22. Les lettres

Ma belle Hermione, 

J'espère que tu te portes bien. La dernière fois que nous nous sommes vus fut au mariage de Fleur et Bill Weasley. Il y a bien longtemps que nous ne nous sommes pas écrit et, maintenant que les choses se sont calmées, je pense que recommencer à t'écrire n'est pas une mauvaise chose. Comme tu le vois, j'ai amélioré mon anglais. Ma carrière de Quidditch a repris en juillet ; oui, en Bulgarie, les sorciers n'ont pas perdu de temps pour se remettre de la guerre, même si, ici encore, beaucoup de Mangemorts n'ont pas été jugés. 

J'ai appris que tous les élèves de Poudlard repassaient leur année et, comme les vacances d'Halloween sont dans deux semaines, j'ai pensé qu'on pourrait se voir. J'ai pris possession d'une maison en Angleterre, dans le monde des sorciers cela va de soit. Elle est au bord de la plage, je suis sûr qu'elle pourrait te plaire. J'aimerais t'y inviter la première semaine de tes vacances, si tu n'y vois pas d'inconvénient. Qu'en dis-tu ? J'attendrai ta réponse avec impatience.
 
Viktor Krum,
Meilleur joueur de Quidditch au monde.

~*~

Lorsque la belle brune releva la tête, elle vit Blaise, penché par-dessus son épaule.

-       Viktor Krum, hein, dit-il sur un ton suggestif.

-       Blaise ! 

-       Je ne savais pas que vous étiez aussi proches, mais maintenant ça me revient : vous étiez allés au bal de Noël ensemble. Dis-moi, vous êtes proches à quel point ? demanda-t-il en jouant avec ses sourcils.

-       Nous sommes proches comme le sont des amis, si tu veux tout savoir.
-       Des amis et plus si affinité ? lâcha le jeune Serpentard, une nouvelle fois avec le ton plein de sarcasmes.

-       Tais-toi, souffla la belle brune en ouvrant l'autre lettre.

~*~

Fillette,
Je ne pensais pas que nous allions nous reparler de si tôt, mais apparemment, nous avons un petit problème. Une rumeur s'est propagée au sein du Ministère : cette rumeur te concerne et je ne suis plus sûr que tu sois en sécurité maintenant. Si je t'envoie cette lettre, c'est parce que je suis convoqué au Ministère ; ils veulent que je sois là-bas dans deux heures. À mon avis, un des Raffleurs qui m'ont mis en contact avec un des Mangemorts qui savaient où se trouvaient les journaux a dû donner mon nom.

Je veillerai à effacer tous souvenirs de toi de ma mémoire, sache-le. J'ai entendu dire que les personnes appartenant à des familles dont certains membres étaient Mangemorts se font eux aussi réinterroger une par une. Cela ne m'étonnerait donc pas que la rumeur fuite de l'enceinte du Ministère et parvienne aux oreilles de tout le monde, telle une fumée de poudre.

Certains Mangemorts se font également réinterroger, et si toi aussi tu as eu vision du souvenir de Jedusor, tu comprendras que Lucius Malefoy et Xemerius Nott ne tarderont pas à en révéler beaucoup, si cela n'est pas déjà fait, en échange d'une peine moins longue à Azkaban ; à moins que ces deux là se taisent, ce qui ne m'étonnerait pas de Xemerius, contrairement à Lucius. Je dois aussi te dire une chose à propos des enfants de ces derniers : ne t'approche surtout pas d'eux.

J'ai recueilli nos informations par des récits de Nicolas Flamel, qui lui aussi était un alchimiste. Il a été le premier à expérimenter la potion qui permettrait de changer la nature d'un sang moldu, ainsi, c'est grâce à lui que beaucoup d'alchimistes, dont moi, ont eu connaissance de cette potion. Cependant, lorsque j'en ai parlé à Tom Jedusor, je n'étais pas au courant de la condition suivante, car je viens de l'apprendre : 
« Le sujet d'expérience transmettra son sang à ses enfants, uniquement si le conjoint est un Sang-pur ou un Sang-mêlé. »

Mais puisque Voldemort a mélangé cette potion avec de l'Amortensia, du venin de serpent et son propre sang, cela applique d'autres conditions :
« Le sujet d'expérience sera convoité un bref moment par les sorciers de sexe opposé ayant croisé son reflet vert dans ses yeux (cause : le venin de serpent et l'Amortensia) »

« Lorsque le sujet d'expérience tombera sous le charme d'un sorcier, il se pliera aux volontés du sorcier à qui il appartiendra et lui sera loyal (cause : le venin de serpent) »

Je suis désolé, fillette, ce sont les choses dont tu n'étais pas au courant. J’ai déniché ces informations dans le dernier journal de Tom Jedusor. Je me devais de te le dire maintenant. Je le répète : tu n'es plus en sécurité à présent, fais attention à toi et ne fais pas confiance à n'importe qui. Ça a été un plaisir de faire ta connaissance, Lamie

Adieu, 
Rhubert Bilbodrew,
L'alchimiste le plus doué de sa génération
À : L'arme la plus redoutable que le monde des sorciers n'ait jamais connue.

*

Le regard d'Hermione croisa celui de Blaise à l'instant où elle décrocha ses yeux de la lettre. Les yeux du jeune homme étaient tellement écarquillés que, pendant un moment, elle crut qu'ils allaient sortir de leurs orbites, ou exploser.

-       Rassure-moi, Blaise, tu ne me convoites pas, tu ne m'as jamais convoitée non plus, j'espère ? 

-       Bien sûr que non, Hermione, réfléchis un peu, souffla-t-il. Et il y a plus important. Pourquoi dois-tu rester loin de Théodore et Drago ? 

-       J'en sais rien, demande-leur : ce sont eux les fils de Mangemorts, ce sont leurs pères qui ont pactisé avec les Ténèbres, pas moi, siffla-t-elle, énervée. 

-       Hermione ! s'exclama Zabini. Calme-toi, sinon tu sais ce qu'il va se passer. Viens, plein d'élèves sont déjà entrés, on en reparlera plus tard.

Les deux élèves pénétrèrent à l'intérieur de la serre et rejoignirent leurs groupes d'amis respectifs.

-       De quoi vous parliez ? demanda Harry, qui avait vu comme les autres Hermione et Blaise discuter à côté de la serre.

-       Ça ne va pas te plaire, dit-elle en lui tendant la lettre de Rhubert. Fais attention, certains ne peuvent s'empêcher de se mêler de ce qui ne les regarde pas, dit-elle assez fort, regardant Ron.

-       Si tu crois que tes petites affaires m'intéressent, tu te trompes, Hermione. De toute façon, les amis de mes ennemis sont mes ennemis, siffla Ron à sa remarque.

-       Donc je suis soudainement devenue ton ennemie, Ronald ?

-       Tu as très bien compris, Hermione.

-       T'es vraiment agaçant quand tu t'y mets ! s'exclama-t-elle. 

-       Tu peux être plus claire ?

-       Et bien, sache que tu n'es qu'un sale con de bas étage, Ronald !

J'espère que c'est assez clair comme ça pour toi ! beugla Hermione en contournant Harry pour se placer en face du jeune Weasley, qui fut assez surpris par la violence avec laquelle sa meilleure amie d’autrefois avait lâché ces propos.

-       Miss Granger, qu'est-ce qui se passe ? fit le professeur Chourave en rentrant dans la serre.

-       Parce que tu crois que tu ne l'es pas, toi. Oh c'est vrai, j'avais oublié que, puisque tu es Hermione Granger, tu peux te permettre de rabaisser tout le monde à cause de ton savoir de pacotille si étendu, marmonna-t-il.

-       Tu crois que je ne t'ai pas entendu, Weasley ? répondit Hermione, sans faire attention à Madame Chourave. Moi au moins, j'ai mon savoir et savoir c'est ce à quoi je sers. Toi, tu n'es rien de plus que l'ami de Harry Potter, Ron, lâcha-t-elle sur un ton de méchanceté. 

Dans sa voix, on pouvait sentir qu'elle disait cela dans l'espoir de le blesser, de le briser, elle voulait qu'il regrette ses paroles. Bien évidemment, Harry comprit que Lamie s'était manifestée, et comprit aussi que, dès que quelqu'un mettrait son amie en colère à l'avenir, elle se comporterait ainsi car, à présent, c'est ce qu'elle était. Elle s'était réveillée de son long sommeil et il fallait se rendre à l'évidence : Hermione Granger était bel et bien Lamie, et Lamie était bel et bien Hermione Granger. Elle ne faisait qu'une seule et même personne, une arme destructive si on enclenchait le mauvais processus.

-       Madame, je pense qu'Hermione divague. Hier soir, je me suis entraîné sur elle à jeter un sort de confusion et ça doit encore lui jouer des tours. Je vais l'emmener à l'infirmerie, fit Harry en prenant son amie par les épaules.

Avant de sortir de la serre, la jeune femme ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Drago Malefoy, comme elle l'avait fait dans la Grande Salle et, comme il y a trente minutes de cela, il la fixait avec un air amusé mais surpris cette fois-ci. La seule chose à laquelle elle pensait à cet instant était de l'embrasser et l'étrangler. Elle ne mit pas de temps à comprendre qu'un côté d'elle voulait l'étrangler et qu'un autre voulait goûter à ses lèvres. 

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