🤍 Chapitre 14 🤍

DELLA

Le lendemain, Kyle et Izan sont venus me chercher en voiture, nous arborions tous des têtes d'enterrement. Le soir, j'enchainais les tasses de café jusqu'à en vomir. Kyle m'a entendu gerber aux toilettes plus tard dans la soirée, il est venu voir ce qui se passait et me tenir les cheveux. J'ai trouvé ce moment des plus gênants.

__ Qu'est-ce que t'as? Ne me dis pas que tu as consommé quelque chose de pas net. Me demanda-t-il d'un ton inquiet.

__ Non, juste du café.

__ Ne te fous pas de moi.

__ C'est la vérité.

__ T'en a bu combien ?

__ Sept.

__ Et qu'est-ce qui t'a pris d'en boire autant ?

__ Ça ne te regarde pas.

__ T'es sous ma responsabilité s'il t'arrive quoi que ce soit c'est moi qui vais assumer.

__ C'est tout

__ Et je m'en voudrais si il t'arrive quelque chose.

J'aurais pu tenir cette nuit blanche avec une ou deux tasses de café, mais ma psychose m'en a fait ingurgiter sept.

Le dimanche, je suis sortie avec Kyle prendre une robe. J'étais assez mal à l'aise au début, mais il a su me mettre à l'aise. On a passé une bonne partie de la journée à faire les magasins.

__ Si on m'avait dit qu'un jour je serais aller faire les magasins avec une fille pour prendre une robe.

__ Et tu trouves ça comment ?

__ Bizarrement ça passe.

__ ça passe ? c'est tout ? Je suis vexée.

__ Disons que te voir essayer des robes ne me déplait pas.

__ Tu aurais pu dire que ça te plait au lieu de "ne me déplait pas".

__ Oula non jamais tu risquerait de prendre la grosse tête.

__ Très drôle dis je en arborant une mine contrarier.

__ T'es magnifique. chuchota t il d'une voie gené.

J'ai fait semblant de ne pas l'avoir entendu pour ne pas le mettre mal à l'aise mais au fond de moi des papillons ont commencé à se former. Fait chier.

Je me suis prise une robe noire asymétrique, le côté droit a une longue manche tandis que le côté gauche a l'épaule dénudée et ne contenait pas de manche. La robe a une longue fente sur le côté qui part du haut de la cuisse. Heureusement, mes cicatrices avaient disparu à ce niveau-là.

Le soir, ma paranoïa reprit le dessus sur moi. J'eus une peur bleue de ma taie d'oreiller. Je me contentais de tourner en rond dans ma chambre. Pourtant, il fallait absolument que je dorme pour pouvoir tenir le coup demain. Je suis alors allée voir Kyle en espérant qu'il me donnerait quelque chose qui m'aiderait à dormir.

J'ai depuis toujours eu différentes drogues entre les mains, mais je n'ai jamais osé en prendre.

Qu'est-ce qui m'arrive cette fois, putain.

__ Della, n'y pense même pas. C'est hors de question que je te donne quoi que ce soit. Me répondit Kyle après que je lui ai demandé de me prêter quelques pilules.

__ Je n'aurais pas dû te demander de toute façon. Je suis bête.

Je suis retournée dans ma chambre, il est venu me rejoindre quelques minutes plus tard.

__ Della

__ Quoi ? lui répondit-je à cran.

__ Calme-toi.

__ Plus facile à dire qu'à faire. T'as pas voulu m'aider, alors dégage.

__ Tu ne m'as pas demandé de t'aider mais de te droguer.

__ Ça m'est égal.

__ Della ne met pas ma patience à l'épreuve, je risque de perdre mon sang-froid.

Il s'est assis sur mon matelas en me demandant ce qui s'était passé chez mon père.

__ Ça ne te regarde pas Kyle, il y a des choses que je préfère garder pour moi.

Il parut blessé dans son ego, mais il ne dit rien.

J'étais assise sur le bureau de ma chambre, lui sur mon lit, nos regards étaient liés d'un air de désespoir. Je fondis en larmes sans pouvoir me retenir. Kyle est venu me prendre dans ses bras, et me susurrer que tout allait bien.

Mes sentiments se contredisent. je me sentais en sécurité, réconfortée par kyle aussi amoureuse mais en même temps j'avais peur je me suis interdite d'aimer de faire confiance et là tous mes efforts s'envolent en éclats.

Après avoir pleurer un bon coup dans les bras de kyle je me suis sentie si fatiguée que je me suis endormie blottie au fond de son cou.

Ce fut un sommeil réparateur, réconfortant.

Si on m'avait dit le premier jour où j'ai mis les pieds dans cette maison que j'allais passer des nuits endormies à côté de Kyle comme si de rien n'était, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, je n'en aurais pas cru un mot.

Kyle me réveilla pour me préparer.

Je fit ce qu'il me demanda tandis que lui aussi était allé se préparer.

Une fois prête, je suis descendue rejoindre Kyle. Il était comme d'habitude en costume noir. Il me tendit une boite noire en velours qui m'était bien familière. C'était la même que celle où il m'avait donné le collier en forme de cœur la dernière fois. Mon visage reflétait une expression étonnée. Je l'ouvris avec précaution et découvris un magnifique collier doté d'une grande pierre verte et d'un serpent doré enroulé autour d'elle.

__ Je – je ne sais vraiment pas quoi dire. Il est magnifique.

Il se leva, prit le collier d'entre mes mains et le passa autour de mon cou. Malheureusement la chaîne était trop courte.

__ Ce n'est pas grave, je lui achèterai une autre chaîne plus tard.

__ Non, attends-moi ici.

__ où vas-tu ?

Ma curiosité prit le dessus sur moi et je le suivis à travers la terrasse jusqu'à une porte que je pensais être celle d'un débarras ou quelque chose du genre, mais il s'est avéré que c'était celle d'un atelier de joaillerie.

Celui de Kyle.

Il revient avec le collier dans les mains avec une chaîne plus longue.

__ Tu ne fais jamais ce qu'on te dit, hein.

__ ça en valait la peine, alors comme ça je ne suis pas la seule à avoir réalisé mon rêve d'enfant.

Il me remit le collier qui m'allait parfaitement cette fois-ci.

La saine était semblable à celle d'un film. L'image de lui m'accrochant le collier autour du cou, reflétée dans toutes les vitres qui entourent la terrasse me faisait penser que j'étais au beau milieu d'un rêve, cependant mes rêves ne ressemblaient pas à ça ces derniers temps.

*******

Kyle sonna à la porte du domaine de sa famille. La façade du bâtiment était tout simplement magnifique. Des rosier enrouler sur le fer noir façonnait l'entrée et lui donnait un air majestueux.

Le stress me consumait à feu doux. J'avais à la fois peur de mal répondre à une question, et la fois peur de mal agir, de faire quelque chose qui ne se faisait pas ou que mon jeu d'acteur avec Kyle se fasse cramer.

Kyle me tenait par la main avec tendresse, il n'avait pas l'air stressé ou anxieux.

__ T'es pas stressée ?

__ Sous héroïne.

Ah, j'avais oublié ce petit détail.

L'immense mascarade commença lorsque nous traversâmes la porte d'entrée.

Le domaine est immense. Son style architectural est magnifique, mais ne date pas des siècles derniers, contrairement à la décoration qu'arbore l'intérieur du domaine.

La famille était au complet, les présentations ont pris du temps à être faites. Nous nous sommes ensuite installés à table. L'entrée fut servie, puis les plats principaux, il y avait de tout, impossible de ne pas trouver quelque chose qui convienne à ses goûts.

Je suis évidemment allée m'asseoir à côté de Kyle, après tout, nous sommes en couple, pendant 24 h, mais en couple quand même.

J'avoue ne pas être à l'aise lorsque Kyle me prend par la main ou par la taille. Ça me surprend à chaque fois et j'ai peur qu'on nous crame.

Une peur que je suis la seule à endosser, j'ai l'impression.

On m'a posé pas mal de questions : Comme ce que je faisais dans la vie, si cela me plaisait, etc. Je me sentais juger sur mes moindres faits et gestes. J'étais épiée.

Après tout, c'était normal, j'étais l'intruse.

Ces sentiments n'étaient rien comparés à ceux que je ressentais face à Cara. Elle me détaille de la tête aux pieds à chaque fois que je suis debout, elle me regarde de haut et me juge constamment, tout ça sans m'adresser un mot.

Carra était la personnification de la faucheuse telle que je l'imaginais, cheveux noir qui lui arrive jusqu'au fesses, de long cils, un nez fin, une bouche fine, sa robe noir au colle dénudé ou trônait un grand collier de perle lui procurait une aura suffocante.

À un moment, je fis descendre ma main sous la table pour me pincer et reprendre mes esprits, mais Kyle est venu poser la sienne sur la mienne et la serra très fort. Je fus instantanément rassurée et la pression descendit. Je reprenais confiance en moi. Je savais que je pouvais compter sur lui, mais la peur qu'il me lâche est là et sera toujours omniprésente dans un coin de ma tête.

Une fois les plats principaux finis, le sujet de discussion penchait sur les affaires. Kyle demanda alors à l'un de ses oncles qui était " Cohen Campbell ".

Mon cœur se cogna violemment dans ma cage thoracique. Je ne pensais pas qu'entendre le nom de mon oncle de la bouche de Kyle pouvait faire si mal.

Des yeux se tournèrent vers moi, c'étaient celles de ceux qui savaient.

Après une minute de silence, Kyle se tourna vers moi, l'exclamation, l'interrogation et un soupçon d'inquiétude et de méfiance se lisait dans son regard. L'angoisse m'enveloppait petit à petit.

J'avais PEUR qu'il ait des comptes à régler avec ma famille maternelle, je sais qu'il peut être impitoyable dans ce genre de situation et qu'il n'aurait pas pitié de moi. PEUR du fait de me rendre compte que ma famille maternelle avait tous les moyens de me retrouver et qu'elle ne l'avait pas fait, dans ce cas mon père allait avoir raison sur plein de choses l'une d'elle est que je me voile la face depuis des années.

__ C'est mon oncle. Répondis-je d'une fois étouffé à la limite d'être inaudible.

Les sentiments et les ressentis que j'avais pu lire dans les yeux de Kyle avaient disparu, son visage était redevenu impassible.

Rompant le silence bien plus que pesant, il déclara " Alors ça pour une surprise ".

C'était tout. Les instants qui avaient précédé sa réplique me semblaient comme une déchirure dans le temps.

Les discussions avaient repris leur cours de la manière la plus normale possible. Moi, j'avais la boule au ventre, mes pensées me mutilaient et je sentais que mon cœur me faisait mal.

Kyle ne m'adressa plus aucun regard pour le reste du repas, ce qui évidemment décuplait mes peurs. Rien ne s'améliora quand après le repas Cara me demanda de faire une partie d'échecs avec elle.

Les premiers mots qu'elle m'adressa : "Della ça te dirait une partie d'échecs".

La dernière fois que j'ai joué aux échecs était avec ma mère. Le mot échecs rimait avec le nom de ma mère à mes oreilles.

__ Tu as le droit de refuser. Me dit le grand-père de Kyle.

Je ne savais pas quoi répondre, mais je savais que ma mère m'aurait dit d'accepter ce défi. Car s'en était un.

__ Non ça ira. C'est avec grand plaisir.

En voulant monter aux toilettes, je me rendis encore plus compte à quel point ce domaine était gigantesque. Je me demandais combien de pièces pouvait-il contenir et ce qu'elles cachaient. Connaissant Kyle et sa famille, ça doit être des dossiers bien flippants.

Après une longue marche, je parvenais enfin aux chiottes de l'étage. Au moins là, je pouvais faire ma crise d'anxiété tranquillement. De plus, l'ambiance des lieux invitait aux angoisses, le carrelage noir ne faisait que m'oppresser.

Si je perds, cela voudra dire que je déshonore ma mère.

Bien sûr que nom. Ce n'est qu'un jeu.

Ce n'est pas qu'un jeu.

C'était le terrain de bataille de ta mère.

Calme-toi, Della.

Comment est-ce que je me calme après avoir accepté le défi de la pire ennemie de ma mère.

Tu n'as pas l'impression d'oublier quelque chose.

Kyle t'as tourné le dos après qu'il ait su que Cohen est ton oncle.

ASSEZ !

Mon regard se posa sur un paquet de rasoirs neuf.

J'en ai pris un que j'ai déboité pour bénéficier de la lame qu'il contient.

Je n'ai pas d'alcool

Ma bouteille de parfum.

Une fois la lame désinfectée et posée sur ma cuisse de l'intérieur afin que la cicatrice ne soit pas visible, l'adrénaline monta. Tu n'as pas intérêt à te rater Della sinon tu vas être obligé de recommencer.

Alors que j'allais tirer le premier trait.

__ Della sort de ses chiottes tout de suite. M'ordonna Kyle par-derrière la porte.

__ Non !

__ Sort ou je défonce la porte.

J'ai repris mes esprits, j'ai caché la lame et le rasoir sous une serviette, puis j'ai ouvert la porte. Avant que je ne puisse sortir, il me poussa à l'intérieur, rentra avec moi et ferma la porte derrière lui.

Son regard fait le tour de la pièce, avant de s'attarder une demi seconde sur le sachet de rasoirs puis la serviette.

__ MERDE ! hurla-t-il en tapant sur les bords du lavabo.

__ Je n'ai pas eu le temps.

__ Mais POURQUOI ?

__ La scène de tout à l'heure ne t'a pas suffi et comme si ce n'était pas assez, Cara a voulu me défier aux échecs. Je répondais en essayant de contenir la rage en moi.

__ Tout ça ne serait pas arrivé si tu m'avais dit que Cohen Campbell est ton oncle.

Je rêve où il est en train de m'accuser là.

__ Comment tu voulais que je sache que tu le cherches.

__ Je te l'ai dit.

__ Dit quoi ?

__ Je t'avais pourtant dit que Beatrix m'a dit que ce certains Cohen Campbell avait fait le virement concernant ton enlèvement à la mafia que gère le père de Bea.

__ NON. Tu ne m'as rien dit de tout ça. Réfutais-je.

__ Ne te fous pas de ma gueule Della. Je sais ce que j'ai dit ou pas. Je vais finir par croire que tout ça n'est qu'une mise en scène et que t'en est complice.

__ Kyle ! NON, MAIS TU HALLUCINES ! J'y gagnerais quoi ?

__ A toi de me le dire.

__ KYLE? TU NE M'A ABSOLUMENT RIEN DIT.

__ Je ne peux pas te croire sur parole Della, même si j'en ai envie.

Kyle prit son visage entre ses mains, sortit un sachet, étala son contenu blanc sur le levier noir avant de l'inspirer.

Moi, je ne sentais plus mes jambes. Entre Kyle qui m'accusait de complot et moi qui découvre que ma famille cherchait à me contacter. Je ne savais plus où en donner de la tête. J'avais juste envie de sortir cette putain de lame et me scarifiait pour me soulager.

Je me tenais sur le rebord du lavabo. Kyle me souleva pour me faire asseoir dessus.

__ Della. Le ton de sa voix est descendu. Il s'est surement rendu compte qu'il disait de la merde.

__ Je, je. Je n'ai pas réussi à dire quoi que ce soit. Je fondis directement en larme, mon mascara coulait sur mon visage comme une mer polluée.

Kyle me prit dans ses bras.

__ Lache moi !

il obéit dans la seconde qui suivit.

les larmes coulaient toujours néanmoins, je me suis souvenue du sentiment de sécurité que j'ai ressenti hier, une sécurité illusoire, éphémère, mais qui calmait mes pleurs.

Après environ 10 minutes. Je me suis lavée le visage, je me suis remaquillée avant de descendre. J'étais bien décidé à en découdre avec cette partie d'échecs.

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Comme promis voici le chapitre 14 j'espère qu'il vous plaira 🤍🦋

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