🌕Chapitre 65.
Le cours venait à peine de commencer et j'étais déjà sur mon portable à regarder le dernier texto que j'avais envoyé à Derek, hésitant à en renvoyer un. Alors que j'en écrivais un que j'effaçais peu après, j'entendis le professeur prononcer le nom Stilinski, ce qui me fit relever la tête. Il voulait que mon frère lise. Mon frère se leva alors après avoir essayé de faire comprendre au prof qu'il ne voulait pas lire et vint au pupitre pour lire l'extrait. Je voyais qu'il n'allait pas bien et cela me fit froncer les sourcils. Il avait du mal à lire, les lettres formaient quelque chose d'incompréhensible pur lui la plupart du temps et c'était sûrement ce qui était en train de se passer maintenant.
"- Stiles, tu vas bien ?" Demandai-je en me levant.
Il manqua de tomber et se rattrapa au pupitre. Je m'avançai soudainement et arrivai auprès de lui.
"- Je peux l'emmener à l'infirmerie ?" Demandai-je.
M. Yukimura hocha la tête et je vis la main de Scott se lever au moment où nous sortîmes de la salle mon frère et moi. La porte s'ouvrit peu après nous alors que je m'empressai d'emmener Stiles dans les vestiaires. Scott arriva incessamment sous peu alors que je demandais à mon frère de bien respirer en lui demandant si c'était bien une crise de panique que j'avais identifiée. Il se tenait aux murs.
"- Stiles, assieds-toi par terre !" Demandai-je.
Il partit s'accrocher aux robinets et observa le miroir en répétant que c'était un rêve, juste un rêve.
"- Stiles, regarde-moi."
Il semblait nager en plein délire et répéta qu'il allait se réveiller.
"- Stiles, regarde-moi ! C'est la réalité ! Regarde-moi et compte mes doigts.
- Tes doigts ?" Demanda Scott.
"- C'est comme ça qu'il sera fixé sur rêve ou réalité. Stiles, compte mes doigts avec moi."
Il se retourna et observa mes doigts que nous comptâmes l'un après l'autre ensemble. Il eut du mal mais s'en sortit. Il comprit que j'en avais bien dix et je lui demandais s'il voulait compter ceux de Scott pour en être sûr mais il sembla se calmer une fois avoir vérifier le nombre de doigts que j'avais.
"- Tout va bien, petit frère... Tout va bien.
- Non..."
Il se laissa tomber contre le mur et s'assit par terre.
"- Non, tout ne va pas bien. Qu'est-ce qui m'arrive ?
- On va trouver." Assura Scott. "Et ça ira.
- Ah oui ? Et toi ?" Demanda-t-il à son ami. "T'arrives pas à te transformer, Allison est hantée par sa tante et je perds la boule.
- Stiles, tu ne perds pas la boule.
- Arrêtes de te voiler la face, Lizzie. Admets-le. On ne peut pas faire ça. On peut pas. On peut pas aider Malia, t'es la seule de nous qui se porte bien. On peut plus aider.
- On peut toujours essayer." Assurai-je. "On n'a pas abandonné jusque là. Pourquoi maintenant ? On peut essayer.
- Elle a raison." Confirma Scott. "On peut toujours essayer."
Je souris à Scott pour le remercier et me retournai vers mon frère avant de le prendre dans mes bras. Je me sentais en-dehors. Vraiment. Car pour une fois, je ne comprenais pas ce que ressentais cette deuxième partie de moi. Pour la première fois de ma vie, cette ombre autour de lui, je ne la comprenais pas, et je me sentais délaissée et stupide de ne pas pouvoir le comprendre.
***
Après que Malia se soit introduite au lycée pour retrouver sa poupée et que les jumeaux aient essayé d'aider Scott à se transformer afin de rendre à Malia sa forme humaine, nous nous retrouvâmes tous à la réserve naturelle pour l'exécution de notre plan qui ne rendait personne serein.
"- Ca ne va pas faire plus de mal que de bien ?" Demanda Lydia.
"- On empêche un père de tuer sa fille.
- En fait, on essaye d'empêcher un homme de tuer un coyote qui est sa fille qu'on ne sait pas comment retransformer en fille.
- Tu sais Isaac, je trouve que depuis que tu t'es fait mordre tu es beaucoup plus pointilleux, sarcastique, cynique et pessimiste donc si tu pouvais parler pour nous faire avancer, c'est à dire pour dire quelque chose de constructif, ce serait assez sympathique, merci. Sans vouloir t'offenser bien sûr."
Isaac me regarda et arqua un sourcil alors que Stiles posa une main sur mon épaule en me souriant.
"- Toi, je t'aime.
- Je m'aime aussi."
Scott se retourna vers Allison pour lui demander si elle avait son fusil qu'elle sortit alors du coffre de sa voiture. Soudain, nous entendîmes trois coups de fusil qui nous firent nous tourner vers la maison de Tate. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.
Scott monta alors sur sa moto et l'enfourcha avant de partir en direction de la maison alors que nous lui demandions d'attendre, ce qu'il ne fit pas. Isaac et Allison partirent à sa suite et Stiles appela Papa qui expliqua que Malia avait repris la poupée. Je n'entendis pas la suite de la conversation mais Stiles lâcha.
"- C'est la poupée. C'est la poupée ?
- Si même toi tu ne sais pas ce que tu dis on est mal barrés."
Nous cherchâmes un certain temps le lien avec la poupée et c'est Lydia qui fit remarquer que sur la photo, c'était sa sœur qui tenait la poupée. C'était la poupée de sa sœur.
"- J'ai compris.
- Moi aussi... Et je crois savoir où elle... Eh, Lizzie !"
Je sortis mon portable pour appeler Scott en partant dans les bois en courant là où aussi bien mon frère que moi pensions qu'elle se rendait. Mais je tombais sur son répondeur.
"- Scott ! C'est Lizzie ! La voiture ! Elle va à la voiture ! La poupée était celle de sa sœur et était un hommage qu'on a volé. Elle va la rendre, elle va à la voiture ! La voiture !"
Au moment où j'allais raccroché, je sentis une douleur des plus violentes m'attaquer la cheville gauche et je lâchai un hurlement de douleur comme je n'en avais jamais sorti auparavant. J'en fis tomber mon portable à terre, tout comme mon genou.
Je baissai lentement les yeux vers mon pied en sentant des larmes de douleur me piquer les yeux. J'étais prise dans un piège qu'avait posé Tate. Et ça, ce n'était absolument pas une bonne nouvelle.
Je me mis de nouvelle fois à hurler en sentant une nouvelle vague de douleur me foncer dessus alors que j'essayais au mieux de ne pas bouger. Je jetai un coup d'oeil par terre, voyant flou à cause des larmes, j'eu du mal à distinguer mon téléphone dans les feuilles et encore plus de mal à l'attraper sans avoir envie de me tirer une balle ou de m'auto-amputer le pied. De justesse, je pus attraper mon portable et terminai mon message vocal à Scott.
"- Aide... Moi... S'il te plaît..." Sanglotai-je. "Je suis... J'ai la cheville piégée dans... Dans un piège à loup..."
Je raccrochai et décidai d'appeler mon père. Il était sûrement moins occupé que Scott vu que lui n'avait pas à transformer une coyote-garou en humaine. Je composai le numéro de mon père avec difficultés et entendis la sonnerie une fois, deux fois... J'eus peur d'entendre la troisième sonnerie qui indiquerait qu'il ne répondrait pas mais sa voix décrocha.
"- Allô Lizzie ? J'allais t'appeler, je...
- Papa... Aide-moi..." Pleurai-je de douleur en criant face à cette nouvelle vague de souffrance.
"- Où est-ce que tu es ? Je vous avais dit de ne pas rentrer dans le bois !
- Je sais pas." Pleurai-je de plus belle. "Papa, j'ai... J'ai mal... J'ai peur...
- J'ai appelé pour qu'on évacue le bois, des collègues vont arriver, je viens te chercher en attendant, où est-ce que tu allais ? Dis-moi où tu allais, Lizzie ?
- Vers... Vers la voiture des Tate... La voiture accidentée...
- Je viens te chercher. Ne raccroches surtout pas, reste en ligne."
J'entendis la portière puis le moteur démarré. Je commençai à trembler et, sans nécessairement savoir pourquoi, j'avais mis le haut parleur pour rester en appel avec mon père qui me demandait des nouvelles chaque secondes en entendant mes gémissements de douleur alors que je tapais un message.
"- Lizzie, tu entends la voiture ou pas ? Et ta cheville, elle est comment ?
- J'entends rien... Je vois flou, j'ai des larmes qui... Qui m'empêchent de bien voir..."
Je baissai quand même les yeux sur ma cheville et sentis mon cœur s'accélérer d'un seul coup.
"- Papa...
- Quoi ?
- Je crois... Je crois que je vois l'os...
- T'inquiète pas ma puce, ça va aller, je vais t'emmener à l'hôpital. Tu vois quelqu'un ? T'entends quelque chose ?"
Un bruit de moteur et de piège qui se referme sur un pneu qui explose.
"- Merde...
- Papa, t'es pas loin ?
- Pourquoi tu m'as entendu ?"
Je me mis à appeler mon père et je l'entendis me répondre. Je terminai d'écrire le message alors que ma vision se troublait encore plus de larmes. Mon père arriva au moment où, épuisée, je sentis mes paupières se fermer.
"- Lizzie, tu restes avec moi. On va te soigner. J'appelles une ambulance, okay ? Tu gardes les yeux ouverts.
- Je suis fatiguée... J'ai mal...
- Je suis là, d'accord ? Je suis là."
Je hochai la tête doucement alors que mon père sortit son portable pour appeler le SAMU qui arriva sûrement après que je me sois endormie. Mon père m'avait sorti la cheville de là, je ne me souviens plus comment... Mais il l'avait fait avant que je ne puisse empêcher mes paupières de se fermer et de m'effondrer dans les bras de mon père.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top