08
Chanyeol relève les yeux vers la fenêtre, l'air perdu. D'une oreille distraite, il entend sa mère chanter dans le salon, son père tapant dans ses mains en rythme pour l'accompagner et l'applaudir en même temps.
Pour le jeune homme, tout lui paraît lointain. Seule la madeleine qu'il tient dans sa main et dont il mange l'entame compte pour lui.
Son goûter.
Chanyeol sourit en regardant le ciel bleu, content de voir le soleil briller dehors.
Cela fait trois jours qu'il pleut. Un peu de soleil l'émeut, quelque part.
Le géant baisse les yeux vers sa madeleine avant de l'enfourner goûlument dans sa bouche.
Il est content.
Satisfait - car il en est à sa douzième madeleine maison, Chanyeol en récupère quelques une dans le saladier où les a disposé son père et quitte la cuisine.
Sans aucune hésitation, le géant rejoint sa chambre.
Ni une ni deux, il traverse le couloir à fond la caisse, puis pousse la porte de sa chambre et s'affale dans son lit.
Il est trop content.
Il adore les madeleines.
Rêveur, mâchant le restant de sa dix-septième douceur, il lâche un soupir avant de sourire bêtement et de se redresser.
Ses parents sont tellement bons pâtissiers. Certes non professionnels, mais ils y mettent tellement de cœur et d'attention qu'aux yeux de leur fils, c'est tout comme.
Chanyeol sort de son lit et enjambe le tas de fringues étalé paresseusement au sol. Il rejoint son bureau, attrape quelques feuilles de papier et les déchire grossièrement avant de griffonner les même mots sur chaque bout.
Puis, avec attention, le jeune homme plie chaque bout de papier pour en former des petits avions à l'allure bancale.
Un sourire aux lèvres, le géant se dirige à la fenêtre de sa chambre et l'ouvre d'un air décidé.
Fier de lui, il prend en main son premier avion en papier, avant de viser la fenêtre en face de la sienne et de lancer son arme le plus fort possible.
Le résultat est inévitablement décevant.
L'avion prend son envol, monte dans le ciel pour faire une jolie pirouette et pointe brutalement vers le sol pour s'écraser avec brio sur le béton du rez-de-chaussée.
Chanyeol soupire.
La langue coincée entre ses lèvres, il s'essaye à un deuxième lancé, avant d'en effectuer un troisième puis un quatrième.
Sans succès.
Le jeune homme ignore s'il est nul ou si ses avions sont trop grossiers.
Sans se décourager, il recommence ses tentatives d'atteindre la fenêtre d'en face, envoyant un cinquième, sixième, septième et huitième avion de papier, au sol.
Chanyeol ne dit rien et se contente de regarder son œuvre.
Sans mot dire, il s'écarte de la fenêtre pour retourner à son bureau et s'appliquer dans la découpe de papier. Une fois la tâche effectuée, il se prend de passion pour le pliage de papier, formant avec soin ses avions de combat.
Bientôt, un quinzième avion de papier voit le jour.
Fier de lui, satisfait du résultat, Chanyeol grifonne les même mots que la première fois sur chaque avion, avant de les saisir en main et de les lancer tour à tour à sa fenêtre.
Ce n'est que lorsque la pointe du quinzième avion s'écrase au sol que le jeune homme se rend compte d'une chose.
Qui va réceptionner les avions de papier posés au sol ?
Chanyeol se sent bête.
Il regarde ses avions de papier au rez-de-chaussée d'un air hésitant, pesant le pour et le contre. Descend-t-il les récupérer ?
Il en a bien envie, mais le peut-il ?
Le jeune homme relève les yeux pour fixer la fenêtre d'en face, avant de réaliser une chose.
La fenêtre est fermée. Totalement fermée.
Et alors Chanyeol se sent tout à coup stupide. Extrêmement stupide.
Pourquoi n'y a-t-il pas réfléchit avant ?
Dans un soupir, le géant s'écarte de sa fenêtre, avant de tourner les talons et de se dépêcher de quitter sa chambre pour récupérer ses armes de papier dehors.
***
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