🤍 Chapitre 11 🤍
Kyle
À contrecœur, je me suis détaché d'elle. J'ai tiré une cigarette tout en m'adossant au balcon.
- NON MAIS TU TE FOUS DE MOI ! M'hurla-t-elle au visage.
Alors là, c'est la dernière chose à laquelle je m'attendais. Je me suis contenté de lever la tête en haussant les sourcils.
- MAIS PUTAINS EXPLIQUE MOI. Tu me fais toute une scène avant qu'on arrive sur le fait que je dois rester près de toi, que je dois faire attention à ce que je dis, puis une fois sur place, tu me laisses et tu vas draguer je ne sais qui, et quand tu me trouves ici en train de prendre l'air, tu me traites d'inconsciente et tu finis par m'embrasser.
MAIS QU'EST CE QUI NE TOURNE PAS ROND CHEZ TOI.
Je ne savais pas quoi répondre. Tout à l'heure, lorsque je m'étais retourné et que je ne l'avais pas vu, j'avais eu tellement peur que le fait de la revoir entraîna en moi à la fois un soulagement, mais aussi une colère noire. Ces deux sentiments combinés m'ôtèrent toute raison de faire, alors je l'ai embrassé.
—Quand tu trouveras les mots, tu sauras où me trouver. Me dit-elle face à mon silence.
Izan nous annonça dans l'oreillette qu'on ferait mieux de rentrer pour ne pas assister au discours de fin.
Nous nous dépêchâmes de prendre nos affaires pour rentrer, quand Beatrix est venue me parler.
— Tu t'en vas déjà. Me demanda-t-elle d'une mine boudeuse.
— Oui, je commence à être fatigué, si tu vois ce que je veux dire.
— Je comprends, on se capte après.
— Avec plaisir.
Pendant tout le trajet, je n'ai pas cessé de réfléchir à ce que j'allais dire à Della.
Depuis quand je me prends autant la tête pour une meuf. Mais ce n'est pas n'importe laquelle. Della a un énorme pouvoir sur moi, autant physique que moral. D'une simple décision, elle pourrait ruiner ma vie et me mettre mal. Les drogues qu'elle me prépare me sont limites vitales. En général, quand une personne a de telles facultés sur moi, soit je m'en éloigne, soit je trouve par quoi la faire chanter.
Mais avec Della ce n'est pas le cas, le fait qu'elle tienne ma santé mentale entre ses mains m'est égal, car mon inconscient me dit qu'elle n'oserait pas jouer avec ça. Pourtant, rien ne l'en empêche. C'est un risque inutile que je suis prêt à prendre.
Je baisse ma garde avec elle sans aucun plan de secours et tout ça pourquoi ?
Parce que son innocence m'a aveuglée les premières fois. Je la sens si fragile qu'il m'est impossible de la voir faire du mal à quelqu'un sans fondement.
Son père m'a chargé de la protéger, mais au final, s'il y a bien quelqu'un de qui je dois la protéger, c'est moi.
Je risquerai de la briser.
Mais qu'est-ce qui m'a pris de l'embrasser.
Après tout, elle n'est pas si stupide pour s'intéresser à un mec comme moi.
Elle sait que je suis instable.
Arrivé chez moi, chacun a fait ce qu'il avait à faire avant de dormir et s'est enfermé dans sa chambre.
J'ai envie d'aller la voir. Cependant, la petite voix dans ma tête me dit de ne pas le faire, pour elle.
Je m'en fous. Elle n'aura qu'à me fuir et mon ego reprendra le dessus.
J'ai toqué à sa porte et je suis rentré après avoir entendu un léger " entre"
— Tout va bien ? Lui demandai-je.
— Oui, et beatrix ? Me répondit-elle d'un ton glacial qui reflétait son agacement.
— Je ne l'ai pas encore appelé, je peux te parler.
— Je t'écoute.
— Le père de beatrix est le chef de la kan autrement dit: la mafia qui a été chargée de te kidnapper. Alors, j'ai demandé à Béatrix de fouiller dans les dossiers de son père pour me passer quelques informations dont j'ai besoin. Vu que ça fait un moment que l'on ne sait pas parler, il fallait que...
— Que ?
— Tu m'as très bien compris.
— Je veux te l'entendre dire. M'annonça-t-elle une lueur de défi dans le regard.
— J'ai dû flirter avec elle.
— Tu sais, t'as pas de compte à me rendre.
- J'aurais aimé pourtant. Ma réponse ne suscita chez elle aucune réaction, ce qui m'agaça à mon tour.
Elle est rancunière.
—Je te laisse, tu sais où me trouver si tu as besoin de moi.
— Ça marche.
J'ai fermé la porte. Izan était debout dans l'encadrure de l'aller.
— Tu lui as parlé ?
— Disons oui et non.
— T'attends quoi ?
— Je ne sais pas.
— Tu sais, il faut savoir faire des sacrifices quand on veut quelque chose d'exceptionnel.
— Oui.
— Non, tu n'as pas l'air de le savoir.
Viens, on bouge d'ici d'abord.
— Tu vois, t'as peur qu'elle t'entende.
— Izan !
— Désolé, mec j'ai oublié.
Nous sommes sortis dehors.
— Alors ?
— J'ai peur pour elle.
— De qui ?
— De moi.
— Pourquoi ? me répondit-il au tac au tac.
— Ce serait trop long et compliqué à expliquer.
— Pourtant, à elle, tu pourrais l'expliquer.
— C'est ce qu'on appelle la magie Izan. C'est une putain de sorcière. Je prononçais cette phrase d'une voix inaudible.
— Je ne te lâcherai pas. Alors n'essaie pas de changer de sujet.
— D'accord. Elle est belle, vaillante, courageuse, elle a un tempérament de lionne et par-dessus le marché, elle fait partie du même monde que moi. Un monde où se droguer jusqu'au coma est normal et où la vie humaine n'a aucune valeur.
Elle hérite d'un cartel après la mort de son père. Et c'est pourquoi elle est ma perle rare. Mais, je ne suis pas la sienne, elle mérite un gars clean qui saura prendre soin d'elle et qui ne mettra pas sa vie en danger, que ça soit en l'entrainant dans des conflits qui ne la concernent pas ou juste parce qu'il est un putain de toxico qui risque de la blesser sans même s'en rendre compte.
— C'est tout ?
— Je pense.
— T'en avais gros sur le cœur.
— La ferme.
— Je te le redis encore une fois, il faut savoir faire des sacrifices quand on veut quelque chose d'exceptionnel.
— Tu sais très bien que plonger dans le vide ne me fait pas peur, mais le fait que je risque de la faire plonger avec moi, ça me fait peur.
— Tu la connais assez pour savoir qu'elle ne plongera pas sans réfléchir.
— T'as sans doute raison.
— Pourquoi tu en doutais ?
— Non, je n'y ai jamais cru.
— Très drôle. Sinon, pour demain, tu as quoi de prévu ? Me demanda-t-il d'un ton las.
— Je dois appeler Beatrix, aller voir ma sœur et passer un coup de fil à Marcel parce que le 17 du mois approche dangereusement et pour finir, on doit tous les deux être présents ce soir au QG pour parler : trafic d'armes.
— Tu comptes signer avec eux ?
— Probablement. Ils assurent la fabrication et moi le transport. Je n'ai rien à perdre. Et toi ? Tu as prévu quoi pour demain.
— Le matin, je passe voir Lizzie, et l'après-midi, je serais au QG.
— Ça se passe comment avec Lizzie ?
— Aucune idée. Aucun de nous ne sait ce qu'il veut. Un jour, elle est grave excitée à ce qu'on fasse une activité ensemble et le lendemain, elle appelle pour annuler, et quand ce n'est pas elle, c'est moi.
— Je vous connaissez plus communicatives.
— Et bien plus maintenant.
DELLA
Ma matinée fut calme, je me suis réveillée tôt, j'ai eu le temps de me préparer tranquillement, de prendre mon café sur la terrasse en contemplant l'aurore se propager. Ma joie et ma sérénité furent de courte durée après le réveil d'Izan et Kyle. Selon eux, cette journée serait chargée.
Charger ou pas, cela m'importait peu. Le poids des journées jouait sur mon physique, mon moral lui restait intact tant qu'une apparition soudaine de mon père était tenue à l'écart.
Kyle me demanda de me changer et de l'accompagner, Izan en fut choqué, mais Kyle lui dit d'un ton moqueur qu'il ne faisait que suivre ses conseils.
Une fois devant la voiture, j'adressais mes premiers mots à Kyle depuis la veille pour lui demander notre destination.
Il m'ignora brièvement.
Kyle Parker commence sincèrement à mettre ma passion à l'épreuve.
Durant le trajet, aucun de nous ne prononça un mot, je me suis contenté de scroller sur mon téléphone et lui d'enchaîner ses cigarettes. Nous nous sommes arrêtés devant un immeuble des plus banaux.
Je me demande ce qui se cache derrière ses murs. Kyle lui semble beaucoup moins détendu au fur et à mesure que nous avancions. Il frappa à la porte et une fillette d'environ 13 ans nous ouvrit la porte.
— Della, je te présente Cielle ma sœur. Cielle, je te présente Della une amie à moi.
— Bonjour. Me dit la petite d'une voix légèrement timide. Entrez, maman n'est pas là.
Après avoir mis les pieds à l'intérieur. Je me suis mise à contempler les lieux. Certes, l'appartement est très petit, mais il n'en reste pas moins mignon, la décoration est dans un style minimaliste et plusieurs plantes sont accrochées dans les quatre coins des pièces.
Kyle s'est dirigé vers ce qui me paraissait d'ici être la cuisine, il y déposa une enveloppe et est venu me rejoindre au salon, il s'assit sur le canapé et mit sa sœur sur ses genoux.
— Qu'est-ce que tu racontes de beau depuis la dernière fois ? Lui demanda-t-il .
— Oh, rien d'intéressant.
— Et tu penses que je vais te croire ? Prononça-t-il d'un ton moqueur.
Elle se mit à rire et lui raconta quelques potins du collège. Je me contentais de les regarder. Un sourire étirant mes lèvres tandis que mon cœur se serrait dans ma poitrine.
Il ne le devrait pourtant pas. Mais c'est plus fort que moi.
— Moi je te raconte toujours tout mais toi tu me caches des choses.
— Comme quoi ? lui demanda-t-il.
Elle se pencha à son oreille et lui susurra quelque chose.
Le regard de Kyle se dirigea progressivement vers moi et un sourire se forma dans le coin de ses lèvres.
— Elle pense qu'on est en couple.
— Ah bon ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? M'adresse ai-je à Cielle.
— T'es la première fille qu'il ramène à la maison après Beatrix.
Mon regard se leva immédiatement vers Kyle.
— Aye, sujet sensible ? répondit Cielle.
— Alors de un Beatrix n'est jamais monté ici, tu l'as croisée par hasard avec maman en bas de la maison et de deux Beatrix est un sujet qui date depuis plus de 6 ans. Affirma Kyle d'un ton ferme.
Le fait que Beatrix ait déjà rencontré sa mère ne me laissa pas indifférente, mais le fait que ça se soit produit par accident me réconforta.
— Je pense que même à maman, tu n'as jamais dit de phrase aussi longue.
— C'est bon, ça ira pour aujourd'hui, Cielle. Tu n'as pas de devoirs à faire ?
— Si, mais je galère énormément à les faire.
— Des devoirs de quoi ? La questionnais-je.
— De math.
— Della peut t'aider. Déclara Kyle dans ma direction.
— Bien sûr, montre-moi.
Elle me montra l'exercice sur lequel elle bloquait. Je le lui ai expliqué avant de l'aider à le résoudre pendant que Kyle était en train de nous regarder faire, son téléphone sonna.
— Désolé je dois vous laisser, je ne vais pas tarder.
Dès qu'il eut franchi la porte, Cielle posa son stylo et me demanda d'un ton sévère.
— Qu'est-ce qui se passe entre toi et mon frère ?
— Rien.
— Je ne te crois pas.
— Pourquoi ?
— D'abord parce qu'il t'a fait monter à la maison et ensuite lorsque j'ai parlé de Beatrix, je l'ai senti se raidir et il a commencé à se justifier. Crois-moi, si ça avait été quelqu'un d'autre, il aurait dit quelque chose du genre « Oui et alors ». Et puis, ça peut te paraître bizarre, mais cette maison représente beaucoup à ses yeux et rares sont les personnes qui connaissent son existence et qui savent que sa sœur et sa mère y habitent. Donc t'es vraiment quelqu'un de spécial à ses yeux.
— Je ne savais rien de tout ce que tu viens de me dire.
— D'accord, mais sinon, t'es qui ?
— Une amie. Vraiment, on se connait depuis deux mois.
— Pas grave, je lui demanderai après.
Je continuais à l'aider pour son exercice jusqu'à ce que Kyle arrive.
— Désolée Cielle, mais on doit y aller.
— Dommage, tu vas me manquer, et réponds-moi s'il te plait quand je t'envoie un message.
— D'accord. Lui dit-il en lui faisant un gros câlin.
Une fois dehors, je lui ai demandé si tout allait bien.
— Oui, j'ai juste plein de choses à gérer.
— Mon cousin vient demain pour me parler du repas de famille, et Beatrix vient de m'appeler pour me dire le nom de la personne qui a fait le virement pour l'affaire de ton enlèvement, mais le nom qu'elle m'a donné ne me dit absolument rien. Donc, je dois assister à ce foutu repas de famille. Moi qui croyais m'en être débarrassé après la mort de mon père.
— wow .
— C'est le moins qu'on puisse dire, sinon tu la trouves comment, ma sœur.
— Et bien... Elle te ressemble étonnement beaucoup.
— Ah bon ?
— Oui, physiquement et moralement. Nous avons discuté un peu quand t'es sorti et comment dire, J'ai eu l'impression de parler à Mini Kyle.
— Et pourquoi, me dit-il, un large sourire aux lèvres.
— Elle répond exactement comme toi. Elle a le tempérament de son frère.
Il m'adressa un léger coup d'œil avec un sourire qui n'a pas quitté ses lèvres depuis tout à l'heure avant de se concentrer sur la route.
Sa sœur a vraiment une bonne influence sur lui. Il a l'air apaisé quand il est avec elle, plus détendu et plus souriant aussi. Je trouve que ça lui va bien, ça le rend plus beau qu'il ne l'est déjà.
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J'espère que ce chapitre vous a plu. 🤍🦋
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