30. Jalousie
Drago n'avait pas vu Hermione du week-end, et vice-versa. Ils s'étaient, avec un succès brillant, évités. Enfin, c'était plutôt lui qu'il l'avait évitée ; il avait, à vrai dire, évité tout le monde en se confinant dans sa chambre.
Maintenant que Blaise lui avait tout dit, tout prenait son sens et ça ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas que cette femme, qu'il avait considérée comme une Sang-de-Bourbe toute sa vie, soit l'être magique le plus puissant de ce monde, un être plus puissant que lui. Il n'arrivait pas non plus à canaliser l'immense colère qu'il avait emmagasinée depuis hier soir.
Lord Voldemort était vraiment le monstre le plus répugnant que le monde ait connu. Comment avait-il pu faire tout ça juste pour avoir une femme à son goût avec qui forniquer et avoir des héritiers ? Ne s'était-il pas rendu compte de l'écart d'âge ? C'est abject, pensait-il depuis hier. Il s'était aussi demandé ce qu'il aurait fait si sa mémoire n'avait jamais été effacée, et que le Seigneur des Ténèbres avait décidé de garder Hermione à ses côtés après cet été là.
Comment aurait-il fait si la femme qu'il aimait avait résidé aux côtés de celui qu'il détestait le plus ? Il pensait aussi au fait que la jeune femme lui avait caché la vérité deux fois de suite, et son ami Blaise l'avait fait également.
Ça faisait trop de choses. En un week-end seulement, c'était comme si sa vie avait changé, du jour au lendemain. Il sentait que le reste de sa vie allait changer désormais.
Le professeur Chourave avait à présent cinq minutes de retard. Il ne se demandait pas ce qui pouvait bien retenir le professeur car il s'en moquait. Ce qui le préoccupait était ces deux Gryffondor au loin. Pourquoi Hermione parle-t-elle à Weasmoche ? Je pensais qu'ils ne s'adressaient plus la parole ! pensait-il. Son regard ne pouvait se détacher d'eux.
En y repensant, il ne savait rien à propos de la vie sentimentale d'Hermione. À un moment, il croyait qu'elle sortait avec Harry, mais apparemment, ce dernier préférait la jeune Weasley. Puis, il avait cru qu'elle sortirait avec Ron, mais celui-ci s'était mis en couple avec cette fille, une potiche. Et, pas plus tard que la semaine dernière, il pensait qu'elle était en couple avec Viktor Krum.
D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, il se demandait vraiment ce qu'ils avaient bien pu faire ces deux semaines ensemble. L'avait-elle rejoint en Bulgarie ? Était-il venu ? Sortaient-ils ensemble ? Mais la question à laquelle il voulait vraiment obtenir une réponse était : avaient-ils couché ensemble ?
Il se disait que si la jeune Gryffondor avait couché avec Théodore, pourquoi ne l'aurait-elle pas fait avec Krum. Penser à ça le rendait mystérieusement dingue.
Le professeur fit enfin son entrée ; elle s'excusa et leur expliqua qu'elle devait d'abord passer par l'infirmerie pour y déposer quelques plantes afin de soigner un élève malade. A l'intérieur de la serre, le Serpentard luttait pour ne pas regarder la belle brune, qui était de l'autre côté de la salle, juste en face de lui.
- Qu'est-ce que tu as, Drago ? Tu agis bizarrement, fit Pansy.
Il se foutait que les autres trouvent son comportement bizarre. Tout ce qui lui importait était d'éviter le regard d'Hermione.
Un peu plus tard dans la journée, après la fin des cours, le beau blond décida de faire un tour près du lac noir, qui était aujourd'hui complètement gelé. Il fut surpris d'y voir la sœur de Daphné, Astoria. Il voulut faire demi-tour avant qu'elle ne remarque sa présence, mais c'était trop tard. Elle l'interpella d'un signe de la main, et il se sentit obligé d'aller la saluer. Tandis qu'elle se levait, lui arrivait à son niveau.
- Salut, Drago, dit-elle timidement.
Il répondit par un signe de tête.
- Tu sais, je n'en ai jamais eu l'occasion, mais je voulais m'excuser pour la dernière fois.
- C'est de l'histoire ancienne.
- Je sais, mais je ne m'étais jamais excusée pour l'avoir dit aux autres.
- Tu t'excuses pour l'avoir dit à ta sœur, Blaise, Théo et Pansy ?
T'excuser pour m'avoir sauté dessus aurait été plus approprié.
- Je ne vais pas m'excuser pour quelque chose que je ne regrette pas d'avoir fait ! s'exclama la jeune femme. Tu ferais mieux d'accepter la proposition d'alliance avec ma famille. Je t'aime et ce n'est pas un secret, ni pour toi, ni pour moi, ni pour personne. Pourquoi ne peux-tu pas ressentir la même chose ?
La jeune fille s'était dangereusement approchée de lui et leur proximité était mince.
- Tu n'es pas celle que j'aime, voilà tout.
Sans qu'il ne puisse crier « Quidditch », la jeune Greengrass déposa ses lèvres sur celles du jeune homme, mais ce dernier ne réagit même pas. C'était comme si elle embrassait un mur. Le souvenir des lèvres d'Hermione emprisonnées encore dans les siennes ne pouvait le quitter. Il ne pouvait s'en défaire pour celles d'une autre alors il mit fin à ce baiser à sens unique.
- Écoute, je ne t'aime pas Astoria...
- Qui est l'heureuse élue alors ? l'interrompit-elle.
- Ne t'attends pas à ce que je te le dise.
- J'espère qu'elle te brisera le cœur, Drago...
- Même si elle le faisait et que je me retrouvais seul, jamais je ne viendrais vers toi. Je préfère de loin me marier à Daphné, parce que toi tu es vide et inintéressante. Tu crois vraiment qu'après ce que tu as fait, je pourrais me marier avec toi ? Bien que j'aime énormément les femmes malignes, je n'aime pas celles qui sont malignes et vicieuses. Tu as ruiné toutes les chances d'une possible union entre nous en couchant avec moi, sache-le ; et tu es devenue encore moins intéressante maintenant que je t'ai prise dans mon lit. Les femmes comme toi, qui recourent à ce genre de chose pour séduire un homme, ne m'intéressent pas.
I
l savait que ce qu'il avait dit n'était pas correct vis-à-vis de la jeune fille. Mais Drago était ce qu'il était, et quand quelqu'un persistait à recevoir quelque chose d'irrecevable venant de lui, il essayait de lui faire comprendre d'une autre façon, d'une façon plus brutale.
La jeune fille partit, la tête haute mais inondée de larmes.
- Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda une voix masculine derrière lui.
Il se retourna et aperçut Théodore et Hermione. Mais qu'est-ce qu'ils font ensemble ?! se demandait-il. Lui avait-elle dit ? Ça l'énervait de les voir ensemble.
- Rien qui te concerne.
- Qu'est-ce que t'as en ce moment ? siffla Nott sur un ton moins amical.
- Je peux te parler cinq minutes, dit Hermione en le tirant par la manche de son manteau.
Une fois qu'ils furent assez loin de leur ami, elle relâcha son emprise brutalement.
- Je peux savoir ce qui te prend ?
- Je peux savoir ce qui TE prend ! Ce n'est pas moi qui le colle depuis samedi soir.
- Qui le colle ? Je pourrais savoir quand ai-je agi de la sorte ?! Tu as passé tout ton dimanche dans ta chambre ; je ne vois pas à partir de quoi tu fondes tes propos stupides et grotesques ! J'ai passé mon dimanche et mon samedi soir devant une tonne de bouquins, à réviser.
- Pourquoi es-tu avec lui, alors ?
- Pourquoi, TOI, ne l'es-tu pas ? Je te signale que c'est ton meilleur ami, Drago, pas le mien ! pesta-t-elle. Je vois parfaitement pourquoi tu réagis de la sorte, et c'est complètement stupide !
- Samedi, je t'ai demandé si tu voulais te souvenir et tu ne m'as pas répondu. Si je te repose la question, quelle sera ta réponse ?
- Arrête d'en vouloir à Théodore pour un passé dont il n'est même pas au courant !
- C'est ta réponse ?
- Oui, ça l'est. Et, au fait, mille mercis d'avoir tout raconté en détails sur nous et sur Théo et moi à Blaise ! dit-elle ironiquement. Comme s'il avait eu besoin de savoir à ce propos !
- Tu l'as bien dit à Potter.
- Tu as tord ! Je ne lui ai pas raconté ces passages-là parce que c'est encore un ramassis de fouillis. Je ne voulais pas lui dire avant d'y avoir mis de l'ordre. Mais apparemment, tu n'as pas pensé à faire la même chose !
- Peu importe, lâcha-t-il en s'en allant.
~*~
Comme il l'avait fait ce week-end, Drago avait évité la jeune Gryffondor toute la semaine. Pour elle, c'était mieux comme ça. Elle n'avait toujours pas digéré le fait que Blaise ne lui adresse plus la parole.
La jolie brune aurait dû se morfondre, mais elle lui en voulait tellement parce qu'elle ne comprenait pas. Elle savait que c'était à cause de Drago et de leur histoire commune, mais c'était de la faute de Zabini si elle avait emménagé chez Malefoy, donc de sa faute s'ils avaient retrouvé leur mémoire et ainsi de sa faute s'ils avaient découvert pour elle et Théodore.
Car, si elle n'avait pas emménagé là-bas, jamais tout ça ne serait arrivé. C'est pourquoi elle ne comprenait pas pourquoi il lui en voulait alors qu'il ne devrait s'en prendre qu'à lui-même.
La jeune lionne s'était réconciliée avec Ron, mais s'était en même temps mis à dos un autre de ses amis. Ne pourrais-je jamais bien m'entendre avec tout le monde à la fois ? pensait-elle.
Quoi qu'il en soit, cette semaine fut épuisante et forte en émotion. Harry et elle avaient tout dit à Ron et le jeune roux avait plutôt bien réagi. Il s'était senti plus désolé pour Hermione qu'il n'éprouvait de colère.
Il lui avait dit qu'il ne pouvait pas lui en vouloir d'être quelque chose qu'elle n'avait jamais voulu être, et elle l'avait remercié pour ça. Elle avait oublié comment Ron pouvait être parfois quand il n'agissait pas comme un crétin. Ce côté attachant et maladroit était ce qu'elle préférait chez lui. Seule sa relation avec Drago Malefoy restait encore, aux yeux de ses meilleurs amis, un secret.
Hermione était heureuse de rentrer ce week-end. Bien qu'elle savait où elle devait le passer, mais du moment que ce n'était pas à Poudlard, cela lui donnerait un peu de repos. Elle aimait le château mais uniquement la semaine, car lorsque le week-end montrait le bout de son nez, il était impossible de pouvoir réellement travailler. Et puis, tous ses amis s'en allaient pendant ces deux jours, alors il n'y avait plus personne.
Elle était rentrée avant Drago, et celui-ci n'avait toujours pas montré le bout de son nez à minuit passé. Zita lui avait fait à manger et elle avait trouvé ça super bon. Lorsque la Gryffondor eut le ventre rempli, elle eut immédiatement envie de dormir, par conséquent, elle ne tarda pas à trouver le sommeil.
~*~
Hermione ne savait pas quelle heure il était mais le soleil n'avait pas montré le bout de son nez. Elle en déduisait alors qu'il était encore assez tôt et qu'elle pouvait se rendormir.
Elle avait été réveillée par le claquement de la porte d'entrée. La belle brune savait qu'il s'agissait de Drago, mais elle était trop fatiguée pour se lever et lui faire une remarque des plus sanglantes sur le fait que claquer les portes ne se fait plus à partir d'une certaine heure.
Après une trentaine de minutes, alors que ses paupières se faisaient lourdes à nouveau, la porte de sa chambre s'ouvrit et se referma aussitôt. Alors, quand elle entrouvrit les yeux et qu'elle ne perçut aucune lumière, elle en déduisit que c'était le fruit de son imagination.
Pourtant, une masse vint se glisser sous la lourde couverture qui la protégeait du froid. Cette masse sentait le gel douche et le Whisky Pur Feu. L'odeur n'était pas celle de n'importe quel gel douche, mais d'un en particulier, et elle connaissait le propriétaire de celui-ci.
Elle n'eut pas le temps de se retourner et de dire à Drago de foutre le camp car ce dernier l'entoura de ses bras. Tout son corps se retrouva alors collé à lui. Une chaleur exquise naquit dans sa poitrine et remonta jusqu'à ses joues. Elle était bien contente qu'il ne puisse pas la voir rougir de cette façon à leur contact.
Il est vrai qu'ils s'étaient embrassés le week-end dernier, mais leur relation était d'une ambiguïté inouïe. Ils avaient beau éprouvé des sentiments l'un pour l'autre, ils s'imposaient tous deux une sorte de barrière.
- Je sais que tu n'aimes pas lorsque je bois autant. Excuse-moi, ma lionne, souffla-t-il.
Hermione aurait bien voulu se lever et le chasser de sa chambre, mais cette scène lui rappelait le vague souvenir de cet été où tout avait commencé entre eux. Il s'était aussi faufilé dans son lit après un dîner agité chez Blaise, ce soir-là.
Ils s'étaient disputés et il lui avait glissé ces mots à l'oreille. Était-il allé chez Blaise de nouveau ? Que s'était-il passé pour qu'il boive autant ? S'étaient-ils disputés ? Toutes ces questions trottaient dans sa tête, tandis que le souffle chaud de Drago venait s'écraser contre sa nuque comme de douces vagues venant caresser le sable. Inconsciemment, la jeune femme détendait son corps pour se glisser plus profondément entre ses bras.
La lumière d'un samedi matin glacial se montrait déjà. Les minces éclaircies qui pénétraient le ciel faisaient office d'éclairage dans la chambre. Hermione se réveillait lentement, en s'étirant légèrement, comme à son habitude. Mais cette fois-ci, elle se raidit lorsqu'elle sentit quelque chose se heurter, ou plutôt, faire pression contre le bas de son dos. Elle ne mit pas longtemps avant de se rendre compte de l'exactitude de la chose.
Elle ne tarda pas non plus à découvrir que, sous cette lourde couverture qui lui avait tenu aussi chaud que Drago tout au long de cette courte nuit, le jeune homme avait une main posée sur un de ses seins. La jolie brune se disait qu'elle était en train de rêver. Elle espérait bien pour lui que son geste n'était pas délibéré, sinon, il signerait officiellement son arrêt de mort.
Cependant, geste délibéré ou pas, il était hors de question que sa main reste là où elle était. Avant de se lever du lit, elle lui assigna un coup de coude juste assez fort pour le réveiller. Son but n'était pas de lui faire mal, mais apparemment, c'était raté. Le jeune homme étouffa un cri rauque dans l'oreiller de la jeune femme.
- Mais qu'est-ce qui te prend ? hurla-t-il après s'être levé.
- Tu... tu...
- Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre, Hermione ?! l'interrompit-il.
La Gryffondor reculait jusqu'à ce qu'elle soit prise au piège entre deux murs et le buste imposant de Drago.
- Tu es dans ma chambre, fit-elle en plantant ses yeux dans les siens. Tu t'es faufilé dans mon lit la nuit dernière.
- Pourquoi aurais-je fais ça ? demanda-t-il, l'air de ne pas croire la jolie brune.
- Je ne sais pas ! À toi de me le dire puisque tu empestes l'alcool !
Le jeune homme s'éloigna d'elle jusqu'à atteindre le lit et s'asseoir dessus. Il mit en appui ses avant-bras sur ses genoux et releva la tête, comme pour réfléchir ou se remémorer les causes de sa soudaine prise d'alcool d'hier soir.
Hermione voyait le jeune homme la scanner du regard. Ses yeux s'arrêtaient au moindre endroit et courbe de sa silhouette. La jeune femme ne put s'empêcher de ressentir un violent frisson qui lui électrisait le corps. Elle aimait qu'il la regarde de cette manière, elle aimait éprouver ce sentiment de désir car il amplifiait ses sentiments amoureux.
- Alors, on a passé la nuit ensemble... marmonna-t-il, tout en se rinçant l'œil. Et tu étais vêtue ainsi ?
- Drago !
- Je n'ai pas souvenir de t'avoir déjà vue dormir avec ce genre de pyjama, dit-il en souriant. Tes culottes sont toujours aussi jol...
- Arrête ça immédiatement ! s'exclama la jeune fille en se dirigeant vers la porte de sa salle de bains.
Le beau Serpentard fut plus rapide et se glissa entre celle-ci et celle avec qui il venait de passer la nuit.
- Drago, je te préviens, si tu ne bouges pas de cette porte, je...
- Tu quoi ? fit-il le ton plein de défis.
~*~
Après un instant de silence, il empoigna fermement ses fesses et la souleva. Leurs bouches se cherchèrent l'une et l'autre pour enfin se trouver et échanger un baiser furieux. Il sentait son corps entier s'enflammer plus qu'il ne l'était déjà.
En effet, le jeune Serpentard s'était rendu compte, lorsqu'il détaillait chaque détails du corps d'Hermione, que son entre-jambe était bien plus active et matinale qu'il ne le pensait. Le corps de la jolie brune, brûlant de désir, auquel il était collé n'arrangeait rien. Ça ne faisait qu'empirer la situation.
Il s'avança vers l'immense lit en bois de chêne qui trônait au milieu de sa chambre, entre un bureau positionné devant l'unique et gigantesque fenêtre, dont les rideaux bordeaux en soie conçue par des lutins laissaient pénétrer quelques rayons lumineux, et une petite table de chevet, où une pile de livres y était posée.
Il plaqua celle qu'il tenait fermement sur le lit tandis que son excitation grandissait. Il prit le temps de l'observer, de la regarder encore une fois. Il n'avait jamais vu ses seins aussi découverts, et la façon dont les pointes de ses tétons se dressaient en dessous de son débardeur faisait battre son cœur si vite qu'il se retrouvait essoufflé, le souffle court.
Ce n'était pas la première femme qu'il touchait, mais c'était la première qu'il désirait autant toucher, caresser, baiser. Aucune autre ne lui avait fait cet effet alors qu'ils étaient tous deux encore vêtus de leurs pyjamas. Il se demandait d'ailleurs comment ce qui était en train de se passer aurait pu être évité, et après avoir de nouveau posé ses yeux sur la poitrine de la jeune fille, il se disait que c'était impossible que rien ne se passe.
Elle était vêtue d'une petite culotte et d'un simple débardeur, et lui était vêtu d'un caleçon et d'un t-shirt. Qu'elle s'espère heureuse que je n'avais pas de boxer à mettre hier soir, sinon, je crois que la nuit se serait mal passée, pensa-t-il. Même ses pensées étaient perverties. Tout ce qu'il voulait, en ce moment, était lui susurrer tout ce qu'il avait de plus doux en tête et de lui faire l'amour.
Ce genre d'incident s'était déjà produit dans le passé, mais jamais il n'avait eu autant envie de son corps. Il s'avoua qu'Hermione avait changé, évolué depuis leurs quinze ans. Ils avaient tous les deux évolué physiquement.
Leurs désirs avaient vraisemblablement évolué avec eux.
Sa bouche se logea dans l'une de ses clavicules pour baiser sa douce peau laiteuse, qui perdait petit à petit son teint mat de l'été, pendant que ses mains relevaient doucement le fin tissu qui le séparait de sa poitrine dénudée. Il avait l'impression d'entendre battre le cœur d'Hermione en plus du sien.
Alors qu'il descendait un plus bas en lui offrant des baisers un peu plus courts à chaque fois, la jeune femme posa ses mains sur ses épaules pour le repousser. Drago se laissa glisser sur le côté en soupirant, tandis que la Gryffondor se relevait. Je le savais, c'était trop beau pour être vrai, se disait-il.
- On ne peut pas.
- Comment ça, on ne peut pas, Hermione ? siffla le Serpentard. La seule personne que j'ai vue se mettre entre toi et moi... c'est toi.
- Mais, nous deux, on ne sait même pas réellement ce qu'on est l'un pour l'autre. On s'embrasse, tu m'avoues ne pas regretter et je fais de même, ensuite, on fait comme si rien ne s'était passé. On se découvre un passé commun, on retrouve la mémoire et on commence à ressentir toutes ces belles choses que l'on a éprouvées l'un pour l'autre. On sent que ces sentiments sont toujours présents, que les souvenirs sont de nouveau là et que, durant ce mois, on s'est énormément aimés. Puis, tu m'évites complètement pendant un week-end et une semaine entière, comme si nous étions de parfaits étrangers, tu évites mon regard. Et enfin, pour couronner le tout, tu te faufiles dans mon lit tel un serpent, complètement saoul. Qu'espérais-tu ? Qu'on couche ensemble et qu'on s'évite ensuite. C'est ça, le plan ?
Le beau blond soupira, parce que tout ce qu'avait dit la Gryffondor était vrai, mais il ne put s'empêcher de sortir quelque chose qui ne lui plairait pas, et il le savait.
- Dis plutôt que tu veux faire une pause après t'être fait secouer dans tous les sens il y a deux semaines, chez Krum.
- Excuse-moi ? siffla-t-elle.
- À moins que tu fasses un blocage sur Théodore. Avoue-le, tu meurs d'envie de te souvenir. Ça doit être frustrant de ne pas savoir comment était ta première fois, n'est-ce pas ?
- Cesse de raconter des bêtises, Drago, beugla la jeune femme en le giflant de toutes ses forces. Je ne suis pas une putain, si c'est ce que tu penses. J'ai vraiment été stupide de croire que tu voulais coucher avec moi parce que notre attirance l'un pour l'autre était réciproque, mais apparemment, je me trompe ! Tout ce à quoi tu inspires est de rivaliser avec Théo ou Viktor.
- Rivaliser avec Théo ou Viktor ? Donc tu as bel et bien couché avec Krum, siffla-t-il.
- Non mais est-ce la seule chose que tu ais entendue dans tout ce que je viens de te dire ? hurla-t-elle. Je n'ai pas couché avec lui ! Tu te rends compte à quel point tu es ridicule ?!
- Je suis ridicule ? répétait-il. Penser que mon attirance, mes sentiments envers toi ne sont pas semblables à ce que tu ressens, ça c'est ridicule, lança-t-il d'un ton furieux, avant de claquer la porte de la chambre.
Le Serpentard était en fait soulagé. Elle n'avait pas couché avec la masse musculaire et sans cervelle, selon lui, qu'était Viktor Krum.
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