21.1 Aslander

Un joyeux anniversaire à notre Leatstn !!!! Daaaaa bisous à toi 🎉💋


/ ! \ Ce PDV survient avant que Siobhane ne rende la marque à Aslander. Ce dernier se trouve alors dans un espace-temps particulier. / ! \





Mon cœur avait cessé de battre. Pas seulement quelques minutes, mais pour de bon. Il y avait eu l'ultime soubresaut, réduit au silence par les cris de Ler, Shiel et Tamsyn. Et puis tout avait pris fin.

J'étais mort. Pourtant, j'étais là, dans un endroit sombre. Mokoi allait-il venir me chercher ?

— Nous n'avons pas beaucoup de temps.

Cette voix, je la connaissais. J'en avais rêvé des millions de fois, espérant pouvoir l'entendre à nouveau. Pas juste dans un souvenir, pas juste dans une tentative de garder Salil pour moi.

J'étais donc bel et bien mort. Il n'y avait que ça comme explication, sinon comment aurait-il pu être là ?

Indra.

C'était un enfant et bien qu'il semblait être le même, il demeurait différent. Son visage était plus fin, son corps plus élancé. Mais le regard qu'il posa sur moi me ramena très loin. Lorsqu'il m'avait demandé de lui donner un nom. Et qu'il avait pleuré. L'émotion me submergea, parce que j'avais tant rêvé ce moment que ça ne pouvait être vrai.

Ce n'était pas la réalité. Indra remplaçait donc Mokoi dans mon dernier voyage ? Cette idée me plaisait.

— Salil.

L'enfant-homme secoua la tête, les yeux rieurs et humides. Il était capable de ressentir. De comprendre les sentiments.

Je voulus faire un pas, mais je captai du mouvement et je me figeai face à la créature qui venait d'apparaître. Un tigre blanc, immense et majestueux, aux rayures orange, la même couleur que le Lotus d'Orient, symbole des Divinités. C'était une bête impressionnante et dangereuse.

— Tu ne peux plus ignorer mon cadeau, Aslander, dit Salil.

La marque. Son Essence. Son sacrifice. Qui ne me semblerait pas moins important dans quelques années. Une Divinité ne choisissait pas de s'éteindre sur un coup de tête.

— Pourquoi ? soufflai-je. Pourquoi avoir fait ça ?

J'avais besoin de comprendre. Pourquoi moi, pourquoi une telle abnégation de la part d'une si jeune Divinité. Avait-il réellement compris son geste ? Et toutes les conséquences qui en découleraient ?

— Tu n'as toujours pas compris ?

— Comment aurais-je pu ?! crachai-je, en plein dans la tourmente.

Aucun adieu. Aucune façon de se dire au revoir. Il avait disparu et je m'étais retrouvé seul. Avec un cadeau qui n'avait été qu'un fardeau. J'aurais préféré mourir plutôt que de perdre Salil. Mais les Dieux ne nous écoutaient pas. Parfois, ils faisaient la sourde oreille.

L'enfant-homme sourit et mon cœur se serra. Mes propres émotions me fouillaient les tripes, me rendant nauséeux. C'était un mélange infect, qui renvoyait des relents âcres. J'allais vomir.

— J'aimais regarder la Terre. J'aimais regarder les Hommes qui la peuplaient en tentant de les comprendre, même si tous les autres répétaient que nous n'étions pas comme eux. Que nous n'étions pas eux. Je ne sais plus pourquoi, mais mes yeux se sont posés sur toi. Et ce qui s'est passé dans mon corps était incroyable. Je t'ai regardé et j'ai eu l'impression que des bulles de savon explosaient sous ma peau, me picotant l'épiderme. Je t'ai aimé tout de suite. Même si j'ignorai ce que ça voulait dire.

Mes joues étaient mouillées et ma gorge bien trop sèche.

— Tu ne t'en souviens pas, mais tu n'as pas seulement vu l'apparence que j'ai prise ; tu m'as vu moi, en tant qu'Indra. Mourant, tu percevais déjà un monde qui échappait au commun des mortels.

— J'aurais fini par mourir, dis-je dans un chuchotis. Qu'importe ce que je percevais ou non. J'étais, non, je suis un Enfant-esprit.

— Ton enveloppe se serait consumée, oui, mais pas toi, Ani. Ce n'est pas ma marque qui fait de toi Shakra. Le Panthéon t'attendait. Tu es un Valendyr. Sais-tu ce que signifie ce nom ?

Le tigre s'allongea aux pieds de Salil et posa sa gueule sur ses pattes avant.

— Enfant des Dieux. Ma marque n'est qu'un faire-valoir. Tu n'es pas un Demi-Dieu, Aslander. Tu es Shakra. Une Divinité. Tu n'as pas besoin de t'incarner puisque tu es déjà Homme. Mais tant que tu n'accepteras pas mon cadeau, ton Essence même ne pourra pas se développer.

— Je ne... je ne comprends pas, bafouillai-je.

— Parce que tu ne le veux pas. Tu n'as pas voulu écouter. Jamais. Tu as vu mon cadeau comme mon offrande ultime.

— Tu n'es plus là.

— Tu es aveuglé par ton propre chagrin.

— Je ne–

Son hurlement fendit l'air, claquant entre nous.

— REGARDE-MOI !

Je sursautai et fouillai son visage, à la recherche d'une réponse. Et là, sous mes yeux, lentement, j'avisai ce qui m'avait échappé. Ce que j'avais été incapable de voir.

Trois enfants. Qui se ressemblait. Trois prénoms. Pour trois existences.

Indra. Aslander. Evekelis.

La voix de l'enfant-homme résonna dans ma tête.

Savais-tu que les premières Divinités s'incarnent très rarement, préférant se glisser dans une enveloppe humaine pour un temps ? Les Hommes aiment alors parler de Prophètes, de ceux qui sont capables d'entendre et de voir. Karora choisit une femme magnifique, une femme de pouvoir. Kyrianna Valendyr. Encore aujourd'hui, son visage est peint et elle a été la muse d'artistes à travers le monde. Karora, la Grande Déesse, s'attarda neuf mois sur Terre.

Le sang battait à mes tempes. Au loin, je crus percevoir le vagissement d'un bébé. Non. Ils étaient deux.

Elle avait choisi d'enfanter chez les Hommes. Et sous le ciel voilé de la Terre des Dieux, deux enfants virent le jour. Aslander et Evekelis Valendyr. Son pouvoir s'est scindé en deux, ce qu'elle-même n'aurait pu prévoir. Mais ça importait peu, puisqu'un jour ou l'autre, ils étaient appelés à ne former qu'une seule et même entité. Pour ça, les deux enfants devaient vivre leur vie humaine pendant un temps, avant de quitter leur enveloppe. Tu devais mourir. Tout comme Evekelis. Mais ce dernier était la partie sombre de ton pouvoir, de ton essence. Tu es une boule d'énergie, une part de Karora. Tu dois comprendre : une Divinité s'incarne pour fouler la Terre et pour interagir avec le monde. Mais toi, c'était tout l'inverse. Tu étais comme un Dieu endormi, attendant son heure pour trouver son Essence.

— Et toi dans tout ça ? Qui es-tu ?

Toi. Je suis toi, Aslander. Je suis la projection de ton Essence. Je suis une partie de Shakra. Une partie de la Divinité que tu es. J'ai foulé le Panthéon comme enfant de Karora, me liant avec Mamaragan. Pour les autres Divinités, j'étais comme eux. J'étais Indra. Pourtant, je ne suis rien d'autre qu'une simple partie de toi. Je suis ton pouvoir. Je n'existe pas vraiment.

Je regardai mes mains, suivant les lignes qui courraient sur ma peau, offrant une multitude de chemins différents.

— Tu n'existes pas vraiment, répétai-je, encore et encore.

Ton pouvoir a trompé le Panthéon tout entier. Indra n'existe pas. Car Indra n'est rien d'autre qu'une partie de Shakra.

— Et la marque ?

L'enfant-homme renifla.

Tu m'as donné vie. Tu m'as... aimé comme personne n'aurait pu le faire. Je ne voulais pas que tu m'oublies. Je ne voulais pas que tu te croies tout seul. Tu m'as donné vie, Aslander.

Il pleurait. Et sous mes yeux, il s'effaçait, lentement mais sûrement.

Cette marque ne représente rien d'autre que mon amour pour toi. Je suis toi. Et tu es une Divinité, fils de Karora. Il est temps que tu comprennes. Il est temps que tu deviennes Shakra. Et que tu me laisses.

— Je ne comprends pas. Comment... comment peux-tu être moi ? Je ne suis pas une Divinité. Je ne suis pas une Divinité ! martelai-je, à bout de souffle.

Tu finiras par comprendre, Aslander. Indra n'est que ton Essence. Tu m'as prêté des traits, un cœur et une conscience. Tu as fait de moi un Dieu.

— Je ne veux pas t'oublier. Je t'aime, dis-je. Je t'aime.

Cette fois, ce fut lui qui parla à travers l'enveloppe que je connaissais. Ce n'était plus juste une voix dans ma tête.

— Tu ne peux pas m'oublier. Je suis toi.

Je m'élançai, pour avoir une chance de l'attraper et de le serrer une dernière fois contre moi. Mais ma main traversa du vide.

Je suis toi.

Et là, je l'entendis. Siobhane. Je sentis sa présence.

Elle m'avait rendu la marque.

Elle m'avait rendu... mon Essence.

Je suis toi.

*

*            *

*

Ça y est, voilà la grosse révélation concernant Indra/Salil/Aslander/Shakra (euuuuuuuuh 🤯) Je sais, je sais, beaucoup d'entre vous doivent être un peu perdue 😲 mais c'est normal après tout ! Retenez juste que notre Aslander n'est pas un demi-Dieu, mais bien une Divinité à part entière, fils de Karora et... sacrément Badass pour avoir personnifié son Essence ! 😎 On en saura plus avant la fin, d'accord ? On enchaîne directement avec la suite donc à vos claviers !!!!!!!!!!! ✌️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top