🌕Chapitre 63.

Un hurlement me réveilla en pleine nuit et en entendant la voix de celui qui le poussait, je me mis à sortir de mon lit d'une rapidité que je ne me connaissais même pas. Papa venait d'ouvrir la porte de la chambre de mon frère et s'était précipité sur lui pour le calmer et lui dire que tout allait bien.

"- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il a juste fait un mauvais rêve, Lizzie, retourne te coucher."

Je m'étais mise à paniquer. Il avait hurlé à la mort. Je ne savais pas pourquoi. Tout ce que je savais, c'était qu'en plein milieu de la nuit, mon frère s'était réveillé et hurlait comme si on avait tenté de le tuer dans son sommeil.

Quand il se calma un peu plus, Papa partit de la chambre et me demanda d'aller me recoucher après avoir demandé à Stiles si tout allait bien. Je fis mine de retourner me coucher en fermant ma porte. Mais en entendant Papa repartir, j'ouvris de nouveau ma porte pour rejoindre mon jumeau.

"- Stiles ?

- Lizzie ?"

Je refermai la porte et me rapprochai de lui, m'asseyant sur son lit.

"- Qu'est-ce qui t'arrives, petit frère ?"

Il se redressa et ramena ses genoux à sa poitrine.

"- Je sais pas. J'ai juste... Paralysie du sommeil, c'est tout.

- Tu t'es mis à hurler comme si on te tuait. C'est un effet secondaire ?"

Il leva les yeux vers moi.

"- Je pense, ouais."

J'ouvris mes bras en voyant ses yeux commencer à briller. Il tourna la tête vers moi et se plongea entre mes bras. Je le serrai contre moi en fermant les yeux et en essayant de le consoler de cette nuit qui promettait d'être courte pour lui. Il m'avoua qu'il n'avait pas vraiment envie de se rendormir et avait peur que ce qui était en train de se passer n'était pas la réalité.

"- Regarde tes doigts, Stiles. Regarde mes doigts. On en a cinq sur chaque main. Tu ne dors plus, c'est bien la réalité. Sois en sûr."

J'embrassai le haut de son crâne en le gardant contre moi. J'avais peur pour lui et commençai à me dire que j'aurai largement préféré être à sa place plutôt que de ne rien pouvoir y faire.

"- Je t'aime Stiles. Et je serai toujours là pour toi. Tu le sais, hein ?"

Il hocha la tête.

"- Si t'as besoin de quoi que ce soit. Je m'en fiche de ce que t'as besoin, juste, dis-le moi. Je suis là, tu peux tout me dire, tout me demander. D'accord ?"

Il hocha la tête de nouveau et nous nous détachâmes de nouveau l'un de l'autre.

"- Merci, Lizzie. Je t'aime aussi."

Je posai une main sur sa joue et embrassai son front avant de lui demander s'il voulait que je reste au cas où.

"- Je peux ramener mon matelas pour dormir par terre. Si t'as besoin d'être rassuré.

- T'inquiète. Je vais me débrouiller. Merci, soeurette.

- Je suis là pour ça."

Et je me levai pour rejoindre ma chambre. J'espérais que tout irait mieux au fil du temps.

Le lendemain matin, Papa était devant la chambre de Stiles avec un carton de dossier à ne pas déplacer du poste et parlait avec son fils avant de lui dire de filer au lycée et de m'emmener car ma voiture avait un problème et ne voulait pas démarrer ce matin. Il accepta évidemment et nous arrivâmes au lycée rapidement. A la recherche de Scott, il arriva en courant, effrayé de quelque chose derrière lui. Stiles l'arrêta.

"- Eh, eh, eh, ça va ?

- On dirait pas.

- Ca va.

- Non. Toi aussi tu vois des choses.

- Comment tu sais ?"

Je levai les yeux vers Stiles et soupirai. Lydia et Allison arrivèrent vers nous.

"- Parce que vous en voyez tous les trois."

Ils échangèrent un regard et nous partîmes alors en direction du lycée.

"- Eh bien qui n'est plus la folle ?

- Lydia, ils ne sont pas fous. 

- Hallucinations, paralysie du sommeil... Oui, vous allez bien.

- Ce sont juste... Les effets secondaires." Repris-je.

"- On est morts et revenus à la vie. Lizzie a raison."

La sonnerie retentit.

"- Gardons l'oeil. Lydia, cesse de te réjouir.

- De quoi ?"

Nous partîmes en Histoire et découvrîmes alors le nouveau professeur, M. Yukimura. Il expliqua qu'il avait emménagé en ville il y a trois semaines et que nous devions connaître sa fille Kira.

"- Ou pas, vu qu'elle n'a jamais parlé de ses camarades, ni invité d'amis à la maison."

Il y eut un bruit derrière nous et nous nous tournâmes vers la personne qui venait de se taper la tête contre la table.

"- Quoiqu'il en soit, la voici."

Elle releva alors la tête et le cours prit le cours en main et le commença. Elle était mignonne. Et Scott semblait bien l'aimer puisqu'il était le dernier à continuer de la regarder.

***

"- Ca va rentrer dans l'ordre.

- N'oublie pas qu'on a rallumé une balise qui attire les créatures fantastiques. Rien ne rentrera dans l'ordre."

Stiles galérait à trouver son code pour ouvrir son casier et me fit froncer les sourcils.

"- Tu t'en sors ?" Demandai-je.

"- Oui, oui."

Il essaya encore et j'attrapai son cadenas.

"- Stiles..."

Il leva les yeux vers moi et soupira avant de secouer la tête de gauche à droite. Je débloquai son cadenas en le faisant rouler pour faire son code et il ouvrit enfin son casier. Je fronçai les sourcil en voyant les yeux de Scott se mettre à briller de cette nouvelle lueur rouge.

"- Euh... Scott... Tes yeux...

- Quoi ?"

Stiles releva la tête vers lui.

"- Ils commencent à briller.

- Là ?

- Oui, là ! Scott, arrête !

- Arrête, Scott !

- Je ne peux pas le contrôler.

- Garde la tête penchée."

Commençant à paniquer, nous l'accompagnâmes dans une salle de classe vide et il enleva sa veste rapidement avant de nous crier de ne pas nous approcher de lui.

"- Ca va aller.

- On ne sait jamais, allez vous-en !"

Il se mit face à nous, leva les bras et planta ses griffes dans ses paumes, ce qui fit couler son sang avec abondance.

"- Oh bon sang..."

Au bout de quelques secondes, il se retransforma alors et Stiles se rapprocha, se demandant sûrement comment il avait fait et pourquoi il avait fait ça.

"- La douleur rend humain." Avions-nous dit d'une même voix.

Stiles tourna la tête vers moi en même temps que Scott.

"- C'est... Derek qui me l'a dit."

Stiles fronça les sourcils.

"- C'est pas seulement dans votre tête." Commençai-je pour changer de sujet. "C'est réel.

- Ca craint aussi pour moi... Je fais des cauchemars où je dois hurler pour me réveiller."

Je sentis un frison me parcourir l'échine.

"- Parfois, je suis même pas sûr de me réveiller vraiment.

- Comment ça ?

-Tu sais que quand on rêve, on n'arrive pas à lire ? Ces jours-ci, je n'arrive plus à lire."

Je posai les yeux sur mon frère et me rapprocha en m'accroupissant à côté de lui.

"- Je vois pas les mots, j'arrive pas à... Replacer les lettres.

- Comme maintenant ?" Demandai-je.

Il se releva, observa le tableau, observa tout ce qu'il y avait autour de nous et conclut.

"- Je ne lis pas un mot."

Scott et moi échangeâmes un regard et il comprit que je commençais de plus en plus à m'inquiéter pour mon frère.

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