Chapitres huit : Discussion parentale

L'adolescent marchait sur le trottoir de la rue qui le menait jusqu'à chez lui. Ses écouteurs vissés dans les oreilles, ses pensées et son esprit étaient occupés par la musique qui battait dans ses oreilles. Cependant il avait toujours l'odeur corporelle de Daiki qui lui chatouillait les narines - bien qu'ils se soient séparés il y a une vingtaine de minutes - lui rappelant ainsi l'étreinte qu'il avait autorisée. Kasumi trouvait étrange qu'un garçon comme Daiki puisse sentir la guimauve mais l'odeur n'était pas désagréable à sentir. Le fils de Dynamight était friand de tout ce qui pouvait être à base de sucre alors le doux parfum qui se dégageait du corps de Daiki l'attirait, du moins en quelque sorte. Il ne savait pas encore très bien où se placer vis-à-vis du fils unique d'Eijiro, sûrement parce qu'il ne parvenait pas à comprendre ce qu'il avait derrière la tête. C'était encore absurde à ses yeux que quelqu'un comme Daiki tienne autant à lui comme cela. Kasumi savait qu'il était de nature froide et distante avec les autres et pourtant le rose semblait vouloir entrer dans sa bulle malgré tout. Il se sentait à la fois suspicieux et heureux. Ce mélange d'émotions lui laissait un arrière goût étrange dans la bouche. Peut-être était-il trop méfiant, mais il préférait attendre de voir comment se comportera Daiki dans les prochains jours maintenant que son secret avait été dévoilé. 

Cette pensée fit tilté Kasumi qui se rappela que ses parents avaient été à l'origine de cette situation qu'il prenait pour une farce. Après deux semaines de silence, il allait enfin se décider à leur parler de ce qu'ils avaient organisé derrière son dos. Kasumi avait encore l'impression que le début d'amitié retrouvé qu'il avait avec Daiki n'était pas naturel ni même réellement voulu par le fils de Pinky bien qu'il l'ait affirmé à maintes reprises. Son manque de confiance en lui le forçait à douter sans arrêt de lui-même et des intentions des autres à son égard. Malheureusement, Daiki en faisait les frais et Kasumi n'était pas sûr que cela s'arrête pour le moment. Mais tout d'abord, il pressa le pas en voyant sa maison pointer le bout de son nez au bout de la rue. L'adolescent avait décidé de parler à ses parents de leurs magouilles avec Red Riot dès son retour à la maison. 

Quand il arriva devant sa maison, il vit la voiture de Katsuki arriver au même moment. Cela tombait à pic pour lui. Izuku était à la maison s'il se fiait aux volets ouverts, alors il pouvait confronter ses parents le plus tôt possible. Il décida d'attendre son père devant son allée, serrant les bretelles de son sac à dos pour se donner le courage de confronter ses parents. Puis, pour une étrange raison, quand il se mit à penser qu'il devait se montrer courageux, ce fut une image de Daiki portant son costume de héros dans une position de victoire après sa capture qui lui apparut. Un grand sourire aux lèvres et les poings serrés brandis devant lui comme s'il était le symbole du courage à ses yeux. En repensant à son air embarrassé qu'il avait pris quand il s'était rendu compte qu'il devait le porter à cause de son état, Kasumi esquissa un léger sourire en coin. Daiki était vraiment un garçon bizarre. 
— Kasumi ? Qu'est-ce que tu fais devant la maison ? Demanda Katsuki en sortant de sa voiture avant de claquer la portière. Il y a un problème ? 
— Quoi ? Non ! Je… commença Kasumi avant de serrer ses poings tout en pensant à Daiki. Je dois vous parler ! À papa et toi ! 
— Si tu veux, fit Katsuki sans montrer un grand intérêt à l'entrain soudain de son fils après deux semaines de silence.
Père et fils entrèrent ensuite dans la maison. Kasumi se sentait motivé. Il avait su énoncer ses intentions auprès de Katsuki, le reste n'avait plus qu'à suivre. 

En entendant son mari et son fils entrer, Izuku arriva dans le couloir de l'entrée, un grand sourire collé sur le visage. Et comme à son habitude, il vint saisir Katsuki par le col de son manteau avant de l'embrasser avec amour et tendresse. Kasumi leva les yeux au ciel même s'il était heureux que ses parents s'aiment toujours autant même après vingt ans en couple et toute une vie passée ensemble. Izuku vint ensuite étreindre Kasumi comme chaque soir après les cours pour qu'il n'oublie jamais à quel point il est aimé. Toutefois, l'adolescent aux yeux vairons repoussa son père, mal à l'aise. Il devait le faire maintenant sinon il craignait de faire preuve de lâcheté et de conserver ses sentiments pour lui comme il l'avait fait avec Daiki par le passé. 
— Qu'est-ce qu'il y a Kasumi ? S'inquiéta Izuku après avoir été rejeté par son fils aîné. Il s'est passé quelque chose ? Quelqu'un t'embête au lycée ? 
— Il veut apparemment nous parler Deku, répondit Katsuki alors qu'il venait de retirer manteau et chaussures. 
— Ah oui ? Rien de grave j'espère ? 
— Je ne sais pas… fit Kasumi alors qu'il commençait à se sentir mal. 
— Tu me fais peur Kasumi… Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es sûr que tout va bien ? 
— On peut en parler dans le salon ? 
— Oh oui bien-sûr, répondit Izuku en venant saisir la main de Katsuki. Nous allons t'écouter avec Katchan ne t'inquiète pas.
Kasumi acquiesça avant de partir pour le salon, son sac sur une épaule. Il entendit les pas de ses pères derrière lui, le faisant grandement angoisser. Peut-être réagissait-il avec trop d'émotions ? Néanmoins, il n'acceptait pas le fait que ses parents puissent autant interférer dans sa vie privée et dans ses relations. Certes, ils s'inquiétaient pour lui mais il prenait mal le fait qu'ils aient demandé à Daiki d'être ami avec lui comme s'il n'était qu'un miséreux pleurant son manque de chaleur humaine. Avec Katsuki et Izuku comme parents, il était servi côté chaleur humaine. Ses pères n'éprouvaient aucune honte à montrer leur amour - en restant toutefois dans le cercle de la famille qu'ils formaient avec leur trois enfants - alors il ne manquait de rien sur ce plan là. 

L'adolescent s'assit sur le fauteuil du salon, laissant le canapé à Dynamight et Deku qui serrait fortement la main de Katsuki dans la sienne. Izuku s'était déjà imaginé les pires scénarios possibles ayant déjà été très cachotier avec sa mère lors de sa jeunesse alors il s'imaginait le pire. 
— Kasumi, qu'est ce qu'il se passe ! Dis moi… Quelqu'un t'a fait du mal ou t'a blessé ? Demanda Izuku sans se rendre compte qu'il commençait à broyer les doigts de Katsuki à cause de son inquiétude. 
— Oui… 
— Qui ? Fit Katsuki alors qu'il se sentait s'énerver contre les personnes ayant fait du mal à l'un de ses enfants. 
— Vous deux… 
— Quoi… ? 
— Je suis au courant de ce que vous avez manigancé avec Red Riot et Daiki. Il me l'a avoué il y a deux semaines. 
— C'est pour ça que tu étais bizarre… ? Constata Izuku, se sentant coupable de l'éloignement de son fils avec eux. 
— Oui. J'étais en colère contre vous deux. J'ai aussi ignoré Daiki après ça. Pourquoi vous avez fait ça ? Je suis si pitoyable à vos yeux… ? 
— Mais non ! C'est… c'est parce que tu as passé quatre ans tout seul… Je sais ce que c'est alors je ne voulais pas que ça continue au lycée… Tu n'es pas du genre à aller vers les autres alors… J'ai demandé à Eijiro un service… avoua Izuku, coupable d'avoir organisé cette manigance dernière le dos de Kasumi. 
— Et donc tu as demandé à Daiki de se rapprocher de moi simplement pour que je ne sois plus le pauvre futur héros asocial ? 
— Kasumi, c'est pas ce qu'on te dit, intervint Katsuki. Ça n'a été amusant pour personne de te voir tout seul et de rejeter tout le monde. 
— Et je me suis dit que comme Daiki-kun et toi étiez amis jusqu'à la primaire, que peut-être vous pourriez le devenir aussi au lycée… conclut Izuku. Il s'est passé quelque chose entre vous deux ? Il t'a dit ou fait… 
— Non, Daiki ne m'a rien fait, coupa Kasumi pour ne pas faire croire à ses parents que Daiki était quelqu'un de mauvais. C'est même tout le contraire… Je l'ai rejeté pendant deux semaines et il ne m'a pas lâché pour autant… 
— C'est vrai ? Je savais que ce garçon était quelqu'un de bien. 
— On est redevenus amis et… Il veut m'inviter chez lui ce week-end… 
— Quoi ? Fit Katsuki sur la défensive quant aux intentions du fils de son meilleur ami vis-à-vis de son fils. Il croit que tu n'as pas de maison ? 
— Mais non, on est même rentré ensemble jusqu'à la gare tout à l'heure avant qu'on… qu'on… fit Kasumi avant de repenser à leur câlin sur le quai ce qui le fit légèrement rougir. 
— Que vous quoi ? 
— Qu'on se sépare ! Vu qu'on n'habite pas au même endroit, répondit Kasumi à la hâte. S'il veut m'inviter chez lui c'est parce que nous avons un devoir à faire ensemble pour la semaine prochaine. 
— C'est d'accord ! S'exclama Izuku, excité à l'idée que Kasumi aille chez un ami. 
— Deku, on ne devrait pas en parler avant ? Fit Katsuki. 
— Mais pourquoi ? Son premier ami l'invite chez lui. 
— Oui. Chez lui. Tête d'orties sera en mission ce week-end. 
— Oui et donc ? 
— Ça ne te dit rien Deku ? Deux adolescents, seuls dans une maison ? Fit Katsuki en glissant des sous entendus à peine cachés à Izuku qui se mit à violemment rougir malgré ses trente-six ans. 
— K-katchan ! 
— Quoi ?! S'écria Kasumi après avoir compris de quoi parlaient ses pères. Nous n'avons pas ce genre de relation avec Daiki ! C'est juste pour un devoir ! 
— Oui bien-sûr, se moqua Katsuki. 
— N'écoute pas ton père Kasumi. Tu peux y aller et si vous avez besoin de plus de temps et s'il est d'accord, tu peux y rester pour une nuit. 
— Je… D'accord… acquiesça Kasumi. 
— Sinon… débuta Izuku soudainement plus curieux. Ça veut dire que vous vous entendez bien ? 
— En quelque sorte… Je suppose que je peux arriver à le supporter, lui et son attitude de tube de colle ambulant. 
— C'est génial ! Je savais qu'il serait parfait pour toi ! Déjà petit il prenait soin de toi, sourit Izuku, fier que son plan ait fonctionné même si Kasumi leur en voulait encore un peu. 
— Je… Oui sûrement… 
— Je me souviens d'une après-midi quand nous étions dans un parc. Tu venais d'avoir ton alter et tu t'étais blessé au genoux. Daiki avait tenu à te porter sur le dos pour te ramener vers Katchan et moi, fit Izuku soudainement nostalgique en repensant à son fils lorsqu'il avait l'âge des jumelles. Tu l'avais embrassé sur la bouche pour le remercier. Vous étiez si mignons. 
— Quoi ? Répondit Kasumi ne se rappelant pas avoir fait ça. 
— Tu lui avais dit que tu avais vu papa et papa le faire alors tu lui as dit merci comme ça. Oh ! Mais peut-être que vous finirez par être ensemble ? 
— Je vais dans ma chambre, fit Kasumi catégorique avant de partir, laissant ses parents rire ensemble.
Tenant son sac à dos par la hanse, une fois dans sa chambre il jeta son sac dans un coin de la pièce avant de venir s'écrouler sur son lit. Comment son père pouvait-il dire qu'il finirait peut-être en couple avec Daiki ? Il était un simple ami qui le collait, rien de plus. Et même si Kasumi était capable d'assumer que Daiki pouvait sûrement lui plaire, ils n'avaient pas ce genre d'intentions l'un envers l'autre. 

Tout en soupirant, Kasumi récupéra son téléphone portable qui se trouvait dans l'une des poches de son pantalon avant de l'allumer. Il alla dans l'application des contacts avant de l'appeler. En entendant les différentes tonalités, il enfouit sa tête dans son bras de libre, attendant qu'il décroche. 
/— Allô ? Fit la voix à l'autre bout du fil. Je pensais que je serai le premier à t'appeler. 
— C'est d'accord… répondit Kasumi alors qu'il se sentait rougir d'entendre sa voix si près de son oreille. Pour ce week-end… 
— C'est vrai ? Je suis content ! En plus mon père part en mission alors si tu veux et si tes pères sont d'accord… Tu… tu pourras peut-être dormir chez moi ? 
— Je te dirai ça demain. 
— J'espère qu'ils seront d'accord avec ça. J'ai vraiment envie que tu viennes pour tout un week-end… murmura Daiki contre le micro de son téléphone. Mais si tu n'as pas dit non c'est que tu es d'accord ! 
— Tu es simplement très lent pour travailler, mentit Kasumi alors qu'il serrait son téléphone dans sa main. 
— J'ai hâte d'être à demain pour te voir. J'espère que tes parents seront d'accord. Essaie de les convaincre en disant que je serai tout seul, ça pourrait fonctionner. 
— Tu ne lâches rien… 
— Pas quand ça te conce-... Quoi ? Oui j'arrive ! S'écria Daiki sûrement en direction de son père qui devait l'appeler pour une tâche quelconque. Je suis désolé Kasumi, je dois raccrocher. Je te rappellerai à minuit. 
— Je dormirai à cette heure là. 
— Tu n'es pas très drôle, répondit Daiki comme s'il boudait. 
— Peut-être une prochaine fois. 
— J'espère… lui dit-il avec une voix soudainement plus posée et plus grave. À demain Kasumi. 
— À… à demain… Daiki… fit-il alors qu'il rougissait, son visage maintenant collé contre son oreiller. \
Après avoir raccroché, Kasumi sentait son cœur battre la chamade. Ce premier appel avait été plus étrange et éprouvant que prévu. Entendre la voix de Daiki si proche de lui l'avait troublé. Il en ressentait encore les effets. Ses joues étaient brûlantes et son cœur prêt à s'arrêter à tout moment. 
— Son corps et maintenant sa voix… murmura Kasumi en se redressant légèrement. Quelque chose ne tourne pas rond chez moi…

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