un petit sourire en constatant qu'ils pensaient à la même chose.

-       Avec ses règles les plus strictes les unes que les autres, souffla-t-il. Pourtant, elle peut se montrer... cool, quand elle veut.

-       Je te cherchais tout à l'heure, dit-elle, après avoir rigolé à la dernière réplique de Théodore. Maintenant que nous nous connaissons un minimum, tu peux me rendre un service ? 

-       Venant d'une Gryffondor, je ne sais pas si je dois trouver ça drôle ou ridiculement drôle.

-       Je suis sérieuse. J'ai besoin de savoir si tu sais pourquoi je suis là ? J'ai l'impression d'avoir été kidnappée et je ne peux même pas contacter mes amis. Ton... père me donne des cours de sortilèges et d’Occlumancie, mais je ne sais pas pourquoi ?

-       Je ne sais pas non plus pourquoi tu es là, Hermione. Je ne parle pas tant que ça à mon père, et lui ne trouve pas l'intérêt d'avoir de longues conversations avec moi non plus.

-       Et ta mère, elle a bien dû te dire quelque chose ? 

-       Pas vraiment. Ma mère, quand mon père lui dit de se taire, elle s'exécute. Il a sûrement dû lui dire de ne pas m’en parler. Je suis vraiment désolé.

-       Vraiment désolé ? répéta-t-elle. Je me demande comment tu es atterri à Serpentard plutôt qu'a Serdaigle.

-       J'ai demandé à intégrer Serpentard, mon père m'aurait sans aucun doute renié si j'avais intégré une autre maison.

-       Mumm

~*~

Hermione se trouvait dans sa chambre, assise en tailleur sur son lit, lorsque la porte s'entrouvrit et que la tête de Théodore apparut dans l'embrasure de la porte. 

-       Je peux ? 

-       Bien sûr.

Il ouvrit pleinement la porte à l'aide de son pied, pour cause, ses mains étaient chargées d'un plateau repas.

-       Tu vas mieux ? 

-       Mumm, je suis toujours un peu mal. Ta mère deviendrait bleue comme un petit diablotin si elle savait que je mange autre part que dans la salle à manger.

-       Elle deviendrait rouge si elle savait ce que je m'apprête à faire, dit-il avant d'embrasser tendrement la belle Gryffondor. 

Ce jeune introverti et solitaire semblait avoir trouvé celle qui lui correspondait et, depuis quelques jours, il s'était enfin ouvert à elle, tout comme Hermione s'était ouverte à lui.

Il était évident que ses goûts en matière de garçons avaient changé : elle passait de Viktor à Théodore, mais elle n'était que ravie de sa relation avec ce dernier car c'était un jeune homme intelligent et merveilleux.

-       Ça va mieux après ça ? T'es moins fatiguée ? demanda-t-il après s'être détaché d'elle.

-       Je te mentirais si je te répondais « oui », mais tu peux y remédier.

-       Dis-moi, répondit-il en esquissant un sourire.

-       Reste avec moi toute la journée.

-       Avec plaisir.

Ils s'embrassèrent de nouveau, avec un peu plus de fougue cette fois-ci.

~*~

Ses baisers, la chaleur de son corps, l'humidité de ses lèvres contre sa peau ; la jeune fille jubilait. Ces sensations étaient nettement plus distinctes que la première fois où Théodore Nott n'avait fait qu'un avec Hermione Granger. Les deux jeunes élèves prenaient un plaisir exquis dans les bras l'un de l'autre, et ce n'était qu'au petit matin, à l'aube, que le Serpentard quittait sa chambre.

Ainsi, après les leçons de Mr. Nott, ils dînaient tous ensemble, et dès que Xemerius et Sworn gagnaient leur chambre, leur fils gagnait celle d'Hermione.

Les deux protagonistes auraient pu continuer leur petit manège encore longtemps, mais un soir, la vérité éclata.

-       Qu'as-tu dit Sworn ? l'interrogea son mari, le ton légèrement sifflant.

-       Notre fils et... et Hermione sont en ce moment en plein ébat sexuel. Je les ai entendus lorsque je suis passée dans le couloir. J'ai par la suite vérifié la chambre de Théodore et il n'y était pas. 

Xemerius déboula dans la chambre de la Gryffondor, après avoir enfilé sa robe de chambre, et trouva les deux adolescents, assoupis dans les bras de l'un et de l'autre. Les draps cachaient leurs peaux nues et la lumière de la lune éclairaient leurs silhouettes qui s'embrassaient. 

-       Comment oses-tu gâcher tout mon travail, toi, mon propre fils ?

Le jeune homme se réveilla en sursaut et la jeune femme réagit de la même manière.

-       En plus d'être un incapable, tu sabotes mon travail acharné et tu prends le risque de me mettre dans les mauvaises grâces du Seigneur des Ténèbres, beugla le vieil homme.

-       Qu'est-ce que vous racontez, père ? Je peux tout vous expliquer. Je me contrefiche qu'elle soit une Sang-de-Bourbe… Mais quel est le rapport avec le Seigneur des Ténèbres ?

Théodore s'était redressé. Xemerius pointa sa baguette vers son fils.

-       Que faites-vous ?! hurla Hermione en cachant sa poitrine à l'aide du drap. N'avez-vous donc pas de cœur ? Seriez-vous capable de blesser votre fils pour les « grâces du Seigneur des Ténèbres » ? 

-       Tu ne peux pas comprendre, Hermione, tu es destinée à faire de grandes choses et mon fils ne doit pas se mettre entre ton chemin et celui de...

-       Vous ne déciderez pas de qui doit se mettre sur mon chemin ou pas. Depuis le début du mois, vous me séquestrez ici telle une prisonnière, alors c'est de votre faute si j'ai trouvé du réconfort dans les bras de Théodore. La personne à blâmer, c'est vous ! s'exclama-t-elle.

-       Xemerius, baisse ta baguette et cesse de viser notre fils immédiatement, siffla sa femme. 

-       Non... J'ai échoué à cause de lui.

-       Xemerius ! cria Sworn avant que ce dernier ne jette un sort à son fils.

-       Oubliette. Incanta prior.

Par la même occasion, il supprima la mémoire de la jeune Gryffondor.
Sworn se laissait tomber sur les genoux. La belle femme avait crut pendant un instant que son mari allait blesser leur fils, ou même pire, le tuer. Elle comprit alors ce jour-là que Xemerius serait prêt à sacrifier Théodore et elle-même si l'occasion se présentait, tout cela afin de plaire au Seigneur des Ténèbres. 

-       Donne-leur une potion de sommeil et appelle les Malefoy.

~*~

Hermione entreprenait d'ouvrir les yeux lentement. Elle reconnut vite les quatre murs de sa chambre et la lumière d'une petite veilleuse, qui lui piquait les yeux. La jeune femme se sentait nauséeuse et resta allongée un moment. 

-       Alors ? l'interrogea une voix masculine, appartenant à Drago, qui était adossé contre le cadrant de la porte de la salle de bain. Comment tu te sens maintenant que ta mémoire est revenue ? 

-       Drago ? Comment suis-je arrivée ici ? J'étais dans la ...

-       Blaise et moi, on vous a trouvés sur le sol de ma belle bibliothèque, la coupa-t-il. Formule pour se souvenir, hein ? dit-il en agitant un bout de parchemin dans sa main, avant de le chiffonner.

-       Je...

-       Si tu veux te justifier, ce n'est pas la peine et, de toute manière, je n'ai pas le temps. Je dois aller au manoir, j'ai un dîner auquel je dois assister, siffla-t-il.

-       Alors tu as l'intention d'y aller.

-       Après ce que tu as fait, je ne vois pas pourquoi je me priverais.

Le jeune homme était en colère et Hermione le sentait dans le ton de sa voix. Il avait beau laisser paraître une apparence calme et dédaigneuse, le ton qu'il employait avec elle laissait paraître de l'amertume et une profonde colère. 

-       Tu avais l'intention d'y aller quand même, de toute façon.

-       Tu te trompes ! Arrête un peu de jouer à la Miss Je-sais-tout, parce que tu te trompes, Granger ! Ça en valait la peine, au moins ? De te souvenir ?

-       Elle en vaut la peine ? Astoria ?

-       Arrête... Tu vas me dire que tu as fait tout ça uniquement parce que tu m'en voulais car tu croyais que j’irais au dîner ce soir ?

-       Tu comptes y aller seulement parce mes souvenirs me sont revenus ?

-       On va jouer à ça encore longtemps ? Tu peux répondre à mes questions correctement ?!

-       À toi de me le dire.

Un silence s'immisça dans la pièce. Leur conversation était tendue, tout comme leurs nerfs. Ni l'un, ni l'autre ne voulait avouer que la raison de leurs agissements était purement et simplement causée par la jalousie. 

-       De toute évidence, notre conversation ne rime à rien, tout ça ne rime à rien et je vais être en retard, lâcha Malefoy. On ferait mieux d'en rester là.

-       Où veux-tu en venir plus précisément ? demanda Hermione, alors qu'elle savait pertinemment ce qu'il avait voulu dire.

-       Si tu pensais qu'après avoir retrouvé notre mémoire, tout allait redevenir comme avant, tu te trompais, Granger. On ne peut pas s'aimer parce qu'on n'est pas fait pour s'entendre. 

-       J'essaye de faire obstruction de mes sentiments, figure-toi, mais ce n'est pas de ma faute s’ils ne cessent de me faire vibrer lorsque je te vois, dit-elle après avoir doucement reposé son buste et sa tête sur le matelas confortable de sont lit. 

-       À qui le dis-tu... souffla-t-il. Je te vois demain, fit-il sans même lui lancer un regard.

Petit point : 
La première partie de cette Dramione est bientôt terminée, le prochain chapitre sera le dernier de cette première partie. La deuxième partie se déroulera quinze ans plus tard. Plus d'informations dans le prochain chapitre. En tout cas, je peux vous assurer que le destin est contre l’union d'Hermione et de Drago

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