12.2 Siobhane
Aslander déposa mon thé sur la petite table basse et s'installa à mes côtés dans le canapé. Je lui souris naturellement et constatai rapidement que depuis son arrivée, je n'avais pas eu de crises. J'en étais à la fois surprise et inquiète. Normalement, c'était l'inverse. Quand la personne que je devais aider était devant moi et que je ne faisais rien pour aller dans le sens de mes visions, j'avais des crises. Mais à présent, c'était comme si Aslander apaisait le mal qui se trouvait en moi.
La nuit était tombée depuis quelques heures déjà et Lothar avait tenu à faire un dernier tour en compagnie de Killian. Ce dernier avait prêté quelques affaires à Aslander et cela lui allait assez bien, même si je le préférais avec ses vêtements à lui. Je m'installai en tailleur et pris la tasse qu'il me tendit avec plaisir. Je reconnus l'odeur et souris. Celui-là était Apaisement. L'avait-il choisi pour son nom ?
— Qu'a dit Arzhel ? soufflai-je.
Aslander soupira en passant son bras autour de mes épaules, sur le dossier du canapé. Je reposai ma joue contre son biceps qui s'agita quand il tenta de ne pas se crisper. Oh, c'était donc l'heure du retour.
— Qu'il fallait que nous rentrions. Il y a certains événements qui requièrent mon attention, admit Aslan en jouant avec une mèche de mes cheveux.
Je hochai la tête et poussai un petit soupir. Je me redressai, buvant quelques gorgées du thé avant de croiser le regard d'Aslander. Il semblait habité d'une nouvelle énergie.
Ses yeux me harponnèrent et pendant un instant, je retins mon souffle.
— Viens avec moi, lâcha-t-il d'un seul coup.
Je clignai des yeux et serrai la tasse entre mes mains pour ne pas la lâcher. Que venait-il de dire ? Il semblait terriblement sérieux et je n'arrivais pas à me moquer des paroles qu'il venait de prononcer. Je ne comprenais pas totalement pourquoi il souhaitait ma présence à ses côtés en sachant ce qui allait m'arriver d'ici quelques mois.
Ensemble, nous tournâmes notre regard vers Gabrok. Allyson lui avait prodigué des soins et avait même réussi à retirer ce qui le liait à ce sorcier, ou du moins le sort qui l'avait poussé à remplir certaines missions pour lui. Dean avait décidé de le libérer de ses chaînes après une longue discussion sur les pour et les contre, à laquelle Aslander avait participé de vive voix. Ma confidence sur le fait que Gabrok était mon Lothar avait sûrement dû jouer en la faveur du lycan. L'animal à quelques mètres de nous poussa un grognement dans son sommeil avant de s'allonger de tout son long en soupirant. Je relâchai ma respiration. Je n'avais aucun doute sur la présence de Gabrok dans ma vie. Il était là pour quelque chose. Pour une dernière compréhension de ma part. Peut-être même pour que nous terminions notre boucle à deux.
Je posai de nouveau mon regard sur Aslander. Il frôla ma joue du revers de ses doigts et je fermai mes yeux pour savourer sa caresse. Pourquoi éprouvai-je tant d'émotions face à son simple contact ? Pourquoi était-ce si facile de se laisser happer par nos sensations l'un pour l'autre ? J'avais rarement éprouvé cette attirance pour une autre personne. Je n'avais jamais vraiment connu cette tendresse, hormis avec Abba et peut-être Gabrok quand nous étions encore dans notre meute. Malheureusement, après tout ça, il n'y avait eu que douleur, souffrance, traîtrise, mensonges, pactes et meurtres.
— À quoi penses-tu pour être si sombre ? souffla Aslander. Je ne te forcerais pas à venir si ce n'est pas...
Je posai mon doigt sur sa bouche. Ma main glissa sur sa joue et la caressa avec envie et tendresse. Il y avait une légère barbe ici et j'aimais la sentir sous mes doigts.
Je pris une profonde inspiration et décidai de dire la vérité à Aslander. Ce n'était qu'un juste retour des choses après ce qu'il m'avait dit, mais aussi ce qu'il avait fait pour m'aider.
— Il y a longtemps, murmurai-je, une troupe de lions a attaqué une meute de loups. Elle en a décimé tous les membres. Hormis deux personnes.
Le regard d'Aslander se fit triste, mais heureusement je ne vis aucune pitié. Juste une profonde tristesse pour des frères morts pour protéger les leurs.
— Gabrok et une certaine Miazara'Laha'Vor, soufflai-je en déglutissant.
Rien que le fait de prononcer ce prénom, ce patronyme me rappelait des souvenirs dont j'aurais préféré oublier l'existence même. Et pourtant, c'était mon histoire. C'était ma vie.
— Tu n'es pas obligée, Siobhane, chuchota Aslander en frottant son nez contre le mien. Je te demande de venir avec moi avec tous tes bagages.
— Je veux que tu saches ce que j'ai fait avant de me donner ton amitié entièrement, Aslander, rétorquai-je, sérieuse. J'ai besoin que tu saches la vérité.
Il finit par hocher la tête après m'avoir scruté pendant une bonne minute en silence. Je repris mon récit en tentant d'être le plus claire possible.
— Ces deux survivants ont perdu tous leurs proches cette nuit-là et ne s'en sont jamais vraiment remis. Pour Miazara, l'Alpha de cette meute était comme un père. Le père qu'elle n'avait jamais eu. Et Gabrok, un frère, au-delà d'être un membre de sa meute. En tant que futur Guide de son peuple, elle aurait dû être capable de les protéger, mais elle a échoué.
Je tentai de ne pas complètement me replonger dans tous ses souvenirs, mais les images défilaient.
— Quand elle a compris qu'elle n'avait pas assez de pouvoir pour détruire la personne responsable de ce carnage, elle a décidé d'en trouver. Même si cela signifiait sacrifier des innocents pour atteindre son but. L'homme que tu as vu aujourd'hui, il a reçu des âmes en échange de pouvoir. Du pouvoir brut que j'ai acquis en tant que Mage, en tant que Miazara'Laha'Vor. Guide spirituel de tous les loups présents sur cette planète.
La main d'Aslander prit la mienne et la serra doucement.
— J'ai passé des siècles et des siècles a amassé le pouvoir nécessaire pour notre vengeance, soufflai-je si bas que j'en eus presque le souffle coupé. Aloysius ne m'a pas simplement retiré mes pouvoirs, mais il a fait en sorte que je paie le prix pour chaque fois où j'ai fait pencher la balance de la vie. J'ai volé des âmes, je les ai marchandées et j'en ai tiré un profit. Des âmes qui auraient dû rester encore longtemps sur cette planète, Aslander. Alors la simple malédiction d'être humaine était juste un plus pour Aloysius afin de me faire comprendre à quel point les existences que j'avais volées étaient toutes aussi importantes et pourtant si fragiles. Oh, je n'ai pas tué que des humains, j'ai tué bien d'autres personnes.
— Je ne suis pas sans bagages meurtriers non plus, admit Aslander en grimaçant.
Je savais de quoi il parlait et ce n'était pas comparable.
— Tu as fait ça pour sauver ton royaume, Ani, contestai-je.
Son sourire pointa face au surnom que j'avais utilisé par envie. Il tapota mon nez et je le fronçai, acceptant cette marque.
— Alors, on est intime maintenant ? se moqua-t-il. Tu sais, ma mie, je pense que je vais t'amener de force en Australie. Tu iras voir des hommes qui se roulent dans la terre avec Warren.
Je ne pus retenir un léger rire et frappai doucement son torse. Il retint mon poignet et finit par embrasser la paume de ma main.
— Je n'ai aucune excuse pour avoir tué tous ces gens, murmura Aslander. Ne me donne pas le crédit d'avoir fait ça pour sauver mon peuple.
— C'était ton devoir que de te mettre entre l'ennemi et ton peuple, arguai-je.
— Et c'était de ton devoir que de poursuivre celui qui avait anéanti ta famille, une partie de ton peuple, rétorqua l'Empereur en se penchant vers moi. Ce que tu as fait pour en arriver là n'est peut-être pas tout blanc, mais j'ai fait aussi des choses que je ne considère pas comme braves ou légales pour régler certaines affaires. Ai-je été puni pour ça ?
— Le temps le fait à ta place, soufflai-je, en connaissance de cause.
Il leva un doigt en grimaçant.
— Point marqué.
— Au-delà d'avoir fait toutes ces choses, la dernière que j'ai faite est pourtant la moins pardonnable. Tu ne pourras pas dire que ça l'est, car tu as toi-même fait des choses impardonnables.
— Même le plus pur des esprits connait parfois de sombres périodes.
Je hochai la tête. Il avait raison, cependant cela ne changeait en rien mes actes et je devais en porter le poids sur mes épaules.
— J'ai fait à de nombreux loups ce que le Mage de Siadhal lui a fait, confessai-je en détournant le regard.
Je sentis tout le corps d'Aslander se crisper. Il tenta de s'écarter pour se donner de la contenance et je le laissais faire. Car il avait le droit d'être dégouté par mes actes. Il avait le droit de les juger.
— Peut-être pas dans les mêmes termes que Siadhal a pu subir, mais j'ai poussé nombre d'entre eux à entrer dans une guerre qui n'était pas la leur. Je les ai forcés à se battre pour une cause qui n'était pas la leur et pour ça, je m'en voudrais toute ma vie.
— Tu as utilisé ton pouvoir de Mage ? murmura Aslander.
— J'ai utilisé mon rôle de Celle-Qui-Hurle pour rallier des meutes entières sous ma bannière dans le but unique de décimer le Mage qui avait tué toute ma famille.
Aslander releva son regard sur moi, surprit.
— Tu as donc vraiment tué un Mage.
— Tout comme toi, soufflai-je. C'est interdit par nos lois de tuer l'un des nôtres. Et je pense comprendre pourquoi tu n'as pas été tué pour l'avoir fait.
Il haussa un sourcil, mais j'écartai cette phrase par un geste de la main. Je posai de nouveau mes pieds par terre et observai l'écart entre nous avec une légère angoisse. Voilà pourquoi j'avais tenu à ce qu'il sache tout, avant de me proposer de venir avec lui.
— Nos rangs ayant déjà perdu l'un des nôtres et un Guide en plus de ça, les Anciens ont décidé qu'en perdre deux serait trop à supporter. Alors, Aloysius s'est chargé de mon cas. C'était il y a presque quarante ans maintenant. Pas de pouvoirs et des âmes à sauver. Le seul moyen étant de suivre mes visions et si je ne le fais pas, mon corps se détruit.
Aslander frotta sa nuque. Après un moment de silence, il posa sa main sur ma cuisse qu'il serra doucement. Il m'offrit un demi-sourire.
— Tu as sauvé beaucoup d'âmes, n'est-ce pas ?
Et chacune d'entre elles m'avait rapprochée de la mort. Car la dernière qui aurait pour équivalence celle de l'homme, du Mage que j'avais tué, était la mienne. Voilà ce qu'Aloysius avait voulu me faire comprendre.
— Pas assez, murmurai-je.
— Tu ne peux pas sauver tout le monde, Siobhane, insista Aslander.
— Certes, mais je peux en sauver certains. Ce n'est pas anodin si j'ai commencé à avoir des visions sur toi, Ani. Et j'aimerais que tu le comprennes.
— Je suis en danger ? comprit Aslander.
— Je ne saurais le dire avec exactitude. J'ai tendance à voir Indra plus que toi, mais cela ne change rien au fait qu'il faut que je trouve quelque chose.
— Alors, tu viens.
Il tenta de cacher le petit sourire qui grimpait, mais je le vis et décidai de renouer un contact avec lui après lui avoir avoué tout ça. Je ne lui avais pas révélé tous les détails de la tragédie qu'était ma vie, mais il n'avait pas besoin de le savoir. Pas tout.
Pas pour la petite fille qui avait payé le prix de la vie de celle de Gabrok.
Pas le petit garçon qui était mort de mes pouvoirs.
Mes démons étaient mes démons et le resteraient.
— Si tu veux bien d'une vieille branche comme moi pour t'aider à savoir ce qui te pend au nez, oui, confessai-je gênée.
— Tu es plutôt bien conservée pour une vieille branche, minauda Aslander en prenant ma joue en coupe.
Il se pencha et pressa son front contre le mien. Nous restâmes ainsi pendant quelques secondes avant de nous redresser en même temps. Je lus dans son regard la même envie qui me titillait le ventre. Je me penchai un peu plus et mes lèvres frôlèrent les siennes.
Sa main glissa sur ma nuque et il appuya notre baiser, glissant sa langue dans ma bouche en émettant un doux son. Je m'accrochai à son t-shirt pour savourer cet échange. Ce baiser, même si je l'avais commencé, il le guida, le poussa jusqu'à sa limite et il le brisa en reculant avec le souffle court.
— Merci de m'avoir dit tout ça, Mia.
Un nouveau surnom ? Je ne pus retenir un sourire en sachant qu'il utilisait mon patronyme de Mage.
— Merci d'avoir écouté, Ani.
* * *
Le jour se levait à peine quand je sentis une énergie toute particulière se réveiller au creux de moi. Je me glissai hors du lit où Aslander avait réussi à s'assoupir aux premières lueurs de l'aube. J'enfilai mon peignoir en soie et descendis les escaliers rapidement. Je vis Lothar assoupi lui aussi dans mon canapé, Gabrok non loin de lui. J'ouvris la porte en silence et mon cœur cessa de battre un instant quand j'aperçus mon frère, à la lisière de la forêt. Il portait cette vieille cape que nous héritions tous de notre prédécesseur en général.
Je marchai lentement vers lui, ne voulant pas qu'il s'évapore. Le sachant ici et le fait qu'il m'ait laissé le sentir me soufflait qu'il n'allait pas partir comme ça.
— Siobhane, souffla-t-il en repoussant sa capuche de son visage.
Je déglutis et m'inclinai devant lui en déglutissant difficilement. Je me redressai et il s'approcha, effaçant la dernière distance qui restait entre nous.
— Aloysius, murmurai-je.
— Crois-tu parfois que tu aurais fait les choses différemment si j'étais arrivé à temps ?
Sa question me surprise, assez pour que je fronce mes sourcils en tentant d'y réfléchir.
— Tu ne peux pas voir tout ce qu'il se passera à l'avance, mon frère, soufflai-je. Mes décisions ont été les miennes et rien que tu aurais pu dire ne m'aurait fait changer d'avis.
— C'était ma décision de te mettre dans la meute d'Abba, souffla Aloysius. Ai-je eu tort ?
Le voir douter me perturbait. Regrettait-il certaines décisions ? Je ne pensais pas. Il y réfléchissait juste. Peser encore le pour et le contre.
— Abba est devenu mon Alpha, confessai-je. Demande à n'importe quel loup ce qu'il aurait fait en voyant sa meute décimée.
— Tu n'es pas une louve, Siobhane. Et tu as dû l'oublier en chemin.
— Tu m'as toujours dit que devenir une Guide serait le plus grand dilemme de mon existence, car toute ma vie je serais prise entre deux feux. Celui de l'animal que je protège et celui de mon devoir de Mage. Celui de devenir l'une des leurs et de rester l'une des nôtres.
Un long silence s'étendit. Je pris une profonde inspiration, décidant de ne pas m'attarder sur mon existence, mais sur celle de quelqu'un qui m'était cher à présent.
— Tu as fait venir Aslander ici.
J'avais deviné facilement ce fait même si Aslander n'avait fait que le sous-entendre dans une de nos conversations.
— Pour m'aider, n'est-ce pas ? soufflai-je. Tu savais que Margygr viendrait. Tu savais déjà ce dont était capable Aslander.
Il ne dit rien à ça et cela m'irrita un peu, mais pas jusqu'à me faire oublier un point important.
— Je dois partir avec lui c'est ça ?
— Tes visions t'ont toujours apporté des réponses que tu n'as pas encore fini de découvrir. À toi d'écouter ce que te dit ton instinct. N'oublie pas ta première mission.
— Aslander est-il la dernière âme que je dois sauver ? murmurai-je.
Lentement, Aloysius pivota vers moi et me regarda de ses magnifiques yeux violets.
— N'as-tu donc pas encore compris quelle âme j'essayais de sauver en te faisant passer par tout ça, Miazara ? souffla Aloysius, presque impatient. N'as-tu donc rien appris au cours de ces quarante années ? N'as-tu donc rien vu dans les yeux de Gabrok ?
Je détournai le regard, ne supportant pas les reproches de mon frère. Depuis toujours, il avait eu une place trop importante dans mes relations pour que j'aille au-devant de lui. Il n'avait pas été là au moment où j'avais basculé dans l'ombre.
S'en voulait-il ? Je n'en savais rien, en tout cas, je crois sincèrement qu'il essayait de rattraper certaines actions qu'il n'avait pas su gérer.
— Aslander a besoin de ton aide. Va avec lui. Peut-être comprendras-tu enfin pourquoi je t'ai fait subir tout ça et peut-être comprendras-tu enfin pourquoi ton chemin croise le sien maintenant.
J'ouvris la bouche pour ajouter quelque chose, mais Aloysius avait déjà disparu. Je serrai mon poing sur mon peignoir, peinée de voir que j'étais encore très liée à lui. Que ces réactions me poussaient à réfléchir, parfois bien trop.
Quand je rentrai dans ma petite cabane, je sus que ce serait la dernière fois que je la verrais. Je commençai donc à rassembler mes affaires. Nous ne rentrions pas en avion, mais bien par les voies magiques. Lothar et Aslander finirent par se réveiller et je leur préparai un rapide en-cas pour qu'ils prennent des forces. Lothar s'amusa à taquiner Aslander sur le fait que je rentrais avec eux et ce dernier réussit à embêter son frère d'armes en minaudant sur Ashelia, qui n'était autre que la Grifter de Lothar. L'équivalent de sa garde rapprochée. Elle fit son apparition dans la matinée, mais resta silencieuse et observatrice.
Quand Dean débarqua à son tour, j'avais déjà réuni trois valises. Ce qui était largement suffisant pour mes effets. Le reste pouvait être stocké ici. La nourriture serait récupérée par Dean et sa meute.
Tessa et Allyson étaient prêtes à ouvrir un petit portail magique pour nous permettre de rentrer directement en Australie. Ça pouvait prendre un peu de temps à préparer et Aloysius aurait pu nous transporter facilement, mais les filles voulaient le faire.
J'eus donc droit à un petit moment avec mon sauveteur. Dean semblait vraiment ému par ma décision de partir et de ne pas revenir avant la fin. Il avait noué ses mains dans son dos, sûrement pour se retenir de me prendre dans ses bras. Cet homme m'avait sûrement permis de sauver beaucoup d'âmes sur cette planète et cela le rendait tout aussi important à mes yeux. Très important. Cet homme presque intemporel était bon, altruiste et un meneur comme je les avais toujours respectés. Il faisait passer les siens avant son bien-être. Dean aurait pu être un Alpha comme ceux de l'Ancien Temps. Il aurait été un grand personnage, tout comme il l'était maintenant.
— Ce n'est pas un adieu, souffla Dean.
Je haussai mes épaules, ça l'était un peu quand même.
— J'ai une promesse à te tirer avant que tu ne partes, confessa Dean en baissant son regard sur nos pieds.
J'attendis, impatiente et surprise. Que pouvait-il vouloir d'une femme quelconque comme moi ? Je n'étais même pas sa louve.
— Si tu sens tes derniers jours venir, murmura Dean en se penchant contre mon oreille. Fais-moi mander, Miazara.
Il se redressa et sa main fit le tour de ma joue, sans me toucher. Je déglutis, sentant les larmes poindre derrière mes yeux. Je lui rendis son geste et m'inclinai.
— Je ne saurais jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi, Dean. Je te promets de te faire venir quand la Grande Nuit me recouvrira de son obscurité.
— C'est tout ce dont j'ai besoin.
Je vis Killian arriver et il me souleva dans ses bras. Je refermai mes mains sur sa nuque et embrassai sa joue en riant. Il me pressa contre lui jusqu'à me couper le souffle. Plusieurs souvenirs me parvinrent et j'étais tous dedans. Il pensait beaucoup à moi et cela me réchauffa l'âme. Aloysius avait mis Dean sur ma route pour une raison et je commençai seulement à comprendre pourquoi. Abba ne pourrait jamais être remplacé dans mon cœur, mais Dean avait pris une place toute semblable. Tout comme Killian, Curtis, Allyson, Tessa et tous les autres.
Comme ils allaient me manquer.
Comme j'aurais aimé faire partie de leur meute.
Je ne vis pas tous les gens de Dean, mais une bonne partie. Quand je revins après une bonne heure à avoir fait le tour de Bear Creek Village, Allyson et Tessa avaient terminé leur magnifique portail. Il brillait, scintillant d'une couleur or au milieu de mon jardin. Aslander et Lothar m'attendaient, côte à côté. Dean et Aslander se donnèrent une accolade bourrue et Lothar fit la même chose avec l'Alpha, mais aussi le second. Ashelia était déjà passée de l'autre côté avec tous mes bagages.
Je pivotai une dernière fois vers mes amis de longue date. Je tentai de garder leur souvenir gravé dans ma mémoire pour toujours.
Du moins, pour le reste du temps que j'avais à vivre sur cette planète.
La main d'Aslander prit la mienne et la pressa doucement. Mon destin changeait tout doucement et se déposait entre les mains de cet homme. En étais-je si surprise que ça ? Je pris une longue inspiration et l'observai.
Non. Pas vraiment.
Je fis un pas et il me suivit, passant le portail à mes côtés pour démarrer le dernier chapitre de ma vie.
*
* *
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Hello tout le monde ! ☺️ Comment vous allez ? Je vous avoue que moi je suis au bout de ma vie : entre les longs trajets et l'emménagement, je suis un déchet vivant, oui, oui ! 😪😴😩 Mais bon, je ne vous oublie pas pour autant 😋
Un petit point sur tout ça ? Quelle question !
Bon, je peux dire sans trop me tromper qu'avec ce pdv, on clos la première partie de Whispers et donc la suite sera la deuxième et dernière partie ! Tout va bouger, vous allez découvrir pas mal de nouvelles choses : j'ai hâte ! 😀 On va toucher d'un peu plus près la légende arthurienne et on reverra le méchant un peu fou qu'on avait aperçu il y a quelques pdvs ! Prêtes ? 😇
Je vous embrasse et vous aime 💕💕💕
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