Lydia, Deaton et moi avions préparé les bassines d'eau gelées et avions plongé les glaçons dedans. Stiles et moi avions longuement débattus sur qui se sacrifierait et il avait terminé par ne me laisser aucun choix, utilisant comme argument la noirceur qui entourerait mon coeur si j'y allais serait quelque chose en plus à supporter et que j'avais assez souffert avec tout ce qui m'était arrivé à Sacramento. Il m'obligea à battre en retrait et à le laisser faire.

"- Bon. Qu'est-ce que tu as apporté ?

- Le badge de mon père..." Commença Stiles. "Jennifer l'a écrasé dans sa main, j'ai essayé de l'aplatir un peu. Ca ne ressemble plus à grand chose."

J'attrapai la main de mon frère que je serrai en me pinçant les lèvres. J'avais peur pour lui. J'avais peur pour Scott. J'avais peur pour Allison. Tous les trois risquaient de ne pas revenir. C'était la partie dangereuse. C'est pour ça que je voulais le faire. Car si ça tournait mal, c'était moi la victime, pas mon frère.

"- Ca n'en a pas besoin si la signification est là.

- Est-ce que c'est une vraie balle en argent ?

- Oui. Mon père en a fait quelque chose d'un peu religieux. Quand l'un d'entre nous acquière toutes les aptitudes d'un chasseur, on fond une balle en argent, preuve de fidélité au code."

Deaton tourna la tête vers Scott et lui demanda ce que lui avait prit.

"- Mon père a offert cette montre à ma mère pour son premier jour à l'hôpital. Elle disait que c'était la seule chose qui avait marché dans son mariage.

- OK. Vous trois. Mettez vous dedans. On vous y maintiendra jusqu'à ce que vous soyez... Eh bien morts."

Je fermai les yeux et serrai la main de mon frère plus fort.

"- Il ne faut pas juste quelqu'un qui vous garde en dessous. Mais quelqu'un qui puisse aussi vous ramener. Quelqu'un avec qui vous ayez un lien fort, une sorte d'attache émotionnelle. Lizzie, je suppose que tu sais déjà avec qui tu seras."

Je hochai la tête pour répondre. Je restais avec mon frère jusqu'au bout. Au final, Lydia n'allait avec personne, ce qui m'étonna lorsque j'appris qu'elle n'allait pas avec Allison. C'était Isaac qui allait avec la brune et Deaton qui restait avec Scott.

Peu après, ils se mirent tous les trois en tenue et j'arrêtai mon frère.

"- Attends."

Il se tourna vers moi et je le serrai contre moi.

"- Je t'aime petit frère."

Je l'entendis ricaner légèrement.

"- Moi aussi."

Je posai mes mains sur ses joues et embrassai son front en me mettant sur la pointe des pieds avant de le laisser retourner à sa mise à l'eau. Ils rentrèrent tous les trois dans les bassines et Stiles lâcha, grelotant, tourné vers Scott.

"- Au passage, si je ne reviens pas mais que toi, si, tu dois savoir quelque chose. Ton père est en ville."

Scott fronça les sourcils et retourna la tête, choqué de cette nouvelle, avant que nous ne posâmes nos mains sur les épaules des trois sacrifices. Je ne voulais pas faire ça. Mais il le fallait. Et même si noyer mon frère allait être dur, il allait revenir. C'est ce qui me motivait. Je ne voulais pas penser au négatif. Juste au positif qui était son retour après ce fameux sacrifice.

Une fois que les trois étaient immergés, Isaac et moi tournâmes nos têtes vers Deaton, inquiets. Nous constatâmes peu après qu'ils ne bougeaient plus d'un cil.

***

Plus les minutes passaient, plus je les trouvais interminables. Elles s'étaient transformées en heures très rapidement. Cela faisait seize heures. Seize heures qu'ils étaient inconscient. Qu'ils étaient dans l'eau... Finalement, ils sortirent tous les trois de leur état cadavérique et sortirent de l'eau, me faisant me relever d'un bond, comme tout le monde.

"- Quoi ?

- Je sais où il se trouve.

- On est passés devant, c'était la souche d'un énorme arbre. Il a été coupé mais il est toujours énorme.

- Quand on cherchait le cadavre la nuit où Lizzie est revenue.

- Et quand Peter t'a mordu.

- J'étais dans la voiture avec ma mère, on a failli renversé quelqu'un.

- C'était moi. Vous avez failli me renverser. On peut le trouver.

- Quoi ?"

Nous échangeâmes tous un regard.

"- Vous avez été inconscient un long moment.

- Combien de temps ?

- Seize heures.

- On a passé 16 heures dans l'eau ?

- La pleine lune se lèvera dans moins de quatre heures."

Nous avions ramené des serviettes pour qu'ils se réchauffent et nous reprîmes une discussion sur les Aplhas que Scott voulait rejoindre, ce qu'il ne fallait pas d'après nous. Mais Deaton n'était pas si sûr qu'il ait tort.

"- Dans de telles circonstances, il faut parfois s'allier à ceux qu'on considère comme des ennemis.

- Alors on va faire confiance à celui qui se proclame "la mort, le destructeur des mondes" ? On va lui faire confiance ?

- Je n'ai pas dit ça. Mais on peut se servir de lui. Deucalion est peut-être un ennemi, mais il peut aussi servir d'appât."

Il y eut du bruit à l'accueil de la clinique, ce qui nous fit échanger un regard chacun. Deaton s'y dirigea. Nous vîmes Ethan arriver.

"- Je cherche Lydia.

- Tu veux quoi ?

- J'ai besoin de ton aide. 

- A quel sujet ?

- Tu dois empêcher mon frère et Kali... de tuer Derek."

Mon coeur se mit à accélérer et je rejoignis Deaton, Lydia, Scott et Stiles pour voir Ethan face à nous. Il en était hors de question, personne n'allait tuer Derek ce soir. La seule personne à mourir s'il le fallait ce soir, ce serait Jennifer, ce que j'espérais bien.

***

"- Dépêches, Stiles.

- A ton avis, je fais quoi, là ? Scott, des chaussettes c'est bon ? Ok."

Il raccrocha.

"- On prend une paire de chaussettes du coup ?

- Ouais. Tiens."

Il me lança les chaussettes et nous nous empressâmes de rejoindre Roscoe. Nous montâmes dedans et il se mit à rouler rapidement. On devait rejoindre Scott au plus vite. Il fallait tout faire au plus vite car le temps s'écoulait plus vite que jamais. Surtout que le ciel orageux nous montrait une éclipse lunaire en cours. Le vent se mit à souffler plus fort encore et Stiles voulut avancer plus rapidement encore. Il n'y arrivait pas vraiment, poussé par le bourrasques.

"- Oh putain !"

Je détournai les yeux de la route pour voir ce qui avait sauté sur le pare-brise, tout comme Stiles. La voiture nous bousculait violemment. Quand mes yeux se reposèrent sur la route, je vis que nous en avions été déviés et que nous foncions droit sur un arbre.

"- Stiles !" Me mis-je à hurler.

Il se retourna vers la route mais c'était déjà trop tard. La voiture venait de foncer dedans avec force et ma tête bougea dans tous les sens, se cognant sur le devant, puis dans la fenêtre de la voiture... Puis plus rien.