26. Surveillance rapprochée
Harry et Hermione avaient parlé de leur idée à l'Ordre. C'était la première fois que cette dernière revoyait les membres depuis qu'elle savait qui elle était réellement. S’ils savaient que cette menace, la chose qu'ils essayaient tous de trouver se trouvait là, sous leurs yeux, ils n'en reviendraient pas. Lorsqu'ils avaient demandé aux deux jeunes Gryffondor pourquoi Hermione serait la plus apte à surveiller Malefoy dans ses appartements, alors que tout le monde savait pertinemment qu'il détestait les Sangs-de-Bourbe, Harry les avaient convaincus qu'elle était la plus patiente et la plus calme lorsqu'il s'agissait de Malefoy.
Quoi qu'il en soit, après une longue discussion, l'accord était passé. Quant à McGonagall, Ron, Harry et Ginny, ils étaient chargés de surveiller Théodore ainsi que Drago dans l'enceinte de l'école. Enfin, Harry et Hermione avaient assuré à l'assemblée que Théodore passait presque toutes ses journées avec Drago lors de ses vacances, et qu'ainsi, Hermione pourrait également le surveiller.
~*~
Après avoir passé une semaine plutôt calme par rapport aux précédentes, les élèves de septième année, ainsi que ceux de sixième année voulant rentrer chez eux ce week-end, se préparaient pour pouvoir transplaner. Tous étaient contents de pouvoir rentrer et souffler, loin du château et des professeurs, bien qu'ils aient eu deux semaines entières pour cela. Tous étaient contents, sauf une personne : Drago Malefoy.
- Aller, Drago, ce n'est pas si grave, souffla Théodore, fatigué de devoir répéter cela depuis une bonne dizaine de minutes.
- Comment ça « ce n'est pas si grave » ?! Est-ce toi qui vas devoir accueillir cette satanée Sang-de-Bourbe sous ton toit ? beugla le jeune homme.
- Tu aurais peut-être aimé que ce soit Kingsley lui-même, ou encore Potter, ou même Weasley, ou non mieux : un de ses parents ! s'exclama Blaise. C'est mieux pour toi que ce soit Hermione.
- Bien sûr ! Ça t'arrange toi, tu pourras venir la voir quand tu veux, hein ?!
- Drago, ne raconte pas n'importe quoi, souffla de nouveau Théodore. On y va, on va rater le dernier créneau de transplanage.
Les trois hommes se dirigèrent vers le grand hall. Le grand blond n'arrivait pas à décolérer. Tout ce qu'il vivait en ce moment était à cause de son père. Il le détestait ! Même emprisonné, il arrivait à faire de sa vie un moment pénible.
- Ce n'est pas trop tôt ! s'exclama Hermione.
Le jeune homme voulut riposter à son commentaire, mais Blaise l'en empêcha d'un signe de tête. Drago se contenta d'empoigner le bras de la belle brune.
- On vous rejoint demain, dit Théodore aux deux concernés.
Aussitôt qu’il eut fini sa phrase, Malefoy transplana avec Hermione. Quelques secondes après, ils arrivèrent à l'entrée de cette grande maison briquée, aux murs beige cassé. Il se demandait ce qu’Hermione pensait de cette immense bâtisse en ce moment.
- C'est jolie, dit-elle en réponse à sa question intérieure.
- Garde tes avis pour toi, répondit-il en ouvrant la porte d'entrée. Visite par toi-même.
Le jeune Serpentard monta les escaliers, en plantant son invitée dans le hall d'entrée.
~*~
Hermione s'avança lentement dans le grand couloir. À sa gauche, elle aperçut le salon. Il était vraiment magnifique. Un grand portrait de la maison était accroché au mur, juste au-dessus d'une immense cheminée. Devant celle-ci se trouvait une table basse boisée et vernie. Un long canapé beige cuivré était installé devant une table basse en demi-cercle, sur un immense tapis gris cuivré à motif. Une double porte ouverte marquait l’accès à une nouvelle salle.
La Gryffondor s'avança sur le plancher boisé et verni et entra dans la pièce, après avoir passé une main curieuse sur les blocs de pierre irréguliers des murs, taillé dans la roche, aux reliefs plus ou moins désordonnés. Là se trouvait la cuisine. Une table rectangulaire et noire, plus ou moins longue, était installée au milieu de la salle.
Aux extrémités de la pièce, il y avait un tout-chauffant (ce qui était dans le monde des moldus un four), des étagères et des comptoirs, avec dans l’un d’eux un évier, juste devant une grande fenêtre aux vitraux en forme de losange. Elle leva la tête vers le plafond, là où plusieurs poutres s'entrecroisaient.
- Mon nom est Zita. Puis-je vous aider Miss ?
- Mon nom est Mérot. Puis-je vous aider Miss ?
- Vous êtes des elfes de maison ? demanda Hermione.
- Des elfes de cuisine, plus précisément, dit l'elfe prétendant s'appeler Mérot. Mr. Malefoy vous a-t-il autorisée à ce que nous vous préparions à manger ?
- Non, je visite les lieux.
- Miss...
- Granger.
- Miss Granger veut-elle alors que nous lui fassions à manger ? Miss Granger reste-t-elle tout le week-end ? demanda Zita.
- Oui, et appelez-moi Hermione, fit la belle brune.
- Nous ne pouvons nous le permettre ! s'exclama Mérot.
- En effet, vous ne pouvez pas vous le permettre, répéta une voix masculine derrière la Gryffondor.
Préparez le dîner, j'ai faim. Mérot, veille à ce que cette idiote de Zita ne nous empoisonne pas !
La petite Zita baissa les yeux, tandis que le vieux Mérot la poussa vers l'évier. La jeune femme eut un pincement au cœur lorsqu'elle vit à quel point les mots du Serpentard avait blessé le petit elfe.
- Ne la traite pas d'idiote, Malefoy, siffla Hermione.
- Ici, tu es chez moi ! Si la façon dont je traite mes elfes de maison ne te plait pas, tu connais le chemin de la porte. Ne te gêne pas pour partir.
- Je sais que tu n'attends que ça, répondit-elle. Mais je ne te ferai pas cette joie-là.
- Mr. Malefoy, que désirez-vous manger ? l'interrogea Zita, les yeux rivés sur le parquet.
- Regarde-moi lorsque tu me parles, répondit-il en relevant la tête de l'elfe avec son pied.
- Malefoy ! s'exclama Hermione.
Elle poussa le Serpentard et s'agenouilla devant l'elfe.
- Miss Granger ne peut pas pousser le maitre ainsi. Miss Granger n'en a pas le droit, s'empressa de dire le petit elfe en se précipitant vers Malefoy. Excusez-moi, maître, excusez-moi, disait-elle en touchant les pieds du grand blond.
Ce dernier lui offrit un coup de pied des plus violents qu'il n'ait jamais été donné à Hermione de voir.
- Ne me touche pas, saleté d'elfe ! Mérot, prépare des côtelettes d'agneaux et des pommes de terre sautées, lâcha le Serpentard, avant de s'en aller.
La jeune femme se précipita sur le petit elfe qui avait atterri loin de l'autre côté de la pièce ; la petite taille de celui-ci et son poids de plume l'avait fait voltiger loin lorsque son maitre lui avait assigné un violent coup de pied. C'était comme s’il avait frappé dans une balle de Quidditch pour enfant.
- Est-ce que ça va aller, Zita ?
Le petit elfe toussa deux fois, avant de se relever difficilement. Hermione aperçut plusieurs traces violettes et rougeâtres sur le corps de l'elfe. Par mégarde, elle toucha l'une d'entre elles, au niveau de sa fine cuisse, et il s'effondra à terre en gémissant légèrement avant de se relever rapidement.
- Cesse donc de gémir, Zita, fit Mérot. Si tu n'avais pas tenté d'empoisonner le maître la première fois qu'il est venu ici…
- Excuse-moi, Mérot, je ne me plaindrai plus.
- Est-ce Malefoy qui te fait subir tout ça ?
- Zita mérite d'être punie. Zita est un mauvais elfe de maison. Zita a rendu le maître malade parce qu'elle ne sait pas cuisiner, alors Zita mérite d'être punie. Zita est un mauvais elfe de maison, répéta-t-elle, avant de se mettre à rincer certaines assiettes dans l'évier.
D'un pas rageur, Hermione traversa le salon, ainsi que le couloir, puis monta les escaliers de l'entrée dans l'espoir de trouver Malefoy à l’étage et de lui dire le fin fond de ses pensées. Un autre elfe de maison apparut devant elle, un elfe plutôt hideux. Combien, Ô Merlin, Malefoy avait-il d’elfes ? pensa-t-elle.
- Mon nom est Smergole. Le maître m'a demandé de vous conduire à vos appartements.
- Où est-il ? J'aimerais lui dire quelques mots.
- Smergole ne peut vous le dire : le maître est allé se coucher.
Maintenant, veuillez bien me suivre.
Elle suivit l'elfe sans broncher davantage, et celui-ci la mena jusqu'à une porte boisée et vernie, où l’on pouvait distinguer des ronces gravées dans le bois. Smergole laissa la jeune femme devant la porte. Étrangement, elle n'arrivait pas à ouvrir la porte. Les ronces gravées dans le bois de la porte l'en empêchait, elle ne pouvait détacher ses yeux d'elles. Ces images la rendaient étonnamment triste, une douce tristesse, presque agréable, presque nostalgique.
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