1. Un nouveau commencement


1. Un nouveau commencement

Cela faisait cinq mois que la grande bataille de Poudlard s'était déroulée. Après la mort du Seigneur des Ténèbres, les Mangemorts furent retrouvés et envoyés à Azkaban, du moins, pour la majorité d'entre eux. Certains avaient été jugés comme étant non-coupables. Ceci était le cas pour Narcissa Malefoy, son fils Drago, ou encore la mère de Théodore Nott. Le Ministre de la Magie jugeait que ceux-ci étaient sous contrainte, imposée par leur statut familial. Tous les autres Mangemorts qui n'étaient pas enfermés à Azkaban étaient morts avant ou pendant la bataille.

Tous les élèves de Poudlard sans exception appréhendaient cette année. Ils savaient tous qu'il n'y avait plus aucun danger, mais ils savaient aussi que la guerre les avait marqués et touchés à jamais. Trop d'élèves avaient été tués, trop de familles avaient été massacrées, trop de proches avaient été assassinés.

Ce grillage, qui quelques mois auparavant était en miettes, lui paraissait plus grand qu'il ne l'avait été. Alors qu'elle traversait la grande allée, c'était comme si elle découvrait à nouveau Poudlard. Les seules images qui lui restaient en tête étaient celles de ruines et d'élèves sur un sol recouvert de sang et de poussière. Elle secoua la tête pour écarter les pensées néfastes qui lui encombraient l'esprit.

Le professeur McGonagall devait être en train de prononcer le discours de rentrée que faisait habituellement Dumbledore. Si Hermione n'avait pas hésité au dernier moment sur le fait de revenir à Poudlard cette année, elle serait sûrement déjà assise à la table des Gryffondor avec ses amis. Elle poussa les grandes portes, et dans un bruit grinçant et un silence mortuaire, elle pénétra dans la salle. Les yeux de beaucoup d'élèves se braquèrent sur elle. A vrai dire, les yeux de tous les élèves présents se tournèrent vers elle. Elle distingua la tête de Ginny, ainsi que celles d'Harry, Ron, Neville, Luna et tous les autres. Un élève applaudit, puis un autre l'imita avant que tous les élèves ne suivent le mouvement. Elle ne put s'empêcher de presser le pas pour prendre dans ses bras Harry et Ron, qui s'étaient levés pour l'accueillir.

Ils étaient là, blottis dans les bras des uns et des autres, à côté de leurs amis. Le cœur d'Hermione se réchauffa et un sourire apparut sur son visage. Elle était heureuse, tellement heureuse que ce calvaire soit enfin fini.

- Bien, ce fut des retrouvailles très chaleureuses, lança McGonagall. Je remercie les élèves d'avoir chaleureusement accueilli Miss Granger, comme vous l'avez fait auparavant pour Messieurs Potter et Weasley.

Elle se racla la gorge et les trois amis s'assirent.

- Content de te voir Hermione, lui lança Neville, avant que Luna ne renchérisse.

Ginny lui sourit et lui fit un clin d'œil. Ce geste fit plaisir à Hermione, elle qui croyait qu'elle ne verrait plus jamais la jolie rouquine sourire à nouveau.

- Les évènements passés resteront dans nos cœurs, et chacun doit faire face à l'avenir à sa façon. Mais ne laissez pas vos cœurs se noircir de rancœur. Certains ont perdu un ami, un allié, un frère...

McGonagall avait insisté sur ce dernier mot, jaugeant du regard Ginny et Ron.

- Mais ce qui ne vous tue pas vous rendra idéalement plus fort, conclut-elle.

Hermione avait entendu dire que Malefoy avait été gracié, car, bien que cela ne la ravisse pas pour autant, elle savait comme tout le monde qu'il avait été marqué par le Seigneur des Ténèbres à cause de son père. Tout le monde savait que Malefoy était trop lâche pour être un véritable Mangemort, ainsi à quel point le jeune homme n'y était pour rien s'il s'était retrouvé aux côtés de Voldemort, tout comme sa mère. Pourtant, tous voyait en lui, ainsi qu'en Nott, les fils de Mangemorts qu'ils étaient. Tous les Serpentard se sentaient en quelque sorte directement impliqués dans la mort de centaines d'innocents. Quel était leur crime ? Celui d'être un malheureux Serpentard ?

Le regard d'Hermione était encore posé sur la table des verts. Elle n'arrivait pas à croire que Malefoy ait eu l'audace de revenir à Poudlard, tout comme elle n'arrivait pas à croire que la directrice l'ai laissé revenir. Elle ne comprenait simplement pas pourquoi il y avait encore des Serpentard au château. Pourtant, en pensant à cela, elle fut prise de remords. La plupart d'entre eux n'avaient rien fait et n'étaient coupables de rien. Elle le savait et elle était la mieux placée pour savoir ce qu'ils pouvaient ressentir : le secret qu'elle enfouissait depuis cet été lui rongeait un peu plus le cœur chaque jour, alors la pensée d'être un tant soit peu différente des Serpentard lui avait effleuré l'esprit. Hermione savait qu'elle n'avait pas les mains blanches. Elle avait tué pour se protéger, pour protéger ses proches, comme beaucoup de ses amis. Elle se l'était pardonnée : c'était pour la bonne cause. Mais il y a une chose qu'elle ne pouvait se pardonner. Cette terrible chose la hantait depuis cet été.

De son côté, Malefoy avait senti un regard pesant sur lui et cela l'agaçait fortement. Il se demandait s'il devait faire comme s'il ne sentait rien ou d'il devait se retourner et menacer la personne qui avait osé le regarder. Moi, le Sang-pur que je suis, pensa-t-il. A cette pensée, il fronça les sourcils.Comment, après tout ce qu'il s'est passé, suis-je encore capable de penser de telle chose ? N'ai-je donc rien appris de toute cette tragédie ? furent les questions qu'il se posa. Son père l'avait élevé avec cette façon de penser, et il avait vécu dix-huit ans de sa vie en pensant ainsi. Il ne pouvait tout simplement pas en quelques mois devenir une toute autre personne, et c'est ce dont il avait le plus peur. Il avait peur de ne pas être capable de changer un jour. Son cœur était rempli d'amertume, et jamais il n'avait été aussi longtemps en colère de toute sa vie. Il s'en voulait d'être né et d'avoir un père tel que Lucius, un père emprisonné à Azkaban. Il en voulait au monde entier de le repousser alors qu'il n'avait rien fait, à part se cacher et suivre les ordres. Tout ça pour le rendre fier.

Pour une raison qui lui échappait, Hermione n'avait toujours pas détourné les yeux du Serpentard. Même quand celui-ci avait planté ses yeux dans les siens, ses yeux n'avaient même pas eu un battement de cils. Tout ce qu'elle avait envie de faire était de sortir sa baguette, la lui planter sous le cou, et prononcer la formule d'un Sort Impardonnable. Effectivement, Hermione ne pouvait pardonner à Malefoy sa lâcheté. Il n'était pas intervenu lorsque le professeur Dumbledore avait été tué, ni lorsqu'elle-même hurlait sous la masse corporelle de sa chère tante Bellatrix, qui lui taillait la peau de sa baguette. Il n'avait rien fait. Malefoy n'avait jamais rien fait. C'était le premier à clamer la supériorité des Sang-pur, mais c'était aussi le premier à se conduire le plus lâchement possible. Il faisait honte à son statut.

- En ce qui concerne les élèves de septième année, continua McGonagall, cette année, il y aura du changement. Les enseignants et moi-même savons à quel point vous avez été impliqués dans la guerre contre les forces du Mal et à quel point nombreux d'entre vous étiez directement mêlés dans la bataille, notamment les maisons Gryffondor et Serpentard. C'est pour cela que cette année, afin de mettre fin à l'animosité entre les deux maisons, vos dortoirs seront aux mêmes étages, dans les tours voisines. Cela favorisera la communication entre vous.

Des protestations bruyantes et de longs sifflements fusèrent à la table des rouges. La vieille directrice dut menacer tous les élèves de les renvoyer immédiatement du château si cela ne cessait.

Hermione se demandait pourquoi les Serpentard n'avaient pas réagi. Pourquoi étaient-ils restés neutres et silencieux ? Eux qui d'habitude étaient les premiers à clamer à quel point se mélanger aux Sang-mêlé et aux Sang-de-Bourbe et aux sorciers de bas niveau était inconcevable. A cet instant, elle détourna enfin son regard de celui de Malefoy, qui, lui, la fixait toujours.

- Néanmoins, poursuivit McGonagall, les élèves de septième année seront autorisés à quitter l'établissement le vendredi soir, à partir de dix-sept heures, et de revenir le dimanche soir, entre seize heures et vingt-trois heures. Les préfets-en-chef, Padma Patil et Dean Thomas, veilleront à ce que tous les élèves qui souhaitent transplaner le fassent dans les créneaux horaires accordés, et en toute sécurité, dans le hall. Quant aux élèves de sixième année, il vous sera accordé ce même privilège, mais seulement à partir du mois de février, en étant accompagné d'un élève de septième année.

Un sentiment de joie naquit dans la pièce. Les élèves de sixième et septième année ne cachaient pas leur enthousiasme : enfin un peu de liberté ! La jeune Gryffondor pensa alors qu'elle et ses camarades n'auraient qu'à éviter les Serpentard pendant cinq jours, et non sept.

- Un peu de calme jeunes gens ! ordonna McGonagall. N'oubliez pas que ceux voulant passer leur ASPIC en fin d'année devront profiter de leurs week-ends et de leurs soirées pour travailler. Etant donné que les évènements passés n'ont pas permis à un nombre d'élèves important de revenir à Poudlard ou encore de travailler dans de bonnes conditions, tous les élèves sont encouragés à passer leur ASPIC, un examen qui n'est pas obligatoire, néanmoins, nous vous le rappelons, très important si vous voulez travailler au Ministère de la Magie, par exemple, ou si vous souhaitez devenir auror.

Harry se retourna vers Hermione et Ron. Ses deux amis lui firent un gigantesque sourire d'encouragement.

- Bien. Veuillez enlever vos bras des tables, les prévint la directrice en agitant sa baguette. Le repas est à présent servi.

Un grand festin, plus grand et plus appétissant qu'il n'y en avait jamais eu, apparut sur la table. Il y avait toutes choses disposées sous leurs yeux : des plats les plus gras aux viandes les plus grillées, en passant par les plus saignantes. Ron se jeta sur le festin, tandis qu'Hermione prit soin de choisir avec précaution ce qu'elle allait manger ce soir. L'humeur était vraiment bonne à la table. Tous souriaient et rigolaient sans aucune crainte. La jeune fille se sentait si libre à présent. Elle essayait de mettre de côté ses souvenirs et d'apprécier le repas, entourée des personnes qu'elle aimait. Lorsqu'elle leva la tête pour jeter un coup d'œil à Drago Malefoy, la brune eut comme une sensation bizarre lorsqu'elle remarqua qu'il n'avait pas détourné ses yeux d'elle. Pour la première fois de sa vie, elle vit cette étrange lueur dans son regard qui la figea. Pour la première fois de sa vie, elle n'avait pas envie de lui mettre son poing à la figure.

Merci à ChristinaFics et Manone77 pour la correction

Petit point :

Ce n'est pas parce qu'Hermione ressent une nouvelle sensation en voyant Drago, ou qu'elle n'a pas envie de lui mettre son point à la figure, qu'elle en est tombée amoureuse. Il est vrai qu'elle a eu envie de lui mettre sa baguette sous le cou, mais c'était avant que la « lueur » dans le regard de Malefoy n'apparaisse.

Veuillez m'excuser pour les fautes, j'espère que la suite vous plaira. La romance va se faire petit à petit, il va y avoir des petits regards, des nouvelles sensations et Hermione et Drago vont vraiment se redécouvrir. Cependant, le changement de l'un d'eux provoquera un étrange, mais très intense, sentiment chez l'autre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top