ÉPILOGUE

ASLANDER

Dogan et Liam, ce maudit Chasseur – un parmi les autres –, se tenaient sur l'un des balcons de la salle du trône. Excalibur dans les mains, je les observai, assis sur les marches qui menaient au trône. Je savais ce qu'ils allaient faire, m'étonnais d'attendre ce moment, le souffle retenu. Le pays était silencieux. Bien plus de la moitié de sa population dormait, chaque corps déplacé dans un endroit seulement connu par Merlin et Aloysius. Je savais qu'Arzhel avait de plus en plus de mal à faire confiance à Merlin, mais moi, je n'étais pas prêt à abandonner ma foi. Quand bien même elle ne nous disait pas tout. Arthur m'avait prévenu.

Mon poing se serra autour de la garde. J'attendais son réveil, le souffle coupé. J'attendais qu'il ouvre les yeux, Yvain avec lui.

Dogan se tourna vers moi et je carrai mes épaules.

— Nous sommes prêts, dit-il.

Je ne demandais pas de détails. Je ne demandais pas quel prix je devrais payer pour un tel service de la part de Liam Hansen.

J'avais eu Benjamin au téléphone. Plusieurs heures. Je connaissais les grandes lignes. Suffisantes pour me permettre d'appréhender une partie de cette situation dans son ensemble.

Suffisant pour me fier à cet homme aux Ombres vivantes.

— Allez-y, ordonnai-je.

Le pouvoir de Liam opéra. Ses Ombres se jetèrent sur le ciel déjà obscurci et Dogan se mit à marmonner.

Plus vite, plus fort. Je me levai lorsque je vis Mamaragan s'avancer dans la pièce, ses yeux d'orage tournés vers un but. Il se mit à crépiter et là, sous mon regard acéré, il se changea en une boule d'énergie, de la puissance à l'état brut.

Celle d'une Divinité.

Mon cœur se serra. Siobhane serait triste de ne pas avoir été là pour voir cela. L'éclair traversa la salle et disparu dans le ciel pour percuter les Ombres.

Quelque chose en moi sentit l'exact moment où le dôme se plaça autour de l'Australie.

Coupé du monde.

Coupé de tout.

Pour une guerre à nos portes.

Pour une guerre qui nous ravagerait.

Mon vieil ami vint me murmurer quelques mots à l'oreille lorsque tout fut fini. La lame pointée vers le sol, je m'accrochai à Excalibur, les yeux fermés.

J'espérai la visite de Karora. J'espérai entendre sa voix, mais elle ne vint pas.

À la place, ce fut mon jumeau.

Evekelis.

Cartaphilus.

Vortigern.

Il se tint devant moi, ses yeux rivés aux miens.

— Arthur n'est pas réveillé, lui dis-je.

— Mais ça viendra. Et nous nous affronterons là où Norawea trouve son origine. Les trois familles.

Valendyr.

Pendragon.

Harendra.

Il disparut.

À l'aube, ce fut Arzhel qui me trouva dans la même position. Il ne dit rien, attendant que je parle.

Que je brise le silence.

— J'ai pris ma décision, dis-je.

Il ne me demanda pas à quel sujet. Ce bougre avait toujours un temps d'avance sur moi.

Comme s'il était dans ma tête.

— Tu es sûr de toi ? me demanda-t-il quand même.

Parce qu'il doutait. Forcément, nous aurions été fous de ne pas le faire.

— Nous enverrons les Mains de Pouvoir sur le champ de bataille.

Et nous déchainerions bien plus que les maux de la boîte de Pandore.

Personne n'était prêt pour cela. Mais nous n'avions pas le choix.

Pour le bien de tous.

Humain.

Lycan.

Seeker.

Les Mains de Pouvoir seraient lâchées. 



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top