21. Le courier


Ce week-end avait été une catastrophe. En fin de compte, Hermione avait passé son dimanche chez Blaise ; Théodore n'avait pas plus protesté que ça car lui aussi pensait que c'était plutôt une bonne idée, compte tenu de la présence de Drago. Puisqu'il savait que ces deux là ne s'entendaient pas, il préférait que la jeune Gryffondor revienne une autre fois. Mais ce n'était pas tout : le jeune Nott était revenu du Ministère marqué d'un air différent sur le visage. Hermione devina que le jeune homme devait en avoir appris beaucoup plus qu'il ne l'avait laissé paraître concernant la rumeur qui y circulait. Avant de quitter le manoir Nott, Hermione avait refait un tour dans le bureau de Mr. Nott, et à coup de Accio journal intimeAccio carnets de notesAccio souvenir, elle réussit à dégoter les cahiers de notes du père de Théodore. Elle leur jeta le sortilège Reducto et rangea tout cela dans sa poche. Elle se promit de revenir les remettre à leur place lorsqu'elle reviendrait chez lui.
Bien évidemment, ce ne fut qu'en arrivant à Poudlard qu'elle décida de les lire. Lorsqu'elle fut enfermée dans sa chambre, elle annula le sortilège et se jeta littéralement sur les deux cahiers bien fournis. Dès la première page, elle fut bloquée dans sa lecture. C'était pire que dans les journaux de Jedusor. Il y avait plus de gribouillis, plus de symboles, plus de tâches d'encre, et surtout, l'écriture était illisible. C'était terrible, elle arrivait à déchiffrer un mot sur une dizaine d'autres. Au bout de quelques heures, elle abandonna et cacha les cahiers avant d'aller se coucher.
Le lendemain, elle se réveilla beaucoup moins fatiguée qu'avant. Elle comprenait que depuis qu'elle avait arrêté de combattre Lamie, avec qui elle ne faisait qu'un, son état devrait s'améliorer de jour en jour. Elle eut des frissons d'effroi lorsqu'elle repensa à quoi elle aurait servi si Lord Voldemort avait gagné la guerre. Elle se demandait même pourquoi il ne l'avait pas réveillée ou pourquoi il n'avait pas envoyé quelqu'un le faire. Il devait sûrement attendre que la guerre soit finie… C'est vrai, après tout, s’il avait révélé mon existence à tout le monde alors que le monde des sorciers était en pleine guerre, on aurait voulu ma mort, pensa-t-elle.
Comme presque chaque matin, elle vit Ginny assise à table, mais contrairement à d’habitude, elle déjeunait seule avec comme seul compagnon un bouquin, ce qui ne lui ressemblait pas, elle qui était toujours entourée d’amis.

-       Alors, ton week-end ? demanda la belle brune.

-       Stressant, fit-elle en lui secouant le livre sous le nez. J'avais un devoir de Divination à faire et je ne l'ai toujours pas fini. Je vais profiter de mon heure de libre pour finir tout ça à la bibliothèque.

-       En un week-end entier, tu n'as pas pu le finir ? 

-       Disons qu'avec la présence d'Harry chaque nuit dans ma chambre, je ne me levais pas vraiment à des heures convenables le lendemain. 

-       Par Merlin ! J'avais oublié que vous aviez enfin passé le cap. Je suis tellement désolée, Ginny, j'ai les idées ailleurs ces temps-ci. 

-       J'avais remarqué, Hermione, mais ce n'est pas grave.

-       Alors, tout s'est bien passé le premier soir dans la salle de bains des préfets ?

-       Ce n'était pas magique, mais grâce à quelques sortilèges, il a rendu les choses plus agréables, donc je n'ai pas souffert.

-       Je suis contente de l'entendre. 

-       Dis-moi, Hermione, qu'est-ce qu'il se passe entre Blaise et toi ? demanda la belle rouquine.

Hermione allait lui répondre, mais une horde de hiboux envahit la Grande Salle.

Le courrier venait de lui sauver la vie. Bien sûr, Hermione savait qu'elle n'allait rien recevoir, mais sa jeune amie allait probablement avoir une lettre ou un colis, et que cela allait assez la distraire pour qu'elle puisse aborder un nouveau sujet de conversation sans qu'elle ne se rende compte de rien. Cependant, la jeune Gryffondor aux longs cheveux bouclés reçut non une mais deux lettres, à la grande surprise de sa camarade. Qui aurait bien pu lui envoyer du courrier ? Ses parents ne la connaissaient plus, par conséquent, elle n'avait plus de famille. Par méfiance, Hermione décida de se lever et d'aller ouvrir ses lettres ailleurs. Lorsqu'elle fut debout, elle vit Drago rentrer dans la Grande Salle, accompagné de ses deux acolytes. Tous les trois regardèrent la jeune fille comme s’il la découvrait pour la première fois ; quant à elle, elle ne fit pas plus attention à leur comportement et se dirigea vers la sortie. Mais Théodore l'interpela alors qu'ils étaient à un mètre l'un de l'autre.

-       T'as reçu du courrier, Hermione ? l'interrogea-t-il, surpris.
Blaise se retourna, visiblement surpris lui aussi. 

Ce dernier l'interrogea du regard et elle haussa les épaules. Elle se doutait que le jeune Serpentard avait lui aussi compris qu'il se pourrait que ce soit un mauvais présage. 

-       Préviens Harry si tu le croises, lâcha la Gryffondor au jeune métis.

-       Non, je viens avec toi, répondit-il en prenant une tartine de pain posée sur la table des Serdaigle, qu'il plaça entre ses lèvres. 

-       Hermione, il faudra que je te parle tout à l'heure, ajouta Théodore.

Elle acquiesça et, en regardant derrière l'épaule de Nott, elle put distinguer plusieurs élèves les regarder. En se parlant ouvertement comme ils le faisaient dans la Grande Salle, ils avaient attiré l'attention. Elle jeta un dernier coup d'œil à Ginny, qui avait le regard fixé sur eux, ainsi qu’à Drago, qui la regardait avec intensité. Elle eut un frisson de désir lorsqu'elle planta ses yeux dans les siens. Elle déglutit presque bruyamment, avant de tourner les talons et de sortir de la Grande Salle, suivie de Blaise.
Ils s'installèrent près de la serre de botanique. Blaise l'arrêta avant qu'elle n'ouvre les lettres.

-       Hermione, je dois te dire quelque chose. 

Elle se tourna vers lui.

-       Hier soir, avant de nous coucher, Théodore nous a expliqué pourquoi il était allé au Ministère rejoindre sa mère. Comme je te l'ai dit, son père a, comme je dirais, lâché une bombe au sein du Ministère lors de son procès et ça s'est propagé...

-       La rumeur, dis-je.

-       La rumeur, confirma t-il. C'est lui qui l’a lancée. Et à cause de ça, lui et sa mère ont tout le Ministère de la Magie aux fesses. Ils n'ont pas l'intention de les lâcher parce qu'ils sont persuadés que lui et sa mère sont au courant de quelque chose.

-       Non Blaise, non je ne lui dirais rien ! Et toi non plus d'ailleurs ! Il y a assez de gens au courant comme ça !

-       Mais Hermione, c'est mon meilleur ami, je ne peux pas le laisser se faire bouffer par le Ministère comme ça, ils ne vont pas le lâcher ! s'exclama Blaise.

-       Justement Blaise ! Comme tu dis, ils ne vont pas le lâcher ; il est donc plus en sécurité s’il ne sait rien. Le Ministère sait à présent qu'il n'est au courant de rien, bien qu'ils ne le croient pas. Si on le met au courant maintenant et que, dans les jours suivants, il est soumis au Veritaserum, ils l'accuseront d'avoir menti pour protéger son père ou les intérêts de Voldemort. Ça va empirer les choses, Blaise. Vaut mieux qu'on le laisse en dehors de ça.

-       Tu as raison, je n'y avais pas pensé, mais c'est trop tard, Hermione. Il pose déjà trop de questions et il est déjà trop dedans pour qu’on puisse le mettre totalement à l'écart. Tu n'as pas arrangé les choses, toi : il m'a dit que, jeudi, tu lui avais posé des questions sur son père. Il est maintenant persuadé que toi, Potter et tes amis êtes au courant de quelque chose.

Hermione souffla bruyamment et décida de mettre fin à la conversation en ouvrant les deux lettres. L'une était de Viktor Krum et l'autre de Rhubert Bilbodrew.

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