3. Le problème de Zabini


La nuit fut de courte durée. Hermione regrettait d'avoir autant traîné hier soir.

-       Aller, réveille-toi ou tu vas louper le petit-déjeuner ! Ce serait dommage, c'est le premier que l'on prend tous ensemble depuis un an.

Hermione se redressa et fut surprise de découvrir la tête de Luna, qui s'appropriait tout son champ de vision. Elle se redressa dans son lit et découvrit que la jeune fille était cette année sa camarade de chambre. Elle aimait beaucoup Luna, mais elle ne pouvait s'empêcher à cet instant de se demander comment se passera leur cohabitation au sein de cette même chambre. Comme tout le monde le savait, Luna était très spéciale, mais cela faisait justement partie de son charme.

La jeune brune décida de se lever, après que Luna soit descendue de son lit. Elle prit une douche et fit sa toilette du matin. Et pour la première fois, elle décida de faire un minimum attention à son apparence. Elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

-       Corrigere aspectamen, lança-t-elle à haute voix, en pointant sa baguette de haut en bas le long de son corps.

Ses cheveux, qui étaient toujours désordonnés malgré qu’ils aient poussé, prirent du volume et ondulèrent parfaitement jusqu'à sa poitrine. Ses longs cernes, dus à son manque de sommeil, disparurent. Pour finir, sa peau, qui avait légèrement bronzé au soleil pendant les vacances, se raffermit, laissant paraître une silhouette harmonieuse et en pleine forme.
La belle jeune femme se précipita ensuite à l'extérieur de sa chambre, n'oubliant pas de prendre son sac. Elle ne voulait pas manquer ce premier petit-déjeuner en compagnie de ses amis.

Dans les escaliers menant à la grande salle, Hermione heurta quelqu'un. Elle s'aperçut que c'était son camarade, Dean Thomas. Elle n'hésita pas une seconde à lui sauter dans les bras.

-       Je ne savais pas que je comptais autant pour toi Hermione, dit le jeune homme.

-       Si Dean ! Tous autant que vous êtes, vous m'avez manqué. Je crois que même si Seamus avait été à ta place, j'aurais réagi de la même façon.

-       Je n’arrive toujours pas à croire que tout cela est fini et que nous sommes de retour à Poudlard, lança le jeune homme en se détachant d'Hermione.

-       Moi non plus Dean, moi non plus.

Les deux Gryffondor s'avancèrent à l'intérieur de la Grande Salle et furent heureux de constater que presque la totalité de leurs amis étaient là. Ils semblaient tous si heureux qu'elle crut pendant un instant qu'elle allait laisser échapper deux ou trois larmes de joie. Elle s'assit à côté de Ron, puisque Ginny était assise à côté d’Harry. Elle n'avait pas encore échangé le moindre mot avec la rouquine.

-       Alors Hermione, parle-nous de tes vacances, demanda Harry.

-       Je les ai passées à Londres. J'ai passé des vacances moldues, loin du monde des sorciers. Il fallait que je m'en éloigne.

Bien sûr, cela était un mensonge. Hermione ne demanda pas à ses camarades ce qu'ils avaient fait pendant leurs vacances : elle le savait très bien. La maison des Weasley avait été en deuil : personne ne se remettait vraiment de la mort de Fred. Cela avait brisé quelque chose dans leur famille mais cela les avait ensuite rapprochés encore plus. Harry, lui aussi, avait passé ses vacances en compagnie de la famille Weasley. Il réconfortait comme il le pouvait son meilleur ami et la fille qu'il aimait, Ginny.

-       Hermione, tu m'écoutes ? demanda la rouquine en agitant une main devant le visage de la concernée. Je ne voudrais pas t'affoler, mais Zabini ne cesse de te fixer depuis que tu as débarqué, siffla-t-elle d'un ton méprisant.

La jeune Gryffondor se retourna pour confirmer les dires de son amie. Elle croisa alors le regard du jeune Serpentard. Effectivement, Zabini ne cessait de la regarder, et ce depuis un petit moment déjà selon Ginny. Elle ne comprenait pas pourquoi il la fixait puisqu'elle était dos à lui. En réalité, elle ne voulait pas vraiment le savoir. De ce fait, elle fit volte-face et focalisa toute son attention dans ses tartines de pain.

Lorsque la jeune fille releva la tête, ses deux meilleurs amis n'étaient plus là.

-       Où sont passés Harry et Ron ? demanda-t-elle, alors qu'elle ne les avait pas vus partir.

-       Harry devait parler à McGonagall avant son premier cours ce matin, et Ron a suivi Lavande lorsqu'elle lui a fait un signe de tête.

-       Lavande ? Qu'est-ce qu'elle lui veut encore ! s'exclama Hermione avec une pointe d'amertume dans la voix.

-       Serais-tu jalouse par hasard ?

La moldue souffla et croqua dans sa tartine.

-       Je ne suis pas jalouse. Tu sais que Ron et moi avons décidé de rester amis. Non, le problème c'est que je n'aime pas qu'il fricote avec des idiotes telles que Lavande Brown.

Ginny laissa échapper un petit rire moqueur, sans méchanceté.

-       Dis plutôt que tu as une dent contre elle. Au fait je ne sais pas ce que tu as fait ce matin, mais j'adore : tu es resplendissante.

-       Merci Ginny, répondit Hermione, contente que quelqu'un ait remarqué qu'elle avait fait un effort, qu'elle avait un peu changé.

-       Pourquoi est-ce qu'il se comporte ainsi ? demanda la rouquine en reposant son regard derrière Hermione.

-       Il me regarde toujours ?

-       Oui, il n'a même pas touché à son petit-déjeuner.

-       Ignore-le. Il vaudrait mieux y aller.

Les deux Gryffondor se levèrent et sortirent de la Grande Salle.

Malefoy avait aperçu Hermione se retourner vers son groupe d'amis. Il se demandait si elle s'était retournée pour le chercher, en raison de ce qu’elle avait vu hier soir. Mais cette idée fut vite balayée de son esprit lorsque le beau blond remarqua le comportement étrange de son ami Blaise. Pourquoi la fixait-il comme cela ? Cette moldue, pensa-t-il. Son ami ne semblait pas avoir fini de la regarder de sitôt, on aurait cru qu'il essayait de percer, de déceler quelque chose chez la jeune femme.

-       C'est quoi ton problème Blaise ? demanda alors Malefoy agacé par la situation.

-       De quoi parles-tu ? fit le jeune homme, sans quitter la Gryffondor des yeux.

-       Ne me dis pas que tu es amoureux de cette Sang-de... commença Malefoy.

Il ne pouvait plus se permettre de lancer cette insulte à haute voix, ni de la penser, mais il avait tellement insulté Hermione de Sang-de-Bourbe que c'était devenu comme un surnom.

-       Ne me dis pas que tu es amoureux de Granger ! finit-il par dire.

-       Ne raconte pas de bêtise Drago.

Malefoy porta à son tour son attention sur Granger. Pourquoi Blaise la regardait-il tant ? Est-ce dû à son changement physique ? Impossible, c'est quand même de Granger dont on parle là. Elle a beau être devenue vraiment canon, cela ne change rien à la nature de son rang, pensa alors Malefoy.

Lorsque la jeune brune se leva en compagnie de la fille des Weasley, il remarqua que beaucoup de garçon venant de Poufsouffle et Serdaigle observaient la jeune femme sortir. Quelle bande de crétins ! Il crut même en voir certains recracher leur jus de citrouille. Il aurait préféré qu'ils s'étouffent avec, parce qu'à ses yeux, ils réagissaient comme de réels imbéciles.

-       De toute façon, tous autant qu'ils sont, ils vont bien ensemble. Ils se mélangent tous, inférieurs qu'ils sont, cela n'étonne personne, dit Malefoy à voix basse.

Et pourtant, au fond de lui, il savait qu'il voulait se mélanger à eux, leur parler, prendre un nouveau départ. Le jeune homme ne supportait pas que tout le monde les mette à l'écart et les traite comme des parias, lui et ses camarades de Serpentard. Avant la guerre, cela ne l'aurait pas dérangé, mais Drago voulait à présent montrer aux autres qu'il faisait des efforts pour changer. Il savait pourtant que ça n'allait pas être facile.

Le beau blond s'était à présent levé et Zabini l'imita, suivi par Pansy et Théodore Nott. Malefoy n'était pas gêné d'avoir couché avec sa camarade hier soir, mais il n'en était pas très fier non plus. Il ne voulait pas gâcher leur amitié. Pour une raison qui lui échappait, et il avait réellement honte de cela, lorsque Granger avait pointé le bout de son nez dans le couloir hier soir et que leurs regards s'étaient croisés, il n’avait pu s'empêcher d'imaginer, pendant les quelques minutes qui avaient suivi, la belle brune sur un lit, la bouche entre-ouverte laissant échapper des petits gémissements. Il s'était imaginé cela jusqu'à ce que la moldue s'en aille. En y repensant, cela le mettait en colère. En colère contre lui-même pour avoir eu de telles pensées à l'égard de Granger, mais il l'était plus encore contre elle. Il lui en voulait d'avoir été dans ce couloir hier soir, et non dans sa chambre. Puis, il se demanda pourquoi était-elle de ce côté du couloir. L'entrée de son dortoir était quelques mètres auparavant. Avait-elle été attirée à cet endroit à cause des gémissements de Pansy ? Ça, il en était presque sûr. Ça devait être cela, sinon, pourquoi serait-elle venue du côté des Serpentard ?

Arrivé devant la salle de sortilège, Malefoy souffla et entra presque en trainant des pieds.
Le professeur Flitwick commença son cours, et Hermione ne pût s'empêcher de lâcher un long soupir. Elle n’aurait jamais pu imaginer cela, mais ce cours l’ennuyait. Mais en comparaison avec celui de divination, ce n'était rien. Bien que le réel problème avec ce cours fût qu'elle ne supportait pas le professeur Trelawney. Son cœur se réchauffa lorsqu'elle se rappela qu'elle n'était pas obligée d'assister au cours de divination. Elle avait réussi à obtenir Optimal dans cette matière à l’examen de BUSE et elle ne voulait plus y assister. Son soupir était assurément lié à de la fatigue, et non à autre chose. Elle repensa à ce qu’il s’était passé dans la Grande Salle. Pourquoi Zabini la fixait-il ainsi ? Elle avait beau se dire qu'elle s'en fichait éperdument, elle n'arrivait pas cesser d’y penser. Le jeune métis était assis au fond de la classe et, même le dos tourné, elle savait qu'il la regardait toujours.

Malefoy eut presque envie de changer de place lorsqu'il vit que le comportement de Zabini n'avait pas changé. Il agissait vraiment comme un parfait crétin en fixant la jeune femme ainsi car, depuis cinq minutes, Nott et Parkinson avaient également remarqué l'attitude de leur ami. S'il continuait comme cela, toute la classe allait s'en apercevoir et des rumeurs ne tarderaient pas à faire surface. Lorsque Blaise détourna son regard de Granger, cela attira l'attention de Malefoy, Nott et Parkinson. Le jeune homme prit un bout de parchemin et écrivit dessus. Il fit une boule avec et releva la tête pour reposer son regard sur la belle brune.

-       Pervenir, dit-il en soufflant sur le bout de parchemin.

Le mot glissa jusqu'à Hermione. De nombreux élèves l'avaient vu voler jusqu'à elle. Ils se retournèrent tous vers Zabini, y compris Harry, Ron et même Hermione.

-       Ne l'ouvre que quand tu seras seule. C'est un conseil, fit à haute voix le meilleur ami de Drago, ne se souciant pas le moins du monde que tous les élèves puissent l’entendre.

-       M. Zabini, avez-vous quelque chose à dire ? demanda M. Flitwick, qui avait entendu le Serpentard parler.

-       Non Monsieur, répondit l'élève.

-       Mais qu'est-ce qu'il te prend Blaise ? chuchota Malefoy lorsque le professeur reprit son cours.

Celui-ci ne prit pas la peine de lui répondre. Malefoy se demanda alors s'il n'y avait pas quelque chose entre Granger et son meilleur ami.

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