Chapitre trois : Tu es collant !
De retour en classe après la pause déjeuner, Kasumi traînait des pieds jusqu'à son bureau. À peine s'était-il assis que deux mains vinrent lui saisir les épaules pour le tirer légèrement en arrière. Ce fut sans surprise qu'il vit le visage de Daiki apparaître au-dessus du sien le sourire aux lèvres. Le fils aîné Bakugo soupira déjà éreinté par les prochaines paroles de son camarade à la peau rose.
— Dis Kasumi, on rentre ensemble ?
— Non. Et puis on n'habite pas dans le même quartier, fit Kasumi catégorique, sans prendre le temps de la réflexion.
— Et alors ? Au moins jusqu'à la gare.
— J'ai dis non. Et puis mon père vient me chercher.
— Lequel ? Fit Daiki en souriant davantage à celui qu'il considérait comme un ami.
— Katsuki… répondit Kasumi, gêné du malentendu que cela pouvait provoquer lorsqu'il ne nommait pas l'un de ses pères.
— Je peux l'attendre avec toi alors ?
— Pourquoi insistes-tu autant pour que l'on passe du temps ensemble ? Je n'ai pas envie de rester trop longtemps en ta compagnie. D'ailleurs lâche moi, s'impatienta le blond en ôtant les mains de Daiki de ses épaules.
— Contrairement à toi, je t'aime bien. Je n'ai rien contre toi alors j'aimerai savoir ce que je t'ai fait pour que tu me haïsses autant.
— Laisse-moi… Nous sommes en classe…
Daiki s'affala sur sa table, déçu de n'avoir reçu aucune réponse à sa demande. Il avait beau y réfléchir depuis leur retrouvaille, il ne comprenait pas d'où venait le comportement soudain de Kasumi avec lui. Il ne lui avait rien fait selon lui qui puisse mériter une telle ignorance. Cependant, tout comme ses parents, il était têtu et il ne comptait pas lâcher l'affaire tant que Kasumi ne lui aurait pas avoué la vérité.
Il dut attendre la fin des explications de leur professeur principal pour les trois ans à venir, pour se lever, son sac à dos sur une épaule. Il se plaça automatiquement aux côtés de Kasumi qui le regardait exaspéré.
— Tu comptes me poursuivre jusqu'à la fin de mes jours ? Râla l'adolescent en revoyant le regard déterminé de Daiki.
— Oui. Je veux savoir pourquoi tu me détestes.
— J-je te déteste pas… C'est juste que… Enfin si je te déteste alors ne m'approche pas, fit Kasumi en se précipitant hors de la salle de classe néanmoins vite rattrapé par Daiki.
— Kasumi, je suis en droit de savoir pourquoi.
— Très bien ! Je vais te le dire ! Tu as dragué la fille que j'aimais avant de lui briser le cœur ! S'écria l'adolescent ne se souciant plus des regards de ses camarades. Tu as eu ce que tu voulais maintenant ?! Acheva-t-il en empruntant un couloir.
— Attend Kasumi, fit Daiki en courant après lui avant de lui saisir le poignet. C'était quand ? Nous n'étions pas ensemble au collège.
— C'était en primaire… Elle s'est confessée à toi, puis vous êtes sortie ensemble jusqu'au début du collège. Et comme tu as déménagé à cause du divorce de tes parents tu l'as quitté pour une autre fille.
— C'était il y a quatre ans Kasumi… Tu ne peux pas me détester éternellement pour une connerie que j'ai faite quand j'étais encore un mioche.
— Tu es resté le même après ! Je suis au courant du nombre de filles avec qui tu es sorti après ça ! Espèce de playboy !
— Et alors ?! En quoi ça te concerne ?! Je suis désolé d'avoir blessé cette fille mais tu ne me feras pas croire que tu l'aimes toujours.
— Non… Je n'ai plus de sentiments pour elle depuis longtemps…
— Alors pourquoi tu me fuis encore ? Et puis, j'ai arrêté de sortir avec plusieurs filles puis de les quitter au bout de quelques semaines seulement, déclara Daiki en se plaçant devant Kasumi qui fuyait son regard. Donc maintenant arrête d'agir comme ça avec moi, d'accord ? J'ai changé, je te le promet.
— Je… Bon d'accord… capitula Kasumi ne parvenant pas à résister au regard suppliant du rose.
— Tu le regretteras pas Kasumi. On va passer nos meilleures années de cours ensemble ! S'écria Daiki en prenant Kasumi dans ses bras, collant sa tête contre ses pectoraux.
— Lâche-moi ! Tu es vraiment collant Daiki ! On est en public en plus !
— Je m'en fiche ! Je suis heureux que tu acceptes de me reparler.
— Mais laisse moi… ! Mon père doit être en train de m'attendre !
— Ah oui c'est vrai ! Allons-y !
Très vite, Daiki se mit à traîner Kasumi derrière lui, sa main ne lâchant pas le poignet de son ami retrouvé.
Le fils Bakugo rougissait, tenant les bretelles de son sac à dos avec sa main de libre, gêné d'être tiré ainsi devant d'autres élèves. Cependant, quand il vit qu'ils étaient devant la sortie du lycée, Kasumi attrapa Daiki par le col de sa veste d'uniforme, l'empêchant d'aller plus loin.
— Qu'est-ce que tu fais ? Fit le fils Kirishima en se tournant vers Kasumi.
— Je ne veux pas que mon père nous voit ensemble.
— Pourquoi ?
— Il le dirait à mon autre père et ils en feraient toute une histoire sur comme quoi je me serai fait un ami et qu'en plus c'est toi… avoua Kasumi comme si ce secret était lourd à porter.
— Tes pères sont marrants. Je n'imaginais pas Deku et Dynamight autant papas poules.
— Ils le sont… Mais ne le dit pas à voix haute ! Je n'ai pas envie qu'on vienne me parler à cause de mes parents.
— Ça ne me dérange pas que les autres sachent qui sont les miens, même si c'est moins de prestige que d'être le fils des meilleurs héros du Japon, se moqua Daiki en souriant une nouvelle fois. Mais c'est d'accord. Je vais partir avant toi.
— Merci Daiki…
— Je ferai n'importe quoi pour mon pote, eit-il avant de partir, saluant toutefois Kasumi. À demain !
— À demain…
Kasumi observait Daiki partir.
L'étudiant aux boucles roses était vraiment épuisant mais il n'en restait pas moins attachant. Le jeune homme n'avait même pas tenu une journée entière sans capituler devant son sourire et ses caprices d'enfant. Le voilà maintenant avec son premier ami du lycée qui était celui qu'il avait haï sans raison durant quatre ans. À cette pensée, Kasumi frissonna avant de sortir à son tour d'U.A. Son père l'attendait comme prévu, garé au même endroit que lorsqu'il l'avait déposé. Malgré sa casquette et ses lunettes de soleil, Katsuki était facilement reconnaissable de par sa couleur de cheveux mais aussi son physique. Certaines lycéennes et même quelques lycéens se retournaient sur lui ou murmuraient sur la présence du héros numéro deux au classement devant Yuei. Kasumi se dépêcha de rejoindre son père qui se démarquait beaucoup trop à son goût.
— Papa… Attends-moi plutôt dans la voiture… murmura-t-il une fois devant son père.
— Pourquoi ?
— Tout le monde te regarde… Imagine si on comprend pourquoi tu es ici…
— Je m'en fiche Kasumi. Je viens juste chercher mon fils qui a eu sa rentrée aujourd'hui. Avec Deku on se moque bien de savoir si les gens savent ou non que nous sommes mariés, avec trois enfants. Maintenant tu montes dans la voiture.
— D'accord…
L'adolescent obéit à son père, prenant rapidement place au sein de la voiture de Katsuki. Ce dernier put à son tour s'asseoir et ôter sa casquette et ses lunettes de soleil. Il s'engagea ensuite sur la route.
— Ça c'est bien passé ? Demanda-t-il sans pour autant quitter la route des yeux.
— Oui… Je suis en seconde B et j'ai le héros Mindjack en professeur principal.
— Il vous a fait passer le test ?
— Oui et j'ai battu vos records à papa et toi, au lancer de balle, avoua Kasumi sans dissimuler la fierté qu'il ressentait.
— Sérieux ? Tu as fait combien ?
— 708.4 mètres.
— Vraiment pas mal ! Je suis fier de toi mon fils ! S'écria Katsuki en ébouriffant la tignasse de Kasumi. Tu verras quand ils te feront travailler ton alter, tu pourras faire encore plus que ça !
— Oui je l'espère. Oh et demain on reçoit nos costumes.
— Tu auras ton premier cours de super-héros 101 alors. Deku a envoyé le dessin du costume que tu voulais.
— Le mix de vos deux costumes ?! Fit Kasumi, excité à l'idée de voir son dessin être réalisé.
— Ouais, tout juste. Alors quand on sera arrivé à la maison excuse toi auprès de Deku et remercie le car c'est lui qui a pensé à l'envoyer.
— Oui je sais. Je le ferai, c'est promis.
— Et dis-lui pour le record. Il sera aussi fier de toi.
— Oui d'accord.
— J'oubliais aussi… fit Katsuki en prenant un virage. Tu t'es fait des amis ?
— Pitié…
— Tu sais que Deku te le demandera.
— Non je ne me suis pas fait d'amis, je ne les connais même pas. Il y a juste une fille qui est venu me parler.
— Oh c'est vrai ? Elle était mignonne ?
— Oui mais je ne l'ai pas vraiment regardé. Ni même les autres.
— Pourquoi ?
— Parce que cet idiot de Daiki ne m'a pas lâché une seule seconde.
— Il est dans ta classe ? Ça va faire plaisir à tête d'orties quand il l'apprendra et à ton père aussi d'ailleurs.
— Oui il l'est mais c'est un véritable tube de colle sur pattes ! Toujours à vouloir me parler, à me toucher le bras pour que je le regarde. Une vraie plaie !
— Comme son père.
— Oui…
— Et pourtant tu as accepté de lui parler, n'est-ce pas ?
— Ne le dis pas à papa… Je sais qu'il ne va pas me lâcher avec Daiki…
— Tête d'orties s'en chargera sûrement à ma place si Daiki le lui dit. De vrais commères ces deux-là, sourit Katsuki alors qu'il roulait plus lentement étant arrivé dans leur rue.
— Ces trois années vont être longues…
— S'il est comme son père, tu peux être sûr que ça va être long, répondit le père de famille en garant sa voiture.
Un à un ils sortirent de la voiture, prenant ensuite le chemin de leur petite allée jusqu'à la porte d'entrée. À peine Katsuki avait-il ouvert la porte que deux petites têtes blondes se jetèrent sur eux ou plutôt sur leurs jambes. Père comme fils vinrent prendre une fille dans leurs bras entrant ensuite dans la maison familiale. Izuku arriva ensuite pour aider son fils, prenant l'une des jumelles dans ses bras lui laissant le temps d'enlever ses chaussures et son manteau.
— Tout s'est bien passé ? Demanda Izuku en direction de Kasumi qui se grattait l'arrière de la nuque.
— Ouais… fit-il avant de venir prendre son autre père dans les bras. Désolé pour ce que j'ai dis ce matin… Et merci pour le costume…
— C-ce n'est pas grave Kasumi… répondit Izuku les larmes aux yeux.
— Papa pleure facilement, lança la jumelle que portait Izuku. Kasumi a été méchant ?
— Eh !
— Ne t'inquiète pas Shizuka… Je suis juste heureux.
— Allez crapules, fit Katsuki en s'approchant d'Izuku, attrapant sa deuxième fille afin de laisser son mari et leur fils seul à seul. On va aller se laver.
— Oui ! Firent les jumelles à l'unisson.
Père et fils regardèrent Katsuki prendre le chemin vers la salle de bain, les jumelles dans les bras. Puis ils allèrent s'installer dans le salon, se posant lourdement sur le canapé.
— Alors ? Tu t'es fait des amis ? Demanda Izuku impatient.
— Ce n'est que le premier jour… Je ne peux pas me faire des amis aussi rapidement…
— Oui mais… Bon ce n'est pas grave. Quoi d'autres ?
— Je suis en seconde B et c'est Mindjack mon professeur principal.
— Shinso-kun ? Quel chance, c'est un excellent héros et je ne doute pas de ses capacités de professeur. Je suis même persuadé qu'il est comme Aizawa-sensei.
— Il me paraît compétent oui. Oh et comme je l'ai dit à papa… J'ai battu votre record au lancer de balle… J'ai fait 708.4 mètres.
— C'est vrai ? C'est génial Kasumi ! S'écria Izuku en venant prendre son fils dans ses bras. Je suis très fier de toi.
— Merci… J'espère faire plus avec de l'entraînement.
— Je ne doute pas de toi, lui sourit Izuku, confiant quant à l'avenir de son fils aîné. Et tu sais dans quelle classe se trouve Daiki-kun ?
— Oui… Dans la mienne… Il est assis derrière moi…
— C'est vrai ? J'étais aussi assis derrière Katchan.
— Sauf que cela n'a rien de romantique comme tu as l'air de le penser.
— Je n'ai rien dit. Mais s'il te plaît, essaie de t'entendre avec lui.
— Oui je sais, c'est parce qu'il est gentil et serviable… Tu l'as déjà dit…
— C'est surtout que je pense qu'il serait un ami parfait pour toi. Vous saurez vous tirer vers le haut.
— Si tu le dis… Mais il reste un scotch double face. Collant et encombrant.
— Tu donnes des surnoms aussi ridicules que ceux de Katchan, rit Izuku, heureux que la rentrée de son fils se soit bien passée.
Plus tard, la soirée chez la famille Bakugo se déroula tranquillement. Katsuki et Izuku étaient allongés sur le canapé et Kasumi jouait avec ses petites sœurs dans leur chambre sans se douter qu'un adolescent à la peau rose pensait à lui avec le sourire.
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