Chapitre quatre : De fil en aiguille

Plongé dans la pénombre, une enfant se glissait malicieusement dans la chambre de son frère aîné, grimpant ensuite sur son lit double.
— Kasu-chan ! Réveille toi ! Kasu-chan ! S'écriait la voix fluette d'une petite fille. 
— Dégage Kaede… lui répondit l'adolescent qui subissait les assauts incessants de l'enfant. 
— Papa a dit que tu devais te lever ! Fit la petite fille aux cheveux blonds avant de brusquement ôter la couverture du corps du garçon. 
— Laisse-moi dormir ! Il n'est même pas sept heures et demi ! 
— Mais Papa veut te voir avant de partir au travail ! 
— Pitié aidez-moi… murmura Kasumi qui finit par s'asseoir au bord de son lit sous les cris victorieux de la petite fille.
Le lycéen passa vigoureusement ses mains dans ses cheveux blonds et bouclés afin de tenter vainement de les arranger. Ayant hérité de la masse capillaire d'Izuku c'était un réel cauchemar à coiffer.

L'adolescent aux yeux vairons finit par sortir de sa chambre suivit par l'une de ses petites sœurs qui sautillait autour de lui. 
— Kasu-chan est au lycée ! Kasu-chan est au lycée! Fit-elle avec le regard pétillant, fière de son grand frère.
Ils entrèrent dans leur salon où se trouvaient l'un de leur père qui avait l'air préoccupé. 
— Où l'ai-je mis… ? Murmura le père de famille, son menton prit entre deux doigts. 
— Qu'est-ce que tu cherches ? 
— Ah ! Kasumi ! Tu es réveillé ! S'exclama le héros en costume en direction de son fils aîné. 
— Je n'ai pas eu le choix. 
— Oui, c'est vrai… Je suis désolé d'avoir envoyé Kaede te réveiller, mais je tenais à te dire au revoir avant de partir pendant une semaine, fit-il avant de prendre le visage de son fils entre ses mains. Vous allez tellement me manquer… 
— Oui, toi aussi tu vas me manquer papa… répondit Kasumi un peu déçu de ne pas avoir l'occasion de voir Izuku durant une semaine entière car il partait en mission. 
— Prends soin de tes sœurs. Et veille à ce que Katchan mange quelque chose quand il rentre à la maison… lui dit Izuku en caressant les joues de son fils aîné. Je suis désolé que tu aies à faire ça en plus du lycée… 
— Vous êtes les meilleurs héros du pays, c'est normal que je vous aide avec les filles, sourit Kasumi, ébouriffant les cheveux de sa petite sœur au passage. 
— Merci… Katchan s'occupera d'emmener les filles à l'école et d'aller les chercher cette semaine donc tu n'auras pas à le faire mais il devra repartir en mission juste après donc… 
— Oui, je m'occuperai d'elles et de mes devoirs. 
— Tu es génial Kasumi, fit Izuku fier d'avoir un enfant tel que le sien. Je vais y aller. Je vous aime. 
— Nous aussi. 
— Au revoir papa !
Izuku déposa un baiser sur le front de ses enfants avant de partir. Kasumi était fier d'avoir des pères comme les siens. Il aimerait parfois se vanter que ceux qui l'avaient mis au monde et élevé étaient aussi ceux qui protégeaient le pays entier. L'adolescent avait pour objectif d'être à leur niveau. Au niveau de Dynamight et Deku. 


Plus tard en classe, Kasumi était assis à son bureau, les poings serrés sur sa table et le regard brillant même s'il n'affichait aucun sourire pouvant montrer son excitation actuelle. Les élèves de sa classe arrivaient au compte goutte pour cette première heure de cours.
Dans la matinée aura lieu leur premier cours en costume et l'adolescent avait hâte de découvrir son futur costume de héros même s'il ne savait pas encore à quelle heure. Cependant son excitation s'évanouit bien vite quand il vit Daiki entrer à son tour dans la salle. Le lycéen aux cheveux roses se mit à sourire de toutes ses dents quand il aperçut Kasumi qui tentait de disparaître sous son bureau. Il s'approchait de lui, heureux de le retrouver. 
— Salut Kasumi ! 
— Salut Daiki… fit Kasumi dépité car il avait oublié qu'il avait accepté d'être l'ami du rose. 
— J'ai entendu que ton père partait pour une semaine, enfin Deku, déclara Daiki en posant ses avants bras sur la table de Kasumi. 
— Comment tu peux le savoir ? 
— Je l'ai lu ce matin dans un article quand j'étais dans le train. Il part avec une équipe d'après ce que j'ai vu… Enfin, tu veux venir chez moi ce week-end ? 
— Qu-quoi ? Balbutia l'autre bouclé, surpris par la question soudaine. 
— Oui. J'ai de nouveaux jeux vidéos alors je me demandais si tu voulais venir jouer avec moi. 
— Pourquoi ? Qui te dit que j'aime ça ? 
— Tu aimes ça Kasumi, fit Daiki catégorique. 
— Oui… 
— Alors ? Tu viens ? 
— Je ne peux pas de toute façon. Je dois aider papa, enfin… Katsuki avec les jumelles et la maison. 
— Oh je vois oui… Et la semaine prochaine ? 
— Tu ne lâches jamais l'affaire… constata Kasumi, déjà épuisé. 
— Non. Je te l'ai dit hier. Je veux être plus proche de toi et qu'on passe du temps ensemble. 
— Pourquoi… ? 
— Parce que je t'aime bien, bien-sûr ! 
— Je vais y réfléchir… Mais je ne te promet rien ! 
— Chouette ! S'écria Daiki avant de venir étreindre le visage de Kasumi, l'écrasant une nouvelle fois contre sa poitrine. 
— Bonjour Bakugo-kun ! Fit la voix de Suzuki en arrivant vers les deux adolescents. Et hum… Kirishima-kun ? 
— Dans le mille. 
— Bonjour Sora-san… salua Kasumi alors qu'il tentait encore de s'extirper du torse de Daiki. Lâche-moi Daiki ! 
— Mais ! Pourquoi tu ne veux jamais me laisser faire Kasumi ? 
— Parce que tu es collant ! E-et parce que nous sommes en classe alors arrête de me faire des câlins toutes les cinq minutes ! 
— Vous êtes marrants tous les deux, rit la jeune femme en voyant ces deux camarades se chamailler dès le matin. 
— Sora-chan ! Tu viens ? S'exclama une autre fille à la peau violette derrière Suzuki. 
— Je… Oui j'arrive ! Fit-elle dans sa direction avant de se tourner vers les deux amis. Je vous laisse. À plus tard. 
— À plus tard, répondit Kasumi saluant la jeune fille de sa main gauche tandis que l'autre était posée sur le ventre de Daiki pour le repousser. 
— C'était qui cette fille ? 
— Elle est venue me parler hier. Elle semble gentille. Elle est arrivée septième au classement, tu ne t'en rappelles pas ? 
— Non. J'étais plus concentré sur toi que sur les autres hier, avoua Daiki en posant son menton sur le crâne de Kasumi au milieu des ses mèches blondes, ses bras autour de son cou. J'essaierai d'y faire attention aujourd'hui en cours de super-héros 101.
— À vos places ! Fit Hitoshi en arrivant en classe.
Kasumi remercia intérieurement son professeur d'être arrivé, le libérant ainsi des bras de Daiki qui dû aller s'asseoir même s'il était toujours assis derrière lui en classe.

Leur professeur principal prit place sur le bureau, saisissant une télécommande qui était posée à côté de lui. 
— Hier j'ai oublié de vous donner vos emplois du temps, avoua-t-il sans honte, faisant ainsi passer une feuille où était inscrit leur planning de cours. Et donc comme vous pouvez le voir, votre cours de super-héros 101 a lieu maintenant avec moi. Vous trouverez donc vos costumes juste ici, termina le héros en activant la télécommande permettant de dévoiler les costumes de ses élèves ranger dans de petites valises dans les murs.
Une fois l'emploi du temps récupéré, les élèves prirent la petite valise portant le numéro qui leur avait été attribué. Kasumi fixait la boîte en métal avec joie. Il trépignait d'impatience de découvrir ce qui allait l'accompagner durant ses actes héroïques. Il fut parmi les premiers à sortir de la salle de classe suivit par Daiki qui ne semblait pas décidé à laisser Kasumi seul quelques minutes. Le rose passa son bras autour des épaules du blond lui offrant un sourire sincère. 
— Tu ne t'arrêtes jamais ? Soupira Kasumi, abandonnant l'idée de le repousser. 
— Non, jamais, répondit Daiki alors que son sourire s'agrandit.
Kasumi regardait le visage enjoué de Daiki, esquissant finalement un sourire. Le fils Kirishima n'était pas méchant, au contraire, Kasumi pouvait presque le trouver attachant jusqu'à ce qu'il se mette à parler. 


La seconde B était réunie sur le terrain C, vêtue de leur costume. Kasumi fixait les gants noirs qu'il portait avec un léger sourire. Son costume de héros était une combinaison noire identique à celle d'Izuku avec une cape courte aux allures de chlamyde de la Grèce antique accrochée à ses épaules. L'adolescent n'avait pas mis le masque filtrant sur sa bouche le laissant pendre sous menton. Il était excité à l'idée de commencer son premier cours en tant qu'apprenti héros. Puis il vit Daiki arrivé vers lui en trottinant. Néanmoins son costume fit violemment rougir Kasumi qui détourna le regard. Le costume de Daiki était constitué d'un top moulant noir ne protégeant que ses épaules et son cou laissant son torse et donc sa musculature à l'air libre. Il portait aussi une manchette renforcée à son bras fixé à son haut comme les archers. Son pantalon était ample et de couleur noir, possédant plusieurs poches contenant des capsules d'acides qu'il avait lui-même produit. Il avait aussi deux sangles blanches autour de ses cuisses reliées à la ceinture de la même couleur qu'il portait. 
Daiki ne semblait pas avoir de problèmes avec sa nudité, exposant son torse aux yeux de tous. Cependant, Kasumi dut couvrir son visage pour éviter que ses yeux ne se posent sur les abdominaux de son ami soudainement trop proche de lui à son goût. 
— Qu'est-ce que tu as Kasumi ? Tu t'es fais mal quelque part ? S'inquiéta Daiki en ôtant une des mains de Kasumi de son visage. Tu as mal à l'œil ? Ton visage est tout rouge… 
— R-recule ! T-tu es trop prêt… ! P-pourquoi ton costume est comme ça… ?! 
— Quoi ? Il ne te plaît pas ? Je le trouve cool comme ça, en plus il me permet de bouger comme je veux, fit-il avec fierté, faisant même quelques torsions de troncs pour montrer à Kasumi la praticité de son costume.
Kasumi regardait Daiki contracter ses muscles, et tordre sa taille.

L'adolescent sentit son visage prendre feu, l'obligeant à regarder le ciel pour ne plus lorgner sur le corps de son ami. Son cœur battait la chamade, créant un malaise chez lui. C'était juste un corps, celui de Daiki en plus de cela. Il devait se calmer au plus vite, il n'était pas un animal à se sentir troublé par un torse musclé en mouvement. 
— Kasumi ? Tu es vraiment rouge tu sais… Tu as de la fièvre ? 
— Éloigne t-tes abdominaux de sous mes yeux… ! S'exclama Kasumi au bord de l'implosion. 
— Oh ! C'est à cause de ça ! Tu n'as pas à être gêné tu sais. Je l'aime bien aussi ton corps. Alors ce n'est pas grave si tu aimes bien le mien, fit Daiki, confiant. 
— Tu… ! Argh… ! Tourne toi… ! S'écria le blond, son regard ayant été une nouvelle attiré par l'opulente poitrine de Daiki. 
— D'accord, d'accord, capitula le rose en tournant le dos à Kasumi. Mais tu sais tu ne devrais pas avoir honte. 
— T-tais toi… ! Shinso-sensei va parler…
Kasumi soupira, concentrant son attention sur son professeur qui était devant l'attroupement que les secondes formaient, une liste dans les mains.

Hitoshi leva le regard vers eux à plusieurs reprises avant de se redresser. 
— Je vais constituer des exercices ! Non des équipes pour des exercices ! Fit le héros, professeur pour la première fois de sa vie. Je vais vous répartir dans plusieurs coins du terrain pour que vous puissiez avoir l'espace qu'il vous faut. Alors vous allez être cinq et je vous dirai la suite une fois que vous serez tous placés.
Kasumi espérait ne pas se retrouver dans la même équipe que Daiki, sentant que son cœur ne tiendrait pas. 
— Alors, l'équipe une il y aura… Ikokushi Aruma… Sora Suzuki… Kareshima Yuuko, Kirishima Daiki et… Bakugo Kasumi ! Fit Hitoshi en scrutant les cinq élèves qu'il avait appelé. Allez au quartier Sud du terrain, je vous retrouve après.
Le fils aîné Bakugo se sentit s'évaporer en un millions de particules de poussières. Son premier cours de super-héros 101 consistait à se maintenir en vie avec Daiki et son costume de héros inexistant à proximité. 

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