Chapitre 2.
« Seule face à mon reflet, aucune symétrie » -Nekfeu
J-304
[Pdv : Carrie]
C'était la première fois que je mettais vraiment un pied dehors depuis que j'étais arrivée. Deux mois déjà.
A l'embrasure de la porte j'hésitais à déposer mon pied sur la première marche d'escalier. Le vent fouettait déjà mon visage alors je suis rentrée à nouveau à l'intérieur pour me couvrir. Histoire de me mettre quelque chose d'un peu plus chaud sur le dos.
La fin du mois d'octobre était plus froid que dans mes souvenirs. C'était étrange pour un mois comme celui-ci d'ailleurs car à San-Diego octobre est censé être un mois encore assez chaud. Tant pis.
Je m'étais munie d'un gilet à capuche, et de lunettes de soleil puis m'étais dirigée en direction du centre ville à pieds. Je suivais à la lettre les indications que m'avait précieusement fourni internet puis me trouvais rapidement à destination. Après quelques minutes de recherche supplémentaires je m'étais rendue dans un premier temps à l'intérieur d'une petite boutique vendant de vieux objets à prix plutôt bas. Le peu d'argent que me laissait Isaac m'avait permis d'acheter deux trois trucs au vendeur et au moment de payer celui-ci me dit :
Vendeur- Je vous ai déjà vu quelque part, je crois bien...
Carrie- Oh, on me le dit souvent mais je ne me souviens pas de vous pour être honnête, dis-je innocemment.
Pitié qu'il ne me reconnaisse pas. Je prenais déjà trop de risques à sortir sans qu'Isaac le sache, je ne voulais pas en plus devoir me retrouver entre de mauvaises mains. J'avais écourté rapidement notre discussion pour ne pas prendre trop de risques supplémentaires puis étais sortie tête baissée, revissant au passage ma capuche sur ma tête. J'avais tracé mon chemin en évitant de nombreux regards pesant, puis me rendis jusqu'une autre boutique pas loin. J'étais ressortie aussitôt avec l'objet de mes convoitises entre mes mains.
Pour être honnête je n'avais pas eu assez pour payer alors j'avais préférée être rapide en sortant. Je devais tout faire assez rapidement et revenir au plus vite à la maison avant Isaac.
Je suis sûre que lorsque il le saura, s'il le sait un jour, il me tuera. Jouons la carte de la sécurité.
Au coin de la rue, mes bras surchargés heurtèrent une personne et tout ce que je portais tombait violemment à terre. Ma capuche avec le vent s'était envolée, et en me baissant mes lunettes avait glissées de mon nez. Merde, merde, et re-merde.
Ce qui me semblait être la silhouette d'un homme, se mit à genoux pour m'aider à ramasser tout ce bazar mais je me contentais de baisser la tête et de regrouper mes affaires au plus vite.
Homme- Je suis désolé, attendez je vous aide...
Homme- Tout va bien ? Demanda-t-il après quelques secondes sans avoir obtenu ne serait-ce qu'un regard de ma part.
J'avais hoché la tête rapidement, puis je continuais à chercher mes lunettes de soleil un peu paniquée. Si je ne les trouvais pas rapidement c'en était fini pour moi.
Homme- Vous cherchez quelque chose ?
J'avais acquiescé tout en me relevant les bras chargés et mes yeux croisèrent inéluctablement les siens. Mes lunettes enfin retrouvée et maintenant dans ma main, l'expression de son visage se faisait de plus en plus précise lorsqu'il commençait à comprendre qui j'étais. Merde.
Homme- Mas attendez... Je sais qui vous êtes...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que j'étais partie en courant dans la direction opposée, jetant au passage mes lunettes de soleil contre le bitume. Il fallait que je m'en aille, et il aurait fallut que je sois discrète aujourd'hui mais c'était raté pour cette fois-ci apparemment.
Je bousculais pas mal de personnes et j'entendais au loin les cris de l'homme se rapprocher de plus en plus. Il ne voudra pas me lâcher, j'en suis sûre. Après une course effrénée j'avais trouvé une ruelle sombre à ma droite dans laquelle me cacher. Mon souffle court, je continuais de courir au fond de cette ruelle tout en tapotant le numéro d'Isaac sur mon téléphone. Il décrocha rapidement à mon grand bonheur.
Isaac- Allô ?
Carrie- Isaac, dis-je essoufflée.
Je m'étais cachée derrière une grande poubelle et d'ici je pouvais apercevoir l'homme qui me courrait après s'arrêter tout au bout de la ruelle, pile en face de moi. Pourvu qu'il ne s'approche pas trop, il pourrait rapidement me remarquer.
Carrie- Isaac, chuchotais-je.
Isaac- Un problème ? L'entendis-je dire un peu inquiet.
Carrie- Un gros même. Avouais-je à mon tour.
Voyant que l'homme avait pénétré dans la même ruelle que là où je me trouvais j'étais montée à l'intérieur d'une grande poubelle discrètement. Je continuais donc ma conversation avec Isaac en chuchotant :
Carrie- Je suis sortie.
Isaac- Je vais te tuer.
Carrie- Même, qu'un homme m'a reconnu et je suis dans la merde. Il m'a courut après.
Isaac- T'es où ?
Carrie- Je sais pas, dans une poubelle.
Isaac- Carrie... Bordel.
Carrie- Désolée, vraiment désolée, fallait que je sorte !
Quelques bruits de bières roulant au sol me rappelèrent que celui qui me chassait était toujours là, pas loin. Je me tus, m'empêchant même de respirer et j'entendais Isaac me demander au téléphone :
Isaac- Carrie ? Carrie ?
Isaac- Tu ne peux plus parler c'est ça ?
Après quelques secondes de silence supplémentaires, il me chuchota :
Isaac- Essaye au moins de me dire le nom de la rue la plus proche, essaie de te rappeler Carrie, que je puisse venir te chercher.
Du verre se brisant contre un mur me fit sursauter, et j'essayais de me rappeler de toutes mes forces le nom inscrit sur la plaque bleue à l'entrée de la rue. Il fallait que je me souvienne.Souviens-toi Carrie plus vite.
J'ouvrais les yeux d'un coup d'un seul, comme foudroyée par la réponse et chuchotais rapidement à Isaac :
Carrie- Isaac, Isaac... Bordersize Street.
Isaac- C'est pas loin de là où je suis, j'arrive, ne bouge surtout pas et ne raccroche pas.
Mon souffle commençait à s'accélérer lorsque l'homme se décida à parler. Vu le volume de sa voix, il ne doit pas être très loin de là où je me trouve, il doit être plutôt près d'ailleurs.
Homme- C'est toi qui passe sans arrêt aux infos pas vrai ? Il paraît qu'on récolte une sacré somme si on te chope et que l'on te rapporte aux flics.
Mon cœur tambourinait tellement fort dans ma poitrine que je l'entendais presque résonner à l'intérieur de cette sale poubelle. D'ailleurs je commence à manquer d'air, et l'odeur est insupportable, ça me rappelle de très mauvais souvenirs. Être enfermée de cette façon, trembler sous les menaces d'un homme qui me promet de me faire du mal dès qu'il aura mit la main sur ma petite personne. Quelques flashs des boîtes me reviennent lorsque l'homme se met à dire d'une voix sadique :
L'homme- Et il paraît que l'on a encore plus d'argent si on te livre à ce groupe cubain. Tu sais celui de ton père. Ruiz pas vrai ? Ce serait drôle de te voir récolter ce que tu as semé dans notre beau pays : la zizanie. Ce serait marrant de savoir que tu retournes d'où tu viens, non ?
Il avait rit. Décidément j'avais toujours l'impression de tomber sur de sacrés psychopathes. J'avais du mal à respirer désormais, l'air me manquait un peu trop, il faisait chaud, ça sentait horriblement fort et je commençais à renoncer un peu plus à chaque secondes à rester cloîtrée ici. Mes souvenirs refoulés m'oppressaient de plus en plus et je me demandais incessamment si je ne devais pas plutôt affronter la vérité en face.
Quelques gouttes perlaient de mon front en sueur, je transpirais. Peut-être provenait-elles de mes yeux finalement, je pleurais. Peut-être des deux en fait. De toutes façons j'étais trempée de la tête au pied et l'atmosphère devenait trop insoutenable pour ma petite personne et mes souvenirs. Pile au moment où j'avais décidé de sortir, à mes risques et périls, j'entendis un moteur gronder et une voix crier à l'homme qui me pourchassait :
?- Vous aussi vous l'avez vue !
Homme- La fille ?
?- Oui, celle dont tout le monde parle à la télévision ! Il paraît que c'ets une vraie mine d'or celle-là !
Homme- Je ne suis donc pas fou, c'est bien elle !
?- Oui, cette délinquante est partie en face, sur Pain Street !
Homme- Ah bon ? Je vais y faire la peau à cette petite salope !
Je retenais ma respiration tant que je le pus et d'un coup d'un seul le couvercle de la poubelle s'ouvrit. J'avais sursauté, puis croisé les bras au dessus de ma tête pour me protéger. L'air frais de dehors me fouettait de nouveau le visage et le peu de lumière que m'offrait cette ruelle me faisait prendre conscience que quelqu'un allait bien me faire sortir de cette satanée poubelle pour que je puisse vivre bien pire. Seulement j'entendis un rire que je connaissais, à mon grand étonnement, et j'ouvris les yeux doucement pour découvrir la face de mon ami, Isaac.
Isaac- Sors de là, dit-il un sourire aux lèvres.
J'avais soufflé de soulagement et le temps que nous nous dirigions jusque sa voiture, mes bras chargés d'affaires, l'expression de son visage avait changé. Il était maintenant redevenu sérieux, et lorsque je m'attachais pour que l'on puisse reprendre la route, il me dévisageait et je m'étais arrêtée instantanément.
Isaac- Ne t'avises plus de refaire ça, si tu veux de l'aide, demande la prochaine fois.
Son ton sérieux et son visage fermé me fit rapidement penser à Zayn. Quant au mien, [de visage] il dû devenir livide. Mes ongles s'enfonçaient dans le siège de la voiture, et mes yeux se remplirent rapidement de larmes. Mais Isaac ne semblait pas y prêter attention et c'était peut-être tant mieux pour moi. Alors, j'avais fait volte-face afin de chasser mes souvenirs douloureux avec mon brun de ma satanée mémoire, puis m'étais concentrée sur le paysage que m'offrait la route afin de me changer les idées.
/Time/
Ça avait été dur de rentrer calmement, surtout lorsque le reste du trajet fut sous les cris graves d'Isaac.
« Mais t'es folle ? T'es inconsciente ou quoi !? » et patati et patata.
Je n'avais répondu à aucune de ses questions et ça l'avait rendu fou de voir que je n'en avais pas grand chose à faire de ce qu'il disait. Il essayait de comprendre mais il n'y avait pas grand chose à savoir au final. Je voulais juste avoir quelque chose à faire, trouver un travail, et ne plus dépendre de personne. Je voulais recommencer une vie, en bonne et due forme.
Il avait jeté de façon plutôt violente ses clefs sur la table et m'avait regardé rentrer à mon tour à l'intérieur de son chez soi avec de gros yeux. Il s'était tellement énervé que ses pupille étaient injectés de sang, et les veines de ses bras ressortaient légèrement. Il ne me comprenait pas, et en plus de ça j'avais ce satané sourire scotché aux lèvres parce-que c'était tout ce que je savais faire à ce moment précis : être insolente.
Isaac- Dis-moi quelque chose ! Parle-moi ! Explique-moi ! Pourquoi t'es sortie ? S'énerva-t-il.
Je m'étais postée en face de lui, mes affaires à bouts de bras et avais déclaré calmement :
Carrie- Cesses donc te t'affoler et de me materner, je vais bien.
Isaac- Tu vas bien parce-que je suis arrivé à temps ! Qui sait ce qu'il aurait pu te faire ce type ! Crie-t-il.
Carrie- Je me serais débrouillée, répondis-je en haussant simplement les épaules de façon nonchalante.
Isaac- NON ! C'est pas cette réponse que j'attendais Carrie ! Tu ne te serais pas débrouillée, parce-qu'il t'aurait livré à la police ou encore pire au cartel ! Cria-t-il.
Son humeur changeante me fit prendre peur, il me ressemblait dans sa façon de faire et ça me déplaisait de savoir qu'il pouvait être comme moi. Personne ne doit agir de la même façon que moi, parce-que personne ne me ressemble, et personne ne le doit.
Isaac- T'aurais pu crever bordel, tu le sais ça ?! Cria-t-il encore un peu plus fort.
Carrie- Et alors ! Enchaînais-je.
Carrie- Peut-être que tu aurais été plus tranquille après ça ! Dis-je au bord des larmes.
Il s'approchait dangereusement et puis cria :
Isaac- Maintenant que t'es rentrée dans ma vie tu sors plus !
Son doigt était posé sur ma poitrine comme si je ne savais pas que c'était à moi qu'il parlait.
Isaac- Tu veux toujours faire du mal aux gens, parce-que t'arrives jamais à gérer le mal que tu ressens au fond ! Et tu sais quoi, je sais ce que c'est ! Moi aussi figures-toi je sais faire des choses seul ! Je sais tout ce que t'as traversé, tout ce que t'as omis de me dire volontairement ou pas !
Il criait tellement fort que je cru entendre mes tympans exploser, et j'avais l'impression que ce serait le cas de ses veines dans quelques instants s'il ne se calmait pas.
Carrie- S'il te plaît Isaac, calme-toi...
Isaac- Non je me calme pas ! Dit-il hors de lui.
Isaac- Harry... Me chuchota-t-il en s'approchant un peu plus.
Isaac- May, Kaya, Orlane, Derek... Continua-t-il en me poussant vers le fond du salon.
Isaac- Niall, Selena, Liam, Lana...
Je reculais de plus en plus en me bouchant instantanément les oreilles, les yeux remplis de larmes.
Isaac- Et... Zayn. Ça te dit quelque chose pas vrai ? Ça fait mal non ? Me dit-il ses yeux plantés dans les miens un étrange scotché sur le bord des lèvres.
C'était le coup fatal, le coup de trop. Comme un coup de massue à l'arrière de mon crâne, ce nom était représentatif de mon chaos intérieur. Zayn.
Mon dos heurta le mur, et j'avais l'impression de toucher le fond. Cette expression que ma conscience me chuchotait sans cesse, « tu touches le fond Carrie », était très certainement à double sens. En plus te toucher le fond de la pièce avec mon dos, j'avais touché le fond psychiquement et pas qu'un peu. Ma situation ne pouvait pas être pire et je me demandais si être dans la poubelle tout à l'heure ne serait pas plus confortable que la situation dans laquelle je me trouvais. Des sanglots éclatèrent et il me semblait que c'était les miens. Mais ils étaient loin, tellement loin. De grands bras m'entourèrent et je ne savais plus ce qu'ils voulaient dire, ce qu'ils signifiaient.
Isaac- On n'oublie jamais une vie, qu'on le veuille ou non. Et même si tu as essayé d'en entamer une nouvelle, ce n'est que dans la continuité de la précédente. Rien n'efface le passé, et inconsciemment, en ne voulant pas reproduire tes erreurs tout ce que tu feras c'est te remémorer les fautes commises et donc tu vas ressasser ton passé sans cesse. Garde à l'esprit que cette illusion dans laquelle tu te berces, il n'y a que toi qui peut en sortir.
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YO TOUT LE MONDE C'EST QUEENIE BABE (comme fouiny babe tahu)
That's the second one !
Ma famille est au courant de ma vie secrète de wattpadienne, du coup j'arrive plus à poster ça me crispe mdr J'imagine que ça passera ahah !
Sooooo, questions :
→ Carrie ? Isaac ? Pourquoi il/ elle a fait ça ?
Bisous d'amour ! Xx Chloé
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