2.2 Siobhane

Pour un anniversaire un peu spécial pour nous puisque la personne fait partie des nôtres depuis un petit moment, alors forcément, ça nous fait chaud au cœur de lui dédier ce PDV. 
Bonne anniversaire à toi ma jolie
 Arijouchou !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



Ce fut donc décider ainsi. Je devais partir en Australie. Pourquoi avais-je seulement montré ce dessin à Dean ? Pourquoi l'avait-il seulement reconnu bon sang ?

Je restai là, devant les escaliers qui menaient à l'avion privé qui avait été affrété pour nous. Killian, Curtis, Siadhal et moi. Dean m'avait promis que son Second et sa Main ne seraient pas de trop face à l'Empereur, si je devais le rencontrer.

Siadhal m'observait comme s'il allait me bouffer au moindre mouvement. J'aurais pu trouver ça drôle si je n'avais pas su qu'il était l'un des prédateurs les plus dangereux de cette planète.

J'aurais aimé m'excuser une nouvelle fois pour la manœuvre que j'avais employée avec lui, mais il ne semblait pas réceptif. Je poussai un soupir.

Devais-je dire à Killian que j'avais peur des avions ?

J'aurais vraiment dû demander à Tessa de nous y téléporter. Mais encore une fois, l'utilisation de la magie sur ma propre personne ne fonctionnait pas. J'étais une humaine, qui en plus de ça pourrait mourir d'une crise cardiaque sans que Tessa ne puisse me soigner.

Je fermai un instant les paupières, les serrant fort avant de soupirer une nouvelle fois.

_ Je sens ta peur, Aviela, murmura la voix doucereuse de Siadhal.

_ Je m'appelle Siobhane, le puma, alors arrête de me nommer ainsi. Avec ma chance, ça pourrait me porter malheur, maugréai-je.

_ Tu es plus vieille que tu ne le laisses paraître n'est-ce pas ? souffla le puma.

Je regardai un instant en l'air avant de l'observer lui. Son visage était plus fin que je ne l'avais remarqué en premier lieu. Il avait de magnifiques yeux bleus. Un léger rictus alimentait son faciès, comme s'il appréciait ma peur. Bref, un petit psychopathe qui se faisait passer pour un gentil gros chat.

_ Si je t'appelle Grosminet, tu me feras mal aussi ? rétorquai-je, mauvaise.

_ Comme le chat noir et blanc du dessin animé ? comprit-il.

Je fronçai les sourcils. Comment pouvait-il connaître ça ?

_ Si j'ai le droit de t'appeler Titi, reprit-il avec un sourire plus gourmand à présent.

Je déglutis et secouai la tête. Bon sang, pourquoi avais-je accepté ce voyage ?

_ Je suis ... sincèrement désolée de t'avoir touché sans ta permission, soufflai-je. Mais je ne mens pas quand je dis avoir vu cet enfant et ces dessins.

Siadhal me regarda pendant quelques secondes avant de hausser ses épaules. Il ne releva pas ma phrase et pointa l'avion du doigt.

_ Tu comptes y monter, ou dois-je t'y traîner, Titi ? Nous sommes attendus.

Je déglutis et lui fis signe d'avancer. Je ne compris mon erreur que quand il balaya le bas de mon corps avec le haut du sien. Je me retrouvai sur son épaule, ballotée dans son dos.

_ Mais qu'est-ce que tu fous ? m'écriai-je.

Un ricanement me parvint. Avant d'avoir pu dire ouf, je me retrouvai les fesses dans un avion direction l'Australie, accompagnée par un puma psychopathe et deux loups dont l'âge mental ne dépassait pas le primaire. Bon sang, pourquoi Dean m'avait donné Killian et Curtis ? Quand ils étaient séparés, je pouvais les tenir, mais ensemble ?

Ils commencèrent même si l'avion n'avait pas encore décollé. Bon sang, le voyage allait être atrocement long.

Et il le fut. Il fallait presque vingt-quatre heures pour atteindre l'Australie. Je m'étais isolée dans un coin du jet privé, mais cela n'avait pas empêché Siadhal de venir me surveiller. Comme si j'étais une quelconque menace.

J'avais presque envie de parler avec lui, mais son regard avait réussi à me faire taire. J'avais beaucoup d'images de sa vie qui tournait dans ma tête. Un milliard de questions aussi, mais ça, je ne pouvais décemment pas les lui poser. Ce serait vraiment le comble de l'impolitesse. Lui comme moi avions dépassé toutes les limites appréciables de celle-ci.

_ Sache que je suis ton guide pour le reste de ton voyage, fit Siadhal en bâillant.

_ Je ne vois pas en quoi je suis une menace.

_ Dixit celle qui m'a visée avec une carabine, ricana-t-il. Tu sais Titi, si on n'est pas poli, faut au moins qu'on soit honnête l'un envers l'autre.

Il allait vraiment m'appeler comme ça pour le reste de notre voyage. Et merde. Pourquoi est-ce que je disais des bêtises pareilles ? Le stress sûrement. J'avais tendance à bien trop parler quand j'étais nerveuse. Un défaut plus qu'une qualité pour tout vous dire.

_ Tu ne devrais pas porter ces marques, soufflai-je en regardant le plafond du jet.

Je m'étais assise au bout du couloir qui donnait sûrement sur une ou deux chambres. Je n'avais pas posé de question, mais ce n'était pas le jet privé de Dean. Nous avions pris celui de Siadhal, ou de son Empereur. Avais-je vraiment envie de rencontrer cet homme ? Je pouvais voir certains souvenirs du puma face à lui. Certains heureux, d'autres beaucoup moins. Je n'étais pas sûre que cet homme-là puisse m'aider.

_ Tu ne devrais pas en parler, remarqua le puma.

_ Sache que celui qui t'a fait ça aurait dû recevoir le châtiment ultime, murmurai-je.

_ Il l'a eu.

Je secouai la tête. Le souvenir que j'avais était celui de Siadhal. Il représentait son Empereur face à ce Mage. Tuer un Mage n'était pas une chose aisée et pourtant, Aslander l'avait fait. L'Empereur avait tué un Mage.

_ Si tu étais vraiment humaine, tu ne saurais pas tout ça Titi, remarqua Grosminet.

Je poussai un soupir et frottai mes cheveux.

_ J'ai vu ça dans ta tête.

_ Pas humaine.

_ Pas malin, rétorquai-je.

Il me fit un clin d'œil avant de reposer sa tête contre le placard qui se trouvait derrière lui.

Au bout du couloir, je vis Curtis pencher sa tête. Il souleva son pouce et me fit signe que tout était OK. Je levai les yeux au ciel et il fit la moue. Il tenta de me dire quelque chose avec des signes bizarres de la main, mais je finis par ricaner et secouer la main pour le faire partir.

_ On a commencé du mauvais pied, admis-je. Pourrais-tu au moins me faire confiance sur le fait que cet enfant ait besoin de nous ?

_ De toi peut-être, rétorqua le puma. De moi, je ne pense pas. Choisis bien tes mots face à mon Kaizer. Il risquerait de te mordre une fesse si tu lui faisais perdre son temps.

_ Je n'ai aucune preuve de l'existence de cet enfant hormis ce que j'en ai vu dans mes rêves, soupirai-je. Comment crois-tu que je puisse le convaincre de ça ?

_ Titi, écoute, je commence seulement à t'apprécier, alors cherche tu veux ? Au pire, fais-lui le coup que tu m'as fait ! ricana le puma.

Je levai les yeux au ciel. Hors de question. S'il me touchait de lui-même, d'accord. Seulement, je ne pensais pas qu'un homme que lui approchait des étrangers comme ça. Surtout pas une idiote d'humaine.

Killian apparut soudain à nos côtés et s'installa à ma droite. Je fronçai les sourcils. Visiblement, mon coin tranquille ne l'était pas. Est-ce que si je m'éloignais un peu plus ils comprendraient ? J'en doutais.

_ Dis-moi, Siobhane. J'ai rarement pensé à ça, mais..Que vois-tu quand tu nous touches ? Est-ce soudain ? Est-ce quelque chose de précis ?

Je lui jetai un regard morne. Idiot de loup.

_ Il veut savoir si tu l'as vu forniquer avec sa femme ! cria Curtis de l'autre bout de l'avion.

Siadhal sourit comme un idiot et me regarda, attendant ma réponse. Je fermai les yeux et comptai lentement les moutons dans ma tête.

Killian me donna une petite pichenette sur le bras et je maugréai.

_ Sur le rebord du plan de travail de la cuisine. Dans la salle de bain. Dans votre chambre. Dans la cuisine de Dean. Sur le canapé. Sur la...

_ Chut ! cria Killian. Chut tais-toi !

Curtis éclata de rire et Siadhal pouffa dans son coin.

_ Dis-moi qu'il ne l'a pas fait sur mon lit ! hurla Curtis en se penchant pour nous voir.

Je fermai les yeux et tentait de ne pas revoir cette épisode. Ce n'était franchement pas le moment de parler de ça, n'est-ce pas ?

_ Tu nous as tous touchés, souffla soudain Killian, rouge de honte.

Le rire tonitruant de Curtis fut suivi de celui de Siadhal.

Je soupirai.

Voilà, les enfants lâchés dans la nature.

L'avion n'atterrit que quelques heures après notre conversation sur les scènes de sexe auxquelles j'avais pu assister. Siadhal m'avait posé une ou deux questions sur sa propre personne et j'avais réussi à répondre aux deux. Ce qui l'avait rendu plus inquiet et nerveux qu'autre chose. Je ne voulais pas en faire un ennemi, après tout c'était sûrement le seul à qui j'allais parler une fois dans l'enceinte du Grand Temple.

Siadhal m'avait briffé sur l'endroit où nous allions et sur le comportement que nous devions tenir. Nous nous rendions au Grand Temple qui abritait plusieurs palais, tous pour l'usage de l'Empereur. Certainescours, certains endroits étaient sous protection, certaines personnes aussi.

J'avais réussi à tirer une ou deux informations supplémentaires à mon guide concernant l'enfant que je voyais. Le symbole que je donnais était celui du serpent arc-en-ciel. Ici, il était le maître du Temps du Rêve. Il était l'incarnation même de l'esprit. J'avais donc vu dans mes rêves un enfant esprit.

L'enfant esprit était considéré comme le chainon manquant, entre le monde des esprits et le mondes des vivants. Visiblement, ils étaient pris très au sérieux ici puisqu'ils étaient immédiatement mis sous la protection de l'Empereur.

Empereur que je m'apprêtai à rencontrer. J'étais nerveuse et je tentais de créer un speech dans ma tête. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un d'aussi élevé dans la hiérarchie d'un territoire.

Quand le puma m'avait dit que j'allais rencontrer Aslander, le Kaizer en personne, j'avais été subjuguée. Après tout, pourquoi voudrait-il me voir en personne ? N'avait-il pas des Conseillers ?

Le chemin que nous prîmes jusqu'à la salle du trône était parsemé de magnifiques vues sur des jardins splendides. D'après Killian, la partie que nous étions en train de voir était celle qui était autorisée pour les visiteurs. Elle était connue de tout le monde. Et étant donné la beauté qu'elle représentait, je ne doutais pas qu'il devait y avoir beaucoup de visites.

J'avais troqué mon pantalon en lin contre un jean et des petites baskets. Ce n'était pas une tenue pour aller voir un Empereur, mais je n'étais pas matérialiste. J'avais très peu de vêtements de haute couture. La veste que je portais était neuve en revanche. Tessa me l'avait donnée avant que je ne décolle. Mon haut était un simple t-shirt noir orné d'une jolie forme géométrique. Je m'attachai les cheveux avant de rentrer dans le long couloir orné d'un grand tapis d'un gris anthracite très beau. La matière semblait douce sous nos pieds. Nous étions passés du magnifique jardin à une serre, qui nous avait menés jusqu'à ce couloir.

Devant nous, il y avait deux immenses portes dans un métal qui semblait lourd. Siadhal les repoussa de ses deux mains et la porte grinça lourdement avant de s'ouvrir complètement.

La scène qu'il nous révéla semblait tout droit sortie d'un roman de la grande époque, où les Rois et les Reines évoluaient encore partout dans le monde.

La pièce était très haute de plafond. Ce dernier était en fait une grande verrière, mais le soleil était atténué par sa forme qui semblait très originale. Elle ne reflétait pas le soleil directement, il faisait donc frais dans cette immense pièce.

En face de nous, il y avait un siège. Un trône presque. Un homme était assis dessus. Il portait des fringues d'humains, tout aussi banales que les miennes. Pourtant, la stature qu'il imposait me soufflait qu'il était le Kaizer d'Australie. Le seul et l'unique. Il semblait blasé, tapant légèrement du pied, encore et encore.

Son expression n'était franchement pas accueillante, mais c'était un très bel homme. Il avait une légère barbe sur le bas de son visage et se frottait le menton, presque pensif. Ses yeux étaient d'un bleu incroyable. Très clairs, ils renfermaient un pouvoir tout aussi immense.

Son corps semblait taillé dans le roc. Il était musclé, pas outrageusement, mais comme tous les loups dominants, il prenait soin de lui. Il savait ce qu'il devait affronter en cas d'attaque. Il savait qu'il devait imposer sa force aux autres. L'ensemble noir de ses fringues lui donnait l'air d'un mauvais garçon, mais il avait bien trop de prestance pour être appelé ainsi. Non, il était bien plus dangereux qu'il ne le laissait paraître. Je pouvais le sentir jusque dans mes os.

Derrière lui, il y avait deux grands miroirs qui prenaient pratiquement la hauteur entière du mur sur lequel ils étaient. Il y avait de chaque côté de grandes colonnes, formant de hautes arches.

La pièce du trône était très épurée. Il n'y avait pas de grandes décorations. Seulement, l'Empereur et son siège. Un siège immense, or et rouge. Les couleurs du pouvoir disaient-on souvent.

Dans mon dos, Killian me poussa doucement pour que j'avance. Je ne m'étais même pas rendu compte que je m'étais arrêtée.

De voir l'Empereur en chair et en os était bien différents des souvenirs du puma.

Je vis Grosminet nous faire signe de nous arrêter à quelques mètres du trône. Non loin de nous, il y avait des gardes, mais aussi des hommes sans l'uniforme qui semblaient représentés les gardes en faction.

Nous n'étions pas n'importe où ici.

Siadhal monta les quelques marches qui grimpaient au trône. L'Empereur lui jeta un coup d'œil et se leva enfin. Je ne vis pas son expression quand il donna l'accolade à son homme, mais je ressentis la loyauté courir entre les deux.

_ Killian Baker et Curtis Alhem, un honneur de vous avoir ici, même si je préfère votre Alpha à vos tronches ! fit la voix d'Aslander.

Je restai là, à côté, sans être présentée, comme une idiote. Je détestai ça. Je sentis ma colère grimper dans mes membres, avant d'être remplacée par une brève douleur dans ma cage thoracique. Non. Pas maintenant. Ce n'était pas...

Je clignai des yeux quand la main de Killian se posa sur mon épaule. Le faisait-il exprès ? Je grimaçai quand des visions m'attaquèrent l'esprit. Je ne repoussai pas Killian pour autant, sachant que le toucher était important pour les loups. Cela prouvait la protection. Qui protégeait qui. Là était toute l'idée du toucher.

_ Siobhane, souffla Curtis en se raclant la gorge.

Je rouvris mes yeux pour voir son visage pencher vers le mien. Il semblait inquiet. Je secouai la tête et m'écartai d'un pas de Killian, avançant vers le trône.

_ Pas plus près, Titi, ou mes potes vont te couper les ailes, grogna la voix de Siadhal.

Je pris une grande inspiration et posai mon regard sur l'Empereur. Il m'impressionnait, je ne pouvais le nier. Mais dans une autre vie, j'avais contrôlé des loups bien pires que lui.

_ C'est vous qui avez dessiné ça ?

Je clignai des yeux. La question était abrupte. Sans politesse, ni présentation d'aucune sorte. Le papier froissé qu'il tenait du bout des doigts représentait le dessin que Dean avait envoyé. Le dessin que j'avais fait lors d'un rêve.

Je déglutis et tentai de prendre la parole.

_ Il est interdit de dessiner ces signes sans avoir une bonne raison. Surtout pour venir ici. Mais une humaine comme vous ne peut pas savoir ça.

Je haussai un sourcil. À quoi jouait-il ?

_ Je tiens à vous prévenir. Dean m'a fait part de ce que vous voulez faire. Aller voir les aborigènes. C'est impossible.

_ Cet enfant a besoin de mon aide, soufflai-je enfin.

Le regard qu'il posa sur moi me glaça le sang. Il était direct, sans aucune limite de politesse. Clairement pas amical. Sûrement pas compréhensif. Presque dédaigneux.

_ Ces enfants reçoivent toute l'aide dont ils ont besoin. Je ne les mettrais pas en danger juste parce que vous prétendez voir des choses.

_ Je vous assure que je peux vous aider à le trouver avant qu'il ne soit trop tard, repris-je. Je sais que je vous dérange et j'en suis désolée, mais je dois faire quelque chose pour cet enfant.

Je me figeai quand l'Empereur se leva. L'aura qu'il déplaça avec lui me fit presque mal. Je cessai de respirer quand il fut devant moi en quelques pas précis. Souple dans sa démarche, c'était un loup qui se déplaçait dans le corps d'un humain. À une époque, j'avais adoré ça. J'avais adoré regarder ça sous toutes les coutures. La démarche d'un loup. La démarche d'un humain avec un loup aux commandes.

J'avais joué avec des tas de loups.

J'avais hurlé avec des tas de loups.

J'avais murmuré à leurs oreilles.

J'avais répondu à leurs chants de guerre.

Mais je n'avais jamais été confrontée à cette ardeur qui dégoulinait de l'aura de l'Empereur. Il déplaçait son pouvoir comme il déplaçait son corps.

C'était étouffant et à la fois grisant.

L'odeur qui me parvint de lui était toute aussi tranchante avec le reste de son personnage. Il sentait l'orange et la lavande. Un curieux mélange qui suffit à déclencher une vision chez moi.

Il se tenait au milieu du jardin, observant le ciel. Il pivota son regard vers moi et me tendit sa main, un léger sourire sur son visage. Qu'est-ce que j'aurais donné pour voir encore et encore ce sourire sur ce magnifique visage.

Ce visage que j'aimais tant.

Ce visage qui était à moi maintenant.

Ce visage qui était mien.

Ce visage qui jamais ne connaîtrait d'autres pertes.

La main que je pris était chaude, brûlante.

Elle serra la mienne.

Si fort que j'eus presque mal. Mais je voulais la sentir.

Cette force.

Ce besoin de retenir l'autre.

Car il nous ancrait dans notre réalité.

Je clignai des yeux. Je tombai nez à nez avec ceux de l'Empereur.

_ N'écoutez-vous donc rien de ce que je viens de dire ?

_ Aslan, souffla le puma.

_ Vous n'êtes pas la bienvenue ici, grogna-t-il.

_ Aslan, répéta le puma, une expression étrange sur le visage.

_ Je ne crois pas avoir été à ce point insulter, ajouta Aslander. La moindre des choses quand on réclame de l'aide, c'est d'écouter, vous ne croyez pas, humaine ?

_ Aslander ! s'écria Killian.

_ Les enfants-esprit sont rares et doivent être protégés des gens comme vous ! assena Aslander. Est-ce lui qui a besoin de vous ou vous qui avez besoin de cet enfant ?

Je me sentais agressée par tant de puissance et pourtant, une partie de moi en sommeil aurait aimé se rouler dedans.

C'était celle d'un loup et nous aimions les loups.

Depuis toujours.

Ce fut à cet instant que je remarquai ce qu'il avait fait.

J'avais dû chanceler pendant ma vision et voilà qu'il me tenait.

Il me tenait le poignet.

Il me tenait le poignet à même la peau.

Et il n'y avait rien.

Rien qu'un profond silence.

Un silence immense et pourtant tellement bon.

Je sentis mon regard s'écarquiller.

_ Vous devriez repartir d'où vous êtes venus, gronda Aslander.

Il me relâcha et je repris ma respiration que j'avais retenue jusque-là.

Je croisai le regard de Grosminet à ce moment-là. Il me soufflait ce que je pensais. J'aurais dû pouvoir lui couper la chique en sachant toute sa vie.

Ce contact aurait dû être mon lien avec lui.

Mais rien.

Il n'y avait rien.

Rien du tout.

Je levai ma main pour le retenir, mais plusieurs hommes bougèrent en même temps. Killian eut le bon sens de me retenir à bras le corps.

_ Si vous n'êtes même pas capable de défendre votre cause, pourquoi voudriez-vous défendre celle d'un enfant ? Retournez d'où vous venez. Il n'y a rien pour vous ici.

La voix de l'Empereur était tranchante.

Je clignai des yeux et secouai la tête. Je m'excusai dans ma tête pour Siadhal.

_ Vous avez tué le Mage qui a asservi Siadhal. C'était une femme. Elle avait eu un enfant de lui. Elle voulait sacrifier l'enfant pour asservir tout le peuple des Pumas, car c'était son animal.

Le regard d'Aslander se posa sur moi.

Plus personne ne bougeait autour de moi.

_ Elle l'a utilisée pour pouvoir vous atteindre et vous assassiner, soufflai-je, terminant ma tirade. Vous l'avez tuée elle, en sachant la punition qu'encours un loup pour tuer un Mage.

Je fronçai les sourcils, comprenant enfin ce qui m'avait dérangée concernant les souvenirs du Puma.

Aslander était encore en vie.

Il n'aurait pas dû l'être en tuant un Mage.

Il aurait dû être puni.

Il aurait dû mourir.

Pourquoi ne pouvais-je pas l'entendre ?

Pourquoi n'était-il pas mort ?


La colère d'Aslander était là, présente.

Un mouvement de ma part et il me laisserait sans vie sur le sol.

Qu'avais-je fait ? 


*

*        *

*


Et voilà... voilà la rencontre ! Vous en pensez quoi ? (l'image est d'ailleurs tellement représentative de mon Aslan que je fonds *.*) Siobhane essaye de s'en sortir comme elle peut, mais face à un Empereur pas très commode, que peut-elle faire ? :x 

Eh ben les filles, ça va pas trop en ce moment ? Cette journée était si dure que ça dite moi ? Vu vos coms sur mon mur, j'ai eu un peu peur :O 


Comment pensez-vous que les rapports entre nos deux héros vont être par la suite ? Aslander ne semble pas très enclin à vouloir écouter Siobhane, alors forcément, ça va créer des tensions ! Mais on ne désespère pas non plus xD 

Et comme ça, une personne tuant un Mage n'est pas censé survivre ? Ho, ho, intéressant n'est-il pas ? :3 

Et ce terme... Aviela, vous en pensez quoi ? Siadhal a l'air très méfiant, mais avec son petit coté coquin qui ressort quand même hein XD 


Des bisous à vous toutes <3 Et encore un joyeux anniversaire :DDD

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top