Chapitre onze : Daiki Kirishima
C'était doux et chaud, confortable et agréable. Son visage reposait sur le ventre de son ami qui se soulevait à chaque respiration profonde. Sa peau nue contre sa joue était chaude presque brûlante, le tee-shirt qui lui servait de haut de pyjama s'était relevé jusqu'à sa poitrine à force de s'agiter sans cesse. Ses bras épais avaient enlacé les hanches de Kasumi durant son sommeil tandis qu'une des mains de ce dernier était plongée dans son débardeur, posée contre son dos. Allongés sur le futon installé par Daiki la veille, les deux adolescents avaient inconsciemment opté pour une étrange position pour dormir. Le rose s'était glissé dans le lit provisoire de son ami en pleine nuit après un rapide passage aux toilettes, prenant place dans un lit dont la couverture avait disparu - sûrement poussé par Kasumi durant son sommeil. Cependant, aucun des deux ne ressentait le froid, se tenant chaud mutuellement, blotti l'un contre l'autre. La bouche entrouverte, Daiki bavait sur les abdominaux de Kasumi. Agité, ce dernier glissa une jambe entre celles du rose, l'obligeant à faire remonter son corps face à cette gêne contre son entre-jambe. Très vite, le visage de Daiki se retrouva sur la poitrine de l'autre endormi, sa main gauche sur le ventre humide de son ami et son entre-jambe pressée contre sa hanche. Son autre main s'était logée sur la fesse droite de Kasumi qui ne semblait pas ressentir la présence de Daiki contre lui ni même sa main pressant sa chair entre ses doigts. Au lieu de cela, il se tourna vers lui, passant ses bras autour de la tête de Daiki.
Toutefois, ils furent surpris par un nouvel arrivant possédant un double des clefs de l'appartement. Ce dernier avait été envoyé en mission surveillance par Eijiro, afin de vérifier que son fils ne fasse rien à celui de son meilleur ami - ne sait-on jamais avec les adolescents et leurs hormones, d'autant plus qu'il avait rapidement compris l'attirance de son fils unique pour le jeune Kasumi. Ainsi, Kaminari alias Chargéclair, le Héros taser, découvrit les deux adolescents enlacés, les mains de Daiki sur des zones équivoques du corps du plus jeune. Denki décida d'immortaliser ce moment en prenant une photo qu'il comptait partager avec les trois pères de famille, avant de brusquement allumer la lumière de la chambre. Ce geste réveilla Kasumi en sursaut qui manqua de crier en sentant l'une des mains de Daiki sur sa fesse, l'autre sur son ventre tandis que son visage était pressé contre sa poitrine à découvert. Il repoussa violemment le rose avant de se lever précipitamment, les joues rouges. Affolé, Kasumi regarda alternalement Daiki et Denki, ne comprenant pas la situation. Pourquoi Daiki - qui se massait la tête après avoir heurté son lit - s'était-il retrouvé dans le même lit que lui ? Que faisait l'autre héros ici de si bon matin ? Mal à l'aise, il préféra sortir de la chambre sans un regard de plus pour les deux autres, les laissant seuls.
Daiki se redressa en tailleurs sur le futon, observant l'homme qui s'était invité chez lui avec une expression qui ne lui ressemblait pas. Il paraissait froid, accusateur presque mauvais. Ses boucles roses couvraient ses yeux qui dévisageaient celui qui était dans son appartement.
— Salut... Daiki... fit Denki en se massant la nuque, mal à l'aise car il se retrouvait rarement en présence de l'adolescent sans son père. Comment tu... comment vas-tu ?
— Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Daiki sans sa gentillesse et son sourire habituels, comme s'il haïssait le héros à l'entrée de sa chambre.
— Eijiro m'a dit de...
— Je ne me rappelle pas t'avoir permis d'entrer chez moi et encore moins dans ma chambre. Regarder des adolescents dormir est une nouvelle passion ? Coupa Daiki alors que sa voix faisait l'effet d'une lame tranchante à chaque mot.
— Écouter Daiki je... je suis bien conscient que tu ne m'aimes pas beaucoup mais... ce n'est pas une raison pour m'accuser de telle chose.
— Si tu es au courant, pourquoi es-tu encore là ? Mmh ?
— Kasumi ne connaît rien aux relations alors évite de le brusquer en le touchant comme tu le fais. C'est tout, fit Kaminari en s'apprêtant à partir avant de recevoir un oreiller sur le visage.
— Ferme là ! Tu te prends pour qui à me faire la leçon comme si tu étais mon père ?! Tu ne connais pas ma relation avec Kasumi ! Et tu ne me connais pas ! Tu n'es rien ici alors vas-t-en ! S'écria Daiki hors de lui, deux autres oreillers dans les mains.
Blessé par les paroles de Daiki, Denki s'en alla sans un mot. Il traversa le salon où se trouvait Kasumi qui ne savait pas quoi faire après avoir entendu les éclats de voix de son ami. L'adolescent regardait l'adulte passer devant lui les larmes aux yeux, impuissant. Il n'avait jamais entendu Daiki s'énerver et il n'osait pas intervenir dans les histoires de famille. Le héros se tourna à moitié vers lui, son expression trahissait sa peine.
— Kasumi, n'en veut pas à Daiki pour... ça et ne sois pas effrayé par lui... Il... il est plus fragile qu'il en a l'air. C'est un garçon bien qui n'arrive pas à gérer ses émotions et ses sentiments en même temps.
— D'accord... acquiesça le fils de Deku sans comprendre ce qu'il se passait.
— Je vais y aller... Prends soin de lui s'il te plaît.
— D'accord...
Sur ces mots, Denki finit par sortir de l'appartement, laissant Kasumi seul dans le salon. Il ne comprenait pas tout ce qu'il se passait. Daiki venait d'élever la voix pour la première fois, ou alors peut-être conservait-il une image souriante devant les autres, devant lui. Kasumi se rendit compte qu'il ne connaissait pas vraiment Daiki en dehors de cette image du garçon toujours souriant et sûr de lui qu'il se donnait en public. Cette situation, bien que étrange et compliquée, lui donnait envie d'en apprendre plus sur son ami, de le connaître vraiment.
Un bruit se fit à sa gauche et il vit Daiki s'approcher timidement du salon en se tenant le bras, gêné. Le jeune Bakugo se leva du canapé pour aller le retrouver, se plaçant devant lui en silence. Il fallut quelques secondes à Daiki pour avoir les larmes aux yeux et les lèvres tremblantes. Kasumi l'attrapa par la nuque, guidant sa tête jusqu'à son épaule pour qu'il se repose un peu sur lui. Pleurant à chaudes larmes, le rose serrait le tee-shirt de son ami entre ses doigts. Ses épaules tressautaient alors qu'il tentait d'étouffer ses sanglots en se mordant la lèvre inférieure. Daiki se trouvait pitoyable de pleurer devant Kasumi après lui avoir montré un côté de lui qu'il n'aimait pas, qui le répugnait. Il aurait aimé qu'il ne le voit jamais comme ça, en colère ou en pleure, seulement heureux et souriant, mais il avait raté. Il pleurait dans les bras de son ami d'enfance car il se sentait mal, comme un moins que rien. Puis Daiki sursauta en sentant la main de Kasumi venir se glisser entre ses boucles pour lui caresser les cheveux et le rassurer.
— Je ne sais pas ce qu'il se passe mais... je suis là si tu as besoin d'aide. Je sais que je ne suis pas très doué avec les relations mais j'aimerais t'aider Daiki... Te voir pleurer m'ennuie beaucoup, je préfère voir ton visage avec un sourire plutôt que des larmes... Tu es plus beau quand tu sou... quand tu me souris, fit Kasumi, soulagé que Daiki ne le voit pas être en train de rougir comme Deku quand Katsuki lui dit qu'il l'aime.
— Je suis toujours beau... se moqua Daiki entre deux sanglots.
— Oui, oui... Si... si tu veux en parler je...
— Mon père et lui couchent ensemble depuis la séparation de mes parents... Ça va faire cinq ans ou peut-être six... je ne sais plus...
— Je... je vois... Tu le sais depuis quand ?
— Le début... Quelques mois après leur séparation, mon père était souvent au téléphone et disait je t'aime à la personne à l'autre bout du fil... Je croyais qu'il parlait avec ma mère et qu'ils allaient se remettre ensemble mais il ne me disait jamais rien alors... fit Daiki en se redressant, montrant ses joues rouges et ses yeux bouffies à Kasumi qui le trouvait étrangement mignon. Un soir, j'ai fouillé le téléphone de mon père et j'ai découvert qu'il n'avait jamais été au téléphone avec ma mère depuis leur séparation, au lieu de ça, c'était à ce type qu'il passait le plus d'appels... Le reste n'était pas compliqué à deviner... Il lui a même donné un double des clefs...
— Je suis désolé pour toi... Je ne sais pas ce que tu as dû ressentir...
— Tu vas sûrement trouver ça exagéré mais... C'est à partir de là que j'ai commencé à sortir avec plein de filles et à rejeter les relations entre deux garçons bien qu'il m'attire autant... voir plus... dit-il en marquant une légère pause lorsque ses yeux croisèrent ceux de Kasumi. J'essayais de me convaincre que les meilleures relations étaient entre une fille et un garçon... Résultats, je faisais n'importe quoi et je rejetais une partie de moi... C'est ridicule...
— Absolument pas ! C'est tout sauf ridicule ! Je... je suis désolé de t'avoir insulté de playboy ! Je ne savais pas pourquoi tu sortais avec n'importe quelle fille ! Pardonne-moi s'il te plaît ! S'écria Kasumi en s'inclinant devant Daiki.
— Oui je... je te pardonne même si ça fait un peu mal de l'entendre dit comme ça, sourit-il, amusé et gêné de voir Kasumi s'excuser ainsi. Maintenant je suis à l'aise avec moi-même malgré le temps qu'il m'a fallu pour ça mais je... je n'accepte toujours pas de voir ce type ici.
— Tu devrais avoir une discussion avec ton père, après tout, il aurait dû t'en parler... Enfin je suppose, je ne sais pas trop...
— Je ne sais pas... Pour le moment, je ne pense pas être capable d'écouter ses explications. Il me cache sa relation depuis des années en pensant que je ne vois rien. Pour le moment, je préfère me préoccuper des choses qui en vaille la peine comme... toi.
— D'accord, prends ton temps, fit Kasumi en venant saisir le visage de Daiki pour ensuite venir déposer un baiser léger sur son front. Je suis là pour te soutenir maintenant.
— Merci Kasumi... Et je suis désolé d'avoir crié tout à l'heure... Ce n'était pas mon intention et surtout pas devant toi... fit-il en posant ses mains sur celles de Kasumi.
— Tu peux te montrer capricieux parfois tu sais... Tu n'as pas besoin d'être l'homme parfait à mes yeux... Nous sommes amis maintenant, non ? Sourit-il faisant s'accélérer le cœur de Daiki qui n'avait pas l'habitude de voir un sourire sur le visage de son "ami". Tu peux être toi-même avec moi si tu le souhaites.
— D'accord... Merci Kasumi.
— C'est le rôle d'un ami, non ?
— Oui...
Kasumi caressa les joues de Daiki avec ses pouces, lui souriant tendrement. À mesure qu'il apprenait à connaître ce garçon jovial, découvrant des parties de lui plus sombre, Kasumi sentait son cœur se serrer de bonheur. Il avait l'impression de voir une vision de Daiki que seul lui connaissait. C'était agréable. La gêne qu'il avait d'être en sa présence après leur baiser avait disparu. Au contraire, l'adolescent se sentait plus détendu et à l'aise maintenant qu'il ne voyait plus son ami comme un garçon parfait avec qui il ne partageait rien.
Pour le récompenser de sa franchise et de sa confiance - et connaissant les travers de Daiki à le prendre dans ses bras pour tout et n'importe quoi - Kasumi vint se serrer contre le corps du rose. Il blottit son visage contre son cou alors qu'il avait entouré sa nuque avec ses bras. Au début surpris, le fils Kirishima prit Kasumi par la taille, lui rendant son étreinte avec une joie qu'il ne ressentait qu'en sa présence. Il se collait davantage au corps de Kasumi quitte à le faire reculer de quelques pas pour le plaquer contre un mur. Daiki ne pourrait jamais oublier la sensation du corps de Kasumi contre le sien, de sa peau frottant la sienne. S'il le pouvait, il se serait davantage coller à lui, le rose avait l'impression que ce n'était pas assez. Tenir sa taille entre ses mains, sentir ses bras autour de sa nuque, ses lèvres contre son cou, son souffle chaud contre sa peau, Daiki en voulait plus. C'était fort et brûlant, puissant et tentant.
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